[3,79] (79a) 16. Τοσαῦτα τοῦ Μάγνου συκολογήσαντος Δάφνος ὁ ἰατρὸς ἔφη·
« Φυλότιμος ἐν γʹ περὶ τροφῆς »τὰ ἁπαλά, φησί, σῦκα διαφορὰς μὲν ἔχει πλείους
πρὸς ἄλληλα καὶ τοῖς γένεσι καὶ τοῖς χρόνοις ἐν οἷς ἕκαστα γίγνεται καὶ ταῖς
δυνάμεσιν, οὐ μὴν ἀλλὰ καθόλου εἰπεῖν τά τε ὑγρὰ τὰ πεπεμμένα καὶ μάλιστα αὐτῶν
διαλύεται ταχέως καὶ κατεργάζεται μᾶλλον τῆς ἄλλης ὀπώρας καὶ τὴν λοιπὴν τροφὴν
οὐ κωλύει κατεργάζεσθαι. Δυνάμεις δ´ ἔχει τῶν ὑγρῶν κολλώδεις τε καὶ γλυκείας
ὑπονιτρώδεις τε, (79b) καὶ τὴν διαχώρησιν ἀθρουστέραν καὶ διακεχυμένην καὶ θάττω
καὶ λίαν ἄλυπον παρασκευάζει. Χυλὸν δ´ ἁλυκὸν δριμύτητα ἔχοντα ἀναδίδωσι μεθ´
ἁλῶν καταπινόμενα. Διαλύεται μὲν οὖν ταχέως, διότι πολλῶν καὶ μεγάλων ὄγκων
εἰσενεχθέντων μετὰ μικρὸν χρόνον λαγαροὶ γινόμεθα καθ´ ὑπερβολήν. Ἀδύνατον δ´ ἦν
τοῦτο συμβαίνειν διαμενόντων καὶ μὴ ταχὺ διαλυομένων τῶν σωμάτων. Κατεργάζεται
δὲ μᾶλλον τῆς ἄλλης οὐ μόνον ὅτι πολλαπλασίονα λαμβάνοντες αὐτὴν τῆς λοιπῆς
ὀπώρας ἀλύπως διάγομεν, (79c) ἀλλ´ οὐδὲ τὴν εἰωθυῖαν τροφὴν ἴσην λαμβάνοντες
τούτων προχειρισθέντων οὐθὲν ἐνοχλούμεθα. Δῆλον οὖν ὡς εἰ κρατοῦμεν ἀμφοτέρων,
ταῦτά τε πέττεται μᾶλλον καὶ τὴν λοιπὴν οὐ κωλύει κατεργάζεσθαι τροφήν. Τὰς δὲ
δυνάμεις ἔχει τὰς λεγομένας· τὴν μὲν κολλώδη τε καὶ τὴν ἁλυκὴν ἐκ τοῦ κολλᾶν τε
καὶ ῥύπτειν τὰς χεῖρας, τὴν δὲ γλυκεῖαν (79d) ἐν τῷ στόματι γινομένην ὁρῶμεν.
Τὴν δὲ διαχώρησιν ἄνευ στρόφων τε καὶ ταραχῆς καὶ πλείω καὶ θάττω καὶ
μαλακωτέραν ὅτι παρασκευάζει, λόγου προσδεῖν οὐθὲν νομίζομεν. Ἀλλοιοῦται δ´ οὐ
λίαν, οὐ διὰ τὸ δύσπεπτον αὐτῶν, ἀλλ´ ὅτι καταπίνομέν τε ταχέως οὐ λεάναντες καὶ
τὴν διέξοδον διότι ταχεῖαν ποιεῖται. Χυμὸν δ´ ἁλυκὸν ἀναδίδωσι, διότι τὸ μὲν
νιτρῶδες ἀπεδείχθη τὰ σῦκα ἔχοντα, ἁλυκώτερον δὲ ποιήσει ἢ δριμύν, ἐκ τῶν
ἐπιπινομένων. Οἱ μὲν γὰρ ἅλες τὸν ἁλυκόν, (79e) τὸ δ´ ὄξος καὶ τὸ θύμον τὸν
δριμὺν αὔξει χυμόν.»
