HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre III

Page 104

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[3,104] Οὐ βέβαιον οὐθέν ἐστι, πλὴν ὅς´ ἂν καθ´ ἡμέραν (104a) εἰς ἑαυτὸν ἡδέως τις εἰσαναλίσκων τύχῃ, οὐδὲ ταῦτα σφόδρα τι· καὶ γὰρ τὴν τράπεζαν ἁρπάσαι κειμένην ἄν τις προσελθών· ἀλλ´ ὅταν τὴν ἔνθεσιν ἐντὸς ἤδη τῶν ὀδόντων τυγχάνῃς κατεσπακώς, τοῦτ´ |ἐν ἀσφαλεῖ νόμιζε τῶν ὑπαρχόντων μόνον. Τὰ αὐτὰ εἴρηκε καὶ ἐν Ὑδρίᾳ. 63. Εἰς ταῦτ´ οὖν τις ἀποβλέπων, ἄνδρες φίλοι, (104b) εἰκότως ἂν ἐπαινέσειεν τὸν καλὸν Χρύσιππον κατιδόντα ἀκριβῶς τὴν Ἐπικούρου φύσιν καὶ εἰπόντα μητρόπολιν εἶναι τῆς φιλοσοφίας αὐτοῦ τὴν Ἀρχεστράτου Γαστρολογίαν, ἣν πάντες οἱ τῶν φιλοσόφων γαστρίμαργοι Θέογνίν τινα αὑτῶν εἶναι λέγουσι τὴν καλὴν ταύτην ἐποποιίαν. Πρὸς οὓς καὶ Θεόγνητος ἐν Φάσματι Φιλαργύρῳ φησὶν ἐκ τούτων· Ἄνθρωπ´, ἀπολεῖς με. Τῶν γὰρ ἐκ τῆς ποικίλης στοᾶς λογαρίων ἀναπεπλησμένος νοσεῖς· (104c) « ἀλλότριόν ἐσθ´ πλοῦτος ἀνθρώπῳ, πάχνη· σοφία δ´ ἴδιον, κρύσταλλος. Οὐθεὶς πώποτε ταύτην λαβὼν ἀπώλες´ τάλας ἐγώ, οἵῳ μ´ δαίμων φιλοσόφῳ συνῴκισεν. Ἐπαρίστερ´ ἔμαθες, πόνηρε, γράμματα· ἀντέστροφέν σου τὸν βίον τὰ βιβλία· πεφιλοσόφηκας γῇ τε κοὐρανῷ λαλῶν, οἷς οὐθέν ἐστιν ἐπιμελὲς τῶν λόγων. » 64. Ἔτι τοῦ Οὐλπιανοῦ διαλεγομένου παῖδες ἐπεισῆλθον φέροντες ἐπὶ δίσκων ΚΑΡΑΒΟΥΣ μείζονας Καλλιμέδοντος τοῦ ῥήτορος, (104d) ὃς διὰ τὸ φιληδεῖν τῷ βρώματι Κάραβος ἐπεκλήθη. Ἄλεξις μὲν οὖν αὐτὸν ἐν Δορκίδι Ποππυζούσῃ φίλιχθυν εἶναι κοινῶς παραδίδωσι, καθάπερ καὶ ἄλλοι τῶν κωμῳδιοποιῶν, λέγων οὕτως· Τοῖς ἰχθυοπώλαις ἐστὶ ἐψηφισμένον, ὥς φασι, χαλκῆν Καλλιμέδοντος εἰκόνα στῆσαι Παναθηναίοισιν ἐν τοῖς ἰχθύσιν, ἔχουσαν ὀπτὸν κάραβον ἐν τῇ δεξιᾷ, ὡς αὐτὸν ὄντ´ αὐτοῖσι τῆς τέχνης μόνον (104e) σωτῆρα, τοὺς ἄλλους δὲ πάντας ζημίαν. Περισπούδαστος δὲ ἦν πολλοῖς τοῦ καράβου βρῶσις, ὡς ἔστι δεῖξαι διὰ πολλῶν τῆς κωμῳδίας μερῶν· ἀρκέσει δὲ τὰ νῦν Ἀριστοφάνης ἐν ταῖς Θεσμοφοριαζούσαις οὕτως λέγων· Ἰχθὺς ἐωνηταί τις σηπίδιον τῶν πλατειῶν καρίδων πουλύπους νῆστις ὀπτᾶτ´ γαλεὸς τευθίδες; {Β.} Μὰ τὸν Δί´, οὐ δῆτ´. {Α.} Οὐδὲ βατίς; {Β.} Οὔ φημ´ ἐγώ. (104f) {Α.} Οὐδὲ χόρι´ οὐδὲ πυὸς οὐδ´ ἧπαρ κάπρου οὐδὲ σχαδόνες οὐδ´ ἠτριαῖον δέλφακος οὐδ´ ἐγχέλειον οὐδὲ κάραβος; Μέγ´ ἂν γυναιξὶ κοπιώσαισιν ἐπεκουρήσατε. Πλατείας δὲ καρῖδας ἂν εἴη λέγων τοὺς ἀστακοὺς καλουμένους, ὧν μνημονεύει Φιλύλλιος ἐν Πόλεσι. Καὶ Ἀρχέστρατος γὰρ ἐν τῷ διαβοήτῳ ποιήματι οὐδ´ ὅλως που κάραβον ὀνομάζων ἀστακὸν προσαγορεύει, ὥσπερ κἀν τούτοις· [3,104] Il n'y a donc rien de sûr que ce qu'on emploie tous les jours pour ses plaisirs ; mais cela n'est même pas encore trop assuré, (104a) car quelqu'un peut venir enlever la table toute servie. Ne regardez donc comme bien assuré que ce que vous aurez mis entre les dents et avalé. » Le même a répété ces réflexions dans sa pièce intitulée l’Urne. 63. Si donc, mes