[2,11] 34. ΚΕΡΑΣΙΑ. Θεόφραστος ἐν τῷ περὶ φυτῶν·
« Ἴδιον δὲ τῇ φύσει δένδρον ὁ κέρασός ἐστι καὶ μεγέθει μέγα· καὶ γὰρ εἰς εἴκοσι
καὶ τέσσαρας πήχεις αὔξεται. Φύλλον δὲ ὅμοιον ἔχει τῷ τῆς μεσπίλης, σκληρὸν δὲ
καὶ πλατύτερον, φλοιὸν δ´ ὅμοιον φιλύρᾳ, ἄνθος δὲ λευκόν, (50c) ἀπίῳ καὶ μεσπίλῃ
ὅμοιον, ἐκ μικρῶν ἀνθῶν συγκείμενον, κηριῶδες. Ὁ δὲ καρπὸς ἐρυθρός, ὅμοιος
διοσπύρῳ τὸ σχῆμα, τὸ δὲ μέγεθος ἡλίκον κύαμος, πλὴν τοῦ διοσπύρου μὲν ὁ πυρὴν
σκληρός, τοῦ δὲ κεράσου μαλακός. »
Καὶ πάλιν,
« Κράταιγος· οἳ δὲ κραταίγονον καλοῦσιν. Ἔχει δὲ τὸ μὲν φύλλον τεταμένον ὅμοιον
μεσπίλῃ· πλὴν μεῖζον ἐκείνου καὶ πλατύτερον ἢ προμηκέστερον· τὸν δὲ χαραγμὸν οὐκ
ἔχει ὥσπερ ἐκεῖνο. Γίνεται δὲ τὸ δένδρον οὔτε μέγα λίαν οὔτε παχύ· (50d) τὸ δὲ
ξύλον ποικίλον, ξανθόν, ἰσχυρόν. Φλοιὸν δ´ ἔχει λεῖον ὅμοιον μεσπίλῃ· μονόριζον
εἰς βάθος ὡς ἐπὶ πολύ. Καρπὸν δ´ ἔχει στρογγύλον ἡλίκον ὁ κότινος· πεπαινόμενος
δὲ ξανθός τέ ἐστι καὶ ἐπιμελαίνεται· ἔχει δὲ τὴν γεῦσιν καὶ τὸν χυλὸν μεσπίλου·
διόπερ ἀγρία μεσπίλη δόξειε ἂν μᾶλλον εἶναι. »
Ἐκ τούτων μοι δοκεῖ, φησίν, ὁ φιλόσοφος τὸ νῦν κεράσιον καλούμενον ἐμφανίζειν.
35. Ἀσκληπιάδης δὲ ὁ Μυρλεανὸς χαμαικέρασόν τινα καλῶν δένδρον ἔφη οὕτως·
« Ἐν τῇ Βιθυνῶν γῇ γίνεται ἡ χαμαικέρασος, ἧς ἡ μὲν ῥίζα ἐστὶν οὐ μεγάλη, (50e)
ἀλλ´ οὐδὲ τὸ δένδρον, ἀλλὰ τῇ ῥοδῇ ἴσον, ὁ δὲ καρπὸς τὰ μὲν ἄλλα πάντα κεράσῳ
ὅμοιος, τοὺς δὲ πλείονι χρησαμένους καθότι οἶνος βαρύνει τε καὶ ἀλγεῖν τὴν
κεφαλὴν τίθησι. »
Ταῦτα ὁ Ἀσκληπιάδης, φησί, μοι δοκεῖ λέγειν περὶ τῶν μιμαικύλων. Τό τε γὰρ φέρον
αὐτὰ δένδρον τοιοῦτον καὶ ὁ πλέον τῶν ἑπτὰ τοῦ καρποῦ φαγὼν κεφαλαλγὴς γίνεται.
