[3,122] (122a) ὡς τοὺς παρασάγγας καὶ τοὺς ἀστάνδας ἢ ἀγγάρους καὶ τὴν
σχοῖνον ἢ τὸν σχοῖνον· μέτρον δ´ ἐστὶ τοῦτο ὁδοῦ μέχρι νῦν οὕτως παρὰ πολλοῖς
καλούμενον. Μακεδονίζοντάς τ´ οἶδα πολλοὺς τῶν Ἀττικῶν διὰ τὴν ἐπιμιξίαν.
Βέλτιον δ´ ἦν μοι
Αἷμα ταύρειον πιεῖν,
ὁ Θεμιστοκλέους γὰρ θάνατος αἱρετώτερος,
ἢ εἰς σὲ ἐμπεσεῖν. Οὐ γὰρ ἂν εἴποιμι Ταύρειον ὕδωρ πιεῖν, ὅπερ σὺ οὐκ οἶσθα τί
ἐστιν· οὐδὲ γὰρ ἐπίστασαι ὅτι καὶ παρὰ τοῖς ἀρίστοις τῶν ποιητῶν καὶ συγγραφέων
εἴρηταί τινα καὶ φαῦλα. (122b) Κηφισόδωρος γοῦν ὁ Ἰσοκράτους τοῦ ῥήτορος μαθητὴς
ἐν τῷ τρίτῳ τῶν πρὸς Ἀριστοτέλην λέγει ὅτι εὕροι τις ἂν ὑπὸ τῶν ἄλλων ποιητῶν ἢ
καὶ σοφιστῶν ἓν ἢ δύο γοῦν πονηρῶς εἰρημένα, οἷα παρὰ μὲν Ἀρχιλόχῳ τὸ πάντ´
ἄνδρ´ ἀποσκολύπτειν, Θεοδώρῳ δὲ τὸ κελεύειν μὲν πλέον ἔχειν, ἐπαινεῖν δὲ τὸ
ἴσον, Εὐριπίδῃ τε τὸ τὴν γλῶτταν ὀμωμοκέναι φάναι καὶ Σοφοκλεῖ τὸ ἐν Αἰθίοψιν
εἰρημένον·
(122c) Τοιαῦτά τοί σοι πρὸς χάριν τε κοὐ βίᾳ
λέγω, σὺ δ´ αὐτὸς ὥσπερ οἱ σοφοὶ τὰ μὲν
δίκαι´ ἐπαίνει, τοῦ δὲ κερδαίνειν ἔχου.
Καὶ ἀλλαχοῦ δ´ ὁ αὐτὸς ἔφη μηδὲν εἶναι ῥῆμα σὺν κέρδει κακόν· Ὁμήρῳ δὲ τὸ τὴν
Ἥραν ἐπιβουλεῦσαι τῷ Διὶ καὶ τὸν Ἄρη μοιχεύειν· ἐφ´ οἷς πάντες κατηγοροῦσιν
αὐτῶν.
95. Εἰ οὖν κἀγώ τι ἥμαρτον, ὦ καλλίστων ὀνομάτων καὶ ῥημάτων θηρευτά, μὴ
χαλέπαινε. Κατὰ γὰρ τὸν Μιλήσιον Τιμόθεον τὸν ποιητὴν
(122d) Οὐκ ἀείδω τὰ παλαιά· τὰ γὰρ ἀμὰ κρείσσω.
Νέος ὁ Ζεὺς βασιλεύει· τὸ πάλαι δ´ ἦν
Κρόνος ἄρχων. Ἀπίτω μοῦσα παλαιά.
Ἀντιφάνης τ´ ἐν Ἀλκήστιδι ἔφη·
Ἐπὶ τὸ καινουργεῖν φέρου,
οὕτως, ἐκείνως, τοῦτο γινώσκων ὅτι
ἓν καινὸν ἐγχείρημα, κἂν τολμηρὸν ᾖ,
πολλῶν παλαιῶν ἐστι χρησιμώτερον.
(122e) Ὅτι δὲ καὶ οἱ ἀρχαῖοι οἴδασι τὸ οὕτω λεγόμενον ὕδωρ, ἵνα μὴ πάλιν
ἀγανακτήσῃς δηκόκταν μου λέγοντος, Δείξω. κατὰ γὰρ Φερεκράτους Ψευδηρακλέα
Εἴποι τις ἂν τῶν πάνυ δοκησιδεξίων - - -.
