HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre III

Page 105

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[3,105] (105a) Ἀλλὰ παρεὶς λῆρον πολὺν ἀστακὸν ὠνοῦ τὸν τὰς χεῖρας ἔχοντα μακρὰς ἄλλως τε βαρείας, τοὺς δὲ πόδας μικρούς, βραδέως δ´ ἐπὶ γαῖαν ὀρούει. Εἰσὶ δὲ πλεῖστοι μὲν πάντων ἀρετῇ τε κράτιστοι ἐν Λιπάραις· πολλοὺς δὲ καὶ Ἑλλήσποντος ἀθροίζει. Καὶ Ἐπίχαρμος δ´ ἐν Ἥβας γάμῳ τὸν προειρημένον ἀστακὸν ὑπὸ τοῦ Ἀρχεστράτου δηλοῖ ὅτι κάραβός ἐστι λέγων οὕτως· (105b) Ἐντὶ δ´ ἀστακοὶ κολύβδαιναί τε χὢς τὰ πόδι´ ἔχει μικρά, τὰς χεῖρας δὲ μακράς, κάραβος δὲ τὤνυμα. 65. Ἴδιον δ´ ἐστὶ γένος καράβων (τε) καὶ ἀστακῶν ἄλλο, ἔτι δὲ καρίδων. Τὸν δ´ ἀστακὸν οἱ Ἀττικοὶ διὰ τοῦ <ο> ὀστακὸν λέγουσι, καθάπερ καὶ ὀσταφίδας. Ἐπίχαρμος δὲ ἐν Γᾷ καὶ Θαλάσσᾳ φησίν· Κἀστακοὶ γαμψώνυχοι. Σπεύσιππος δὲ ἐν βʹ Ὁμοίων παραπλήσιά φησιν εἶναι τῶν μαλακοστράκων κάραβον, ἀστακόν, νύμφην, ἄρκτον, καρκίνον, πάγουρον. Διοκλῆς δ´ Καρύστιός φησι· « Καρῖδες, καρκίνοι, κάραβοι, ἀστακοὶ εὔστομα (105c) καὶ διουρητικά. » Κολύβδαιναν δ´ εἴρηκεν Ἐπίχαρμος ἐν τοῖς προεκκειμένοις, ὡς μὲν Νίκανδρός φησι , τὸ θαλάσσιον αἰδοῖον, ὡς δ´ Ἡρακλείδης ἐν Ὀψαρτυτικῷ, τὴν καρῖδα. Ἀριστοτέλης δ´ ἐν πέμπτῳ ζῴων μορίων « Τῶν μαλακοστράκων ὀχεύονται, φησί, κάραβοι, ἀστακοί, καρῖδες καὶ τὰ τοιαῦτα, ὥσπερ καὶ τὰ ὀπισθουρητικὰ τῶν τετραπόδων. Ὀχεύονται δὲ τοῦ ἔαρος ἀρχομένου πρὸς τῇ γῇ (ἤδη γὰρ ὦπται ὀχεία πάντων τῶν τοιούτων), ἐνιαχοῦ δὲ ὅταν τὰ σῦκα ἄρχηται πεπαίνεσθαι. Γίνονται δ´ οἱ μὲν κάραβοι ἐν τοῖς τραχέσι καὶ πετρώδεσιν, (105d) οἱ δ´ ἀστακοὶ ἐν τοῖς λείοις, ἐν δὲ τοῖς πηλώδεσιν οὐδέτεροι. Διὸ καὶ ἐν Ἑλλησπόντῳ μὲν καὶ περὶ Θάσον ἀστακοὶ γίνονται, περὶ δὲ τὸ Σίγειον καὶ τὸν Ἄθω κάραβοι. Εἰσὶ δ´ οἱ κάραβοι μακρόβιοι πάντες. » Θεόφραστος δ´ ἐν τῷ περὶ τῶν φωλευόντων τοὺς ἀστακοὺς καὶ καράβους καὶ καρῖδας ἐκδύεσθαί φησι τὸ γῆρας. 66. Περὶ δὲ τῶν ΚΑΡΙΔΩΝ, ὅτι καὶ πόλις ἦν Καρίδες περὶ Χίον τὴν νῆσον Ἔφορος ἐν τῇ γʹ ἱστορεῖ , κτίσαι φάσκων αὐτὴν τοὺς διασωθέντας ἐκ τοῦ ἐπὶ Δευκαλίωνος γενομένου κατακλυσμοῦ μετὰ Μάκαρος, καὶ μέχρι νῦν τὸν τόπον καλεῖσθαι (105e) Καρίδας. δὲ ὀψοδαίδαλος Ἀρχέστρατος παραινεῖ τάδε· Ἢν δέ ποτ´ εἰς Ἴασον Καρῶν πόλιν εἰσαφίκηαι, καρῖδ´ εὐμεγέθη λήψῃ· σπανία δὲ πρίασθαι· ἐν δὲ Μακηδονίᾳ τε καὶ Ἀμβρακίᾳ μάλα πολλαί. Ἐκτεταμένως δ´ εἴρηκε καρῖδα Ἀραρὼς μὲν ἐν Καμπυλίωνι· Αἵ τε καμπύλαι καρῖδες ἐξήλλοντο δελφίνων δίκην (105f) εἰς σχοινόπλεκτον ἄγγος. Καὶ Εὔβουλος ἐν Ὀρθάννῃ· Καρῖδα καθηκατω κἀνέσπας´ αὖθις. Ἀναξανδρίδης Λυκούργῳ· Καὶ συμπαίζει καριδαρίοις μετὰ περκιδίων καὶ θρᾳττιδίων καὶ ψητταρίοις μετὰ κωθαρίων καὶ σκινδαρίοις μετὰ κωβιδίων. δ´ αὐτὸς κἀν Πανδάρῳ φησίν· [3,105] (105a) « Mais laissant-là tout ce fretin, achète-moi une (astacos) écrevisse qui ait les bras longs, et surtout bien pesants : que les pieds en soient petits, et qu'elle marche lentement sur terre. C'est aux îles de Lipari qu'on les trouve en plus grand nombre, et ce sont les plus délicates : il y en a cependant aussi beaucoup sur les côtes de l'Hellespont. » Or, Epicharme fait voir, dans ses noces d'Hébé, que l’astacos d'Archestrate est vraiment la langouste ou karabos : (105b) « Il y a, dit-il, des astaques, des kolybdènes qui ont de petits pieds et de