HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre II

Chapitre 5

  Chapitre 5

[2,5] Τὸ δὲ ἁλυκὸν ὕδωρ γεωδέστερόν ἐστι καὶ πλείονος δεῖται κατεργασίας, ὡς (καὶ) τὸ θαλάσσιον, θερμοτέραν ἔχον τὴν φύσιν καὶ μὴ ὁμοίως πάσχον. Μόνον δ´ ἀτέραμνον τῶν ἁλυκῶν (42c) τὸ τῆς Ἀρεθούσης. Χείρω δ´ ἐστὶ τὰ βαρυσταθμότερα καὶ τὰ σκληρότερα καὶ τὰ ψυχρότερα διὰ τὰς αὐτὰς αἰτίας· δυσκατεργαστότερα γάρ ἐστι τὰ μὲν τῷ πολὺ τὸ γεῶδες ἔχειν, τὰ δὲ ψυχρότητος ὑπερβολῇ. Τὰ δὲ ταχὺ θερμαινόμενα κοῦφα καὶ ὑγιεινά. Ἐν Κραννῶνι δ´ ἐστὶν ὕδωρ ἡσυχῇ θερμόν, διατηρεῖ κραθέντα τὸν οἶνον ἐπὶ δύο καὶ τρεῖς ἡμέρας. Τὰ δ´ ἐπίρρυτα καὶ ἐξ ὀχετοῦ ὡς ἐπίπαν βελτίω τῶν στασίμων, κοπτόμενά τε μαλακώτερα γίνεται. Διὰ τοῦτο καὶ τὰ ἀπὸ τῆς χιόνος δοκεῖ χρηστὰ εἶναι· (42d) καὶ γὰρ ἀνάγεται τὸ ποτιμώτερον καὶ τοῦτο κεκομμένον ἐστὶ τῷ ἀέρι· διὸ καὶ τῶν ὀμβρίων βελτίω· καὶ τὰ ἐκ κρυστάλλου δὲ διὰ τὸ κουφότερα εἶναι· σημεῖον δ´ ὅτι καὶ κρύσταλλος αὐτὸς κουφότερος τοῦ ἄλλου ὕδατος. Τὰ δὲ ψυχρὰ σκληρά, διότι γεωδέστερα. Τὸ δὲ σωματῶδες καὶ θερμανθὲν θερμότερον καὶ ψυχθὲν ψυχρότερόν ἐστι. Κατὰ τὴν αὐτὴν δ´ αἰτίαν καὶ τὰ ἐν τοῖς ὄρεσι ποτιμώτερα τῶν ἐν τοῖς πεδίοις· ἧττον γὰρ μέμικται τῷ γεώδει. Ποιεῖ δὲ τὸ γεῶδες καὶ τὰς ἐπιχρόας τῶν ὑδάτων. (42e) Τὸ γοῦν τῆς ἐν Βαβυλῶνι λίμνης ἐρυθρὸν γίνεται ἐπί τινας ἡμέρας· τὸ δὲ τοῦ Βορυσθένους κατά τινας χρόνους ἰοβαφὲς καίπερ ὄντος καθ´ ὑπερβολὴν λεπτοῦ· σημεῖον δέ· τοῦ Ὑπάνιος ἐπάνω γίνεται διὰ κουφότητα τοῖς βορείοις. 17. Πολλαχοῦ δ´ εἰσὶ κρῆναι αἳ μὲν ποτιμώτεραι καὶ οἰνωδέστεραι, ὡς περὶ Παφλαγονίαν, πρὸς ἥν φασι τοὺς ἐγχωρίους ὑποπίνειν προσιόντας, ἁλμώδεις δ´ ἅμα τῷ ὀξεῖ ἐν Σικανοῖς τῆς Σικελίας. Ἐν τῇ Καρχηδονίων δὲ ἐπικρατείᾳ κρήνη ἐστὶν τὸ ἐφιστάμενον ἐλαίῳ ἐστὶν ὅμοιον, (42f) μελάντερον δὲ τὴν χρόαν· ἀποσφαιροῦντες χρῶνται πρὸς τὰ πρόβατα καὶ τὰ κτήνη. Καὶ παρ´ ἄλλοις δ´ εἰσὶ λίπος ἔχουσαι τοιοῦτον, ὡς ἐν Ἀσίᾳ, ὑπὲρ ἧς Ἀλέξανδρος ἐπέστειλεν ὡς ἐλαίου κρήνην εὑρηκώς. Καὶ τῶν θερμῶν δ´ ἐκ φύσεως ὑδάτων ἔνια γλυκέα ἐστίν, (43a) ὡς τὰ ἐν Αἰγαῖς τῆς Κιλικίας καὶ περὶ Παγασὰς τά τ´ ἐν τῇ Τρωικῇ Λαρίσσῃ καὶ περὶ Μαγνησίαν καὶ ἐν Μήλῳ καὶ Λιπάρᾳ· ἐν δὲ Προύσῃ τῇ πρὸς τὸν Μύσιον Ὄλυμπον τὰ βασιλικὰ καλούμενα. Τὰ δ´ ἐν Ἀσίᾳ περὶ Τράλλεις καὶ τὸν Χαρακωμήτην ποταμόν, ἔτι δὲ Νῦσαν πόλιν οὕτως ἐστὶ λιπαρὰ ὡς μὴ δεῖσθαι τοὺς ἐναπολουμένους ἐλαίου. Τοιαῦτα καὶ τὰ ἐν Δασκύλου κώμῃ. Τὰ δ´ ἐν Καρούροις κατάξηρα καὶ σφόδρα θερμά· τὰ δὲ περὶ Μηνὸς κώμην, ἐστι Φρυγίας, τραχύτερά ἐστι καὶ λιτρωδέστερα, (43b) ὡς καὶ τὰ ἐν τῇ καλουμένῃ Λέοντος κώμῃ τῆς Φρυγίας. Τὰ δὲ περὶ Δορύλαιον καὶ πινόμενά ἐστιν ἥδιστα· τὰ γὰρ περὶ Βαίας Βαίου λιμένα τῆς Ἰταλίας παντελῶς ἄποτα. 