17. Ἡρακλείδης δ´ ὁ Ταραντῖνος ἐν τῷ Συμποσίῳ ζητεῖ πότερον ἐπιλαμβάνειν δεῖ
μετὰ τὴν τῶν σύκων προσφορὰν θερμὸν ὕδωρ ἢ ψυχρόν. Καὶ τοὺς μὲν
λέγοντας θερμὸν δεῖν ἐπιλαμβάνειν προορῶντας τὸ τοιοῦτο παρακελεύεσθαι, διότι
καὶ τὰς χεῖρας ταχέως τὸ θερμὸν ῥύπτει· διὸ πιθανὸν εἶναι καὶ ἐν κοιλίᾳ συντόμως
αὐτὰ τῷ θερμῷ διαλύεσθαι. (79f) Καὶ ἐπὶ τῶν ἐκτὸς δὲ τῶν σύκων τὸ θερμὸν
διαλύει τὴν συνέχειαν αὐτῶν καὶ εἰς λεπτομερεῖς τόμους ἄγει, τὸ δὲ ψυχρὸν
συνίστησιν. Οἱ δὲ ψυχρὸν λέγοντες προσφέρεσθαι
« Ἡ τοῦ ψυχροῦ, φασί, πόματος λῆψις τὰ ἐπὶ τοῦ στομάχου καθήμενα τῷ βάρει
καταφέρει· τὰ γὰρ σῦκα οὐκ ἀστείως διατίθησι τὸν στόμαχον, καυσώδη καὶ
ἀτονώτερον αὐτὸν ποιοῦντα· διόπερ τινὲς καὶ τὸν ἄκρατον συνεχῶς προσφέρονται.
Μετὰ δὲ ταῦτα ἑτοίμως καὶ τὰ ἐν τῇ κοιλίᾳ προωθεῖ. »
| [3,79] (79a) 16. Après ce long discours que Magnus fit sur les figues, Daphnus, le
médecin, parla ainsi :
Philothime dit, dans son troisième livre des aliments, que les fruits mous,
comme les figues, diffèrent beaucoup entre eux, tant par l'espèce et le temps où
ils mûrissent, que par leurs qualités. Cependant on peut dire qu'en général,
ceux qui ont un suc liquide et bien mûr, surtout les figues, se dissolvent
promptement, et digèrent mieux que tous les autres fruits, sans même troubler la
digestion des autres aliments. Les figues ont, comme les autres fruits d'un suc
fluide, une qualité muqueuse, douceâtre, un principe salin : (79b) elles
provoquent les selles, les rendent plus copieuses, fluides, mais sans causer de
douleur. Dévorées avec du sel, elles fournissent un suc muriatique et acre,
qui cependant se délaie promptement avec les autres humeurs. Voilà pourquoi,
peu de temps après en avoir avalé une grande quantité, nous nous trouvons fort à
l'aise. Or, ceci n'arriverait pas, si les figues restaient sur l'estomac, au
lieu de fondre promptement. Ce fruit digère mieux que tous les autres : en
effet, nous ne nous trouvons pas incommodés d'en manger beaucoup plus que de
tout autre : d'ailleurs, si après avoir commencé par manger des figues, (79c)
nous prenons même quantité de nos aliments ordinaires, nous n'en éprouvons aucun
trouble. Il est donc clair que si nous digérons les uns et les autres, les
figues digèrent mieux, et n'empêchent pas la coction des autres aliments.
Les figues ont les qualités que je leur ai attribuées ci-devant : en effet, leur
principe muqueux et salin n'est-il pas gluant sur les mains, ne les déterge-t-il
pas? Quant à la saveur douce, il suffit de les porter (79d) à la bouche pour en
juger. Il ne faut pas sans doute que je m'arrête à prouver la vérité de ce que
j'ai dit, au sujet des selles plus copieuses, plus promptes, plus fluides
qu'elles sollicitent sans tranchées, et même sans douleur.
Si les figues ne paraissent pas beaucoup changées dans les selles, ce n'est pas
qu'elles digèrent difficilement, mais parce que nous les avalons avidement et
sans mâcher. (79e) Or, c'est ce qui les fait sortir promptement.
Chap. VI. J'ai dit que les figues avaient un principe salin: en effet, on a
vu qu'il était nitreux ; mais on le rend encore plus salin et pénétrant par les
accessoires. En effet, le sel fournit la qualité muriatique, le vinaigre et le
thym y ajoutent de l'âcreté.
17. Héraclide de Tarente demande, dans son festin, s'il faut boire de l'eau
chaude ou de l'eau froide après avoir mangé des figues. Ceux, dit-il, qui
veulent que l'on boive de l'eau chaude par-dessus les figues le font en
considérant qu'elle nettoie promptement les mains; qu'ainsi il est probable que
les figues ne sont pas longtemps à se dissoudre dans l'estomac, moyennant l'eau
chaude. (79f) D'ailleurs, l'eau chaude divise le parenchyme des figues qu'on a
sous les yeux, et le réduit en des parties très tenues; l'eau froide, au
contraire, resserre. Ceux qui conseillent l'eau froide, disent que cette boisson
froide que l'on prend alors, entraîne, par son propre poids, les choses qui
restent sur l'estomac. Or, disent-ils, les figues ne sont pas favorables à
l'estomac, car elles y causent même une chaleur brûlante, et en relâchent le
ton. C'est aussi pour cette raison que quelques-uns prennent aussitôt du vin pur
par-dessus : ce qui bientôt les précipite, avec tout ce qu'il y a d'ailleurs
dans l'estomac.
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