HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre III

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[3,83] Φυλότιμος δ´ ἐν τῷ τρίτῳ περὶ τροφῆς τὸ Περσικόν φησι λιπαρώτερον καὶ κεγχρῶδες εἶναι, χαυνότερον (83a) δ´ ὑπάρχειν καὶ πιεζόμενον πλεῖστον ἔλαιον ἀνιέναι. Ἀριστοφάνης δ´ γραμματικὸς ἐν Λακωνικαῖς Γλώσσαις τὰ κοκκύμηλά φησι τοὺς Λάκωνας καλεῖν ὀξύμαλα Περσικά, τινες ἄδρυα. 25. ΚΙΤΡΙΟΝ. Περὶ τούτου πολλὴ ζήτησις ἐνέπεσε τοῖς δειπνοσοφισταῖς, εἴ τίς ἐστιν αὐτοῦ μνήμη παρὰ τοῖς παλαιοῖς. Μυρτίλος μὲν γὰρ ἔφασκεν, ὥσπερ εἰς αἶγας ἡμᾶς ἀγρίας ἀποπέμπων τοὺς ζητοῦντας, Ἡγήσανδρον τὸν Δελφὸν ἐν τοῖς ὑπομνήμασιν αὐτοῦ μνημονεύειν, τῆς δὲ λέξεως τὰ νῦν οὐ μεμνῆσθαι. Πρὸς ὃν ἀντιλέγων Πλούταρχος « Ἀλλὰ μὴν ἔγωγε, φησί, (83b) διορίζομαι μηδ´ ὅλως τὸν Ἡγήσανδρον τοῦτο εἰρηκέναι, δι´ αὐτὸ τοῦτ´ ἐξαναγνοὺς αὐτοῦ πάντα τὰ ὑπομνήματα, ἐπεὶ καὶ ἄλλος τις τῶν ἑταίρων τοῦτ´ ἔχειν οὕτω διεβεβαιοῦτο, ὁρμώμενος ἔκ τινων σχολικῶν ὑπομνημάτων ἀνδρὸς οὐκ ἀδόξου· ὥστε ὥρα σοι, φίλε Μυρτίλε, ἄλλον ζητεῖν μάρτυραΑἰμιλιανὸς δὲ ἔλεγεν Ἰόβαν τὸν Μαυρουσίων βασιλέα, ἄνδρα πολυμαθέστατον, ἐν τοῖς περὶ Λιβύης συγγράμμασι μνημονεύοντα τοῦ κιτρίου καλεῖσθαι φάσκειν αὐτὸ παρὰ τοῖς Λίβυσι μῆλον (83c) Ἑσπερικόν, ἀφ´ ὧν καὶ Ἡρακλέα κομίσαι εἰς τὴν Ἑλλάδα τὰ χρύσεα διὰ τὴν ἰδέαν λεγόμενα μῆλα. Τὰ δὲ τῶν Ἑσπερίδων λεγόμενα μῆλα ὅτι ἐς τοὺς Διὸς καὶ Ἥρας λεγομένους γάμους ἀνῆκεν γῆ Ἀσκληπιάδης εἴρηκεν ἐν ἑξηκοστῷ Αἰγυπτιακῶν. Πρὸς τούτους ἀποβλέψας Δημόκριτος ἔφη· « εἰ μέν τι τούτων Ἰόβας ἱστορεῖ, χαιρέτω Λιβυκαῖσι βίβλοις ἔτι τε ταῖς Ἄννωνος πλάναις. Ἐγὼ δὲ τὸ μὲν ὄνομα οὔ φημι κεῖσθαι (τοῦ κιτρίου) παρὰ τοῖς παλαιοῖς τοῦτο, τὸ δὲ πρᾶγμα ὑπὸ τοῦ Ἐρεσίου Θεοφράστου οὕτως λεγόμενον (83d) ἐν τῇ περὶ φυτῶν ἱστορίᾳ ἀναγκάζει με ἐπὶ τῶν κιτρίων ἀκούειν τὰ σημαινόμενα. 26. Φησὶ γὰρ φιλόσοφος ἐν τῷ τετάρτῳ τῆς περὶ φυτῶν ἱστορίας οὕτως· « δὲ Μηδία χώρα καὶ Περσὶς ἄλλα τε ἔχει πλείω καὶ τὸ μῆλον τὸ Περσικὸν Μηδικὸν καλούμενον. Ἔχει δὲ τὸ δένδρον τοῦτο φύλλον μὲν ὅμοιον καὶ σχεδὸν ἴσον τῷ τῆς (δάφνης) ἀνδράχλης καὶ καρύας, ἀκάνθας δ´ οἵας ἄπιος ὀξυάκανθος, λείας δὲ καὶ ὀξείας σφόδρα καὶ ἰσχυράς. Τὸ δὲ μῆλον οὐκ ἐσθίεται μέν, εὔοσμον δὲ πάνυ καὶ αὐτὸ καὶ τὰ φύλλα τοῦ δένδρου· (83e) κἂν εἰς ἱμάτια τεθῇ τὸ μῆλον, ἄκοπα διατηρεῖ. Χρήσιμον δὲ ἐπειδὰν καὶ τύχῃ τις πεπωκὼς θανάσιμον φάρμακον (δοθὲν γὰρ ἐν οἴνῳ διακόπτει τὴν κοιλίαν καὶ ἐξάγει