[2,19] 56. ΜΥΚΑΙ. Ἀριστίας·
Μύκαισι δ´ ὠρέχθει τὸ λάινον πέδον.
Πολίοχος·
Μεμαγμένην
μικρὰν μελαγχρῆ μᾶζαν ἠχυρωμένην
ἑκάτερος ἡμῶν εἶχε δὶς τῆς ἡμέρας
(60c) καὶ σῦκα βαιά· καὶ μύκης τις ἐνίοτ´ ἂν
ὠπτᾶτο καὶ κοχλίας γενομένου ψακαδίου
ἠγρεύετ´ ἂν καὶ λάχανα τῶν αὐτοχθόνων
θλαστή τ´ ἐλαία, καὶ πιεῖν οἰνάριον ἦν
ἀμφίβολον.
Ἀντιφάνης·
Τὸ δεῖπνόν ἐστι μᾶζα κεχαρακωμένη
ἀχύροις, πρὸς εὐτέλειαν ἐξωπλισμένη,
καὶ βολβὸς εἷς τις καὶ παροψίδες τινές,
σόγχος τις ἢ μύκης τις ἢ τοιαῦθ´ ἃ δὴ
(60d) δίδωσιν ἡμῖν ὁ τόπος ἄθλι´ ἀθλίοις.
Τοιοῦτος ὁ βίος, ἀπύρετος, φλέγμ´ οὐκ ἔχων.
Οὐδεὶς κρέως παρόντος ἐσθίει θύμον,
οὐδ´ οἱ δοκοῦντες πυθαγορίζειν.
Καὶ προελθών·
Τίς γὰρ οἶδ´ ἡμῶν τὸ μέλλον ὅ τι παθεῖν
πέπρωθ´ ἑκάστῳ τῶν φίλων; Ταχὺ δὴ λαβὼν
ὄπτα μύκητας πρινίνους τουσδὶ δύο.
Ὅτι Κηφισόδωρος ὁ Ἰσοκράτους μαθητὴς ἐν τοῖς κατὰ Ἀριστοτέλους (60e) (τέσσαρα δ´
ἐστὶ ταῦτα βιβλία) ἐπιτιμᾷ τῷ φιλοσόφῳ ὡς οὐ ποιήσαντι λόγου ἄξιον τὸ παροιμίας
ἀθροῖσαι, Ἀντιφάνους ὅλον ποιήσαντος δρᾶμα τὸ ἐπιγραφόμενον Παροιμίαι· ἐξ οὗ καὶ
παρατίθεται τάδε·
ἐγὼ γὰρ εἰ τῶν ὑμετέρων φάγοιμί τι,
μύκητας ὠμοὺς ἂν φαγεῖν ἐμοὶ δοκῶ
καὶ στρυφνὰ μῆλα κεἴ τι πνίγει βρῶμά τι.
57. Φύονται δὲ οἱ μύκητες γηγενεῖς καί εἰσιν αὐτῶν ἐδώδιμοι ὀλίγοι· οἱ γὰρ
πολλοὶ ἀποπνίγουσιν. Διὸ καὶ Ἐπίχαρμος παίζων ἔφη·
(60f) οἷον αἱ μύκαι ἄρ´ ἐπεσκληκότες πνιξεῖσθε.
Νίκανδρος δ´ ἐν Γεωργικοῖς καταλέγει καὶ τίνες αὐτῶν εἰσιν οἱ θανάσιμοι, λέγων·
Ἐχθρὰ δ´ ἐλαίης
ῥοιῆς τε πρίνου τε δρυός τ´ ἄπο πήματα κεῖται,
οἰδαλέων σύγκολλα βάρη πνιγόεντα μυκήτων.
Φησὶ δὲ καὶ ὅτι
(61a) Συκέης ὁπότε στέλεχος βαθὺ κόπρῳ
κακκρύψας ὑδάτεσσιν ἀειναέεσσι νοτίζοις,
φύσονται πυθμέσσιν ἀκήριοι· ὧν σὺ μύκητα
θρεπτὸν μή τι χαμηλὸν ἀπὸ ῥίζης προτάμοιο.
Ττὰ δ´ ἄλλα οὐκ ἦν ἀναγνῶναι)
Καί τε μύκητας ἀμανίτας τότ´ ἐφεύσεις,
φησὶν ὁ αὐτὸς Νίκανδρος ἐν τῷ αὐτῷ. Ἔφιππος·
Ἵν´ ὥσπερ οἱ μύκητες ἀποπνίξαιμί σε.
Ἐπαρχίδης Εὐριπίδην φησὶ τὸν ποιητὴν ἐπιδημῆσαι (61b) τῇ Ἰκάρῳ καὶ γυναικός
τινος μετὰ τέκνων κατὰ τοὺς ἀγρούς, δύο μὲν ἀρρένων τελείων, μιᾶς δὲ παρθένου,
φαγούσης θανασίμους μύκητας καὶ ἀποπνιγείσης μετὰ τῶν τέκνων ποιῆσαι τουτὶ τὸ
ἐπίγραμμα·
Ὦ τὸν ἀγήρατον πόλον αἰθέρος, Ἥλιε, τέμνων,
ἆρ´ εἶδες τοιόνδ´ ὄμματι πρόσθε πάθος;
μητέρα παρθενικήν τε κόρην δισσούς τε συναίμους
ἐν ταὐτῷ φέγγει μοιραδίῳ φθιμένους.
