HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre III

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[3,84] (84a) ἀλλ´ ὥς τι μέγα κειμήλιον ἀπετίθεντο ἐν ταῖς κιβωτοῖς μετὰ τῶν ἱματίων. 27. Ὅτι δ´ ὄντως ἐκ τῆς ἄνω χώρας ἐκείνης κατέβη εἰς τοὺς Ἕλληνας τὸ φυτὸν τοῦτο, ἔστιν εὑρεῖν λεγόμενον καὶ παρὰ τοῖς τῆς κωμῳδίας ποιηταῖς, οἳ καὶ περὶ μεγέθους αὐτῶν τι λέγοντες τῶν κιτρίων μνημονεύειν φαίνονται. Ἀντιφάνης μὲν ἐν Βοιωτίῳ· Καὶ περὶ μὲν ὄψου γ´ ἠλίθιον τὸ καὶ λέγειν ὥσπερ πρὸς ἀπλήστους. Ἀλλὰ ταυτὶ λάμβανε, (84b) παρθένε, τὰ μῆλα. {Β.} Καλά γε. {Α.} Καλὰ δῆτ´, θεοί· νεωστὶ γὰρ τὸ σπέρμα τοῦτ´ ἀφιγμένον εἰς τὰς Ἀθήνας ἐστὶ παρὰ τοῦ βασιλέως. {Β.} Παρ´ Ἑσπερίδων ᾤμην γε, νὴ τὴν Φωσφόρον, φησὶν τὰ χρυσᾶ μῆλα ταῦτ´ εἶναι· τρία μόνον ἐστίν. {Α.} Ὀλίγον τὸ καλόν ἐστι πανταχοῦ καὶ τίμιον. Ἔριφος δ´ ἐν Μελιβοίᾳ αὐτὰ ταῦτα τὰ ἰαμβεῖα προθεὶς ὡς ἴδια (τὰ τοῦ Ἀντιφάνους) ἐπιφέρει· {Β.} Παρ´ Ἑσπερίδων ᾤμην γε, νὴ τὴν Ἄρτεμιν, (84c) φησὶν τὰ χρυσᾶ μῆλα ταῦτ´ εἶναι; Τρία μόνον ἐστίν. {Α.} Ὀλίγον τὸ καλόν ἐστι πανταχοῦ καὶ τίμιον. {Β.} Τούτων μὲν ὀβολόν, εἰ πολύ, τίθημι· λογιοῦμαι γάρ. {Α.} Αὗται δὲ ῥόαι. {Β.} Ὡς εὐγενεῖς. {Α.} Τὴν γὰρ Ἀφροδίτην ἐν Κύπρῳ δένδρον φυτεῦσαι τοῦτό φασιν ἓν μόνον. {Β.} Βέρβεαι πολυτίμητε· κᾆτα τρεῖς μόνας καὶ τάσδ´ ἐκόμισας; {Α.} Οὐ γὰρ εἶχον πλείονας. 28. Τούτοις εἴ τις ἀντιλέγειν ἔχει ὅτι μὴ τὸ νῦν κιτρίον λεγόμενον σημαίνεται, σαφέστερα μαρτύρια παρατιθέσθω· (84d) καίτοι καὶ Φαινίου τοῦ Ἐρεσίου ἔννοιαν ἡμῖν διδόντος μήποτε ἀπὸ τῆς κέδρου τὸ κεδρίον ὠνόμασται. Καὶ γὰρ τὴν κέδρον φησὶν ἐν πέμπτῳ περὶ φυτῶν ἀκάνθας ἔχειν περὶ τὰ φύλλα. Ὅτι δὲ τὸ αὐτὸ τοῦτο καὶ περὶ τὸ κιτρίον ἐστὶ παντὶ δῆλον. Ὅτι δὲ καὶ προλαμβανόμενον τὸ κιτρίον πάσης τροφῆς ξηρᾶς τε καὶ ὑγρᾶς ἀντιφάρμακόν ἐστι παντὸς δηλητηρίου εὖ οἶδα, μαθὼν παρὰ πολίτου ἐμοῦ πιστευθέντος τὴν τῆς Αἰγύπτου ἀρχήν. Οὗτος κατεδίκασέ (84e) τινας γενέσθαι θηρίων βορὰν κακούργους εὑρεθέντας, καὶ ἔδει αὐτοὺς ἀποσίτοις ζῴοις παραβληθῆναι. Εἰσιοῦσι δὲ αὐτοῖς εἰς τὸ τοῖς λῃσταῖς εἰς τιμωρίαν ἀποδεδειγμένον θέατρον κατὰ τὴν ὁδὸν κάπηλίς τις γυνὴ κατ´ ἔλεον ἔδωκεν οὗ μετὰ χεῖρας εἶχεν ἐσθίουσα κιτρίου, καὶ λαβόντες ἔφαγον καὶ μετ´ οὐ πολὺ παραβληθέντες πελωρίοις καὶ ἀγριωτάτοις ζῴοις ταῖς ἀσπίσι δηχθέντες οὐδὲν ἔπαθον. Ἀπορία δὲ κατέσχε τὸν ἄρχοντα. (84f) Καὶ τὸ τελευταῖον ἀνακρίνων τὸν αὐτοὺς φυλάττοντα στρατιώτην εἴ τι ἔφαγον ἔπιον, ὡς ἔμαθε (κατὰ τὸ αὐτὸν ἐξ ἀκεραίου) τὸ κιτρίον δεδομένον, τῇ ἐπιούσῃ τῶν ἡμερῶν τῷ μὲν πάλιν ἐκέλευσε δοθῆναι κιτρίου, τῷ δ´ οὔ· καὶ μὲν φαγὼν δηχθεὶς οὐδὲν ἔπαθεν, δὲ παραυτίκα πληγεὶς ἀπέθανε. Δοκιμασθέντος οὖν διὰ πολλῶν τοῦ τοιούτου εὑρέθη τὸ κιτρίον ἀντιφάρμακον ὂν παντὸς δηλητηρίου φαρμάκου. [3,84] (84a) mais on le mettait dans des coffres, avec les habits, comme une chose fort précieuse. Mais nous pouvons voir dans les poètes comiques, que cette plante a passé de ce haut pays en Grèce: en effet, lorsqu'ils