[3,118] (118a) {Α.} ονεῖν κεχειρῶν γε οὐκ ἐπράξατ´ οὐδὲ ἕν.
{Β.} Οὐκ οἶσθας, ὦ μακάριε, τὴν ἀγοράν, ὅτι
κατεδηδόκασι τὰ λάχαν´ αἱ τρωξαλλίδες.
{Α.} Διὰ τοῦτο τὸ τάριχος τέθεικας διπλασίου;
{Β.} Ὁ ταριχοπώλης ἐστίν· ἐλθὼν πυνθάνου.
Γόγγρος δέκ´ ὀβολῶν. {Α.} Οὐχὶ πολλοῦ. Λέγ´ ἕτερον.
{Β.} Τὸν ὀπτὸν ἰχθὺν ἐπριάμην δραχμῆς. {Α.} Παπαῖ,
ὥσπερ πυρετὸς ἀνῆκεν, εἶτ´ ἐν ἐπιτέλει.
{Β.} Πρόσθες τὸν οἶνον, ὃν μεθυόντων προσέλαβον
ὑμῶν, χοᾶς τρεῖς, δέκ´ ὀβολῶν ὁ χοῦς.
87. Ἱκέσιος δ´ ἐν βʹ περὶ ὕλης πηλαμύδας κύβια εἶναί φησι μεγάλα. (118b) Κυβίων
δὲ μνημονεύει Ποσείδιππος ἐν Μεταφερομένῳ. Εὐθύδημος ἐν τῷ περὶ ταρίχων τὸν
δελκανόν φησιν ἰχθὺν ὀνομάζεσθαι ἀπὸ Δέλκωνος τοῦ ποταμοῦ, ἀφ´ οὗπερ καὶ
ἁλίκεσθαι, καὶ ταριχευόμενον εὐστομαχώτατον εἶναι. Δωρίων δ´ ἐν τῷ περὶ ἰχθύων
τὸν (λεπτηνὸν) λεβίαν ὀνομάζων φησὶ λέγειν τινὰς ὡς ὁ αὐτός ἐστι τῷ δελκανῷ,
τὸν δὲ κορακῖνον ὑπὸ πολλῶν λέγεσθαι σαπέρδην καὶ εἶναι κράτιστον τὸν (118c) ἐκ
τῆς Μαιώτιδος λίμνης. Θαυμαστοὺς δὲ εἶναι λέγει καὶ τοὺς περὶ Ἄβδηρα
ἁλισκομένους κεστρεῖς, μεθ´ οὓς τοὺς περὶ Σινώπην, καὶ ταριχευομένους
εὐστομάχους ὑπάρχειν. Τοὺς δὲ προσαγορευομένους φησὶ μύλλους ὑπὸ μέν τινων
καλεῖσθαι ἀγνωτίδια, ὑπὸ δέ τινων πλατιστάκους ὄντας τοὺς αὐτούς, καθάπερ καὶ
τὸν χελλαρίην· καὶ γὰρ τοῦτον ἕνα ὄντα ἰχθὺν πολλῶν ὀνομασιῶν τετυχηκέναι·
καλεῖσθαι γὰρ καὶ βάκχον καὶ ὀνίσκον καὶ χελλαρίην. Οἱ μὲν οὖν μείζονες αὐτῶν
ὀνομάζονται πλατίστακοι, οἱ δὲ μέσην ἔχοντες ἡλικίαν μύλλοι, οἱ δὲ βαιοὶ τοῖς
μεγέθεσιν ἀγνωτίδια. (118d) Μνημονεύει δὲ τῶν μύλλων καὶ Ἀριστοφάνης ἐν Ὁλκάσι·
Σκόμβροι, κολίαι, λεβίαι, μύλλοι, σαπέρδαι, θυννίδες. »
88. Ἐπὶ τούτοις σιωπήσαντος τοῦ Διονυσοκλέους ὁ γραμματικὸς ἔφη Οὔαρος·
« Ἀλλὰ μὴν καὶ Ἀντιφάνης ὁ ποιητὴς ἐν Δευκαλίωνι ταρίχων τῶνδε μέμνηται·
Τάριχος ἀντακαῖον εἴ τις βούλετ´ ἢ
Γαδειρικόν, Βυζαντίας δὲ θυννίδος
εὐφροσύναις ὀσμαῖσι χαίρει.
Καὶ ἐν Παρασίτῳ·
Τάριχος ἀντακαῖον ἐν μέσῳ
πῖον, ὁλόλευκον, θερμόν.