18. Σταθμήσας τὸ ἀπὸ τῆς ἐν Κορίνθῳ Πειρήνης καλουμένης ὕδωρ κουφότερον πάντων εὗρον τῶν κατὰ τὴν Ἑλλάδα. Οὐ γὰρ Ἀντιφάνει τῷ κωμικῷ πεπίστευκα λέγοντι κατὰ πολλὰ τὴν Ἀττικὴν διαφέρουσαν τῶν ἄλλων καὶ ὕδωρ κάλλιστον ἔχειν. Φησὶ γάρ· Οἷα δ´ χώρα φέρει διαφέροντα πάσης, Ἱππόνικε, τῆς οἰκουμένης, (43c) τὸ μέλι, τοὺς ἄρτους, τὰ σῦκα. {Β.} Σῦκα μέν, νὴ τὸν Δία, πάνυ φέρει. {Α.} Βοσκήματ´, ἔρια, μύρτα, θύμα, πυρούς, ὕδωρ, ὥστε καὶ γνοίην ἂν εὐθὺς Ἀττικὸν πίνων ὕδωρ. [2,5] CHAP. V. L'eau séléniteuse est plus terreuse que les autres, et d'une coction plus difficile : c'est ce que prouve l'eau de la mer, qui, quoique naturellement d'une qualité plus chaude, ne s'échauffe pas sur le feu en même raison. (42c) De toutes les eaux séléniteuses, celles du lac Aréthisse est la seule à laquelle la coction n'ôte pas la moindre partie de sa dureté. En général, les eaux pesantes, dures et froides, sont plus mauvaises pour les mêmes raisons, et parce que les molécules terreuses, jointes à l'excès de leur froideur intrinsèque, en rendent la coction parfaite très difficile; celles, au contraire, qui s'échauffent aisément, sont légères et salubres. Il y a à Cranon une source modérément chaude, et qui conserve pendant deux ou trois jours cette chaleur étant mêlée avec du vin. Les eaux qui coulent sur terre, ou dans des canaux, sont meilleures que les eaux stagnantes ; le mouvement continuel les atténue, leur donne de la légèreté; c'est pourquoi l'eau de neige est fort salubre, (42d) parce que les molécules les plus potables de l'eau dont la neige est formée, ont été comme volatilisées dans l'atmosphère, où elles ont éprouvé le plus grand mouvement : c'est aussi par sa légèreté que l'eau de pluie et celle de la glace fondue sont des meilleures : car la glace est toujours plus légère que l'eau dont elle est formée. Les eaux intrinsèquement froides, sont dures, à cause de leurs molécules plus terreuses. Toutes les eaux qui ont plus de densité sont plus chaudes que les autres, lorsqu'une fois on les a chauffées ; mais une fois refroidies, elles sont beaucoup plus froides. L'eau des montagnes est meilleure que celle des plaines, parce qu'elle contient moins de molécules terreuses. Toutes les eaux qui ont plus de densité, sont plus chaudes que les autres, lorsqu'une fois on les a chauffées ; mais une fois refroidies, elles sont beaucoup plus froides. L'eau des montagnes est meilleure que celle des plaines, parce qu'elle contient moins de molécules terreuses. Ces eaux n'ont de couleur que par la teinte que leur donnent ces molécules : (42e) voilà pourquoi le lac de Babylone est rouge en certains jours, et le lac Borysthène