HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre III

Page 124

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[3,124] Ἐρῶμεν ἀλλοτρίων, παρορῶμεν συγγενεῖς, (124a) ἔχοντες οὐδὲν εὐποροῦμεν τοῖς πέλας, ἐράνους φέροντες οὐ φέρομεν ἀλλ´ κακῶς. Τακτῆς τροφῆς δὲ τῆς καθ´ ἡμέραν πάλιν γλιχόμεθα· τὴν μὲν μᾶζαν ἵνα λευκὴ παρῇ, ζωμὸν δὲ ταύτῃ μέλανα μηχανώμεθα, τὸ καλόν τε χρῶμα δευσοποιῷ χρῴζομεν. Καὶ χιόνα μὲν πίνειν παρασκευάζομεν, τὸ δ´ ὄψον ἂν μὴ θερμὸν , διασύρομεν. Καὶ τὸν μὲν ὀξὺν οἶνον ἐκπυτίζομεν, ἐπὶ ταῖς ἀβυρτάκαισι δ´ ἐκβακχεύομεν. (124b) Οὐκοῦν τὸ πολλοῖς τῶν σοφῶν εἰρημένον, τὸ μὴ γενέσθαι μὲν κράτιστόν ἐστ´ αἰεί, ἐπὰν γένηται δ´, ὡς τάχιστ´ ἔχειν τέλος. Δεξικράτης δ´ ἐν τῷ ἐπιγραφομένῳ Ὑφ´ ἑαυτῶν πλανώμενοί φησιν· Εἰ δὲ μεθύω καὶ χιόνα πίνω καὶ μύρον ἐπίσταμ´ ὅτι κράτιστον Αἴγυπτος ποιεῖ ... Εὐθυκλῆς δ´ ἐν Ἀσώτοις Ἐπιστολῇ · Πρῶτος μὲν οἶδεν εἰ χιών ἐστ´ ὠνία· πρῶτον δ´ ἐκεῖνον σχαδόνα δεῖ πάντως φαγεῖν. (124c) Οἶδεν δὲ καὶ καλὸς Ξενοφῶν ἐν Ἀπομνημονεύμασι τὴν διὰ χιόνος πόσιν. Χάρης δ´ Μιτυληναῖος ἐν ταῖς περὶ Ἀλέξανδρον ἱστορίαις καὶ ὅπως δεῖ χιόνα διαφυλάσσεσθαι εἴρηκε, διηγούμενος περὶ τῆς πολιορκίας τῆς ἐν Ἰνδοῖς πόλεως Πέτρας, ὀρύξαι φάσκων τὸν Ἀλέξανδρον (ὀρύγματα) τριάκοντα ψυχεῖα, πληρώσαντα χιόνος παρεμβαλεῖν δρυὸς κλάδους. Οὕτω γὰρ παραμένειν πλείω χρόνον τὴν χιόνα. 98. Ὅτι δὲ καὶ τὸν οἶνον ἔψυχον ὑπὲρ τοῦ ψυχρότερον αὐτὸν πίνειν Στράττις φησὶν ἐν Ψυχασταῖς· (124d) Οἶνον γὰρ πιεῖν οὐδ´ ἂν εἷς δέξαιτο θερμόν, ἀλλὰ πολὺ τοὐναντίον ψυχόμενον ἐν τῷ φρέατι καὶ χιόνι μεμιγμένον. Καὶ Λύσιππος ἐν Βάκχαις· Ἕρμων, τί ἔστι; Πῶς ἔχομεν; {Β.} Τί δ´ ἄλλο γ´ πατὴρ ἄνωθεν ἐς τὸ φρέαρ, ἐμοὶ δοκεῖν, ὥσπερ τὸν οἶνον τοῦ θέρους καθεῖκέ με. Δίφιλος δ´ ἐν Μνηματίῳ φησίν· Ψῦξον τὸν οἶνον, Δῶρι. Πρωταγορίδης δ´ ἐν βʹ τῶν κωμικῶν ἱστοριῶν (124e) τὸν Ἀντιόχου τοῦ βασιλέως κατὰ τὸν ποταμὸν διηγούμενος πλοῦν λέγει τι καὶ περὶ ἐπιτεχνήσεως ψυχρῶν ὑδάτων ἐν τούτοις· « Τὴν γὰρ ἡμέραν ἡλιάζοντες αὐτό, (τῆς νυκτὸς) ἀπηθοῦντες τὸ παχύτατον τὸ λοιπὸν ἐξαιθριάζουσιν ἐν ὑδρίαις κεραμέαις ἐπὶ τῶν μετεωροτάτων μερῶν τῆς οἰκήσεως, δι´ ὅλης τε τῆς νυκτὸς δύο παῖδες ὕδατι τὰ τεύχη καταρραίνουσιν. Ὄρθρου δὲ καθαιροῦντες καὶ τὴν ὑποστάθμην πάλιν ὑποσπῶντες λεπτόν τε ποιοῦντες αὐτὸ καὶ πρὸς ὑγίειαν (124f) οἷον ἄριστον ἐν ἀχύροις τιθέασιν τὰς ὑδρίας, εἶθ´ οὕτως χρῶνται χιόνος οὐδ´ ἡντινοῦν χρείαν ἔχοντες. » Λακκαίου δὲ ὕδατος μνημονεύει Ἀναξίλας ἐν Αὐλητῇ οὕτως· Ὕδατός τε λακκαίου παρ´ ἐμοῦ τουτί γέ σοι νόμιζ´ ὑπάρχειν. [3,124] Nous aimons les étrangers, et nous ne regardons pas nos parents! (124a) Nous n'avons souvent rien, et nous affectons d'être dans l'abondance aux yeux de nos voisins! Si nous fournissons notre part d'un repas, nous ne le faisons qu'avec lésine. Quant à notre nourriture journalière, d'un côté nous désirons qu'on nous serve le pain le plus blanc, et nous préparons avec art, pour le