[8,349] (349a) ᾜτησε μεῖζον καὶ κυάθους πολλοὺς λαβὼν
τῷ θ´ ἡλίῳ τὴν κύλικα δείξας συντόμως
πιὼν καθεῦδε, ταῦτ´ ἐπιτρέψας τῇ τύχῃ.
Ἐπὶ κῶμον ἐλθόντων δὲ τῷ ψάλτῃ τινῶν
ἑτέρων κατὰ τύχην, ὡς ἔοικε, γνωρίμων
ἔξοινος ὁ Στρατόνικος ἐγένετ´ εὐθέως.
Προσπυνθανομένων δ´ ὅ τι πολὺν πίνων ἀεὶ
οἶνον ἐμεθύσθη συντόμως, ἀπεκρίνατο·
« Ὁ γὰρ ἐπίβουλος κἀναγὴς ψάλτης, ἔφη,
ὡς βοῦν ἐπὶ φάτνῃ δειπνίσας ἀπέκτονεν. »
(349b) Στρατόνικος εἰς Ἄβδηρ´ ἀποδημήσας ποτὲ
ἐπὶ τὸν ἀγῶνα τὸν τιθέμενον αὐτόθι,
ὁρῶν ἕκαστον τῶν πολιτῶν κατ´ ἰδίαν
κεκτημένον κήρυκα κηρύττοντά τε
ἕκαστον αὐτῶν, ὅτε θέλοι, νουμηνίαν
σχεδόν τε τοὺς κήρυκας ἐν τῷ χωρίῳ
ὄντας πολὺ πλείους κατὰ λόγον τῶν δημοτῶν,
ἐπ´ ἄκρων ἐβάδιζε τῶν ὀνύχων ἐν τῇ πόλει
σχέδην, δεδορκὼς ἀτενὲς εἰς τὴν γῆν κάτω.
Πυνθανομένου δὲ τῶν ξένων αὐτοῦ τινος
(349c) τὸ πάθος τὸ γεγονὸς ἐξαπίνης περὶ τοὺς πόδας,
τοῦτ´ εἶπε· « Τοῖς ὅλοις μὲν ἔρρωμαι, ξένε,
καὶ τῶν κολάκων πολὺ μᾶλλον ἐπὶ δεῖπνον τρέχω·
ἀγωνιῶ δὲ καὶ δέδοικα παντελῶς,
μή ποτ´ ἐπιβὰς κήρυκι τὸν πόδ´ ἀναπαρῶ. »
Αὐλεῖν ἐπὶ τοῖς ἱεροῖσιν αὐλητοῦ κακοῦ
μέλλοντος ὁ Στρατόνικος « Εὐφήμει, μέχρι
σπείσαντες εὐξώμεσθα, φησί, τοῖς θεοῖς. »
Κλέων τις ἦν κιθαρῳδός, ὃς ἐκαλεῖτο Βοῦς,
δεινῶς ἀπᾴδων τῇ λύρᾳ τ´ οὐ χρώμενος.
(349d) Τούτου διακούσας ὁ Στρατόνικος εἶφ´ ὅτι
« Ὄνος λύρας ἐλέγετο, νῦν δὲ βοῦς λύρας. »
Στρατόνικος ὁ κιθαρῳδὸς ὡς Βηρισάδην
ἔπλευσεν εἰς τὸν Πόντον ὄντα βασιλέα.
Πολλοῦ χρόνου δ´ ἤδη γεγονότος ἀποτρέχειν
ἠβούλετο Στρατόνικος εἰς τὴν Ἑλλάδα.
Ὡς δ´ αὐτὸν, ὡς ἔοικεν, οὐ προσίετο,
τοῦτ´ ἀποκριθῆναί φασι τῷ Βηρισάδῃ·
« Σὺ γὰρ διανοεῖ, φησίν, αὐτοῦ καταμένειν; »
Ἐν τῇ Κορίνθῳ παρεπεδήμησέν ποτε
(349e) Στρατόνικος ὁ κιθαρῳδός. Εἶτα γρᾴδιον
ἐνέβλεπεν αὐτῷ κοὐκ ἀφίστατ´ οὐδαμοῦ.
Κᾆθ´ ὁ Στρατόνικος « Πρὸς θεῶν, μῆτερ, φράσον
τί ἔσθ´ ὃ βούλει καὶ τί μ´ εἰσβλέπεις ἀεί; »
« Διηπόρησα, φησίν, εἰ μήτηρ σε μὲν
δέκα μῆνας εἶχε κἀκράτει τῆς κοιλίας,
πόλις δ´ ἔχουσά ς´ ἡμέραν ἀλγεῖ μίαν. »
Ἡ Νικοκρέοντος εἰσιοῦς´ Ἀξιοθέα
γυνὴ μετὰ παιδίσκης ἅβρας εἰς τὸν πότον
ἀπεψόφησε κᾆτα τῷ Σικυωνίῳ
(349f) ἀμυγδάλην ἐπιβᾶσα συνέτριβεν, συνεὶς
Στρατόνικος εἶπεν « Οὐχ ὅμοιος ὁ ψόφος. »
Ὑπὸ νύκτα τῆς φωνῆς δὲ ταύτης οὕνεκα
ἐν τῷ πελάγει διέλυσε τὴν παρρησίαν.