(61c) Διοκλῆς ὁ Καρύστιος ἐν αʹ Ὑγιεινῶν φησιν·
« ἄγρια ἑψήματα τεῦτλον, μαλάχη, λάπαθον, ἀκαλήφη, ἀνδράφαξυς, βολβοί, ὕδνα,
μύκαι. » —
58. ΣΙΑ. Σπεύσιππος ἐν βʹ Ὁμοίων φησὶ ἐν ὕδατι γίνεσθαι, σελίνῳ ἑλείῳ τὸ φύλλον
ἐοικός. Διὸ καὶ Πτολεμαῖος ὁ δεύτερος Εὐεργέτης Αἰγύπτου βασιλεύσας παρ´ Ὁμήρῳ
ἀξιοῖ γράφειν·
Ἀμφὶ δὲ λειμῶνες μαλακοὶ σίου ἠδὲ σελίνου.
Σία γὰρ μετὰ σελίνου φύεσθαι, ἀλλὰ μὴ ἴα. —
59. Δίφιλός φησι τοὺς μύκητας εἶναι εὐστόμους, κοιλίας διαχωρητικούς, (61d)
θρεπτικούς, δυσπέπτους δὲ καὶ φυσώδεις. Τοιούτους δὲ εἶναι τοὺς ἐκ Κέω τῆς
νήσου.
« Πολλοὶ μέντοι καὶ κτείνουσι. Δοκοῦσι δὲ οἰκεῖοι εἶναι οἱ λεπτότατοι καὶ ἁπαλοὶ
καὶ εὔθρυπτοι οἱ ἐπὶ πτελέαις καὶ πεύκαις γινόμενοι· ἀνοίκειοι δὲ οἱ μέλανες καὶ
πελιοὶ καὶ σκληροὶ καὶ οἱ μετὰ τὸ ἑψηθῆναι καὶ τεθῆναι πησσόμενοι, οἵτινες
λαμβανόμενοι κτείνουσι. Βοηθοῦνται δ´ ἀπὸ ὑδρομέλιτος πόσεως καὶ ὀξυμέλιτος,
νίτρου καὶ ὄξους. Μετὰ τὴν πόσιν δὲ ἐμεῖν δεῖ. (61e) Διόπερ καὶ δεῖ μάλιστα
σκευάζειν αὐτοὺς μετὰ ὄξους καὶ ὀξυμέλιτος ἢ μέλιτος ἢ ἁλῶν· οὕτω γὰρ αὐτῶν τὸ
πνιγῶδες ἀφαιρεῖται. »
Θεόφραστος δὲ ἐν τῷ περὶ φυτῶν ἱστορίας γράφει·
« Ὑπόγεια δὲ τὰ τοιαῦτά ἐστι καὶ ἐπίγεια, καθάπερ οὓς καλοῦσί τινες πέζιας, ἅμα
τοῖς μύκησι γινομένους. )Άριζοι γὰρ καὶ αὐτοὶ τυγχάνουσιν. Ὁ δὲ μύκης ἔχει
προσφύσεως ἀρχὴν τὸν καυλὸν εἰς μῆκος, καὶ ἀποτείνουσιν ἀπ´ αὐτοῦ ῥίζαι. »
Φησὶ δὲ καὶ ὅτι (61f) ἐν τῇ περὶ Ἡρακλέους στήλας θαλάσσῃ ὅταν ὕδατα πλείω
γένηται, μύκητες φύονται πρὸς τῇ θαλάσσῃ, οὓς καὶ ἀπολιθοῦσθαι ὑπὸ τοῦ ἡλίου
φησί.
| [2,19] 56. CHAP. XIX. Champignons.