τὸ φάρμακον) καὶ πρὸς στόματος εὐωδίαν· ἐὰν γάρ τις ἑψήσῃ ἐν ζωμῷ ἐν ἄλλῳ τινὶ τὸ εἴσω τοῦ μήλου ἐκπιέσῃ τε εἰς τὸ στόμα καὶ καταρροφήσῃ, ποιεῖ τὴν ὀσμὴν ἡδεῖαν. Σπείρεται δὲ τοῦ ἦρος εἰς πρασιὰς ἐξαιρεθὲν τὸ σπέρμα διειργασμένας ἐπιμελῶς· εἶτ´ ἄρδεται διὰ τετάρτης πέμπτης ἡμέρας. (83f) Ὅταν δὲ ἁδρὸν , διαφυτεύεται πάλιν τοῦ ἔαρος εἰς χωρίον μαλακὸν καὶ ἔφυδρον καὶ οὐ λίαν λεπτόν. Φέρει δὲ τὰ μῆλα πᾶσαν ὥραν· τὰ μὲν γὰρ ἀφῄρηται, τὰ δ´ ἀνθεῖ, τὰ δ´ ἐκπέττει. Τῶν δ´ ἀνθῶν ὅσα ἔχει καθάπερ ἠλακάτην ἐκ μέσου τινὰ ἐξέχουσαν, ταῦτά ἐστι γόνιμα· ὅσα δὲ μή, ἄγονα. » Κἀν τῷ πρώτῳ δὲ τῆς αὐτῆς πραγματείας τὰ περὶ τῆς ἠλακάτης καὶ τῶν γονίμων εἴρηκεν. Ἐκ τούτων ἐγὼ κινούμενος, ἑταῖροι, ὧν φησιν Θεόφραστος περὶ χρόας, περὶ ὀδμῆς, περὶ φύλλων τὸ κιτρίον (εἶναι) λέγεσθαι πεπίστευκα, καὶ μηδεὶς ὑμῶν θαυμαζέτω εἴ φησιν μὴ ἐσθίεσθαι αὐτό, ὁπότε γε καὶ μέχρι τῶν κατὰ τοὺς πάππους ἡμῶν χρόνων οὐδεὶς ἤσθιεν, [3,83] (Philotime avance, dans son treizième livre de la nourriture, que la noix de Perse a quelque chose de plus gras, et certaine âpreté ; qu'en outre elle est plus mollasse, (83a) et que si on l'écrase elle rend beaucoup d'huile). Les Gloses Laconiques d'Aristophane le grammairien, nous apprennent que les Lacédémoniens appelaient prunes (ou coccymeles) les pommes acides de Perse, auxquelles d'autres donnaient le nom d'adria. 25. Citron. Les convives agitèrent beaucoup cette question ; savoir, si l'on trouve dans les écrits des anciens, qu'ils aient fait mention du citron. Myrtile dit (comme nous, en voyant chercher des chamois), qu'Hégésandre de Delphes en faisait mention dans ses commentaires, mais qu'il ne se souvenait pas actuellement du passage. Plutarque lui soutint le contraire, disant: « Pour moi, (83b) j'assure qu'Hégésandre n'en a nullement parlé; car j'ai lu exprès tous ses commentaires. Un de ses amis, assurant que cela était ainsi, autorisé par les scholies d'un commentateur renommé, on dit à Myrtile : vois si tu trouveras un autre témoin. » Emilien prit la parole, et dit : « Juba, roi de Mauritanie, homme très savant, fait mention du citron dans ses mémoires sur la Lybie, et assure que dans cette contrée on l'appelle pomme (83c) des Hespérides, que c'est de là qu'Hercule apporta en Grèce les pommes, que leur couleur fit appeler pommes d'or. Selon le soixantième livre de l'histoire d'Egypte, que nous a