longs bras (on les appelle karabos ou langoustes). » 65. Cependant la langouste, l’écrevisse de mer, sont deux espèces différentes : il en est de même des squilles. Quant à l'écrevisse, les Attiques disent ostakos pour astakos, comme ostaphis pour astaphis, raisin sec. Epicharme, dans sa pièce intitulée la Terre et la Mer, dit : « Et des astaques gampsonyques, ou écrevisses à pinces crochues. » Speusippe dit, dans le second livre des Choses semblables, que parmi les crustacées, le corbeau, l’écrevisse, la nymphe, l’ours, le cancre, le pagure ou crabe ont beaucoup d'analogie. Selon Dioclès de Caryste, les squilles, les cancres, les langoustes, les homards ou écrevisses de mer flattent le palais, (105c) et sont diurétiques. Nicandre croit qu'Epicharme (dans le passage cité), appelle kolybdène le priape marin ; mais Héraclide dit, dans son art de la Cuisine, qu'il l'entendait de la squille. Aristote nous apprend, dans le cinquième livre de son histoire des Animaux, que les crustacées, tels que la langouste, le homard, les squilles, et autres semblables, s'accouplent comme les quadrupèdes qui jettent leur urine en arrière. Ils s'accouplent près de terre, vers le commencement du printemps. Or, on les a tous vus nombre de fois dans cette action ; mais quelquefois c'est lorsque les figues commencent à mûrir qu'ils s'accouplent. Quant aux langoustes, elles naissent dans les lieux pierreux et raboteux. (105d) Les homards se produisent dans les plages lisses et unies; ni les uns ni les autres ne se tiennent dans la vase : voilà pourquoi on trouve des homards dans l'Hellespont, et aux environs de Thiase ; au lieu que c'est près du Sigée et du mont Athos qu'on trouve des langoustes. Théophraste, dans le traité des animaux qui se cachent dans des trous, dit que les homards, les langoustes, les squilles quittent leur dépouille, et se rajeunissent. 66. Quant au mot karides ou squilles, Éphore dit, dans le premier livre de son histoire, qu'il y avait dans l’île de Chio une ville nommée Karides, fondée, selon lui, par ceux qui s'étaient sauvés du déluge de Deucalion avec Macare, et que l'endroit a encore à présent le nom de (105e) Karides. Archestrate, cet habile maître dans l'art de bien servir une table, donne l'avis suivant : « Si par hasard vous allez à Tasos, ville de Carie, vous y trouverez de grandes squilles, et telles qu'on n'en trouve que rarement à acheter. En Macédoine et à Ambracie, elles sont fort communes. » Araros a dit karide, en faisant la lettre i longue. Voici le passage pris de son Campylion : « Les squilles (karides) bossues sautaient comme des dauphins, (105f) dans la nasse tissue de jonc. » Eubule en a fait autant dans son Orthane ou Priape : « J'ai laissé descendre, ou lâché un esquille (karida), puis je l'ai retirée à moi. » Anaxandride, dans son Lycurgue, se sert du mot karidarion ou petite squille : « Il joue avec de petites squilles (karidariois), de petites perdrix, de petites aloses, de petites plies, de petits boulerots blancs, de petits hermites, et de petits boulerots noirs. » Le même écrit dans son Pandare :


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Dernière mise à jour : 5/06/2008