[3,89] Καὶ αἱ μὲν ἐν τοῖς κόλποις μεγάλαι καὶ τραχεῖαι, (89a) καὶ τὸ ἄνθος αἱ
μὲν πλεῖσται μέλαν ἔχουσιν, ἔνιαι δ´ ἐρυθρὸν μικρόν. Γίνονται δ´ ἔνιαι τῶν
μεγάλων καὶ μναῖαι. Αἱ δ´ ἐν τοῖς αἰγιαλοῖς καὶ περὶ τὰς ἀκτὰς τὸ μὲν μέγεθός
εἰσι μικραί, τὸ δὲ ἄνθος ἐρυθρὸν ἔχουσιν. Ἔτι δ´ ἐν μὲν τοῖς προσβόρροις
μέλαιναι, ἐν δὲ τοῖς νοτίοις ἐρυθραὶ ὡς ἐπὶ τὸ πλεῖστον. »
37. Ἀπολλόδωρος δ´ ὁ Ἀθηναῖος ἐν τοῖς περὶ Σώφρονος προθεὶς τὰ
« Λιχνοτέρα τᾶν προφυρᾶν »
φησὶν ὅτι παροιμία ἐστὶν καὶ λέγει, ὡς μέν τινες, ἀπὸ τοῦ βάμματος· οὗ γὰρ ἂν
προσψαύσῃ ἕλκει ἐφ´ ἑαυτὸ (89b)καὶ τοῖς προσπαρατεθειμένοις ἐμποιεῖ χρώματος
αὐγήν· ἄλλοι δ´ ἀπὸ τοῦ ζῴου.
« Ἁλίσκονται δέ, φησὶν ὁ Ἀριστοτέλης, τοῦ ἔαρος, ὑπὸ κύνα δ´ οὐχ ἁλίσκονται· οὐ
γὰρ νέμονται, ἀλλὰ κρύπτουσιν ἑαυτὰς καὶ φωλεύουσι. Τὸ δὲ ἄνθος ἔχουσιν ἀνὰ
μέσον τῆς μήκωνος καὶ τοῦ τραχήλου. Ἔχει δὲ καὶ αὐτὴ καὶ ὁ κῆρυξ τὰ ἐπικαλύμματα
κατὰ τὰ αὐτὰ καὶ τὰ ἄλλα τὰ στρομβώδη ἐκ γενετῆς πάντα. Νέμονται δ´ ἐξείροντα
τὴν καλουμένην γλῶτταν ὑπὸ τὸ κάλυμμα. (89c) Τὸ δὲ μέγεθος τῆς γλώσσης ἔχει ἡ
πορφύρα μεῖζον δακτύλου, ᾧ νέμεται καὶ διατρυπᾷ καὶ τὰ κογχύλια καὶ τὸ ἑαυτῆς
ὄστρακον. Μακρόβια δ´ ἐστὶν καὶ ἡ πορφύρα καὶ ὁ κῆρυξ καὶ ζῇ περὶ ἔτη ἕξ. Φανερὰ
δὲ ἡ αὔξησις ἐκ τῆς ἐν τῷ ὀστράκῳ ἕλικος. Αἱ δὲ κόγχαι καὶ χῆμαι καὶ σωλῆνες καὶ
κτένες ἐν τοῖς ἀμμώδεσι λαμβάνουσι τὴν σύστασιν.
36. Αἱ δὲ πῖναι ὀρθαὶ φύονται ἐκ τοῦ βυθοῦ ἔχουσί τε ἐν αὑταῖς τὸν πινοφύλακα αἳ
μὲν καρίδιον, αἳ δὲ καρκίνιον· (89d) οὗ στερόμεναι θᾶττον διαφθείρονται. »
Τοῦτο δὲ Πάμφιλος ὁ Ἀλεξανδρεὺς ἐν τοῖς περὶ ὀνομάτων συμπεφυκέναι φησὶν αὐταῖς.
Χρύσιππος δ´ ὁ Σολεὺς ἐκ τοῦ εʹ περὶ τοῦ καλοῦ καὶ τῆς ἡδονῆς·
« Ἡ πίννη, φησίν, καὶ ὁ πιννοτήρης συνεργὰ ἀλλήλοις, κατ´ ἰδίαν οὐ δυνάμενα
συμμένειν. Ἡ μὲν οὖν πίννη ὄστρεόν ἐστιν, ὁ δὲ πιννοτήρης καρκίνος μικρός. Καὶ ἡ
πίννη διαστήσασα τὸ ὄστρακον ἡσυχάζει τηροῦσα τὰ ἐπεισιόντα ἰχθύδια, (89e) ὁ δὲ
πιννοτήρης παρεστὼς ὅταν εἰσέλθῃ τι δάκνει αὐτὴν ὥσπερ σημαίνων, ἣ δὲ δηχθεῖσα
συμμύει. Καὶ οὕτως τὸ ἀποληφθὲν ἔνδον κατεσθίουσι κοινῇ. »
Φασὶ δέ τινες καὶ συγγεννᾶσθαι αὐτὰ αὐτοῖς καὶ ὡς ἂν ἐξ ἑνὸς σπέρματος γίνεσθαι.
