[3,103] Ὀμαλιζέτω τις τὸ τάχος· ἡ πρώτη λοπὰς
(103a) ζεῖ ταῖς ἐφεξῆς οὐχὶ συμφώνως. » Νοεῖς
τὸν τύπον; {Β.} Ἄπολλον. {Α.} Καί τι φαίνεται τέχνη;
Εἶτ´ οὐθὲν εἰκῇ παρατίθημι, μανθάνεις,
βρῶμ´, ἀλλὰ μίξας πάντα κατὰ συμφωνίαν.
{Β.} Πῶς; {Α.} Ἔστιν αὑτοῖς ἃ διὰ τεττάρων ἔχει
κοινωνίαν, διὰ πέντε, διὰ πασῶν πάλιν·
ταῦτα προσάγω πρὸς αὐτὰ τὰ διαστήματα
καὶ ταῖς ἐπιφοραῖς εὐθὺς οἰκείως πλέκω.
Ἐνίοτε δ´ ἐφεστὼς παρακελεύομαι « πόθεν
ἅπτει; Τί τούτῳ μιγνύειν μέλλεις; Ὅρα·
(103b) διάφωνον ἕλκεις· οὐχ ὑπερβήσῃ; » Σοφὸν
Ἐπίκουρος οὕτω κατεπύκνου τὴν ἡδονήν·
ἐμασᾶτ´ ἐπιμελῶς. Οἶδε τἀγαθὸν μόνος
ἐκεῖνος οἷόν ἐστιν· οἱ δ´ ἐν τῇ στοᾷ
ζητοῦσι συνεχῶς, οἷόν ἐστ´ οὐκ εἰδότες.
Οὐκοῦν ὅ γ´ οὐκ ἔχουσιν, ἀγνοοῦσι δέ,
οὐδ´ ἂν ἑτέρῳ δοίησαν. {Β.} Οὕτω συνδοκεῖ·
ἀφῶμεν οὖν τὰ λοιπά· δῆλα δὴ πάλαι.
61. Καὶ Βάτων δ´ ἐν Συνεξαπατῶντι δυσχεραίνοντα ποιήσας μειρακίου πατέρα ὡς
διαφθαρέντος κατὰ τὴν δίαιταν (103c) ὑπὸ τοῦ παιδαγωγοῦ φησίν·
Ἀπολώλεκας τὸ μειράκιόν μου παραλαβών,
ἀκάθαρτε, καὶ πέπεικας ἐλθεῖν εἰς βίον
ἀλλότριον αὑτοῦ· καὶ πότους ἑωθινοὺς
πίνει διὰ σὲ νῦν, πρότερον οὐκ εἰθισμένος.
{Β.} Εἶτ´ εἰ μεμάθηκε, δέσποτα, ζῆν, ἐγκαλεῖς;
{Α.} Ζῆν δ´ ἐστὶ τὸ τοιοῦθ´; {Β.} Ὡς λέγουσιν οἱ σοφοί.
Ὁ γοῦν Ἐπίκουρός φησιν εἶναι τἀγαθὸν
τὴν ἡδονὴν δήπουθεν· οὐκ ἔστιν δ´ ἔχειν
(103d) ταύτην ἑτέρωθεν, ἐκ δὲ τοῦ ζῆν παγκάλως
ευσωσιαπαντη τυχὸν δώσεις ἐμοί.
{Α.} Ἑόρακας οὖν φιλόσοφον, εἰπέ μοι, τινὰ
μεθύοντ´ ἐπὶ τούτοις θ´ οἷς λέγεις κηλούμενον;
{Β.} Ἅπαντας· οἱ γοῦν τὰς ὀφρῦς ἐπηρκότες
καὶ τὸν φρόνιμον ζητοῦντες ἐν τοῖς περιπάτοις
καὶ ταῖς διατριβαῖς ὥσπερ ἀποδεδρακότα
οὕτως, ἐπὰν γλαυκίσκος αὐτοῖς παρατεθῇ,
ἴσασιν οὗ δεῖ πρῶτον ἅψασθαι τόπου
(103e) καὶ τὴν κεφαλὴν ζητοῦσιν ὥσπερ πράγματος,
ὥστ´ ἐκπεπλῆχθαι πάντας.
