[8,342] (342a) {Β.} Τοὺς ἰχθυοπώλας οὗτος ἡμῶν πλουτιεῖ·
ὀψοφάγος γάρ, ὥστε τοὺς λάρους εἶναι Σύρους.
Καὶ ἐν Ἰκαρίοις δὲ ὁ αὐτὸς ποιητής φησι·
Τόν τ´ ἰχθυόρρουν ποταμὸν Ὑπερείδην περᾷς,
ὃς ἠπίαις φωναῖσιν, ἔμφρονος λόγου
κόμποις παφλάζων, ὑπτίοις πυκνώμασι
πρὸς παν --- Δυσας ἔχει,
μισθωτὸς ἄρδει πεδία τοῦ δεδωκότος.
Φιλέταιρος δ´ ἐν Ἀσκληπιῷ (τὸν Ὑπερείδην) πρὸς τῷ ὀψοφαγεῖν καὶ κυβεύειν αὐτόν
φησι, καθάπερ (342b) καὶ Καλλίαν τὸν ῥήτορα Ἀξιόνικος ἐν Φιλευριπίδῃ·
Ἄλλον δ´ ἰχθὺν
μεγέθει πίσυνόν τινα τοῖσδε τόποις
ἥκει κομίσας
Γλαῦκός τις ἐν πόντῳ γ´ ἁλούς,
σῖτον ὀψοφάγων.
Καὶ λίχνων ἀνδρῶν ἀγάπημα φέρων κατ´ ὤμων.
Τίνα τῷδ´ ἐνέπω τὴν σκευασίαν;
Πότερον χλωρῷ τρίμματι βρέξας
ἢ τῆς ἀγρίας
ἅλμης πάσμασι σῶμα λιπάνας
πυρὶ παμφλέκτῳ παραδώσω;
Ἔφα τις, ὡς ἐν ἅλμῃ
θερμῇ τοῦτο φάγοι γ´ ἑφθὸν ἀνὴρ
(342c) Μοσχίων φίλαυλος.
Βοᾷ δ´ ὄνειδος ἴδιον, ὦ Καλλία.
Ἦ σὺ μὲν ἀμφί τε σῦκα καὶ ἀμφὶ ταρίχι´ ἀγάλλῃ,
τοῦ δ´ ἐν ἅλμῃ παρεόντος
οὐ γεύῃ χαρίεντος ὄψου,
τὰ μὲν σῦκα, ὡς ἂν συκοφάντην λοιδορῶν, τὰ δὲ ταρίχη, μήποτε καὶ ὡς
αἰσχροποιοῦντος. Καὶ Ἕρμιππος δέ φησιν ἐν τρίτῳ περὶ τῶν Ἰσοκράτους μαθητῶν
ἑωθινὸν τὸν Ὑπερείδην ποιεῖσθαι νῦν τοὺς περιπάτους ἐν τοῖς ἰχθύσι.
28. Τίμαιος δ´ ὁ Ταυρομενίτης καὶ Ἀριστοτέλη τὸν φιλόσοφον ὀψοφάγον φησὶ
γεγονέναι. Καὶ Μάτων δ´ ὁ σοφιστὴς ὀψοφάγος ἦν· δηλοῖ δὲ τοῦτο (342d) Ἀντιφάνης
ἐν Κιθαρῳδῷ, οὗ ἡ ἀρχή
« Οὐ ψεῦδος οὐδέν φησιν »·
Ὀφθαλμὸν ὤρυττέν τις ὥσπερ ἰχθύος
Μάτων προσελθών.
Ἀναξίλας δ´ ἐν Μονοτρόπῳ·
Τοῦ κεστρέως κατεδήδοκεν τὸ κρανίον
ἀναρπάσας Μάτων· ἐγὼ δ´ ἀπόλλυμαι.
Ὑπερβολὴ γαστριμαργίας τὸ καὶ ἁρπάζειν ἐσθίοντα καὶ ταῦτα κρανίον κεστρέως,
(342e) εἰ μὴ ἄρα οἱ περὶ ταῦτα δεινοὶ ἴσασιν ἐνόν τι χρήσιμον ἐν κεστρέως
κρανίῳ, ὅπερ ἐστὶ τῆς Ἀρχεστράτου λιχνείας ἐμφανίσαι ἡμῖν.
