HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre VII

Chapitre 8

  Chapitre 8

[7,8] 22. (284f) ΑΦΥΑΙ. Καὶ ἑνικῶς δὲ ἀφύην λέγουσιν. Ἀριστώνυμος Ἡλίῳ ῥιγῶντι· Ὥστ´ οὔτ´ ἀφύη νῦν ἔστ´ ἔθ´ ἁπλῶς. Τῆς δ´ ἀφύης ἐστὶ γένη πλείω· καὶ μὲν ἀφρῖτις λεγομένη οὐ γίνεται ἀπὸ γόνου, ὥς φησιν Ἀριστοτέλης, ἀλλ´ ἐκ τοῦ ἐπιπολάζοντος τῇ θαλάσσῃ ἀφροῦ, οὗ ἂν ὄμβρων γενομένων πολλῶν σύστασις γένηται. Ἑτέρα δ´ ἐστὶν ἀφύη κωβῖτις λεγομένη· γίνεται δ´ αὕτη ἐκ τῶν μικρῶν καὶ φαύλων τῶν ἐν τῇ ἄμμῳ διαγενομένων κωβιδίων· (285a) καὶ ἐξ αὐτῆς δὲ ταύτης τῆς ἀφύης ἀπογεννῶνται ἕτεραι, αἵτινες ἐγκρασίχολοι καλοῦνται. Γίνεται δὲ καὶ ἄλλη ἀφύη γόνος τῶν μαινίδων καὶ ἄλλη ἐκ τῆς μεμβράδος καὶ ἔτι ἄλλη ἐκ τῶν μικρῶν κεστρέων τῶν ἐκ τῆς ἄμμου καὶ τῆς ἰλύος γινομένων. Πάντων δὲ τούτων ἀφρῖτις ἀρίστη. Δωρίων δ´ ἐν τῷ περὶ ἰχθύων κωβίτην τινὰ ἑψητὸν λέγει καὶ τὸν ἐξ ἀθερίνης· ἰχθυδίου δὲ ὄνομα ἀθερίνη. Εἶναι δέ φησι καὶ τριγλῖτιν ἀφύην. Ἐπίχαρμος δ´ ἐν Ἥβας γάμῳ (285b) ἐν μεμβράσι καὶ καμμάροις τὰς ἀφύας καταριθμεῖται διαστέλλων τὸν λεγόμενον γόνον. Ἱκέσιος δέ φησι· «Τῆς ἀφύης μὲν λευκὴ καὶ λίαν λεπτὴ καὶ ἀφρώδης, ἣν καλοῦσιν ἔνιοι καὶ κωβῖτιν, δὲ ῥυπαρωτέρα ταύτης καὶ ἁδροτέρα· διαφέρει δ´ καθαρὰ καὶ λεπτήἈρχέστρατος δ´ ὀψοδαίδαλός φησι· Τὴν ἀφύην μίνθου πᾶσαν πλὴν τὴν ἐν Ἀθήναις· τὸν γόνον ἐξαυδῶ, τὸν ἀφρὸν καλέουσιν Ἴωνες· καὶ λαβὲ πρόσφατον αὐτὸν ἐν εὐκόλποισι Φαλήρου (285c) ἀγκῶσιν ληφθένθ´ ἱεροῖς. Κἀν τῇ περικλύστῳ ἐστὶ Ῥόδῳ γενναῖος, ἐὰν ἐπιχώριος ἔλθῃ. Ἂν δέ που ἱμείρῃς αὐτοῦ γεύσασθαι, ὁμοῦ χρὴ κνίδας ὀψωνεῖν, τὰς ἀμφικόμους ἀκαλήφας· εἰς ταὐτὸν μίξας δ´ αὐτὰς ἐπὶ τηγάνου ὄπτα, εὐώδη τρίψας ἄνθη λαχάνων ἐν ἐλαίῳ. Κλέαρχος δ´ περιπατητικὸς ἐν τοῖς περὶ παροιμιῶν περὶ τῆς ἀφύης φησί· «Διὰ τὸ μικροῦ δεῖσθαι πυρὸς (285d) ἐν τοῖς τηγάνοις οἱ περὶ Ἀρχέστρατον ἐπιβαλόντας κελεύουσιν ἐπὶ θερμὸν τήγανον σίζουσαν ἀφαιρεῖν· ἅμα δ´ ἧπται καὶ σίζει, καθάπερ τοὔλαιον, εὐθύς. Διὸ λέγεται «Ἴδε πῦρ ἀφύη." Χρύσιππος δ´ φιλόσοφος ἐν τῷ περὶ τῶν δι´ αὑτὰ αἱρετῶν «Τὴν ἀφύην, φησί, (τὴν) ἐν Ἀθήναις μὲν διὰ τὴν δαψίλειαν ὑπερορῶσι καὶ πτωχικὸν εἶναί φασιν ὄψον, ἐν ἑτέραις δὲ πόλεσιν ὑπερθαυμάζουσι πολὺ χείρω γινομένην. Εἶθ´ οἱ μέν, φησίν, ἐνταῦθα τοὺς Ἀδριατικοὺς ὄρνιθας τρέφειν σπεύδουσιν ἀχρειοτέρους ὄντας, ὅτι τῶν παρ´ ἡμῖν πολὺ ἐλάττους εἰσίν· ἐκεῖνοι δὲ τἀναντία μεταπέμπονται τοὺς ἐνθάδε.» (285e) Ἐπὶ τοῦ ἑνικοῦ Ἕρμιππος Δημόταις (τὸ ἐνικόνΝῦν δ´ οὐδ´ ἀφύην κινεῖν δοκεῖς. Καλλίας Κύκλωψιν· Πρὸς τῆς ἀφύης τῆς ἡδίστης. Ἀριστώνυμος Ἡλίῳ ῥιγῶντι· Ὤστ´ οὔτ´ ἀφύη νῦν ἔστιν ἁπλῶς. Ἀφύδια δὲ Ἀριστοφάνης Ταγηνισταῖς· Μηδὲ τὰ Φαληρικὰ τὰ μικρὰ τάδ´ ἀφύδια. 