Ἀριστοφάνης·
Ἐν τοῖς ὄρεσιν δ´ αὐτομάτοισιν τὰ μιμαίκυλ´
ἐφύετο πολλά.
Θεόπομπος·
Τρώγουσι μύρτα καὶ πέπονα μιμαίκυλα.
Κράτης·
Πάνυ γάρ ἐστιν ὡρικώτατα
(50f) τὰ τιτθί´ ὥσπερ μῆλον ἢ μιμαίκυλον.
Ἄμφις·
Ὁ συκάμινος συκάμιν´, ὁρᾷς, φέρει,
ὁ πρῖνος ἀκύλους, ὁ κόμαρος μιμαίκυλα.
Θεόφραστος·
« Ἡ κόμαρος ἡ τὸ μιμαίκυλον φέρουσα τὸ ἐδώδιμον. »
Ὅτι Ἀγῆνα σατυρικόν τι δρᾶμα ἀμφιβάλλεται εἴτε Πύθων ἐποίησεν ὁ Καταναῖος ἢ
Βυζάντιος ἢ καὶ αὐτὸς ὁ βασιλεὺς Ἀλέξανδρος.
Φησὶν ὁ παρὰ τῷ ῥήτορι Λαρήνσιος·
« Πολλὰ ὑμεῖς οἱ Γραικοὶ ἐξιδιοποιεῖσθε ὡς αὐτοὶ ἢ ὀνομάσαντες ἢ πρῶτοι
εὑρόντες· ἀγνοεῖτε δὲ ὅτι Λεύκολλος ὁ Ῥωμαίων στρατηγός, (51a) ὁ τὸν Μιθριδάτην
καὶ Τιγράνην καταγωνισάμενος, πρῶτος διεκόμισεν εἰς Ἰταλίαν τὸ φυτὸν τοῦτο ἀπὸ
Κερασοῦντος Ποντικῆς πόλεως. Καὶ οὗτός ἐστιν ὁ καὶ τὸν καρπὸν καλέσας κέρασον
ὁμωνύμως τῇ πόλει, ὡς ἱστοροῦσιν οἱ ἡμέτεροι συγγραφεῖς. »
Πρὸς ὃν Δάφνος τίς φησιν·
« Ἀλλὰ μὴν παμπόλλοις χρόνοις πρεσβύτερος Λευκόλλου ἀνὴρ ἐλλόγιμος Δίφιλος ὁ
Σίφνιος, γεγονὼς κατὰ Λυσίμαχον τὸν βασιλέα — εἷς δὲ οὗτος τῶν Ἀλεξάνδρου
διαδόχων — μνημονεύει τῶν κερασίων λέγων· » τὰ κεράσια εὐστόμαχα, εὔχυλα,
ὀλιγότροφα, (51b) ἐκ ψυχροῦ δὲ λαμβανόμενα εὐστόμαχα. Καλλίω δὲ τὰ ἐρυθρότερα
καὶ τὰ Μιλήσια· εἰσὶ γὰρ διουρητικά. »
36. ΣΥΚΑΜΙΝΑ. Ὅτι πάντων ἁπλῶς οὕτω καλούντων αὐτὰ Ἀλεξανδρεῖς μόνοι μόρα
ὀνομάζουσι. Συκάμινα δὲ οὐ τὰ ἀπὸ τῆς Αἰγυπτίας συκῆς, ἅ τινες συκόμορα
λέγουσιν. Ἅπερ οἱ ἐπιχώριοι ἐπὶ βραχὺ κνίσαντες σιδηρίῳ ἐῶσιν ἐπὶ τοῦ φυτοῦ· καὶ
ὑπὸ τοῦ ἀνέμου κινούμενα ἐντὸς (51c) ἡμερῶν τριῶν οὕτω πέπονα καὶ εὐώδη
γίνονται, μάλιστα δὲ ζεφύρων πνευσάντων, καὶ ἐδώδιμα ὡς διὰ τὸ ἐν αὐτοῖς ἠρέμα
ψυχρὸν καὶ τοῖς πυρεταίνουσι μετὰ ῥοδίνου ἐλαίου καταπλαττόμενα ἐπὶ τοῦ στομάχου
ἐπιτίθεσθαι καὶ οὐκ ὀλίγα παρηγορεῖσθαι τοὺς νοσοῦντας. Φέρει δὲ τὸν καρπὸν
τοῦτον ἡ Αἰγυπτία συκάμινος ἀπὸ τοῦ ξύλου καὶ οὐκ ἀπὸ τῶν ἐπικαρπίων. Μόρα δὲ τὰ
συκάμινα καὶ παρ´ Αἰσχύλῳ ἐν Φρυξὶν ἐπὶ τοῦ Ἕκτορος·
Ἀνὴρ δ´ ἐκεῖνος ἦν πεπαίτερος μόρων.