Ἐγὼ δ´ ἂν ἀντείποιμι « μὴ πολυπραγμόνει,
ἀλλ´ εἰ δοκεῖ σοι, πρόσεχε τὸν νοῦν κἀκροῶ. »
« Ἀλλὰ μὴ φθονήσῃς, ἔφη ὁ Οὐλπιανός, δέομαι, μηδὲ τοῦ Ταυρείου ὕδατος ὁποῖόν
ἐστι δηλῶσαι· τῶν γὰρ τοιούτων (φωνῶν) ἐγὼ διψῶ. »
Καὶ ὁ Κύνουλκος
(122f) « Ἀλλὰ προπίνω σοι, ἔφη, φιλοτησίαν (διψᾷς γὰρ λόγων) παρ´ Ἀλέξιδος λαβὼν
ἐκ Πυθαγοριζούσης·
ὕδατος ἀπέφθου κύαθον· ἂν δ´ ὠμὸν πίῃ,
βαρὺ καὶ κοπῶδες.
Τὸ δὲ Ταύρειον ὕδωρ ὠνόμασεν, ὦ φίλε, Σοφοκλῆς Αἰγεῖ ἀπὸ τοῦ περὶ Τροιζῆνα
ποταμοῦ Ταύρου, παρ´ ᾧ καὶ κρήνη τις Ὑόεσσα καλεῖται.
| [3,122] (122a) Tels sont les mots parasanges, angares, schoene. Ce mot
est tantôt masculin, tantôt féminin chez les Grecs, et désigne certaine mesure
de chemin ; plusieurs l'emplaient même encore à présent. Je connais quelques
Athéniens qui emploient des termes de Macédoniens, parce qu'ils les fréquentent.
Mais j'aimerais mieux boire du sang de taureau, et, certes, mourir comme
Thémistocle, que d'avoir quelque différend avec toi; car je ne te dirai pas de
boire de l'eau du Taurus : tu ne sais pas ce que c'est ; d'ailleurs, tu ignores
que les meilleurs poètes et les meilleurs historiens présentent quelquefois des
expressions vicieuses.
(122b) Chap. XXXIV. C'est ainsi que Céphisodore, disciple d'Isocrate, avance,
dans son troisième livre contre Aristote, que l'on trouverait quelques
expressions (réflexions) condamnables dans des poètes et des sophistes ; telle
est celle-ci dans Archiloque : « Tout homme est libertin. »
Celle-ci, dans Théodore :
« Il faut louer l'égalité, et conseiller en secret de s'enrichir par quelque
voie que ce soit. »
Celle-ci, dans Euripide : « Il n'y a que ma langue qui a juré. »
Celle-ci, dans Sophocle :
(122c) « Je leur parle ainsi pour leur plaire, loin de vouloir les contraindre.
Mais toi, comme les gens adroits, loue les choses justes, et cherche toujours
ton profit. »
Le même dit encore ailleurs : « Rien n'est mal dit, quand l'intérêt parle. »
N'a-t-on pas généralement blâmé Homère, de faire tendre des embûches à Jupiter
par Junon, et de rendre Mars adultère?
95. Or, si j'ai lâché une expression vicieuse, ne t'irrites donc pas, grand
éplucheur de mots; car, comme parle Timothée de Milet:
(122d) « Je ne chante pas d'anciens événements ; car ce qui est nouveau est
aussi meilleur. C'est Jupiter qui règne actuellement; autrefois c'était le vieux
Saturne. Adieu donc aux vieilles chansons. »
Aristophane a dit, dans son Alcestide:
« Eh bien! tu veux quelque chose de nouveau? Lui aussi ; car il sait qu'une
nouvelle tentative, quelque téméraire qu'elle soit, peut produire quelque chose
de mieux que ce qui est ancien. »
(122e) Mais, afin que tu ne te fâches pas davantage, je vais te prouver que les
anciens ont connu l'usage de cette eau que j'ai appelée décocte, ou bouillie. Je
te dirai d'abord, avec le faux Hercule de Phérécrate,
« Si je m'avise de contredire quelqu'un de ces gens qui se croient si adroits,
ne t'inquiète pas ; mais fais attention, si tu le juges à propos. »
Et moi, répartit Ulpien, je te prie de ne pas omettre de nous expliquer ce que
c'est que ton eau du Taurus; car je suis fort avide de pareilles expressions.
(122f) Eh bien, Cynulque, reçois donc comme signe d'amitié le salut que je te
présente avec ce passage d'Alexis ; car tu es altéré de mots : il est pris de sa
Pythagorizuse :
« Un verre d'eau bouillie ; mais si tu en bois une d'eau crue, c'est un poids,
c'est un malaise qui en résulte. »
Quant à l'eau du Taurus, Sophocle l'a nommée dans son Ægée : c'est donc celle du
Taurus, fleuve voisin de Trœzène, et près duquel est la fontaine qu'on nomme Hyœssa.
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