62. Καὶ παρ´ Ἀντιφάνει δ´ ἐν Στρατιώτῃ ἢ Τύχωνι παραινέσεις εἰσφέρων ἄνθρωπος
τοιοῦτός ἐστιν, ὅς φησιν·
Ὅστις ἄνθρωπος δὲ φὺς
ἀσφαλές τι κτῆμ´ ὑπάρχειν τῷ βίῳ λογίζεται,
πλεῖστον ἡμάρτηκεν. Ἢ γὰρ εἰσφορά τις ἥρπασεν
τἄνδοθεν πάντ´ ἢ δίκῃ τις περιπεσὼν ἀπώλετο
ἢ στρατηγήσας προσῶφλεν ἢ χορηγὸς αἱρεθεὶς
ἱμάτια χρυσᾶ παρασχὼν τῷ χορῷ ῥάκος φορεῖ
(103f) ἢ τριηραρχῶν ἀπήγξατ´ ἢ πλέων ἥλωκέ ποι
ἢ βαδίζων ἢ καθεύδων κατακέκοφθ´ ὑπ´ οἰκετῶν.
| [3,103] qu'on l'entretienne bien sous ces écrevisses :
ce premier plat (103a) ne sera pas cuit en même temps que les autres.
Voilà, mon ami, comme je fais marcher tout de concert. Mais, cuisiner!
moi! fi donc! B. Ma foi, il me paraît que tu t'y entends bien, et que ton art
est vraiment quelque chose. A. En outre, je ne fais servir aucun mets inutile à
mes convives : tout se trouve entremêlé avec le plus parfait accord. B. Quel
accord y a-t-il donc? A. Le même qu'entre le diatessaron, le diapente, le
diapason; tout s'y unit par les mêmes intervalles, de la manière dont je fais
suivre mes services à propos. Quelquefois je commande d'un peu loin. — Pourquoi
touches-tu à cela? Tu vas tout mêler : prends garde, (103b) tu tires-là une
pièce qui ne s'accordera pas ; c'est assez de cela : bien! Or, voilà comment
Épicure composait l'art de la volupté, et mangeait avec ordre. Non, il n'y a que
lui qui ait connu le souverain bien. Les Stoïciens sont continuellement
occupés à le chercher, sans l'apercevoir; ainsi ils ne procureront jamais à un
autre ce qu'ils n'ont pas, ou plutôt ce qu'ils ignorent. N'es-tu pas de cet
avis? Laissons donc là tout ce qui nous est étranger. B. Il y a longtemps que
j'ai banni ces rêveries. »
61. Chap. XXIII. Platon le Comique feint, dans sa pièce intitulée le Fourbe
Associé, qu'un père est indigné que son fils ait été corrompu (103c) pendant son
éducation par le pédagogue qu'il lui avait donné.
Il s'exprime ainsi :
« A. Scélérat, tu as perdu mon fils, dont tu t'étais chargé, et tu l'as persuadé
de prendre un train de vie étranger à sa naissance. C'est toi qui es cause qu'il
boit dès le matin ; ce à quoi il n'était pas accoutumé. B. Mais, monsieur, s'il
a appris à vivre, pourquoi me blâmez-vous? car, selon les sages, boire,
c'est vivre. Certes, Épicure assure que la volupté est le souverain bien : or,
peut-on en jouir autrement qu'en vivant sans gêne? (103d) A. Mais, Sosie, tu te
rendras peut-être à ce que je vais te dire en deux mots. As-tu jamais vu un
philosophe s'enivrer en cédant aux attraits des plaisirs dont tu me parles? B.
Tous. Oui, ces gens qui froncent le sourcil, et qui cherchent le sage en se
promenant au portique, et dans leurs entretiens, comme un esclave fugitif,
lorsqu'on leur sert un glaucisque, savent très bien par où il faut l'attaquer,
(103e) et veulent d'abord la tête, au point que les convives sont tous étonnés
de ce qu'ils voient. »
62. Un des personnages du Soldat ou Tychon d'Antiphane, exhorte ainsi à profiter
de la vie :
« Tout homme qui s'imagine posséder quelque chose d'assuré dans la vie est dans
une grande erreur. En effet, ou un impôt vous enlève ce qui est à la maison, ou
un procès inopiné le dissipe, ou un général d'armée vous met à contribution; ou,
si l'on vous nomme pour présider aux spectacles, vous n'avez plus que des
haillons, pour avoir fourni des habits couverts d'or au chœur; ou, si vous
commandez les flottes, (103f) il ne vous reste plus qu'à vous pendre, ou vous
êtes pris sur vos vaisseaux : si vous êtes en voyage, ou dans votre lit, votre
domestique vous assassine.
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