manger, une sauce noire. Une belle couleur, nous la ternissons par une teinture indélébile. Nous voulons que nos boissons soient mêlées avec de la neige, et nous grondons si nos mets ne sont pas servis chauds. Le vin est-il un peu acide, à peine le goûtons-nous du bout des lèvres, et nous avalons l’abyrtace à grands traits. (124b) Plusieurs sages ont donc eu raison de dire qu'il valait mieux ne jamais naître, où bientôt disparaître quand on est né. » Déxicrates nous dit, dans sa pièce intitulée ceux qui s'égarent eux-mêmes : « — Si je m'enivre, je prends mon vin à la neige, et je me parfume la bouche avec l'excellent parfum que fait l'Egypte. » Eutyclès dit, dans ses Débauchés, ou l’Epître: « Il sait toujours le premier s'il y a de la neige à vendre, et c'est toujours à lui à manger le premier rayon de miel. » (124c) L'élégant Xénophon fait voir, dans ses Dits mémorables, qu'il connaissait l'usage de préparer les boissons à la neige. Charès de Mitylène a dit, dans ses histoires d'Alexandre, comment il fallait s'y prendre pour conserver de la neige; c'est lorsqu'il parle du siège de la ville de Pétra, dans l'Inde. Selon lui, Alexandre fit creuser trente fosses les unes près des autres, et après qu'on les eut remplies de neige, il ordonna de les couvrir de branches de chêne. Voilà, selon lui, le moyen de conserver la neige longtemps. 98. Strattis nous apprend, dans ses Psychastes, qu'on refroidissait le vin, afin de le boire plus frais : (124d) « Pas un ne consentirait à boire du vin chaud, mais bien lorsqu'il a été rafraîchi dans le puits, mêlé avec de la neige. » On lit dans les Bacchantes de Lysippe : « A. Hermon, qu'y'a-t-il là? comment vont nos affaires? B. Comment! qu'y a-t-il autre chose, sinon que mon père s'est, je pense, mis au fond du puits, comme nous y mettons le vin en été. » Diphile écrit, dans son Mnémation : « Dorion, mets le vin rafraîchir. » Protagoride racontant, dans le second livre de ses Histoires comiques, (124e) le voyage que fit Antiochus sur le fleuve, nous donne quelques détails sur l'art de rendre l'eau fraîche : les voici. Après l'avoir exposée toute la journée au soleil, ils la débarrassent le soir de ce qu'elle a de trop épais, en la passant au filtre; ensuite ils exposent le reste à l'air dans des urnes de terre, sur les plates-formes des maisons, et deux esclaves ne cessent d'arroser les vaisseaux pendant toute la nuit; dès le point du jour, ils les ôtent, et dégageant encore l'eau du sédiment qui s'y trouve, ils la rendent légère et très salubre. (124f) Alors ils mettent les urnes dans de la paille, et usent ainsi de l'eau sans avoir aucun besoin de neige. Anaxilas fait mention d'eau de citerne dans son Joueur de Flûte : « Je te permets de prendre ce que j'ai là d'eau de citerne. »


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Dernière mise à jour : 5/06/2008