[1,45] παρετίθετο δὲ τοῖς ἥρωσι δειπνοῦσι καὶ λάχανα.
ὅτι δὲ οἴδασι τὰς λαχανείας δῆλον ἐκ τῶν παρὰ
νείατον ὄρχον κοσμητῶν πρασιῶν. ἀλλὰ μὴν
καὶ τοῖς κακοχυμοτάτοις κρομύοις ἐχρῶντο·
ἐπὶ δὲ κρόμυον ποτοῦ ὄψον.
ἐπιμελουμένους δὲ αὐτοὺς εἰσάγει καὶ τῶν ἀκροδρύων·
’ὄγχνη γὰρ ἐπ´ ὄγχνῃ που γηράσκει, σῦκον δ´
ἐπὶ σύκῳ.‘ διὸ καὶ τῶν δένδρων τὰ μὲν καρποφόρα
καλὰ προσαγορεύει· ’ἔνθα δένδρεα καλὰ πεφύκει,
ὄγχναι καὶ ῥοιαὶ καὶ μηλέαι.‘ τὰ δ´ εἰς ξυλείαν
εὔθετα μακρά, τοῖς ἐπιθέτοις τὰς χρήσεις διαστέλλων·
ἔνθα δένδρεα μακρὰ πεφύκει,
κλήθρη τ´ αἴγειρός τ´ ἐλάτη τ´ ἦν οὐρανομήκης.
ἀρχαιοτέρα δ´ ἦν καὶ τῶν Τρωικῶν ἡ τούτων χρῆσις.
Τάνταλος γοῦν οὐδὲ θανὼν ἀπαλλάττεται τῆς τούτων
ἐπιθυμίας· εἴπερ ὁ κολάζων αὐτὸν θεὸς προσείων,
καθάπερ οἱ τὰ ἄλογα τῶν ζῴων
τοῖς θαλλοῖς ἄγοντες, τοὺς τοιούτους καρποὺς ἀποκρούεται
αὐτὸν τῆς ἀπολαύσεως, ὅτε τῆς ἐλπίδος ἐγγὺς ἔλθοι.
καὶ Λαέρτην δ´ Ὀδυσσεὺς ἀναμιμνήσκει
ὧν ἔδωκεν αὐτῷ παιδὶ ὄντι· ’ὄγχνας μοι δῶκας
τρισκαίδεκα‘ καὶ τὰ ἑξῆς.
| [1,45] On servait des légumes à la table des Héros, et l'on ne saurait douter
qu'ils ne connussent la culture des plantes légumineuses : ces planches si
bien arrangées au bout de la vigne d'Alcinoüs le prouvent. Ils mangeaient
même des oignons, légume d'un très mauvais suc.
« Après avoir bu, dit-il, mange de l'oignon. »
Ils cultivaient aussi, selon Homère, les arbres à fruits :
(25a) « La poire mûrit sans cesse après la poire, la figue après la figue. »
Il distingue par l'épithète de beaux, les arbres fruitiers :
« Là, croissaient de beaux arbres, des grenadiers, des pommiers.»
Quant à ceux qui ne sont utiles que par leur bois, il leur donne l'épithète
de grands :
« Là, croissaient de grands arbres, l'aune, le peuplier, le sapin qui
s'élève jusqu'aux cieux. »
L'usage de manger des fruits est plus ancien que le siège de Troie ; car
Tantale, après sa mort, veut encore en manger : (25b) en effet, le dieu qui le
punit, l'attirant avec de semblables fruits, comme on fait venir à soi des
animaux avec des rameaux feuillus, le berne bientôt en le privant d'en jouir
lorsqu'il se croit au comble de ses vœux. Ulysse rappelle aussi à Laërte qu'il
eut de lui en présent, dans sa jeunesse, treize poiriers, etc.
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