[3,90] Τὰς δὲ κνίδας ὁ Εὔπολις ἐν Αὐτολύκῳ ἀκαλήφας ὀνομάζει ἔτι τε Ἀριστοφάνης
(90a) ἐν Φοινίσσαις οὕτως·
Ἔχε τὸν πρῶτον πάντων
ἴφυα φῦναι
εἶθ´ ἑξῆς τὰς κραναὰς ἀκαλήφας.
Καὶ ἐν Σφηξί. Φερεκράτης δ´ ἐν Αὐτομόλοις·
κἂν ἀκαλήφαις τὸν ἴσον χρόνον ἐστεφανῶσθαι. Δίφιλος δ´ ὁ Σίφνιος ἰατρὸς
« Ἡ δὲ ἀκαλήφη, φησίν, ἐστὶν εὐκοίλιος, οὐρητική, εὐστόμαχος· κνησμὸν δὲ ποιεῖ
τοῖς συνάγουσιν, ἐπειδὰν μὴ προαλείψωνται. »
Ὄντως γὰρ ἀνιᾷ τοὺς θηρεύοντας αὐτήν· ὑφ´ ὧν κατὰ παραφθορὰν νῦν ἀκαλήφη
ὀνομάζεται· (90b) τάχα δὲ ἴσως διὰ ταύτην καὶ ἡ βοτάνη. Κατ´ εὐφημισμὸν γὰρ τῆς
ἀντιφράσεως ὠνόμασται· οὐ γὰρ πραεῖά ἐστιν καὶ ἀκαλὴ τῇ ἁφῇ, τραχεῖα δὲ καὶ
ἀηδής. Τῆς μέντοι θαλασσίας ἀκαλήφης μνημονεύει καὶ Φιλιππίδης ἐν Ἀμφιαράῳ
οὕτως·
Ὄστρε´, ἀκαλήφας, λεπάδας .. παρέθηκέ μοι.
Τὸ δ´ ἐν Λυσιστράτῃ Ἀριστοφάνους πέπαικται·
Ἀλλ´ ὦ τηθῶν ἀνδρειοτάτη καὶ μητριδίων ἀκαληφῶν.
Ἐπεὶ τήθεα τὰ ὄστρεα. Μέμικται γὰρ κωμῳδικῶς πρὸς τὴν τήθην καὶ μητέρα.
40. Καὶ περὶ τῶν ἄλλων ὀστρέων ὁ Δίφιλος τάδε φησί·
« Χημῶν δὲ τῶν τραχειῶν αἱ μικραὶ (90c) καὶ λεπτὴν ἔχουσαι τὴν σάρκα ὄστρεα
λέγονται καὶ εὐστόμαχοί εἰσι καὶ εὐέκκριτοι· αἱ δὲ λεῖαι, βασιλικαὶ δὲ πρός
τινων καλούμεναι πελώριαί τε λεγόμεναι, τρόφιμοι, δυσέκκριτοι, εὔχυλοι,
εὐστόμαχοι, καὶ μάλιστα αἱ μείζους. Τελλῖναι γίνονται μὲν ἐν Κανώβῳ πολλαὶ καὶ
ὑπὸ τὴν τοῦ Νείλου ἀνάβασιν πληθύουσιν. Ὧν λεπτότεραι μέν εἰσιν αἱ βασιλικαὶ
διαχωρητικαί τε καὶ κοῦφαι, (90d) ἔτι δὲ καὶ τρόφιμοι, αἱ δὲ ποτάμιαι
γλυκύτεραι. Οἱ δὲ μύες μέσως εἰσὶ τρόφιμοι, διαχωρητικοί, οὐρητικοί· κράτιστοι
δὲ οἱ Ἐφέσιοι καὶ τούτων οἱ φθινοπωρινοί. Αἱ δὲ μυίσκαι τῶν μυῶν οὖσαι
μικρότεραι γλυκεῖαί τε καὶ εὔχυλοί εἰσι προσέτι τε καὶ τρόφιμοι. Οἱ δὲ σωλῆνες
μὲν πρός τινων καλούμενοι, πρός τινων δὲ αὐλοὶ καὶ δόνακες καὶ ὄνυχες, πολύχυλοι
καὶ κακόχυλοι, κολλώδεις. Καὶ οἱ μὲν ἄρρενες αὐτῶν ῥαβδωτοί εἰσι καὶ οὐ
μονοχρώματοι· εἰσὶ δὲ τοῖς λιθιῶσι καὶ ἄλλοις δυσουροῦσιν εὔθετοι. (90e) Οἱ δὲ
θήλεις μονοχρώματοί τέ εἰσι καὶ γλυκύτεροι. Λαμβάνονται δὲ ἑφθοὶ καὶ τηγανιστοί·
κρείττονες δ´ εἰσὶν οἱ μέχρι τοῦ χανεῖν ἐπ´ ἀνθράκων ὀπτώμενοι. »
—« Σωληνισταὶ δ´ ἐκαλοῦντο οἱ συνάγοντες τὰ ὄστρεα ταῦτα, ὡς ἱστορεῖ Φαινίας ὁ
Ἐρέσιος ἐν τῷ ἐπιγραφομένῳ Τυράννων ἀναίρεσις ἐκ τιμωρίας γράφων οὕτως·
« Φιλόξενος ὁ καλούμενος σωληνιστὴς ἐκ δημαγωγοῦ τύραννος ἀνεφάνη, ζῶν τὸ μὲν
ἐξ ἀρχῆς ἁλιευόμενος καὶ σωληνοθήρας ὤν· (90f) ἀφορμῆς δὲ λαβόμενος καὶ
ἐμπορευσάμενος βίον ἐκτήσατο. »
— « Τῶν δὲ κτενῶν ἁπαλώτεροι μέν εἰσιν οἱ λευκοί· ἄβρομοι γὰρ καὶ εὐκοίλιοι. Τῶν
δὲ μελάνων καὶ πυρρῶν οἱ μείζονες καὶ εὔσαρκοι εὔστομοι. Κοινῶς δὲ πάντες
εὐστόμαχοι, εὔπεπτοι, εὐκοίλιοι λαμβανόμενοι μετὰ κυμίνου καὶ πεπέρεως. »
— Μνημονεύει δ´ αὐτῶν καὶ Ἄρχιππος ἐν Ἰχθύσι·
λεπάσιν, ἐχίνοις, ἐσχάραις, βελόναις τε τοῖς κτεσίν τε.
