[2,4] 13. Τοσαῦτα οἰνολογήσαντος ἤτοι περὶ οἴνων εἰπόντος· λαφύσσοντος οἴνων ὀνόματα.
Οὐ χαίρει τῷ πόματι ἐκ πρώτης ἐθισθεὶς ἀνατροφῆς ὑδροποτεῖν.
Ἡδὺ .. Ἐστ´ ἐν δαιτὶ καὶ εἰλαπίνῃ τεθαλυίῃ
τέρπεσθαι μύθοισιν, ἐπὴν δαιτὸς κορέσωνται,
Ἡσίοδος ἐν τῇ Μελαμποδίᾳ φησίν.
Οὔ τινι ὑμῶν ἐπῆλθε περὶ ὕδατος εἰπεῖν τι ---..
Ἀφ´ ὧν καὶ ὁ οἶνος ἀφύεται, καίτοι Πινδάρου τοῦ μεγαλοφωνοτάτου ἄριστον πάντων
εἶναι τὸ ὕδωρ φήσαντος. (41a) Ὅμηρος μὲν οὖν ὁ θειότατος καὶ τροφιμώτατον αὐτὸ
οἶδεν ἐν οἷς
« Αἰγείρων ὑδατοτρεφέων »
ἄλσος λέγει. Ἐπαινεῖ δὲ καὶ τὸ διαυγὲς αὐτοῦ·
« Κρῆναι πίσυρες ῥέον ὕδατι λευκῷ. »
Τὸ δὲ δὴ κοῦφον καὶ πλείονος τιμῆς ἄξιον ἱμερτὸν καλεῖ· ἱμερτὸν οὖν φησι τὸν
Τιταρήσιον, ὃς τῷ
« Πηνειῷ συμμίσγεται . »
Καὶ τοῦ ῥυπτικοῦ δὲ ὕδατος μέμνηται· ὃ ἀποδεχόμενος καὶ Πραξαγόρας ὁ Κῷος ..
Καλὸν εἶναι λέγει·
καλὸν ὑπεκπρορέει μάλα περ ῥυπόωντα καθῆραι. (41b) Διαστέλλει δὲ καὶ γλυκὺ ὕδωρ
ἀπὸ πλατέος, τὸν μὲν Ἑλλήσποντον εἶναι λέγων πλατύν, ὑπὲρ δὲ θατέρου φράζων
« Στήσαμεν νῆας ἀγχοῦ ὕδατος γλυκεροῖο. »
14. Οἶδε δὲ καὶ τὴν τοῦ χλιαροῦ φύσιν πρὸς τὰ τραύματα. Τὸν γοῦν Εὐρύπυλον
τρωθέντα ἐκ τούτου καταιονᾷ· καίτοι εἰ ἐπισχεῖν ἔδει τὴν αἱμορραγίαν, τὸ ψυχρὸν
ἐπιτήδειον ἦν συστρέφον καὶ συσφίγγον. Εἰς δὲ τὸ παρηγορῆσαι τὰς ὀδύνας τῷ θερμῷ
ἐπαιονᾷ θέλγειν δυναμένῳ. (41c) Ἐστὶ δὲ παρ´ αὐτῷ τὸ λιαρὸν θερμόν. Ἐναργῶς δὲ
τοῦτο δείκνυσιν ἐν τῷ περὶ τῶν Σκαμάνδρου πηγῶν·
Ἣ μὲν γάρ, φησίν, ὕδατι λιαρῷ ῥέει, ἀμφὶ δὲ καπνὸς
γίνεται ἐξ αὐτῆς ὡσεὶ πυρὸς αἰθομένοιο.
Ἆρά γε τοῦτο λιαρόν ἐστιν ἀφ´ οὗ πυρὸς ἀτμὶς καὶ καπνὸς ἔμπυρος ἀναφέρεται; Περὶ
δὲ τῆς ἑτέρας πηγῆς λέγει ὡς θέρους
Ῥέει εἰκυῖα χαλάζῃ
ἢ χιόνι ψυχρῇ ἢ ἐξ ὕδατος κρυστάλλῳ.
(41d) Εἰωθὼς δὲ λέγειν καὶ τοὺς νεοτρώτους θερμῷ περιρρεῖσθαι αἵματι ἐπὶ μὲν
Ἀγαμέμνονός φησιν·
Ὄφρα οἱ αἷμ´ ἔτι θερμὸν ἀνήνοθεν ἐξ ὠτειλῆς.
Ἐπὶ δὲ τοῦ φεύγοντος μετὰ τὸ βληθῆναι ἐλάφου μεταφράζων φησίν·
Ὄφρ´ αἷμα λιαρὸν καὶ γούνατ´ ὀρώρῃ.
Ἀθηναῖοι δὲ μετάκερας καλοῦσι τὸ χλιαρόν, ὡς Ἐρατοσθένης φησίν.
