[8,345] (345a) ἔλθῃ μὴ Πρωτεὺς Ἆγις ὁ τῶν λοπάδων·
γίνεθ´ ὕδωρ καὶ πῦρ καὶ ὃ βούλεται, ἀλλ´ ἀπόκλειε ...
ἥξει γὰρ τοιαῦτα μεταπλασθεὶς τυχὸν ὡς Ζεὺς
χρυσορόης ἐπὶ τήνδ´ Ἀκρισίου λοπάδα.
Καὶ γυναῖκα δέ τινα Κλειὼ ἐπὶ τοῖς ὁμοίοις σκώπτων φησίν·
Ὀψοφάγει Κλειοῖ· καταμύομεν· ἢν δὲ θελήσῃς,
(345b) ἔσθε μόνη. Δραχμῆς ἐστιν ὁ γόγγρος ἅπας.
Θὲς μόνον ἢ ζώνην ἢ ἐνώτιον ἤ τι τοιοῦτον
σύσσημον. Τὸ δ´ ὁρᾶν μὴ μόνον οὐ λέγομεν.
Ἡμετέρη σὺ Μέδουσα· λιθούμεθα πάντες ἀπλάτου
οὐ Γοργοῦς, γόγγρου δ´ οἱ μέλεοι λοπάδι.
35. Ἀριστόδημος δ´ ἐν τοῖς γελοίοις ἀπομνημονεύμασιν Εὐφράνορά φησι τὸν ὀψοφάγον
ἀκούσαντα (345c) ὅτι ἄλλος ἰχθυοφάγος ἀπέθανε θερμὸν ἰχθύος τέμαχος καταπιὼν
ἀναφωνῆσαι
« Ἱερόσυλος ὁ θάνατος. »
Κίνδων δὲ ὁ ὀψοφάγος καὶ Δημύλος (ὀψοφάγος δὲ καὶ οὗτος) γλαύκου παρατεθέντος,
ἄλλου δ´ οὐδενός, ὃ μὲν τὸν ὀφθαλμὸν κατελάβετο, καὶ ὁ Δημύλος ἐπὶ τὸν ἐκείνου
ὀφθαλμὸν ἐπιβαλὼν ἐβιάζετο φωνῶν
« Ἄφες καὶ ἀφήσω. »
Ἐν δείπνῳ δέ ποτε καλῆς λοπάδος ὄψου παρατεθείσης ὁ Δημύλος οὐκ ἔχων ὅπως αὐτὴν
μόνος καταφάγῃ ἐνέπτυσεν εἰς αὐτήν. Ζήνων δ´ ὁ Κιτιεὺς ὁ τῆς στοᾶς κτίστης πρὸς
τὸν ὀψαφάγον ᾧ συνέζη ἐπὶ πλείονα χρόνον, (345d) καθά φησιν Ἀντίγονος ὁ
Καρύστιος ἐν τῷ Ζήνωνος βίῳ, μεγάλου τινὸς κατὰ τύχην ἰχθύος παρατεθέντος, ἄλλου
δ´ οὐδενὸς παρεσκευασμένου, λαβὼν ὅλον ὁ Ζήνων ἀπὸ τοῦ πίνακος οἷος ἦν
κατεσθίειν. Τοῦ δ´ ἐμβλέψαντος αὐτῷ,
« Τί οὖν, ἔφη, τοὺς συζῶντάς σοι οἴει πάσχειν, εἰ σὺ μίαν ἡμέραν μὴ δεδύνησαι
ἐνεγκεῖν ὀψοφαγίαν; »
Ἴστρος δέ φησι Χοιρίλον τὸν ποιητὴν παρ´ Ἀρχελάου τέσσαρας μνᾶς ἐφ´ ἡμέρᾳ
λαμβάνοντα ταύτας καταναλίσκειν εἰς ὀψοφαγίαν, γενόμενον ὀψοφάγον οὐκ ἀγνοῶ δὲ
καὶ τοὺς ἰχθυοφάγους παῖδας, ὧν (345e) Κλέαρχος μνημονεύει ἐν τῷ περὶ θινῶν·
φάσκων Ψαμμήτιχον τὸν Αἰγυπτίων βασιλέα παῖδας θρέψαι ἰχθυοφάγους, τὰς πηγὰς τοῦ
Νείλου βουλόμενον εὑρεῖν· καὶ ἄλλους δὲ ἀδίψους ἀσκῆσαι τοὺς ἐρευνησομένους τὰς
ἐν Λιβύῃ ψάμμους, ὧν ὀλίγοι διεσώθησαν. Οἶδα δὲ καὶ τοὺς περὶ Μόσσυνον τῆς
Θρᾴκης βοῦς, οἳ ἰχθῦς ἐσθίουσι παραβαλλομένους αὐτοῖς εἰς τὰς φάτνας. Φοινικίδης
δὲ τοὺς ἰχθῦς παρατιθεὶς τοῖς τὰς συμβολὰς δεδωκόσι τὴν μὲν θάλασσαν ἔλεγε
κοινὴν εἶναι, τοὺς δ´ ἐν αὐτῇ ἰχθῦς τῶν ὠνησαμένων.
