[3,126] (126a) Καὶ ὁ Κύνουλκος ἔφη·
« Ἐμπίπλασο, Οὐλπιανέ, χθωροδλαψου πατρίου, ὃς παρ´ οὐδενὶ τῶν παλαιῶν μὰ τὴν
Δήμητρα γέγραπται πλὴν εἰ μὴ ἄρα παρὰ τοῖς τὰ Φοινικικὰ συγγεγραφόσι
Σαγχουνιάθωνι καὶ Μώχῳ, τοῖς σοῖς πολίταις. »
Καὶ ὁ Οὐλπιανὸς
« Ἀλλ´ ἐμοὶ μέν, ἔφη, ὦ κυνάμυια, μελιπήκτων ἅλις, ἡδέως δ´ ἂν χόνδρου φάγοιμι
τῶν ὀστρακίδων ἢ τῶν κοκκάλων ἀφθόνως ἔχοντος. »
Καὶ κομισθέντος
« Δότε, ἔφη, μυστίλην· οὐ γὰρ ἂν εἴποιμι μύστρον --- παρ´ οὐδενὶ δὲ τῶν πρὸ
ἡμῶν εἰρημένον. »
(126b) « Ἐπιλήσμων εἶ, ἔφη, ὦ θαυμάσιε, »
ὁ Αἰμιλιανός.
« Οὐ σὺ μέντοι τὸν Κολοφώνιον Νίκανδρον ἀεὶ τεθαύμακας τὸν ἐποποιὸν ὡς
φιλάρχαιον καὶ πολυμαθῆ; Καὶ ὡς τὸ πεπέρι ὀνομάσαντα παρέθου; Οὗτος τοίνυν αὐτὸς
ἐν τῷ προτέρῳ τῶν Γεωργικῶν ἐμφανίζων τὴν τοῦ χόνδρου χρῆσιν καὶ μύστρον ὠνόμασε
διὰ τούτων·
Ἀλλ´ ὁπότ´ ἢ ἐρίφοιο νεοσφάγος ἠὲ καὶ ἀρνὸς
ἠὲ κλυτοῦ ὄρνιθος ἐφοπλίζεσθαι ἐδωδήν,
(126c) χίδρα μὲν ἐντρίψειας ὑποστρώσας ἐνὶ κοίλοις
ἄγγεσιν, εὐώδει δὲ μιγῇ ἀνάφυρσον ἐλαίῳ.
Ζωμὸν δὲ βρομέοντα καταντλας - - -
- - - Πνῖγε δὲ πῶμα
ἀμφιβαλών· φωκτὸν γὰρ ἀνοιδαίνει βαρὺ κρῖμνον.
Ἡρέμα δὲ χλιαρὸν κοίλοις ἐκδαίνυσο μύστροις.
Διὰ τούτων, ὦ θαυμασιώτατε, ὑπογράφει ὁ Νίκανδρος τὴν χρείαν τοῦ τε χόνδρου καὶ
τῆς ἐπτισμένης κριθῆς, ἐπιχεῖν κελεύων ἀρνὸς ἢ ἐρίφου ζωμὸν ἢ ὄρνιθος. Τὰ μὲν
οὖν χίδρα, φησίν, ἔντριψον μὲν ἐν θυείᾳ, μίξας δ´ ἔλαιον αὐτοῖς ἀναφύρασον,
(126d) ἡνίκ´ ἂν ἕψηται. Τὸν ἐκ τῆς τοιᾶσδε σκευῆς ἀναβρομοῦντα ζωμὸν πυκνότερον
τῇ ζωμηρύσει καταμίγνυε, μηδὲν ἕτερον ἐπεγχέων, ἀλλ´ αὐτὸν ἀπ´ αὐτοῦ ἀρυόμενος
πρὸς τὸ μηδὲν ὑπερζέσαι τοῦ πιμελεστέρου. Διὸ καί φησι, κατάπνιγε τὸ ὑπερζέον
ἐπιθεὶς πῶμα· τὸ γὰρ κρῖμνον οὕτω φωκτὸν γινόμενον ἀνοιδεῖ. Τελευταῖον δὲ
πρᾴως χλιαρὸν γενόμενον κοίλοις προσφέρου τοῖς μύστροις. Ἀλλὰ μὴν καὶ Ἱππόλοχος
ὁ Μακεδὼν ἐν τῇ πρὸς Λυγκέα ἐπιστολῇ, (126e) δι´ ἧς ἐμφανίζει Μακεδονικόν τι
δεῖπνον πολυτελείᾳ τὰ πάντα πανταχοῦ γενόμενα ὑπερβαλόν, μνημονεύει ὡς ἑκάστῳ
τῶν δειπνούντων δοθέντων μύστρων χρυσῶν. Ἐπεὶ δὲ φιλάρχαιος εἶναι θέλεις καὶ
οὐδὲν φὴς φθέγξεσθαι ὃ μὴ τῆς Ἀττικῆς ἐστι φωνῆς, ὦ φίλτατε, τί ἐστιν ὃ λέγει
Νικοφῶν ὁ τῆς ἀρχαίας κωμῳδίας ποιητὴς ἐν τοῖς Χειρογάστορσιν; Ἐγὼ γὰρ καὶ
τοῦτον εὑρίσκω μνημονεύοντα τῶν μύστρων ὅταν λέγῃ·
Μεμβραδοπώλαις, ἀνθρακοπώλαις,
ἰσχαδοπώλαις, διφθεροπώλαις,
ἀλφιτοπώλαις, μυστριοπώλαις,
(126f) βιβλιοπώλαις, κοσκινοπώλαις,
ἐγκριδοπώλαις, σπερματοπώλαις.