Ὑδαρῆ φησὶ καὶ μετάκερας.
15. Τῶν δ´ ἄλλων ὑδάτων τὰ μὲν ἐκ πετρῶν φερόμενα δνοφερὰ καλεῖ ὡς ἀχρεῖα
δηλονότι· τὰ δὲ κρηναῖα (41e) καὶ διὰ πλείονος γῆς καὶ εὐκάρπου φερόμενα τῶν
ἄλλων προκρίνει, ὡς καὶ Ἡσίοδος·
Κρήνης ἀενάου καὶ ἀπορρύτου, ἥ τ´ ἀθόλωτος.
Καὶ Πίνδαρος·
Μελιγαθὲς ἀμβρόσιον ὕδωρ
Τιλφώσσας ἀπὸ καλλικρήνου.
Κρήνη δ´ ἐν Βοιωτίᾳ ἡ Τιλφῶσσα· ἀφ´ ἧς Ἀριστοφάνης φησὶ Τειρεσίαν πιόντα διὰ
γῆρας οὐχ ὑπομείναντα τὴν ψυχρότητα ἀποθανεῖν. Θεόφραστος δέ φησιν ἐν τῷ περὶ
ὑδάτων τὸ (41f) Νείλου ὕδωρ πολυγονώτατον καὶ γλυκύτατον· διὸ καὶ λύειν τὰς
κοιλίας τῶν πινόντων μῖξιν ἔχον λιτρώδη. Ἐν δὲ τῷ περὶ φυτῶν ἐνιαχοῦ φησιν ὕδωρ
γίνεσθαι παιδογόνον ὡς ἐν Θεσπιαῖς, ἐν Πύρρᾳ δὲ ἄγονον. Καὶ τῶν γλυκέων δέ φησιν
ὑδάτων ἔνια ἄγονα ἢ οὐ πολύγονα, ὡς τὸ ἐν Φέτᾳ καὶ τὸ ἐν Πύρρᾳ. (42a) Αὐχμῶν δέ
ποτε γενομένων περὶ τὸν Νεῖλον ἐρρύη τὸ ὕδωρ ἰῶδες καὶ πολλοὶ τῶν Αἰγυπτίων
ἀπώλοντο. Μεταβάλλειν τέ φησιν οὐ μόνον τὰ πικρὰ τῶν ὑδάτων, ἀλλὰ καὶ τὸ ἁλυκὸν
καὶ ὅλους ποταμούς, καθὰ τὸν ἐν Καρίᾳ, παρ´ ᾧ Ζηνοποσειδῶνος ἱερόν ἐστιν. Αἴτιον
δὲ τὸ πολλοὺς κεραυνοὺς πίπτειν περὶ τὸν τόπον.
16. Ἄλλα δὲ τῶν ὑδάτων καὶ σωματώδη ἐστὶ καὶ ἔχει ὥσπερ τι βάρος ἐν ἑαυτοῖς, ὡς
τὸ ἐν Τροιζῆνι· τοῦτο γὰρ καὶ τῶν γευομένων εὐθὺς ποιεῖ πλῆρες τὸ στόμα. (42b)
Τὰ δὲ πρὸς τοῖς περὶ Πάγγαιον μετάλλοις τοῦ μὲν χειμῶνος τὴν κοτύλην ἄγουσαν
ἔχει ἐνενήκοντα ἕξ, θέρους δὲ τεσσαράκοντα ἕξ. Συστέλλει δὲ αὐτὸ καὶ πυκνοῖ
μᾶλλον τὸ ψῦχος. Διὸ καὶ ἐν τοῖς γνώμοσι ῥέον οὐκ ἀναδίδωσι τὰς ὥρας ἐν τῷ
χειμῶνι, ἀλλὰ περιττεύει βραδυτέρας οὔσης τῆς ἐκροῆς διὰ τὸ πάχος.
Καὶ ταὐτὰ περὶ Αἰγύπτου φησίν, ὅπου μαλακώτερος ὁ ἀήρ.
| [2,4] 13. CHAP. IV. Celui qui dès ses premières années a été accoutumé à ne boire que de l'eau, ne prend aucun plaisir au vin ---.
Hésiode a dit dans sa Mélampodie :
« Quand on se trouve à un repas splendide et qu'on a mangé suffisamment, la
conversation a ses charmes et ses plaisirs. »
Mais personne de nous n'a encore songé à parler de l'eau : c'est cependant de
l'eau que vient le vin ; d'ailleurs Pindare, ce poète sublime, a dit que
l'eau est la meilleure de toutes les choses. (41a) Le divin Homère n'ignorait
pas qu'elle était nourrissante, lorsqu'il dit:
« Un bois de peupliers nourris d'eau. »
Il en loue ailleurs la beauté cristalline :
« Il y avait, dit-il, quatre sources d'une eau limpide. »
Une eau légère et excellente, est chez lui une eau désirable, imerton : c'est
l'épithète qu'il donne au fleuve Titarèse, qui tombe dans le Pénée, mais sans y
confondre ses eaux. Il fait aussi mention de la qualité détersive de l'eau; et
c'est d'après lui que Praxogoras, de Coo, donne à une telle eau l'épithète de
belle dans ce vers :
« Il sort au bas une belle eau, très bonne pour déterger ce qu'il y a de plus sale. »
(41b) Il distingue aussi l'eau douce (glyky), de celle de la mer, qu'il
appelle platy : c'est ainsi qu'il nomme l'Hellespont platyn, mais en parlant de
l'autre eau, il dit:
« Ils amarrèrent leurs vaisseaux près d'une eau douce (glykeroio).