violet en certaines saisons, quoique les eaux en soient extrêmement légères. En effet, elles coulent sur celle de l'Hypanis à leur confluent : or, ce phénomène est dû à la légèreté qu'occasionne le souffle des vents du nord. 17. On trouve aussi dans plusieurs contrées des sources dont les eaux sont des meilleures, et en même temps comme vineuses : telle est celle de Paphlagonie, dont les gens du pays vont de temps à autre faire une petite débauche. Il y a chez les Sicaniens de Sicile des eaux muriatiques, et qui font en même temps sentir certaine saveur acide. On voit dans le territoire de Carthage, une source, sur l'eau de laquelle flotte une substance semblable à l'huile, (42f) mais plus noire; les gens du pays l'enlèvent par globules, et s'en servent pour les maux de leurs bestiaux et de leurs bêtes de somme. Il y a encore de semblables sources huileuses dans d'autres contrées : telle est celle d'Asie, au sujet de laquelle Alexandre écrivit une lettre, disant qu'il avait découvert une source d'huile. Parmi les eaux thermales, il en est de douces, comme celles d'Eges en Cilicie, des environs de Tragase, de Larisse en Troade, des environs de Magnésie, de Mélos, de Lipara, des environs de Pruse, près du mont Olympe, et qu'on appelle royales. Il y en a aussi en Mysie, vers Tralles, près du fleuve Caracomète, aux environs de Nyssa, et qui sont si grasses, que ceux qui s'y baignent n'ont pas besoin d'autre huile : telles sont aussi les eaux voisines du bourg de Dascyle ; mais les eaux thermales de Caroures sont très chaudes et sans aucune molécule onctueuse. On en trouve de fort nitreuses et même assez mordantes près du bourg de Men en Phrygie : (43b) telles s'ont aussi celles du bourg du Lion, dans la même contrée ; mais les eaux thermales des environs de Dorylée, sont très agréables à boire. Quant à celles de Baïes en Italie, elles ne sont pas potables. 18. J'ai pesé les eaux de la fontaine Pirène de Corinthe, et j'ai trouvé qu'elles sont beaucoup plus légères que toutes celles de la Grèce ; je n'en ai pas cru Antiphane, qui, mettant l'Attique au-dessus de toutes les autres contrées, la vante surtout pour l'excellence de ses eaux. Voici ce qu'il dit : « Hipponique, par quel nombre d'excellentes productions ce pays ne l'emporte-t-il pas sur toute la terre! (43c) miel, pain, figues; et quelles figues, bon dieu! brebis, laine, baies de myrte, viande, fromage, tout est excellent. L'eau y est d'une qualité si supérieure, qu'il me suffit de la goûter pour dire qu'elle est de l’Attique --- »


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Dernière mise à jour : 5/06/2008