36. (345f) Εἴρηται δὲ καὶ ὁ ὀψοφάγος, ὦ ἑταῖροι, καὶ τὸ ὀψοφαγεῖν. Ἀριστοφάνης
ἐν Νεφέλαις δευτέραις·
Οὐδ´ ὀψοφαγεῖν οὐδὲ κιχλίζειν.
Κηφισόδωρος Ὑί ·
Οὐδ´ ὀψοφάγος οὐδ´ ἀδολέσχης.
Μάχων Ἐπιστολῇ·
| [8,345] (345a)
de peur qu'Agis, ce Protée des casseroles et des marmites, ne vienne, car il se
change en eau, en feu, et en tout ce qu'il veut. Mais ferme toujours, car il
viendra peut-être sous la forme de pluie d'or, comme Jupiter est venu dans la
casserole d'Acrise. »
Voici comment il raille une femme nommée Clio, pour le même sujet.
« Clio, mange du poisson en le déchirant par pièces; si tu veux même, (345b)
mange-le seule : tout ce congre ne vaut qu'une dragme. Dépose seulement, ou ta
ceinture, ou tes boucles d'oreilles, ou autre chose semblable, pour gage; car,
voir quoi que ce soit, cela ne nous suffit pas ; tu es pour nous une Méduse. Eh!
nous ne sommes déjà malheureusement que trop pétrifiés, non par la gorgone, mais
par ce plat de congre. »
35. Aristodème rapporte, dans son Recueil de bons mots, qu'Euphranore, grand
amateur de poisson, apprenant (345c) qu'un autre amateur était mort en avalant
un morceau de salines tout chaud, s'écria : « C'est un sacrilège de la part de la mort! »
Cnidon et Démyle, l'un et l'autre grands mangeurs de poisson, se trouvant à
table ensemble, on leur servit un glauque seul. Cnidon saisit ce poisson aux
yeux ; Démyle saisit Cnidon aux siens, en lui criant : Lâche-le, et je te
lâcherai. On servit dans un festin un beau plat de poisson : Démyle, qui s'y
trouvait, voulant le manger seul, cracha dedans.
(345d) Mais voici ce que rapporte Antigone de Caryste, dans la vie de Zénon,
fondateur de la secte Stoïcienne. Ce philosophe étant à la même table qu'un
grand amateur de poisson avec qui il avait longtemps été lié, on servit un très
beau poisson, et il n'y avait pas d'autre mets. Zénon le tira tout entier du
plat, comme s'il eût voulu le manger seul. Cet homme le regardant fixement,
Zénon lui dit : Que crois-tu que doivent penser de toi ceux qui te fréquentent,
si tu ne peux souffrir un seul jour mon envie de manger du poisson?
Le poète Chérile, dit Istrus, avait tous les jours à dépenser quatre mines que
lui donnait Archélaüs; et il les employait à manger du poisson. Je n'ignore pas
qu'il y eut des esclaves qui ne vivaient que de poisson. (345e) Cléarque en
parle dans son ouvrage sur les Déserts sablonneux. Psammitique, dit-il, roi
d'Egypte, accoutumait des esclaves (ou des enfants) à ne vivre que de poisson,
voulant les envoyer à la découverte des sources du Nil. Il en accoutumait
d'autres à se passer longtemps de boire, pour les envoyer examiner les déserts
sablonneux de la Lybie; mais il n'en revint qu'un petit nombre.
Je sais aussi qu'il y a près de Mosyne, ville de Thrace, des bœufs qui
mangent des poissons, qu'on leur jette dans leurs auges. Phénicide, ayant
servi des poissons à ceux qui avaient donné leur symbole, dit : La mer est à la
vérité commune, mais les poissons sont pour ceux qui les paient.
36. (345f) Quant au mot opsophage, mangeur de poisson, il s'est dit, comme
d'autres mots, formés de même; tel est g-opsophagein, manger du poisson, etc.
Aristophane dit, dans ses Nuées, retouchées; g-opsophagein, g-oude g-kichlazein :
« Manger du poisson, et non des grives.» Céphisodore, dans le Cochon, dit de
quelqu'un : « Il n'est ni opsophage, ni bavard. Machon écrit, dans sa pièce
intitulée la Lettre :
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