amis, (104b) nous considérons bien tout cela, ce sera avec raison que nous louerons le charmant Chrysippe, cet homme qui a si bien saisi le génie d'Epicure, et qui appelait la Gastrologie d'Archestrate, la métropole de la philosophie du fils de Néoclès : d'ailleurs, ce poème précieux n’est-il pas la Théogonie de tous ces philosophes et amis de la table et des plaisirs? Mais je me rappelle ce que Théognète disait contre ces philosophes, dans son Spectre ou Philargyre : « A. Mais, en vérité, tu m'assommes. Plein de toutes les subtilités du portique, tu as l'esprit réellement malade. Peste soit de toi! (104c) B. Les richesses ne sont pour l'homme qu'une gelée blanche ; mais la sagesse est son bien propre, une glace solide : quiconque l'a rencontrée, n’a jamais pu périr. A. Que je suis malheureux! À quel philosophe ma destinée m'a-t-elle lié! malheureux, tu n'as étudié que pour t'égarer! Les livres t'ont jeté dans tous tes travers. Tu t'adresses au ciel, à la terre, dans tes profondes rêveries, et ni l'un ni l'autre ne s'inquiètent de tes discours. » 64. Ulpien parlait encore sur ces matières, lorsque les valets entrèrent, apportant sur des plats des langoustes plus grandes que le rhéteur Callimédon, (104d) surnommé la Langouste, à cause de sa passion pour ce mets. Alexis, dans sa Dorcide ou Flatteuse, et les autres poètes comiques l'ont aussi donné pour un grand amateur de poissons. Voici ce qu'en dit Alexis : « Il est arrêté, parmi les marchands de poissons, qu'ils érigeront, dans le marché au poisson, une statue d'airain à Callimédon, le jour des Panathénées. Elle aura à la main droite une langouste grillée, et cela pour désigner qu'il est seul l'appui de leur profession, (104e) tandis que tous les autres citoyens en sont la ruine. » Que nombre de personnes soient passionnées pour les langoustes, c'est ce qu'il serait facile de montrer par plusieurs passages des poètes comiques ; mais il me suffira de citer les Thesmophores d'Aristophane. Voici ce qu'il dit : « A. Quel poisson a-t-on acheté? une petite sèche? de larges squilles? un polype? un neestis? une murène? un chien-de-mer? quelques calmars? B. Ma foi, on n'a rien acheté. A. Pas même de la raie? B. Non, vous dis-je. (104f) A. Quoi, pas de vulve de truie, de chorion, de puos, de foie de sanglier, de rayon de miel, de panse de jeune truie, de petite anguille, de grande langouste, pour ranimer les forces de ces femmes fatiguées de travail? » Le poète appelle ici larges squilles, ce que nous nommons homards, ou écrevisses. Philyllius en fait mention dans ses Villes : Archestrate ne nomme même pas une fois la langouste (karabos) dans son célèbre poème : il emploie partout le mot astacos ; témoin ce passage :


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Dernière mise à jour : 5/06/2008