Τίνες γὰρ ἂν εἶεν οἱ μυστριοπῶλαι ἀλλ´ ἢ οἱ τὰ μύστρα πωλοῦντες; Μαθὼν οὖν ἐκ
τούτων, ὦ καλέ μου Συραττικέ, τὴν τοῦ μύστρου χρῆσιν ἐμφοροῦ τοῦ χόνδρου, ἵνα μὴ
λέγῃς « ἄκικύς εἰμι κὠλιγοδρανέω. »
101. Τεθαύμακα δὲ καὶ πῶς οὐκ ἐζήτησας
| [3,126] (126a) alors Cynulque dit à Ulpien :
Remplis-toi donc de chtorodlapse de ton pays; mots que
jamais aucun des anciens n'a écrits, j'en jure par Cérès, à moins que ce ne soit
peut-être Sanchoniathon ou Mochus, tes compatriotes. Ulpien lui répond : Cest
assez de gâteaux pour moi, effronté que tu es. Je prendrais volontiers
actuellement une bonne dose de gruau, où il y aurait beaucoup de pignons;
et quand on me l'aura apporté, donnez-moi une mystile (cuiller), car je ne
voudrois pas me servir du mot mystron, qu'aucun de nos prédécesseurs n'a employé.
(126b) Tu manques ici de mémoire, mon cher, lui dit Emilien. A titre d'amateur
de l'antiquité, n'as-tu pas toujours admiré le poète épique Nicandre, comme très
savant, et ne l'as-tu pas cité comme s'étant servi du mot peperi (poivre)? Or, le
même, montrant l'usage du gruau dans son premier livre des Géorgiques, emploie
le mot mystron pour cuiller, dans ce passage :
« Mais lorsqu'il s'agira de préparer un repas avec un chevreau nouvellement
tué, ou avec un agneau, ou même avec une poule, écrasez de l'orge
nouvelle, (126c) en la répandant en poudre dans le fond des vaisseaux,
mêlez-la bien en la délayant avec de l'huile qui ait une bonne odeur : versez-y
ensuite du bouillon de ces viandes. Puisez et reversez plusieurs fois, afin
que rien ne monte en bouillant : fermez bien alors avec un couvercle, car l'orge
rôtie est disposée à se gonfler; après quoi distribuez cela chaud à manger
aux convives, dans des cuillers profondes mystrois. »
Voilà donc, mon cher, Nicandre qui nous détaille ainsi l'usage d'un potage fait
de gruau, ou d'orge broyée, prescrivant d'y verser du bouillon d'agneau, ou de
chevreau, ou de poule. D'abord, il dit de broyer l'orge dans un mortier, ensuite
d'y mêler l'huile en délayant le gruau (126d) pendant que cela cuit, de bien
remuer, et souvent, avec la cuiller, le mélange bouillant ainsi composé,
mais sans y verser de nouveau bouillon de viande, et en puisant et reversant le
mélange sur lui-même, afin que la partie la plus grasse ne monte pas en
bouillant au-dessus des bords. C'est aussi pour cela qu'il dit : étouffez le
trop grand bouillon du mélange, en le couvrant bien ; car l'orge rôtie est
disposée à se gonfler ; enfin, présentez cela dans des cuillers creuses
(mystrois), étant modérément chaud.
Mais il est fait mention de cuillers (mystron) d'or servies à tous les convives,
dans la lettre qu'Hippolocus de Macédoine écrit à Lyncée : (126e) il détaille
dans cette lettre certain souper macédonien, qui surpassa en magnificence tout
ce qui se fait ailleurs en ce genre. Cependant comme tu aimes tant l'antiquité,
et que tu ne veux rien dire que dans le pur langage d'Athènes, que dit donc
Nicophon, poète de l'ancienne comédie, dans ses Manœuvriers? car je me rappelle
qu'il fait mention de (mystres) cuillers, dans ce passage :
« Des vendeurs de (membrades) celerins, de vin pur, de figues sèches, de
peaux, de farines, de (mystres) cuillers, (126f) de livres, de tamis,
de gâteaux (encrides), de graines. »
Or, qui sont les mystropoles, sinon ceux qui vendent des cuillers? Après avoir
ainsi appris, mon cher Syratticiste, l'usage des mystres ou cuillers,
remplis-toi de gruau, afin que tu ne dises pas, je suis (akykys) sans forces, et
près de tomber en défaillance;
101. mais je suis étonné que tu n'aies pas demandé sur le champ,
|