(118e) Νικόστρατός τε ἢ Φιλέταιρος ἐν Ἀντύλλῳ·
Βυζάντιόν τε τέμαχος ἐπιβακχευσάτω,
Γαδειρικόν θ´ ὑπογάστριον παρεισίτω
καὶ προελθών·
ἀλλ´ ἐπριάμην παρ´ ἀνδρός, ὦ γῆ καὶ θεοί,
ταριχοπώλου πάνυ καλοῦ τε κἀγαθοῦ
τιλτὸν μέγιστον, ἄξιον δραχμῆς, δυοῖν
ὀβολοῖν, ὃν οὐκ ἂν καταφάγοιμεν ἡμερῶν
τριῶν ἂν ἐσθίοντες οὐδὲ δώδεκα·
ὑπερμέγεθες γάρ ἐστιν. »
(118f) Ἐπὶ τούτοις ὁ Οὐλπιανὸς ἀποβλέψας εἰς τὸν Πλούταρχον ἔφη·
« Μήποτ´ οὔτις ἐν τούτοις, ὦ οὗτος, τοὺς παρ´ ὑμῖν τοῖς Ἀλεξανδρεῦσι κατέλεξε
Μενδησίους, ὧν οὐδ´ ἂν μαινόμενος κύων γεύσαιτο ἄν ποτε, ἢ τῶν καλῶν σου
ἡμινήρων ἢ τῶν ταριχηρῶν σιλούρων. »
| [3,118] (118a) d'autant plus que je ne te demande rien pour la chicorée.
Cependant tu ne sais pas ce qu'on la vend au marché ; car les
chenilles ont mangé tous les légumes. B. C'est sans doute pour cela que tu fais
payer ta saline le double. A. Eh bien, va le demander au marchand. Pour le
congre, dix oboles. B. Il n'y a rien de trop à ceci : continue. A. J'ai payé le
poisson rôti une drachme. B. Comment, une drachme! ton compte est une fièvre qui
ne se relâche que pour devenir plus forte. A. Ajoute à ceci le vin que j'ai fait
venir lorsque vous étiez déjà ivres : or, il y en a trois conges, à dix oboles
le conge. »
87. Icésius nous apprend, dans sa matière des Aliments, qu'on fait les salines
nommées cybia, (118b) avec la chair des grandes pélamides. Posidippe parle aussi
de ces cybia dans son Métaphéromène. Selon le traité des Salines d'Euthydème, le
poisson delcon a pris son nom du fleuve Delcon, où il se prend. C'est, dit-il, un
manger qui va très bien à l'estomac, lorsqu'il a été longtemps dans la saumure.
Dorion, dans son traité des Poissons, nommant lebianos le leptinos, dit
que, selon quelques-uns, c'est le même que le delcon : il dit aussi que
plusieurs appellent saperda le coracin, et que le meilleur est celui (118c)
qui vient du Palus-Mæotis. Il ajoute que les muges qu'on prend près d'Abdère
sont admirables. Il met au second rang ceux des environs de Sinope, et dit
qu'ils sont fort bons pour l'estomac, lorsqu'ils ont été salés; que d'autres
appellent les mylles, gnotidies, ou platistaques, quoique ce soit le même
poisson ; qu'il en est de même à l'égard du chellares, auquel on donne plusieurs
noms qui ne désignent que le même poisson : telles sont les dénominations de
bacchos, oniskos et chellarees. Mais il faut observer que ce sont les plus
grands coracins qu'on appelle platistaques, les moyens sont les mylles, et les
plus petits, agnotidies ou agnotidies.
(118d) Aristophane fait mention des mylles dans ce passage de ses Holcades :
« Des maquereaux, des colies, des lebies, des mylles, des thons, des saperdes. »
88. Dionysioclès (Daphnus) finissant ici de parler, le grammairien Varus dit :
Mais voici les salines dont le poète Antiphane fait mention dans son Deucalion :
« Quelqu'un veut-il de l’antacée salé, ou de la saline de Cadix?
Serait-il flatté de l'odeur du thon de Byzance? »
On lit, dans le Parasite du même :
« Il y avait, au milieu, de l’antacée salé, gras, parfaitement blanc, chaud. »
(118e) Nicostrate, ou Philetaire, dit dans son Antïlle:
« Qu'on serve avec pompe de la saline de Byzance ; qu'on fasse paraître un
bas-ventre de Cadix. »
Et continuant :
« Mais j'ai eu, d'un marchand de saline, brave et honnête homme, pour deux
oboles, un gros morceau de poisson à écailles, salé, qui vaut ma foi une
drachme et deux oboles ; et fussions-nous douze à manger pendant trois
jours, nous n'en viendrions pas à bout, tant il est considérable. »
(118f) Là-dessus, Ulpien regardant Plutarque, lui dit: Mais dans tout cela
quelqu'un n'a-t-il pas nommé de ces poissons de Mendes que vous mangez, vous
autres Alexandrins, et dont un chien affamé ne goûterait pas? Tels sont ces
beaux héminires, ou ces silures salés.
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