Ἐν δὲ Κρήσσαις καὶ κατὰ τῆς βάτου·
(51d) Λευκοῖς τε γὰρ μόροισι καὶ μελαγχίμοις
καὶ μιλτοπρέπτοις βρίθεται ταὐτοῦ χρόνου.
Σοφοκλῆς·
Πρῶτον μὲν ὄψει λευκὸν ἀνθοῦντα στάχυν,
ἔπειτα φοινίξαντα γογγύλον μόρον.
Καὶ Νίκανδρος δὲ ἐν Γεωργικοῖς ἐμφανίζει καὶ ὅτι πρότερον τῶν ἄλλων ἀκροδρύων
φαίνεται μορέην τε καλεῖ τὸ δένδρον ἀεί, ὡς καὶ οἱ Ἀλεξανδρεῖς·
Καὶ μορέης, ἣ παισὶ πέλει μείλιγμα νέοισι,
(51e) πρῶτον ἀπαγγέλλουσα βροτοῖς ἡδεῖαν ὀπώρην.
| [2,11] 34. CHAP. XI. Cerises.
Théophraste dit dans son traité des plantes, que le cerisier est un arbre d'une
espèce particulière : il vient même fort grand, et s'élève quelquefois jusqu'à
la hauteur de vingt-quatre coudées; sa feuille est semblable à celle du
néflier, mais elle est dure et plus épaisse. Il a l'écorce analogue à celle
du tilleul, la fleur blanche (50c) comme celle, du néflier et du poirier. Cette
fleur est composée de plusieurs pétales, qui ont l'odeur de la cire; le
fruit est rouge, de la forme du diospyre, et de la grandeur d'une fève ;
mais le noyau du diospyre est fort dur, au lieu que celui de la cerise fait peu
de résistance.
Alisier.
Théophraste nomme Krataigos, ce que d'autres appellent kraitaigon : il a la
feuille lisse, semblable au néflier, quoique plus large et plus allongée : elle
est même différemment découpée. L'arbre ne vient ni grand, ni fort ; (50d) le
bois est de couleur jaune, un peu madré, et dur; l'écorce est lisse comme celle
du néflier : il n'a, en général, qu'une racine qui pénètre avant. Le fruit est
rond, de la grosseur d'une olive sauvage ; lorsqu'il est mûr, il a une couleur
d'un jaune noirâtre, la saveur et le suc de la nèfle ; de sorte que cet arbre
pourrait passer pour un néflier sauvage. D'après ces détails, il me semble que
le philosophe décrit ce que l'on appelle actuellement cerisier.
Cerisier nain.
Asclépiade de Myrlée, nommant un arbre chamaicérase, en parle ainsi : Le
chamaicérase croît en Bithynie : l'arbre est petit, (50e) de même que la
racine ; il est de la hauteur d'un rosier. Du reste, le fruit est semblable à la
cerise : ceux qui en mangent beaucoup, éprouvent une pesanteur, de la douleur de
tête, comme il arrive avec le vin.
