HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre III

Page 85

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[3,85] (85a) Ἐὰν δέ τις ἐν μέλιτι Ἀττικῷ ὅλον κιτρίον ὡς ἔχει φύσεως συνεψήσῃ μετὰ τοῦ σπέρματος, διαλύεται μὲν ἐν τῷ μέλιτι, καὶ ἀπ´ αὐτοῦ λαμβάνων ἕωθεν δύο τρεῖς δακτύλους οὐδ´ ὁτιοῦν ὑπὸ φαρμάκου πείσεται. 29. Τούτοις εἴ τις ἀπιστεῖ, μαθέτω καὶ παρὰ Θεοπόμπου τοῦ Χίου, ἀνδρὸς φιλαλήθους καὶ πολλὰ χρήματα καταναλώσαντος εἰς τὴν περὶ τῆς ἱστορίας ἐξέτασιν ἀκριβῆ. Φησὶ γὰρ οὗτος ἐν τῇ ὀγδόῃ καὶ τριακοστῇ τῶν ἱστοριῶν (85b) περὶ Κλεάρχου διηγούμενος τοῦ Ἡρακλεωτῶν τῶν ἐν τῷ Πόντῳ τυράννου, ὡς βιαίως ἀνῄρει πολλοὺς καὶ ὡς τοῖς πλείστοις ἐδίδου ἀκόνιτον πιεῖν· « Ἐπειδὴ οὖν, φησί, πάντες ἔγνωσαν τὴν τοῦ φαρμάκου ταύτην φιλοτησίαν, οὐ προῄεσαν τῶν οἰκιῶν πρὶν φαγεῖν πήγανον· τοῦτο γὰρ τοὺς προφαγόντας μηδὲν πάσχειν πίνοντας τὸ ἀκόνιτον· καὶ κληθῆναί φησι διὰ τὸ φύεσθαι ἐν τόπῳ Ἀκόναις καλουμένῳ ὄντι περὶ τὴν Ἡράκλειαν. » (85c) Ταῦτ´ εἰπόντος τοῦ Δημοκρίτου θαυμάσαντες οἱ πολλοὶ τὴν τοῦ κιτρίου δύναμιν ἀπήσθιον ὡς μὴ πρότερον φαγόντες πιόντες τι. Πάμφιλος δ´ ἐν ταῖς Γλώσσαις Ῥωμαίους φησὶν αὐτὸ κίτρον καλεῖν. 30. Ἑξῆς δὲ τοῖς προειρημένοις κατ´ ἰδίαν ἐπεισενεχθέντων ἡμῖν πολλῶν ὀστρέων καὶ τῶν ἄλλων ὀστρακοδέρμων σχεδὸν τὰ πλεῖστα αὐτῶν μνήμης ἠξιωμένα παρ´ Ἐπιχάρμῳ ἐν Ἥβας Γάμῳ εὑρίσκω διὰ τούτων· Ἄγει δὲ παντοδαπὰ κογχύλια, λεπάδας, ἀσπέδους, κραβύζους, κικιβάλους, τηθυνάκια, (85d) - - - βαλάνους, πορφύρας, ὄστρεια συμμεμυκότα, τὰ διελεῖν μέν ἐστι χαλεπά, καταφαγῆμεν δ´ εὐμαρέα· μύας ἀναρίτας τε κάρυκάς τε καὶ σκιφύδρια, τὰ γλυκέα μέν ἐντ´ ἐπέσθειν, ἐμπαγῆμεν δ´ ὀξέα, τούς τε μακρογογγύλους σωλῆνας· μέλαινά τε κόγχος, ἅπερ κογχοθηρᾶν παισίν ἐστ´ ἰσωνία· θάτεραι δὲ γάιαι κόγχοι τε κἀμαθίτιδες, (85e) ταὶ κακοδόκιμοι τε κἠύωνοι, τὰς ἀνδροφυκτίδας πάντες ἄνθρωποι καλέονθ´, ἁμὲς δὲ λεύκας τοὶ θεοί. 31. Ἐν δὲ Μούσαις γράφεται ἀντὶ τοῦ Κόγχος, ἅπερ κογχοθηρᾶν παισίν ἐστ´ ἰσωνία κόγχος, ἃν τέλλιν καλέομες· ἐστὶ δ´ ἅδιστον κρέας. Τὴν τελλίναν δὲ λεγομένην ἴσως δηλοῖ, ἣν Ῥωμαῖοι μίτλον ὀνομάζουσι. Μνημονεύων δ´ αὐτῆς Ἀριστοφάνης γραμματικὸς ἐν τῷ περὶ τῆς ἀχνυμένης σκυτάλης συγγράμματι ὁμοίας φησὶν εἶναι τὰς λεπάδας ταῖς καλουμέναις τελλίναις. (85f) Καλλίας δ´ Μιτυληναῖος ἐν τῷ περὶ τῆς παρ´ Ἀλκαίῳ λεπάδος παρὰ τῷ Ἀλκαίῳ φησὶν εἶναι ᾠδὴν ἧς ἀρχή· Πέτρας καὶ πολιᾶς θαλάσσας τέκνον, ἧς ἐπὶ τέλει γεγράφθαι· ἐκ δὲ παίδων χαύνοις φρένας θαλασσία λεπάς. δ´ Ἀριστοφάνης γράφει ἀντὶ τοῦ λεπὰς χέλυς καί φησιν οὐκ εὖ Δικαίαρχον ἐκδεξάμενον λέγειν τὰς λεπάδας· τὰ παιδάρια δὲ ἡνίκ´ ἂν εἰς τὸ στόμα λάβωσιν, αὐλεῖν ἐν ταύταις καὶ παίζειν, καθάπερ καὶ παρ´ ἡμῖν τὰ σπερμολόγα τῶν παιδαρίων ταῖς καλουμέναις τελλίναις, [3,85] (85a) Si quelqu'un fait cuire dans du miel d'Attique, un citron, tel qu'il est naturellement avec ses pépins, il se dissout dans le miel. Qu'il en prenne alors de grand matin, le poids de deux ou trois dattes, et il n'éprouvera aucun mal d'un poison quelconque. 