[2,21] (62a) 60. ΥΔΝΑ. Γίνεται καὶ ταῦτα αὐτόματα ἀπὸ γῆς μάλιστα περὶ τοὺς ἀμμώδεις
τόπους. Λέγει δὲ περὶ αὐτῶν Θεόφραστος·
« Τὸ ὕδνον (ὃ καλοῦσί τινες γεράνειον) καὶ εἴ τι ἄλλο ὑπόγειον. »
Καὶ πάλιν·
« Καὶ ἡ τῶν ἐγγεοτόκων τούτων γένεσις ἅμα καὶ φύσις, οἷον τοῦ τε ὕδνου καὶ τοῦ
φυομένου περὶ Κυρήνην ὃ καλοῦσι μίσυ. Δοκεῖ δ´ ἡδὺ σφόδρα τοῦτ´ εἶναι καὶ τὴν
ὀσμὴν ἔχειν κρεώδη, καὶ τὸ ἐν τῇ Θρᾴκῃ δὲ γενόμενον οἰτόν. Περὶ δὲ τούτων ἴδιόν
τι λέγεται· (62b) φασὶ γάρ, ὅταν ὕδατα μετοπωρινὰ καὶ βρονταὶ γίνωνται σκληραί,
τότε γίνεσθαι, καὶ μᾶλλον ὅταν αἱ βρονταί, ὡς ταύτης αἰτιωτέρας οὔσης. Οὐ
διετίζειν δέ, ἀλλ´ ἐπέτειον εἶναι· τὴν δὲ χρείαν καὶ τὴν ἀκμὴν ἔχειν τοῦ ἦρος.
Οὐ μὴν ἀλλ´ ἔνιοί γε ὡς σπερματικῆς οὔσης τῆς ἀρχῆς ὑπολαμβάνουσιν. Ἐν γοῦν τῷ
αἰγιαλῷ τῶν Μιτυληναίων οὔ φασι πρότερον εἶναι πρὶν ἢ γενομένης ἐπομβρίας τὸ
σπέρμα κατενεχθῇ ἀπὸ Τιαρῶν· τοῦτο δ´ ἐστὶ χωρίον ἐν ᾧ πολλὰ γίνεται. Γίνεται δὲ
ἔν τε τοῖς αἰγιαλοῖς μάλιστα καὶ ὅπου χώρα ὕπαμμος· (62c) καὶ γὰρ αἱ Τιάραι
τοιαῦται. Φύεται δὲ καὶ περὶ Λάμψακον ἐν τῇ Ἀβαρνίδι καὶ ἐν Ἀλωπεκοννήσῳ κἀν τῇ
Ἠλείων. »
Λυγκεὺς ὁ Σάμιός φησιν·
« Ἀκαλήφην ἡ θάλασσα ἀνίησιν, ἡ δὲ γῆ ὕδνα. »
Καὶ Μάτρων ὁ παρῳδὸς ἐν τῷ Δείπνῳ·
Ὄστρεά τ´ ἤνεικεν, Θέτιδος Νηρηίδος ὕδνα.
Δίφιλος δὲ δύσπεπτά φησιν εἶναι τὰ ὕδνα, εὔχυλα δὲ καὶ παραλεαντικά, προσέτι δὲ
διαχωρητικά, καὶ ἔνια αὐτῶν ὁμοίως τοῖς μύκαις πνιγώδη εἶναι. Ἡγήσανδρος δ´ ὁ
Δελφὸς ἐν Ἑλλησπόντῳ φησὶν (62d) οὔτε ὕδνον γίνεσθαι οὔτε γλαυκίσκον οὔτε θύμον·
διὸ Ναυσικλείδην εἰρηκέναι μήτε ἔαρ μήτε φίλους. Ὑδνόφυλλον δέ φησι Πάμφιλος ἐν
Γλώσσαις τὴν φυομένην τῶν ὕδνων ὕπερθε πόαν, ἀφ´ ἧς τὸ ὕδνον γινώσκεσθαι.
| [2,21] (62a) 60. CHAP. XXI. Truffes.
Elles croissent aussi spontanément en terre, surtout dans les lieux sablonneux.
On lit dans Théophraste : « La truffe, que quelques-uns appellent geranéion, et
autre chose qui croît en terre. » Il dit ailleurs : « Telle est la génération et
la nature des choses qui sont produites en terre, comme la truffe, et ce qu'on
appelle le misy, et qui croît aux environs de Cyrène. La saveur en est des
plus agréables, et l'odeur tient de celle de la viande : telle est aussi la
génération et la nature de l’iton, qui croit en Thrace. »
On rapporte une chose particulière aux truffes; (62b) savoir, qu'elles se
produisent pendant les grandes pluies d'automne, et lorsqu'il y a de grands
coups de tonnerre, lorsqu'il y a des orages, qui sont la cause la plus
propre à les produire : que la truffe ne passe pas l’année, mais qu'il faut la
prendre dans la même année et au printemps parce qu'elle est alors dans sa bonté.
Malgré ce que nous venons de voir, quelques-uns supposent une sorte de semence
qui devient le principe de la truffe, et que c'est pour cette raison qu'il n'en
vient point sur la côte de Mitylène, avant que les grandes pluies en aient amené
la semence des coteaux Tiares, car c'est un lieu où il s'en trouve beaucoup. La
truffe croît surtout le long des côtes de la mer, et dans les terrains
sablonneux : deux circonstances qui sont encore d'autres causes de leur
production ; (62c) les meilleures viennent aux environs de Lampsaque, dans le
territoire d'Acarnide d'Alopéconnèse, et dans celui d'Élide.
Lyncée de Samos dit : « La mer produit l'ortie marine, et la terre les truffes. »
Matron, poète parodique, dit dans son souper :
« Il apporta des coquillages qui sont les truffes de Téthis, fille de Nérée. »
Diphile dit que les truffes sont difficiles à digérer, quoiqu'elles fournissent
un assez bon suc, et qu'elles lubrifient l'intérieur : il les dit aussi
laxatives; mais, selon lui, il y en a même qui étranglent comme les
champignons ---.
Hégésandre de Delphes observe qu'on ne voit à l'Hellespont (62d) ni truffes, ni
oignons sauvages, ni glaucisques: ainsi c'est le désert de Nausiclide;
« Il n’y a ni printemps ni amis ---. »
Pamphile, dans ses gloses, appelle hydnophylle, une herbe qui croît au-dessus
des truffes, et au moyen de laquelle on reconnaît où il y en a.
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