nous parlent de sa grandeur, il semble qu'ils fassent mention des citrons. Chap. VIII. Antiphane dit, dans son Béotien : « A. Ce serait une folie que de vous dire ce qu'il y a à manger, comme si j’avais à parler à des gens insatiables ; (84b) mais, ma fille, prends ces pommes. B. O les belles pommes! A. Oui, certes, belles. La graine en est venue depuis peu à Athènes, du pays du grand Roi. B. Par Diane! je les croyais venues des Hespérides; mais on dit qu'il n'y en avait que trois. A. Ce qui est beau, est toujours en petite quantité. B. Et précieux partout.» Hériphe produit ces vers dans sa Mélibée, comme lui appartenant, et voici ce qu'il présente d'Antiphane : « Par Diane! je les croyais venues des Hespérides ; (84c) mais il n'y en avait, dit-on, que trois. A. Ce qui est beau est en petite quantité. B. Oui, et même précieux partout. A. Eh bien, cela ne me coûte cependant qu'une obole! au reste je compterai. B. Mais voilà de bien belles grenades. A. Oh, oui! elles viennent du seul arbre que Vénus a elle-même planté dans l'île de Chypre. Ma chère Berbeias, prends, oui, prends ces trois seules, puisque je n'en ai pas davantage.» 28. Si donc quelqu'un peut réfuter ceci, et prouver que ce n'est pas le citron qui est indiqué, qu'il nous donne des témoignages plus clairs. (84d) Cependant Phanias d’Erèse semblerait faire soupçonner que le citron pourrait bien avoir pris son nom du mot cédron; car il observe dans son cinquième livre des plantes, que le cèdre a des épines autour de ses feuilles. Or, c'est ce qui se voit clairement au citronnier. J'ai appris, par un de mes concitoyens qui a eu le gouvernement de l'Egypte, que le citron, pris avant tout aliment sec ou liquide, est l'antidote de tous les poisons. Cet ami avait un jour condamné (84e) quelques criminels à être mordus par des animaux venimeux, auxquels ils allaient être abandonnés, selon leur sentence, lorsqu'entrant dans le lieu public qui leur avait été marqué, la maîtresse d'une taverne leur donna, par pitié, du citron qu'elle avait à la main, et qu'elle mangeait ; ils le prirent, le mangèrent, et ne reçurent aucun mal des animaux monstrueux et les plus féroces, c'est-à-dire, des aspics, aux morsures desquels ils furent exposés. Ce Gouverneur ne sut que penser de cet événement. (84f) Enfin, il demanda au soldat qui les gardait, s'ils avaient bu ou mangé quelque chose avant l'exécution. Apprenant qu'on leur avait alors donné un citron, sans aucune ruse, il ordonna que le jour suivant on donnât un citron à l'un d'eux, et pas à l'autre. Celui qui le mangea ne reçut aucun mal de la morsure ; mais l'autre mourut bientôt après avoir été blessé : cette épreuve ayant été répétée par plusieurs personnes, on sut que le citron était l'antidote de tous les breuvages délétères.


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Dernière mise à jour : 5/06/2008