| [3,90] Autolycus appelle les knides (orties) acalèphes.
Chap. XII. Aristophane dit aussi dans ses Phéniciennes:
« Fais en sorte que l'asphodèle vienne avant tout, et ensuite les orties
piquantes (akalephas). »
Il s'est aussi servi de ce mot (acalèphe) dans ses guêpes.
Phérécrate l'emploie aussi dans ses transfuges :
« Oui, par Cérès, c'est une chose bien pénible que d'entendre mal chanter!
j'aimerais mieux être couronné d'orties pendant toute la chanson. »
Diphile de Siphne, le médecin, dit que l'ortie (acalèphe) fait du bien au
ventre, provoque les urines, et que l'estomac s'en accommode bien : que si on la
prend sans s'être frotté les mains avec de l'huile, elle cause une inflammation.
En effet, on ne peut la pêcher sans en ressentir du mal ; c'est donc par
abus des mots qu'on l'a appelée akalèphe (ou agréable au toucher) ; (90b)
la plante qui porte ce nom, l'a peut-être eu par cette même raison; ainsi c'est
un euphémisme qui a autorisé ce nom par antiphrase, car l'ortie, loin d'être
douce et molle au toucher, est âpre et fort désagréable.
Au reste, Philippide fait mention de l'ortie de mer dans son Amphiaraüs.
« Il me présenta des huîtres, des orties (akaleephas), des lépas. »
Ce qu'on lit sur ce mot dans la Lisistrate d'Aristophane est une bouffonnerie :
« O vous! la plus utile des téthyes et des petites mères orties! (akaleephoon). »
Les téthyes sont des coquillages; or, le poète réunit ici, en plaisantant, les
mots teethee (nourrice) et meetridion (mère ou matrice).
40. Diphile écrit ceci sur les autres coquillages : « Parmi les cames qui
se trouvent dans les roches, les unes sont petites, (90c) la chair en est
légère, stomachique, et passe facilement ; on les met au rang des huîtres : les
autres sont grosses, et quelques-uns les appellent basiliques, et même pelories,
ou monstrueuses; elles sont nourrissantes, stomachiques, mais passent
difficilement, surtout les plus grandes. »
« La côte de Canope produit beaucoup de tellines : elles se multiplient pendant
l'accroissement des eaux du Nil. Parmi ces coquillages, celles qu'on y appelle
tellines royales, sont les plus minces; (90d) elles facilitent les selles, et
font un aliment léger et bien nourrissant ; celles du fleuve même ont une saveur
plus douce. Les moules mâles nourrissent médiocrement, passent vite, et
sont diurétiques. Les plus substantielles sont celles d'Éphèse, surtout pendant
l'automne : les moules femelles, surtout les plus petites, ont une saveur douce,
sont d'un fort bon suc, et nourrissantes. Les solens, que quelques-uns appellent
aussi tuyaux, roseaux, ongles, ont beaucoup de suc, mais visqueux et de mauvaise
qualité : les mâles sont rayés, et de couleur bleuâtre; ils sont utiles à
ceux qui ont la pierre, et à ceux qui urinent difficilement. (90e) Les femelles
n'ont qu'une couleur, et sont d'une saveur plus douce. On les mange bouillis, ou
frits dans la poêle; les meilleurs sont ceux qu'on laisse rôtir sur les
charbons, jusqu'à ce qu'ils s'ouvrent. On appelait Solénistes ceux qui pêchaient
ces coquillages, selon le rapport de Phanias d'Érèse, dans son ouvrage intitulé
: Les Tyrans punis de mort. Voici ses termes :
« Philoxène, surnommé Soléniste, d'orateur devint tyran ; il fut d'abord
pêcheur, et vivait en prenant des solens : (90f) s'étant procuré des fonds qu'il
mit dans le commerce, il acquit du bien. »
Les plus tendres des peignes sont les blancs; le suc en est bon, et ils n'ont
pas d'odeur forte : quant aux noirs et aux roussâtres, les plus grands, surtout
au printemps, flattent plus le palais. En général, les peignes vont bien à
l'estomac, digèrent aisément, passent de même, si on les prend avec du cumin et
du poivre. Archippus en parle dans ses Poissons :
« Aux lépas, aux oursins, aux tarets; aux aiguilles, aux peignes. »
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