Aristias dit :
« Le sol, pavé de pierres, retentit des champignons, mykaisi --- »
On lit dans Polioque :
« Chacun de nous avait deux fois par jour une petite maze faite de farine noire,
pétrie avec la balle ; (60c) de méchantes figues, et de temps en temps un
champignon rôti; un escargot qu'on allait chercher, s'il avait fait de la rosée;
des légumes autochtones; des olives (thlastes) écrasées ; enfin, un verre
de petit vin à moitié tourné. »
Antiphane dit:
« Notre souper est une maze palissadée de pailles, et bien armée pour rendre
sobre ; quelques mauvais plats de ragoûts, avec une bulbe, quelque laiteron,
quelque champignon, ou autre chétif aliment, tel qu'un terrain de cette nature
(60d) peut en fournir à des malheureux comme nous. C'est sans doute un régime
excellent contre la fièvre, et qui ne donne pas de pituite. Mais quand il y a de
la viande, s’amuserait-on à gruger un oignon sauvage? nos Pythagoriciens
même le feraient-ils? »
Et plus avant il ajoute :
« Mais qui sait ce qui peut arriver à nos amis? Prends vite ces deux champignons
d'ieuse, et fait-les rôtir. »
Céphisodore, disciple d’Isocrate, reproche au philosophe Aristote, (60e) dans
les quatre livres qu'il a faits contre lui, de s'être occupé d'une chose peu
digne de lui, en recueillant des proverbes, et lui objecte qu'Antiphane a fait
une pièce intitulée les Proverbes, dans laquelle on lit ce qui suit :
« Pour moi, quand je mange quelque chose de chez vous, je m'imagine manger des
champignons crus, des pommes acerbes, ou toute autre chose capable d'étrangler. »
57. Les champignons sont une production spontanée de la terre, et il y en a
bien peu qu'on puisse manger, car la plupart causent un étranglement mortel ;
c'est pourquoi Epicharme dit en plaisantant :
(60f) « Desséchés et durs comme vous êtes, vous nous étrangleriez comme des
champignons. »
Nicandre rapporte les noms des différents champignons, et entre autres ceux
des champignons qu'on doit regarder comme mortels :
« Les champignons, dit-il, de l'olivier, du grenadier, de l’yeuse, sont des
excréments végétaux, ennemis du corps, de même que ceux qui sont comme gonflés,
visqueux, lourds ; car ils causent des étranglements mortels. »
Il dit ailleurs : »
(61a) « Si vous arrosez souvent le tronc du figuier, après l'avoir couvert
de fumier tout autour, il y croîtra des champignons innocents. Faites venir
de tels champignons; mais n'arrachez pas ceux qui viennent sur les racines qui
courent à la superficie du sol, »
Le reste de ce passage n'était pas lisible (dit l'abréviateur.)
Nicandre dit ensuite :
« Vous aurez soin de faire rôtir les champignons amanites.»
Éparchide raconte qu'Euripide étant en voyage (61b) dans l'île d'Icare, fît
l'épigramme suivante, au sujet d'une mère qui mangea à la campagne des
champignons mortels, et fut empoisonnée avec ses trois enfants, savoir, deux
garçons déjà formés, et une jeune fille.
« O soleil! qui parcours la voûte éternelle du ciel, as-tu jamais vu un accident
aussi funeste! une mère, une jeune fille et ses deux frères ont péri le même
malheureux jour! »
(61c) Dioclès de Caryste dit, dans son traité des Comestibles salubres, que
parmi les légumes champêtres, il faut faire bouillir la betterave, la mauve, la
patience, l'ortie, l'arroche, les bulbes, la truffe et les champignons.
(58) Berle, Siou.
Speusippe dit, au livre 2, des choses semblables, que la berle croît dans l'eau,
qu'elle ressemble par sa feuille à l’eleoselinum, ou ache d'eau. Ptolémée, roi
d'Egypte, (le second Evergète) voulait pour cette raison qu'on écrivît dans un
vers d'Homère, siou, au lieu d'iou, qui signifie de violette.
« Ce lieu est entouré de prairies agréables parsemées de berle (siou) et d'ache,»
parce que la berle vient avec l’ache, et non avec la violette.
59. Diphile écrit que les champignons sont stomachiques, laxatifs, (61d)
nourrissants, mais difficiles à digérer, et flatueux, tels que ceux de l'île de
Cée ; mais selon lui, il y en a aussi beaucoup qui tuent. Ceux qui sont légers,
mollets, un peu friables, paraissent être innocents : tels sont ceux qui
croissent au pied des ormes et des pins ; mais on regarde comme malfaisants les
champignons noirs, livides, durs, et ceux qui, après avoir été bouillis et
serrés quelque temps, sont comme coagulés; tous ces champignons tuent si
l'on en mange.
On emploiera contre leurs mauvais effets, une potion d'hydromel ou d’oxymel, du
nitre et du vinaigre; mais de quelque manière que ce sait, il faut vomir après
avoir pris ces breuvages. (61e) Ainsi les champignons doivent être apprêtés
surtout avec du vinaigre, de l'oxymel, ou du miel, ou du sel; on leur ôtera
ainsi leur qualité strangulatoire.
Théophraste, dans son histoire des Plantes, écrit ce qui suit : « Tels sont
ceux qui croissent sous terre, et ceux qui croissent dessus ; par exemple,
ceux que quelques-uns appellent pezies, (pezias,) et qui croissent parmi
les champignons : or, ceux-ci n'ont pas non plus de racines. Le champignon a
cependant un rudiment d'attache dans les fibrilles qui partent de l'extrémité
inférieure de sa tige prolongée. »
Il dit encore que : (61f) Quand il est tombé beaucoup de pluie sur les bords de
la mer, du côté des colonnes d'Hercule, il croît, près de la plage, des
champignons qui se pétrifient par l’action des rayons solaires. »
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