Ἐπιδεικνυμένου πόθ´, ὡς ἔοικεν, ἐν Ἐφέσῳ
ἀφυοῦς κιθαρῳδοῦ τὸν μαθητὴν τοῖς φίλοις,
παρὼν κατὰ τύχην ὁ Στρατόνικος τοῦτ´ ἔφη·
« Ὃς αὐτὸς αὑτὸν οὐ κιθ---
ἄλλους κιθα--- »
42. Κλέαρχος δ´ ἐν δευτέρῳ περὶ φιλίας
« Στρατόνικος, φησίν, ὁ κιθαριστὴς ἀναπαύεσθαι μέλλων
ἐκέλευεν ἀεὶ τὸν παῖδα προσφέρειν αὑτῷ πιεῖν·
« Οὐχ ὅτι διψῶ, φησίν, ἵνα δὲ μὴ διψήσω. »
| [8,349] (349a) et en demanda un beaucoup plus grand.
Le remplissant alors de plusieurs verres de vin, il en fit hommage au
soleil, l'avala tout d'un trait, et s'endormit sans s'inquiéter du reste.
Quelques autres personnes, vraisemblablement des amis du musicien, entrant pour
avoir part à son repas, Stratonicus ne tarda pas à sortir de son ivresse. Ces
gens lui dirent: Comment est-il possible que toi, qui bois toujours tant de vin,
tu te sois enivré? Il répondit en deux mots : C'est cet insidieux, ce maudit
musicien, qui, en me traitant, m'a tué comme on assomme un bœuf à sa crèche. »
(349b) « Stratonicus étant allé à Abdère pour y voir les jeux gymniques qu'on y
célébrait, s'aperçut que chaque citoyen avait en particulier un buccinateur, qui
annonçait la Néoménie quand on le lui commandait, et que le nombre de ces
hérauts surpassait presque celui des citoyens dans cet endroit-là. Pour lors il
se mit à marcher sur le bout des pieds, et doucement, ayant toujours les yeux
fixés sur terre. Un des étrangers lui demanda (349c) quel mal lui était survenu
aux pieds si subitement. J'ai tous les membres en bon état, dit-il, et je cours
plus vite au repas que tous les flatteurs parasites, mais je suis en perplexité,
craignant partout de me percer le pied avec un kecryx. »
« Un mauvais joueur de flûte s'apprêtant à jouer de son instrument lors d'un
sacrifice : Silence, dit Stratonicus ; nous allons prier les dieux après ce sacrifice. »
« Il y avait un citharède nommé Cléon le Bœuf, chantant horriblement faux, et
sachant à peine toucher sa lyre : Stratonicus l'entendant, dit : Le proverbe
était ci-devant, "Asinus ad lyram", désormais il faudra dire, "Bos ad lyram". »
(349d) « Stratonicus le citharède s'étant rendu par mer dans le Pont, chez le
roi Bérisadès, y resta longtemps; mais il voulut enfin revenir en Grèce. Le roi
ne jugeant pas à propos de consentir à sa demande, on dit qu'il fit cette
réponse à Bérisadès : Je suis charmé que vous pensiez à rester ici. »
(349e) « Stratonicus le citharède fit un voyage à Corinthe. Une vieille y jeta
les yeux sur lui, et ne le perdait pas de vue. Par tous les dieux! lui dit-il
alors, la mère, dites-moi donc ce que vous me voulez, et pourquoi me fixez-vous
sans cesse? Je ne sais, répondit-elle, si ta mère t'a porté dix mois sans
que le ventre lui pette, car il n'y a qu'un jour que tu es dans cette ville, et
elle en est déjà toute souffrante. »
« Biothée, femme de Nicocréon, entrant avec une suivante pour se mettre à table,
lâcha un vent; ensuite marchant sur une amande de Sicyone, (349f) elle l'écrasa
avec bruit. Ce n'est pas le même bruit, lui dit Stratonicus. Mais vers la nuit,
il cessa ces propos hardis, car on le jeta dans la mer. »
« Un méchant citharède voulant montrer l'habileté d'un de ses élèves, à Éphèse,
en présence de quelques-uns de ses amis, Stratonicus qui s'y trouvait, dit :
C'est lui que ce Scythe veut montrer, non les autres. »
42. Cléarque dit, dans son liv. 2 sur l’Amitié, que Stratonicus le Cithariste,
allant coucher, demandait toujours à boire à son esclave : Non, disait-il, que
j'aie soif, mais afin que je ne l'aie pas.
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