Il connaissait aussi l'utilité de l'eau chaude pour les plaies; il en fait
fomenter la blessure d'Eurypile: mais s'il avait été nécessaire d'arrêter une
hémorragie, l'eau froide aurait été ce qu'il fallait, parce qu'elle coagule
et resserre. Comme il s'agit là de calmer des douleurs, il fait fomenter avec de
l'eau chaude, comme parégorique ---.
(41c) Le mot liaros signifie chaud dans Homère ; c'est ce qu'il montre
clairement en parlant des sources du Scamandre :
« Il coule d'une de ces sources une eau chaude, couverte d'une fumée aussi
épaisse que s'il y avait un feu très ardent. »
Assurément l'eau est chaude lorsqu'il en sort une vapeur ignée et une fumée
ardente mais il dit de l'autre source:
« Ses eaux sont, en été, aussi froides que la grêle, ou la neige, ou l'eau glacée ---»
(41d) Comme d'ailleurs, en parlant des blessures récentes, il a coutume de dire
qu'elles sont baignées d'un sang chaud, thermon, il se sert aussi de la même
expression au sujet d'Agamemnon blessé :
« Tandis qu'il sortait de sa blessure un sang chaud, thermon. »
En parlant d'un cerf qui s'enfuit après avoir été blessé, il interprète lui-même
le mot liaros :
« Tant que son sang fut chaud, liaron, il remua les jarrets ---»
Les Athéniens appelaient l'eau tiède metakeras, et c'est dans ce sens
qu'Eratosthène emploie ce mot, pour marquer une substance aqueuse, tiède ---.
15. Il y a diverses espèces d'eau. Homère appelle ténébreuses celles qui sortent
des rochers, sans doute parce qu'on ne peut en user ; il préfère à toutes les
autres celles (41e) qui coulent longtemps sur une terre fertile. C'est dans ce
sens qu'Hésiode a dit :
« Il coule de la belle fontaine de Tilphose une eau aussi douce que le miel et
que l'ambroisie. »
Tilphose est une fontaine de Béotie. Aristophane dit que Tirésias mourut pour en
avoir bu, parce qu'il ne put en supporter la froideur, à cause de son grand âge.
Théophraste dit dans son traité des eaux, (41f) que celle du Nil est très
douce et très utile à la génération, mais qu'elle lâche le ventre, parce qu'elle
est imprégnée de certaine quantité de nitre. Dans son traité des plantes, il
écrit qu'il y a des contrées où les eaux sont avantageuses à la génération,
comme à Thespie, et d'autres où elles y sont préjudiciables, comme à Pyrrha :
qu'entre les eaux douces, il y en a qui sont contraires à la nutrition, ou
au moins qui nourrissent peu, comme celles de Phéta et de Pyrrha. (42a) Il
rapporte ailleurs qu'une grande sécheresse ayant régné le long du Nil, les eaux
de ce fleuve en contractèrent une qualité vénéneuse qui fit périr beaucoup de
monde en Egypte.
Selon lui, les eaux changent aussi de nature; ce qui arrive non seulement aux
eaux amères, mais encore à celles qui sont séléniteuses, sans excepter même des
fleuves entiers. Tels sont l'Asope, au pied du mont Cithéron, près duquel est un
temple de Jupiter, et un autre fleuve de Carie, près duquel est un temple de
Neptune. La cause de ce changement est, dit-il, la foudre qui tombe souvent dans
les environs.
16. Il y a des eaux qui ont quelque chose de matériel et de lourd, comme celles
de Trézène. Ces eaux-ci semblent emplir la bouche à la seule dégustation. (42b)
Celles qu'on trouve près des mines du Pangée, pèsent en hiver quatre-vingt seize
drachmes le cotyle, et en été seulement quarante-six; ce surcroît de poids
vient de l'astriction et de la densité plus considérable qu'y produit le froid ;
c'est aussi par cette même cause que les clepsydres ne marquent plus les
mêmes heures en hiver : ils les prolongent en conséquence du plus lent
écoulement de l'eau : or, cette lenteur vient de la densité plus grande du
liquide. Il en dit autant de l'Egypte, quoique l'air y soit plus doux.
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