[3,123] (123a) 96. Ἐπίστανται δ´ οἱ παλαιοὶ καὶ τὸ πάνυ ψυχρὸν ὕδωρ ἐν ταῖς προπόσεσιν,
ἀλλ´ οὐκ ἐρῶ, ἐὰν μὴ καὶ σύ με διδάξῃς εἰ ἔπινον θερμὸν ὕδωρ ἐν ταῖς εὐωχίαις οἱ
ἀρχαῖοι. Εἰ γὰρ οἱ κρατῆρες ἀπὸ τοῦ συμβεβηκότος τῆς ὀνομασίας ἔτυχον οὗτοί τε
κερασθέντες παρέκειντο πλήρεις, οὐ ζέον τὸ ποτὸν παρεῖχον, λεβήτων τρόπον
ὑποκαιόμενοι. Ὅτι γὰρ οἴδασι θερμὸν ὕδωρ Εὔπολις μὲν ἐν Δήμοις παρίστησι·
Τὸ χαλκίον
θέρμαινέ θ´ ἡμῖν καὶ θύη πέττειν τινὰ
κέλευ´, ἵνα σπλάγχνοισι συγγενώμεθα.
(123b) Ἀντιφάνης δ´ ἐν Ὀμφάλῃ·
Ἐν χύτρᾳ δέ μοι
ὅπως ὕδωρ ἕψοντα μηδέν´ ὄψομαι.
Οὐ γὰρ κακὸν ἔχω μηδ´ ἔχοιμ´. Ἐὰν δ´ ἄρα
στρέφῃ με περὶ τὴν γαστέρ´ ἢ τὸν ὀμφαλόν,
παρὰ Φερτάτου δακτύλιός ἐστί μοι δραχμῆς.
Ἐν δ´ Ἀλειπτρίᾳ — φέρεται τὸ δρᾶμα καὶ ὡς Ἀλέξιδος —·
Ἐὰν δὲ τοὐργαστήριον ποιῆτε περιβόητον,
(123c) κατασκεδῶ, νὴ τὴν φίλην Δήμητρα, τὴν μεγίστην
ἀρύταιναν ὑμῶν ἐκ μέσου βάψασα τοῦ λέβητος
ζέοντος ὕδατος· εἰ δὲ μή, μηδέποθ´ ὕδωρ πίοιμι
ἐλευθέριον.
Πλάτων δ´ ἐν δʹ Πολιτείας·
« Πλέονος ἄν τινος ἐπιθυμία ἐν τῇ ψυχῇ εἴη; Οἷον δίψα ἐστὶ δίψα ἆρά γε θερμοῦ
ποτοῦ ἢ ψυχροῦ ἢ πολλοῦ ἢ ὀλίγου ἢ καὶ ἑνὶ λόγῳ ποιοῦ τινος πώματος; Ἢ ἐὰν μέν
τις θερμότης τῷ δίψει προσῇ, τὴν τοῦ θερμοῦ ἐπιθυμίαν προσπαρέχοιτ´ ἄν, ἐὰν δὲ
ψυχρότης, τὴν τοῦ ψυχροῦ, (123d) ἐὰν δὲ διὰ πλήθους παρουσίαν πολλὴ ἡ δίψα ᾖ,
τὴν τοῦ πολλοῦ παρέξεται, ἐὰν δὲ ὀλίγη, τὴν τοῦ ὀλίγου; Αὐτὸ δὲ τὸ διψῆν οὐ μή
ποτε ἄλλου γένηται ἐπιθυμία ἢ οὗπερ πέφυκεν, αὐτοῦ πώματος, καὶ αὖ τὸ πεινῆν
βρώματος; »
Σῆμος δὲ ὁ Δήλιος ἐν βʹ Νησιάδος ἐν Κιμώλῳ τῇ νήσῳ φησὶ ψυχεῖα κατεσκευάσθαι
θέρους ὀρυκτά, ἔνθα χλιεροῦ ὕδατος πλήρη κεράμια καταθέντες κομίζονται χιόνος
οὐδὲν διάφορον. Τὸ δὲ χλιαρὸν ὕδωρ Ἀθηναῖοι μετάκερας καλοῦσιν, (123e) ὡς
Σώφιλος ἐν Ἀνδροκλεῖ . Ἄλεξις δ´ ἐν Λοκροῖς·
Αἱ δὲ παῖδες παρέχεον
ἣ μὲν τὸ θερμόν, ἣ δ´ ἑτέρα τὸ μετάκερας.
Καὶ Φιλήμων ἐν Κορινθίᾳ. Ἄμφις δ´ ἐν Βαλανείῳ·
Ἀνεβόης´ ὕδωρ ἐνεγκεῖν θερμόν, ἄλλος μετάκερας. »
97. Μέλλοντος δὲ τοῦ κυνικοῦ τούτοις ἐπισωρεύειν τινὰ ὁ Ποντιανὸς ἔφη·
« Οἴδασιν, ὦ φίλτατοι ἀνδρῶν, οἱ ἀρχαῖοι καὶ τὴν τοῦ πάνυ ψυχροῦ πόσιν. Ἄλεξις
γοῦν ἐν Παρασίτῳ φησί·
Καὶ γὰρ βούλομαι
ὕδατός σε γεῦσαι· πρᾶγμα δ´ ἔστι μοι μέγα
(123f) φρέατος ἔνδον ψυχρότερον Ἀραρότος.