24. Λυγκεὺς δ´ Σάμιος ἐν τῇ πρὸς Διαγόραν ἐπιστολῇ ἐπαινῶν τὰς Ῥοδιακὰς ἀφύας καὶ ἀντιτιθεὶς πολλὰ τῶν Ἀθήνησι γινομένων πρὸς τὰ ἐν τῇ Ῥόδῳ φησί· (285f) «Ταῖς μὲν Φαληρικαῖς ἀφύαις τὰς Αἰνάτιδας καλουμένας ἀφύας, τῷ δὲ γλαυκίσκῳ τὸν ἔλοπα καὶ τὸν ὄρφον ἀντιπαρατιθεῖσα, πρὸς δὲ τὰς Ἐλευσινιακὰς ψήττας καὶ σκόμβρους καὶ εἴ τις ἄλλος παρ´ αὐτοῖς ἰχθὺς ἐπάνω τῇ δόξῃ τοῦ Κέκροπος γέγονεν ἀντιγεννήσασα τὸν ἀλώπεκα καλούμενον. Ὂν τὴν Ἡδυπάθειαν γράψας παρακελεύεται τῷ μὴ δυναμένῳ τιμῇ κατεργάσασθαι τὴν ἐπιθυμίαν ἀδικίᾳ κτήσασθαι (286a) (τὴν ὀψοφαγίαν).» Ἀρχέστρατον λέγει τὸν τένθην Λυγκεύς, ὃς ἐν τῷ πολυθρυλήτῳ ποιήματι περὶ τοῦ γαλεοῦ λέγει οὕτως· Ἐν δὲ Ῥόδῳ γαλεὸν τὸν ἀλώπεκα· κἂν ἀποθνῄσκειν μέλλῃς, ἂν μή σοι πωλεῖν θέλῃ, ἅρπασον αὐτόν, ὃν καλέουσι Συρακόσιοι κύνα πίονα· κᾆτα ὕστερον ἤδη πάσχ´ ὅτι σοι πεπρωμένον ἐστίν. [7,8] 22. (284f) Chap. VIII. Aphyes. On dit aussi aphye au singulier. Aristonyme dit, dans son Soleil glacé : «De sorte qu'il n'y a même pas à présent aphye.» Il y a plusieurs espèces d’aphyes. Celle qu'on nommé aphritis (écumeuse) ne vient pas de fécondation, comme le dit Aristote, mais de l'écume qui surnage à la superficie de la mer, et qui prend une forme concrète après de grandes pluies. Il y en a une autre qu'on nomme goujonne ; elle se forme de méchants petits goujons qui se tiennent dans le sable. (285a) De cette aphye, il en résulte d'autres qu'on appelle encrasicholes. Outre cela, on voit une aphye qui est une engeance des mendoles. Il en vient aussi d'autres de la membrade, ou même de petits muges, qui sont une production du sable et de la vase. La meilleure de toutes est l’aphritis. Dorion appelle hepsète l’aphye-goujonne, et celle qui vient de l’athérine ou ivoil. Le mot athérine est le nom d'un petit poisson. Il dit qu'il y a aussi une aphye nommée triglite. Epicharme, dans ses Noces d'Hèbé, (285b) compte les aphyes parmi les membrades, les homards; mais il distingue soigneusement celle qu'on appelle aphye de frai. Icésius reconnaît deux sortes d'aphyes, l'une blanche, très mince et spumeuse, que quelques-uns appellent goujonne ; l'autre est de couleur terne et plus épaisse: celle qui est blanche et mince l'emporte par sa qualité. Archestrate, ce grand cuisinier, parle ainsi : «Méprisez toute aphye, excepté celle d'Athènes, je veux dire celle de frai, que les Ioniens appellent écume, et qu'il faut prendre toute nouvelle dans le fond du golfe sacré de Phalère. (285c) Il y en a aussi de bonne sur les côtes de l'île de Rhodes, pourvu qu'elle ait réellement été jetée dans ces eaux. Si vous voulez alors en manger, il faut y joindre des orties, les assaisonner