laissée Asclépiade, la terre produisit ce fruit pour les noces de Jupiter et de Junon. » Démocrite les regardant, leur dit : Soit! que Juba en ait fait mention : eh! laissez-le là avec ses commentaires sur la Lybie, aussi bien que les courses vagabondes de Hannon. Pour moi, je soutiens que le mot citron ne se trouve dans aucun écrit ancien. Mais je trouve la chose si bien marquée dans l'histoire des plantes de Théophraste d'Erèse, que je ne puis entendre (83d) que du citron ce qu'il nous indique. Or, voici ce qu'il dit dans le quatrième livre de cette histoire : « La Médie et la Perse produisent beaucoup de choses ; entre autres la pomme qu'on appelle de Perse ou de Médie. L'arbre a la feuille presque semblable à celle du laurier, de l'arbousier et du noyer. On y remarque des épines comme au poirier sauvage et à l’épine-vinette : elles sont lisses, très aiguës et fortes. Cette pomme ne se mange pas ; le fruit et la feuille ont une très bonne odeur. Mis dans les habits, le citron les garantit de la piqûre des vers; pris en breuvage, il est utile contre un poison mortel : en effet, administré dans le vin, il remue tout le ventre, fait sortir le poison. Il donne une bonne odeur à la bouche, si, après l'avoir fait bouillir dans du bouillon ou autre fluide semblable, on en exprime le jus dans la bouche, pour l'avaler ensuite. La semence qu'on en retire se sème au printemps sur des couches ; mais il faut la bien préparer auparavant: on l'arrose ensuite tous les quatre ou cinq jours. (83f) Lorsqu'elle a bien levé, et que la plante a déjà quelque force, on la transplante dans une terre molle, un peu humide y mais non trop légère. L'arbre porte son fruit en toute saison. L'un peut se cueillir, l’autre fleurit, tandis qu'un troisième mûrit. Toutes les fleurs, du centre desquelles s'élève une espèce de cylindre, sont fécondes : celles qui n'en présentent pas sont stériles. » Ce philosophe a parlé de ce cylindre, et des fleurs fécondes, dans le premier livre de son histoire. Autorisé par les détails que nous donne Théophraste, sur la couleur, l'odeur, les feuilles, j'ai donc cru, mes amis, qu'il s'agissait là du citron. Que personne ne s'étonne s'il dit que l'on n'en mange pas, puisque personne n'en mangeait du temps de nos aïeux;


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Dernière mise à jour : 5/06/2008