Ὀνομάζει δὲ καὶ Ἕρμιππος ἐν Κέρκωψι φρεατιαῖον ὕδωρ οὕτως ... ὅτι δὲ καὶ χιόνα
ἔπινον ἐν Μανδραγοριζομένῃ ἔφη Ἄλεξις·
Εἶτ´ οὐ περίεργόν ἐστιν ἄνθρωπος φυτὸν
ὑπεναντιωτάτοις τε πλείστοις χρώμενον;
| [3,123] (123a) 96. Mais les anciens n'ont pas ignoré l'usage de l'eau très froide, en
commençant à boire. Cependant je ne te citerai rien, que tu n'aies montré s'ils
usoiént d'eau chaude dans leurs festins ; si donc les cratères ont été
ainsi nommés de la fonction à laquelle ils servaient, et s'ils étaient laissés
pleins à la proximité, lorsque l'eau et le vin y étaient mêlés, ils ne
pouvaient présenter de boisson chaude, comme des chaudrons sous lesquels on
aurait mis du feu.
Or, Eupolis montre, dans ses Bourgades, que les anciens connaissaient l'usage de
l'eau chaude.
« Mets-nous aussi la bouilloire sur le feu, et fais-nous cuire quelques
victimes, afin que nous en mangions ensemble les viscères. »
(123b) Antiphane dit, dans son Omphale :
« Je ne verrai donc personne (mehdena) me faire bouillir de l’eau ; car je ne me
sens pas de mal, et plaise au ciel que je n'en sente pas! Si je suis pris de
coliques, soit au bas-ventre, soit vers le nombril, j'ai un anneau de
Phertatus, que j'ai acheté une dragme. »
Le même dit, dans son Aleiptria (pièce qu'on dit aussi être d'Alexis):
« Si vous causez quelque rumeur devant ma boutique, (123c) je vais prendre de
l’eau bouillante dans mon chaudron, avec ma plus grande cuiller-à-pot, et
je vous la jette au visage; j'en jure par Cérès! si je ne le fais pas, que je
sois esclave le reste de mes jours! »
Chap. XXXV. Platon montre, par un passage du quatrième livre de sa
République, qu'on faisait usage d'eau chaude et d'eau froide : Supposons,
dit-il, qu'il y ait un désir dans l'âme, tel qu'est la soif; ce sera donc la
soif d'eau chaude, ou d'eau froide, ou d'une grande quantité, ou d'une petite;
mais si la chaleur est jointe à la soif, elle produira sans doute une soif d'eau
froide; si au contraire c'est le froid qui s'y trouve joint, il produira une
soif d'eau chaude; mais (123d) si la soif est grande vu l'intensité de sa
cause, alors on aura envie de boire beaucoup ; si elle est petite, on ne
désirera que peu de boisson. Or, la soif prise en elle-même, n'est le désir que
de ce qui est dans son rapport naturel, c'est-à-dire de boire; comme, d'un autre
côté, avoir faim est le désir de manger.
Semus de Delos dit, dans le second livre de sa Nésiade, que l'on fait en été,
dans l'île de Cimole, des fosses qui sont autant de réfrigérants où l'on descend
des urnes pleines d'eau chaude, et que, lorsqu'on les en tire, elles sont aussi
froides que la neige.
Les Athéniens appellent l'eau tiède, metakeras, (123e) comme Sophile le dit
dans son Androclès. Alexis en parle aussi dans ce passage de ses Locriens:
« — Les servantes versaient, l'une de l'eau chaude, l'autre de la tiède : metakeras. »
Philémon produit aussi ce mot dans sa Corinthienne, ainsi qu'Amphis, dans son
Bain. On lit dans celui-ci :
«--- Il s'écria qu'on lui apportât de l'eau chaude ; un
autre en demandait de la tiède : metakeras. »
Notre Cynique allait encore accumuler d'autres passages, lorsque Pontien dit :
Mes chers amis, les anciens connaissaient l'usage de l'eau très froide. On lit à
ce sujet, dans le Parasite d'Alexis :
« Car je veux que tu goûtes de mon eau : (123f) j'ai mon puits qui est plus
froid qu'Araros. »
Hermippus fait aussi mention d'eau de puits, dans ses Cercopes, en ces
termes - - -.
Alexis nous apprend, dans sa Mandragorizomène, qu'on buvait aussi de la neige.
Voici le passage:
« L'homme n'est-il pas une production de la nature bien singulière, et qui se
plaît à nombre de choses les plus opposées les unes aux autres!
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