ensemble ; après ce mélange, broyez des fleurs odorantes de légumes dans de l'huile, et faites frire le tout dans une poêle.» Cléarque le péripatéticien dit, au sujet de l'aphye, dans son Traité des Proverbes : «L'aphye ne devant, pour ainsi dire, que sentir le feu (285d) dans la poêle, Archestrate veut qu'on l'en retire lorsqu'elle produit un pétillement dans l'huile.» «Elle est cuite en même temps qu'elle fait encore pétiller l’huile.» Voilà pourquoi l'on dit communément : «L’aphye a vu le feu.» Chrysippe le philosophe dit, dans son Traité des choses désirables en elles-mêmes : «L'abondance des Athéniens leur fait mépriser l’aphye ; ils la regardent comme un manger qui n'est que pour les indigènes; tandis que dans toute autre ville qu'Athènes, on en fait un délice, quoiqu'elle y soit devenue bien plus mauvaise. En outre, chacun est curieux d'avoir chez soi des poules du golfe Adriatique, qui sont moins bonnes, et beaucoup plus petites que les nôtres; d'un autre côté, les habitants de ce golfe font venir des nôtres chez eux. (285e) Hermippe s'est servi du singulier dans ses Déemotes ou Gens du peuple : «Il semble que tu ne peux même remuer une aphye.» Callias dit, dans ses Cyclopes : «Devant la plus savoureuse aphye.» Aristonyme dit, dans son Soleil glacé : «De sorte qu'il n'y a même pas seulement une aphye.» Aristophane s'est servi du diminutif aphydion, au pluriel, dans ses Tagénistes : «Ni même ces petites aphyes (aphydia) de Phalère.» 24. Lyncée de Sattios, écrivant une lettre à Diagoras, lui fait l'éloge des aphyes de Rhodes ; et comparant plusieurs des productions d'Athènes avec celles de cette île : (285f) «Rhodes, dit-il, peut opposer aux aphyes de Phalère, celles qu'on nomme ainiatides; au glaucisque, l'ellops et l'orphe. A l'égard des plies d'Eleusis, des maquereaux, et de tout autre poisson, fussent-ils même plus vantés chez les Athéniens que Cécrops, Rhodes produit en revanche son renard marin, qu'elle peut leur opposer.» Lyncée ajoute : «Que celui qui a écrit l’Hédypathie, conseille à celui qui ne peut mettre le prix au poisson, de le prendre par force. (286a) Or, c'est le friand Archestrate que Lyncée veut indiquer ici; car voici ce qu'il dit dans son fameux Poème, en parlant du chien de mer : «Si l'on ne veut pas te vendre à Rhodes un galeus (chien de mer), (que les Syracusains appellent chien gras, kyoon, pioon,) ou un renard marin, dûs-tu mourir, emporte-le de force; ensuite résigne-toi à souffrir tout ce qui sera décidé a ton sujet.»


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Dernière mise à jour : 3/07/2008