29. S'il ne me croit pas, qu'il l'apprenne de Théopompe de Chio, homme qui aimait la vérité, et qui a fait, avec de grandes dépenses, toutes les recherches dont il avait besoin pour écrire son histoire. Il dit donc, dans le 38e livre de ses histoires, (85b) en parlant de Cléarque, tyran d'Héraclée, ville du Pont, que ce prince fit périr beaucoup de personnes avec cruauté, et en empoisonna un grand nombre d'autres avec de la ciguë. Dès qu'on se fut aperçu, ajoute-t-il, de cette inclination qu'il avait d'empoisonner, on ne sortit plus de chez soi sans avoir mangé de la rue ; car ceux qui ont mangé de la rue par précaution, ne seront même pas incommodés de l'aconit : ce poison est ainsi nommé d'Acone, lieu voisin d'Héraclée. (85c) A ce détail de Démocrite, plusieurs des convives, étonnés de la vertu du citron, se mirent à en manger, comme s'ils n'avaient ni bu ni mangé auparavant. Pamphile dit, dans ses Gloses, que les Romains l'appellent citrum. 30. Coquillages. Après tous les mets mentionnés jusqu'ici, on apporta séparément quantité d'huîtres, et d'autres testacées, dont je trouve les plus remarquables nommés en ces termes, dans la pièce d'Epicharme, intitulée les noces d'Hébé: « Apporte toutes sortes de coquillages, beaucoup de lépas, des strabèles, des cécibales, des téthyes, (85d) des glands, des pourpres, des huîtres bien closes, difficiles à ouvrir, et faciles à avaler, des moules, des nérites, des buccins, des alènes, dont la saveur est très douce, et la pointe fort aiguë ; des rouleaux, des solens, des conques noires, qui ont toutes une sentinelle dans leur coquille, pour trouver à paître : il y a encore d'autres coquillages qu'on appelle amathitides, mais qui passent pour être de mauvaise qualité et qui d'ailleurs nuisent à la génération. (85e) Tous les hommes les appellent androphyctides (viri-fugas), ou la terreur des hommes : nous autres dieux, nous les nommons blanches. » 31. On lit aussi dans les Muses du même, « Au lieu du coquillage que nous appelons antelle, et qui fait un fort bon manger. » Il indique ici probablement ce que nous appelons telline, et les latins mitulus, moule. Aristophane le grammairien en fait mention dans son traité de la triste Scytale, et dit que les lépas sont semblables à ce qu'on appelle tellines. (85f) Chap. IX. Callias de Mitylène, parlant de ce lépas, ou œil de bouc, dont Alcée fait mention, dit qu'il y a dans les œuvres de ce poète une ode qui commence ainsi : « Fille de la roche et de la mer écumante. » et dont la fin est : « Lépas de mer, arraché des pointes de roches, g-ek g-lepadoon, puisses-tu détendre l'esprit! » Mais Aristophane écrit ici chelys, tortue, au lieu de lépas, et prétend que Dicéarque a choisi mal à propos le mot lépas : que d'ailleurs les enfants portent les tortues à la bouche, en jouent comme d'une flûte, et s'en amusent ; ce que font aussi nos enfants volages avec ce que l'on appelle tellines.


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Dernière mise à jour : 5/06/2008