Il me paraît que cette description d'Asclépiade, dit Athénée, comprend
l'arbousier : car l'arbre qui produit les arbouses est tout-à-fait
semblable, et d'ailleurs celui qui mange plus de sept de ces fruits-ci, est pris
de mal de tête.
Arbouses.
Aristophane dit :
« Les arbouses croissent spontanément en grand nombre sur les montagnes. »
Théopompe a dit:
« Ils mangent des fruits de myrte et d'arbousier bien mûrs. »
On lit dans Cratès :
« Elle est ma foi bien nubile, car elle a (50f) la gorge ronde comme une pomme,
ou comme des arbouses. »
Amphis dit:
« Le mûrier porte des mûres, comme tu vois, l'yeuse des glands, et
l'arbousier (komaros) des arbouses. »
Théophraste écrit l'arbuste (komaros) qui porte l'arbouse bonne à
manger ---.
---. On est incertain de l'auteur de la pièce satirique qui a pour titre
Agen. Est-ce Python de Catane, ou de Byzance, ou même le roi Alexandre? ---
Cerises ---. Larensius parle ainsi dans notre Rhéteur : « Vous autres Grecs,
vous vous attribuez beaucoup de choses, soit comme les ayant nommées, soit comme les ayant trouvées ; vous ignorez sans doute que Lucullus, général des armées Romaines, (51a) après avoir vaincu Mithridate et Tigrane, est celui qui apporta le premier ce végétal de Cérasonte en Italie, et qu'il le nomme Cerasum, du
nom de cette ville. C'est cependant ce qu'attestent nos historiens. »
Daphnus lui répartit : Mais Diphile de Siphne, homme très renommé, et qui a
vécu nombre d'années avant Luculle, c'est-à-dire, sous Lysimaque, un des
successeurs d'Alexandre, fait mention des cerises, en disant : Les cerises sont
stomachiques, d'un bon suc, mais peu nourrissantes : prises après avoir été
trempées (51b) dans l'eau froide, elles ont une saveur fort agréable; mais on
préfère celles qui sont plus rouges, et celles de Milet, parce qu'elles
sollicitent les urines.
36. Mûres.
Les Alexandrins seuls appellent mûres (mora) un fruit que les autres Grecs
appellent généralement sycamines ; mais je n'entends pas ici les sycamines
qui viennent d'un figuier d'Egypte, et dont quelques-uns appellent le fruit
sycomore. Les habitants déchirent la peau de ce fruit-ci avec un ongle de fer,
et le laissent ainsi sur l'arbre ; agité par le vent, et surtout par le soufle
des zéphyrs, il s'attendrit en trois jours, (51c) au point de devenir
comestible, et acquiert une odeur très agréable. Les principes rafraîchissants
qu'il contient, appliqués alors en cataplasme avec de l'huile rosat, sur
l'estomac des fébricitants, procurent beaucoup de calme à ces malades; mais ce
figuier d'Egypte porte son fruit sessile, ou tenant au bois même, et sans
pédicule.
Quant aux sycamines ou (mures) Eschyle en fait mention dans ses Phrygiens, où il
s'agit du rachat d'Hector:
« Cet homme était plus tendre que des mûres (moroon). »
Il dit dans ses Crétoises, au sujet de la ronce :
(51d) « Elle est en même temps chargée de mûres blanchâtres, de rouges, et de
toutes noires. »
Sophocle a dit :
« Vous verrez d'abord fleurir l'épi (axillaire) blanc, ensuite la mûre
prendre sa forme ronde, et rougir. »
Nicandre, dans ses Géorgiques, fait observer que la mûre est, de tous les
fruits des arbres, celui qui paraît le premier, et il appelle l'arbre
moree, comme les Alexandrins :
« Et le mûrier, dit-il, qui devient le moyen de calmer les enfants, (51e) et
annonce, le premier, aux mortels les charmes de l'automne.»
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