29. Ἀντιφάνης δ´ ἐν Πλουσίοις κατάλογον ποιεῖται ὀψοφάγων ἐν τούτοις·
Εὔθυνος δ´ ἔχων
σανδάλια καὶ σφραγῖδα καὶ μεμυρισμένος
ἐλογίζετο τῶν πραγμάτων οὐκ οἶδ´ ὅ τι·
(342f) Φοινικίδης δὲ Ταυρέας θ´ ὁ φίλτατος,
ἄνδρες πάλαι ὀψοφάγοι τοιοῦτοί τινες
οἷοι καταβροχθίζειν ἐν ἀγορᾷ τὰ τεμάχη,
ὁρῶντες ἐξέθνῃσκον ἐπὶ τῷ πράγματι
ἔφερόν τε δεινῶς τὴν ἀνοψίαν πάνυ.
Κύκλους δὲ συναγείροντες ἔλεγον τοιάδε,
| [8,342] (342a) « B. Oh! lui, il enrichira nos poissonniers, car c'est un grand amateur
de poissons ; ainsi les Mouettes n'ont plus qu'à se faire Syriennes. »
Le même poète dit, dans ses Icariens:
« Tâche de gagner Hypéride (ce fleuve qui roule de nombreux poissons), en
t'y prenant d'un ton mielleux, mais avec réflexion. C'est un homme dont la
bouche fait entendre de grands mots entassés comme un flot qui bouillonne sur
l'autre, mais il est séduisant. Les conditions qu'il a eu soin de faire
d'avance, lui ont procuré une récompense : aussi, devenu mercenaire d'Harpalus,
est-il forcé d'en arroser le jardin. »
Philétaire assure, dans son Esculape, qu'Hypéride, comme l'orateur (342b)
Callias, aimait autant les jeux de hasard que le poisson.
Chap. VI. Voici un passage du Phileuripide d'Axionicus, dans lequel ce poète
fait le même reproche à Callias.
« Il est venu, apportant avec soi, du Pont, un autre poisson qui se fiait sur sa
grandeur dans ces lieux-là : c’était un galeus glaucus, manger fait pour les
amateurs de poissons, et les délices des gens les plus friands. Je
l'apporte, dit-il, sur mes épaules; mais ordonnez à quel sauce je le
mettrai. Le plongerai-je dans un coulis aux herbes, ou l'enduirai-je d'une
saumure grasse et piquante, pour le faire cuire ensuite. On dit que (342c)
Moschion, le joueur de flûte, le mange tout simplement dans une saumure. Mais
toi, Calaide! on peut te reprocher particulièrement de faire ton délice des
figues et des salines, tandis que tu ne veux pas tâter d'un excellent plat de
poisson cuit dans la saumure. »
Il lui reproche des figues, comme pour le traiter de sycophante, ou calomniateur
: quant aux salines dont il lui fait un crime, c'est peut-être quelque vice
infâme qu'il veut faire entendre. Hermippus dit, dans le liv. 3 de son ouvrage
sur les Disciples d'Isocrate, qu'Hypéride ne manque pas de faire un tour de bon
matin dans le marché au poisson.
28. Timée de Taormine parle aussi d'Aristote, le philosophe, comme d'un
amateur de poisson. Matron le Sophiste l'aimait de même avec passion. C'est ce
que montre (342d) Antiphane dans son Citharède, qui commence ainsi :
« Il ne ment pas; quelqu'un lui a arraché un œil, en approchant, comme Matron
arrache ceux des poissons. »
Anaxilas dit, dans son Monotrope :
« Matron s'est saisi de la hure du muge, et l'a dévorée, tandis que je meurs de
faim. »
C'est sans doute l'excès de la gloutonnerie que d'enlever les mets à table, et
surtout une hure de muge, (342e) à moins que ceux qui ont le goût raffiné à cet
égard, ne trouvent quelque chose d'utile dans la hure du muge. La friandise
d'Archestrate le prouverait peut-être.
29. Voici les noms de plusieurs personnages qui ont aimé le poisson, tels que
les rapporte Antiphane dans ses Riches :
« Euthynus, parfumé, en sandales, et muni de son cachet, revoit à je ne sais
quelles affaires. (342f) Phénicide et Tauréas mon intime ami, tous deux fort
âgés, et si avides de poisson qu'ils avaleraient toutes les salines du marché,
considérant ce qui arrivait, en mouraient de chagrin, ne pouvant voir sans
douleur une disette absolue de poisson, ils réunissaient donc le peuple autour
d'eux : or, voici ce qu'ils dirent.
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