Πάλιν δὲ ὁ Ἀριστοτέλης φησί·
« Πάντα δὲ τὰ ὀστρακώδη γίνεται καὶ ἐν τῇ ἰλύι, ἐν μὲν τῇ βορβορώδει τὰ ὄστρεα,
ἐν δὲ τῇ ἀμμώδει κόγχαι καὶ τὰ ῥηθέντα, περὶ δὲ τὰς σήραγγας τῶν πετρῶν τήθεα
καὶ βάλανοι καὶ τὰ ἐπιπολάζοντα, οἷον λεπάδες καὶ νηρῖται. » —
(89f) 39. « Τὸν αὐτὸν δὲ τρόπον γίνεται τοῖς ὀστρακοδέρμοις καὶ τὰ μὴ ἔχοντα
ὄστρακα, καθάπερ αἵ τε κνίδαι καὶ οἱ σπόγγοι ἐν ταῖς σήραγξι τῶν πετρῶν. Ἐστὶ δὲ
τῶν κνιδῶν δύο γένη· αἱ μὲν γὰρ ἐν τοῖς κοίλοις οὐκ ἀπολύονται τῶν πετρῶν, αἱ δ´
ἐν τοῖς λείοις καὶ πλαταμώδεσιν ἀπολυόμεναι μεταχωροῦσι. »
| [3,89] celles qui se trouvent dans les golfes sont grandes et raboteuses; (89a)
la plupart ont leur fleur d'une teinte un peu noire : dans quelques-unes, elle tire
cependant un peu sur le rouge; plusieurs des grandes s'accroissent jusqu'au poids d'une
mine: on les trouve petites sur les bords de la mer, et autour des endroits
escarpés ; mais elles y ont la fleur rouge : du côté du nord, elles ont la fleur
noire; et dans les lieux exposés au midi, elles l'ont rouge, au moins le plus
souvent.
37. Apollodore rapporte ce proverbe dans ce qu’il a écrit sur Sophron :
« Plus friands que les pourpres. »
Et il ajoute que quelques-uns le déduisent de la couleur que rend ce coquillage,
en ce que cette couleur attire à soi (89b) ce qu'elle touche, et donne une
teinte brillante à ce qui est exposé à son contact: d'autres le déduisent de la
voracité de cet animal.
On prend les pourpres au printemps, selon Aristote, mais non vers la
canicule ; car alors elles ne viennent plus paître : au contraire, elles se
cachent et s'enfoncent dans des trous; elles ont leur fleur entre le mécon et
le cou. Les pourpres, les buccins et les autres coquillages turbines: ont, dès
leur naissance et dans le même endroit, leur opercule. L'animal paît en
allongeant sa trompe ou langue sous cet opercule : (89c) la pourpre a la langue
plus longue qu'un doigt ; c'est avec cela qu'elle paît, perce les autres
coquillages, et sa propre coquille.
La pourpre et le buccin vivent assez longtemps, même jusqu'à six ans ; leur
accroissement s’aperçoit manifestement par les contours spiraux de la coquille
Les conques, les cames, les solens, les peignes prennent tous leur
accroissement dans les fonds sablonneux ;
36. mais les pinnes s’attachent droites avec leur byssus : elles ont dans
leur coquille leur gardien ou pinnophylax, qui est, dans les unes, une
petite squille, dans les autres, un petit cancre ; (89d) lorsqu'elles en sont
privées, elles périssent bientôt. Pamphile d'Alexandrie dit même, dans son
traité des noms, que ce gardien y naît avec elles. Chrysippe de Soli nous
apprend, dans son cinquième livre sur l’honnête et la volupté, que la pinne et
le pinnothère (gardien de la pinne), se prêtent un mutuel secours, et ne
pourraient pas subsister séparément. La pinne, ajoute-t-il, est un coquillage,
et le pinnothère un petit cancre : la pinne, après avoir ouvert ses valves, se
tient tranquille, attendant les petits poissons qui y entrent : (89e) le
pinnothère, qui se trouve là, mord la pinne, pour l'avertir lorsqu'il y est
entré quelque chose : la pinne mordue, ferme aussitôt ses valves, et ils mangent
en commun ce qui se trouve ainsi pris.
Quelques-uns disent que les pinnothères naissent avec les pinnes et de la
même semence, ou du même sperme.
Aristote dit encore que toutes les huîtres naissent dans la vase bourbeuse, au
lieu que les conques et les autres coquillages mentionnés viennent dans les
fonds sablonneux. Les téthyes, les glands, et ceux qui sont à fleur d'eau, tels
que les lépas, les nérites, viennent dans les fentes des roches :
(89f) 39. ceux qui n'ont pas de coquilles, tels que les orties de mer, les
éponges, se forment, comme les testacées, dans les fentes des pierres.
Il y a deux espèces d'orties, les unes se forment dans des creux, et ne se
détachent pas ; les autres sont sur des surfaces lisses et planes, d'où elles se
détachent pour passer d'un lieu à un autre.
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