[10,454] Καὶ τοῦτο λέξας´ εἶτα δὴ σαυτῇ λάλει.
Δεδήλωκε δὲ καὶ διὰ τῶν ἰαμβείων γράμμα πρῶτος οὗτος ἀκολαστότερον μὲν κατὰ
τὴν διάνοιαν, πεφρασμένον δὲ τὸν τρόπον τοῦτον·
«Κύω γὰρ, ὦ γυναῖκες. Ἀλλ´ αἰδοῖ, φίλαι,
ἐν γράμμασι σφῷν τοὔνομ´ ἐξερῶ βρέφους.
Ὀρθὴ μακρὰ γραμμή ´στιν· ἐκ δ´ αὐτῆς μέσης
μικρὰ παρεστῶς´ ἑκατέρωθεν ὑπτία.
Ἔπειτα κύκλος πόδας ἔχων βραχεῖς δύο.»
Ὅθεν ὕστερον, ὡς ἂν ὑπονοήσειέ τις, Μαιάνδριος μὲν ὁ συγγραφεὺς μικρὸν διὰ τῆς
ἑρμηνείας (454b) τῇ μιμήσει παρεγκλίνας συνέγραψεν ἓν τῶν παραγγελμάτων
φορτικώτερον τοῦ ῥηθέντος,
Εὐριπίδης δὲ τὴν ἐν τῷ Θησεῖ τὴν ἐγγράμματον ἔοικε
ποιῆσαι ῥῆσιν. Βοτὴρ δ´ ἐστὶν ἀγράμματος αὐτόθι δηλῶν τοὔνομα τοῦ Θησέως
ἐπιγεγραμμένον οὕτως·
«Ἐγὼ πέφυκα γραμμάτων μὲν οὐκ ἴδρις,
μορφὰς δὲ λέξω καὶ σαφῆ τεκμήρια.
Κύκλος τις ὡς τόρνοισιν ἐκμετρούμενος·
οὗτος δ´ ἔχει σημεῖον ἐν μέσῳ σαφές.
(454c) Τὸ δεύτερον δὲ πρῶτα μὲν γραμμαὶ δύο,
ταύτας διείργει δ´ ἐν μέσαις ἄλλη μία.
Τρίτον δὲ βόστρυχός τις ὣς εἱλιγμένος,
τὸ δ´ αὖ τέταρτον ἣ μὲν εἰς ὀρθὸν μία,
λοξαὶ δ´ ἐπ´ αὐτῆς τρεῖς κατεστηριγμέναι
εἰσίν. Τὸ πέμπτον δ´ οὐκ ἐν εὐμαρεῖ φράσαι·
γραμμαὶ γάρ εἰσιν ἐκ διεστώτων δύο,
αὗται δὲ συντρέχουσιν εἰς μίαν βάσιν.
Τὸ λοίσθιον δὲ τῷ τρίτῳ προσεμφερές.»
(454d) Τὸ δ´ αὐτὸ πεποίηκε καὶ Ἀγάθων ὁ τραγῳδιοποιὸς ἐν τῷ Τηλέφῳ. Ἀγράμματος
γάρ τις κἀνταῦθα δηλοῖ τὴν τοῦ Θησέως ἐπιγραφὴν οὕτως·
«Γραφῆς ὁ πρῶτος ἦν μεσόμφαλος κύκλος·
ὀρθοί τε κανόνες ἐζυγωμένοι δύο,
Σκυθικῷ τε τόξῳ τὸ τρίτον ἦν προσεμφερές.
Ἔπειτα τριόδους πλάγιος ἦν προσκείμενος·
ἐφ´ ἑνός τε κανόνος ἦσαν (ἐζυγωμένοι δύο).
Ὅπερ δὲ τρίτον ἦν καὶ τελευταῖον πάλιν.»
Καὶ Θεοδέκτης δ´ ὁ Φασηλίτης ἄγροικόν τινα ἀγράμματον παράγει καὶ τοῦτον (454e)
τὸ τοῦ Θησέως ὄνομα διασημαίνοντα·
«Γραφῆς ὁ πρῶτος ἦν μαλακόφθαλμος κύκλῳ.
Ἔπειτα δισσοὶ κανόνες ἰσόμετροι πάνυ·
τούτους δὲ πλάγιος διαμέτρου συνδεῖ κανών.
Τρίτον δ´ ἑλικτῷ βοστρύχῳ προσεμφερές.
Ἔπειτα τριόδους πλάγιος ὣς ἐφαίνετο,
πέμπται δ´ ἄνωθεν ἰσόμετροι ῥάβδοι δύο,
αὗται δὲ συντείνουσιν εἰς βάσιν μίαν.
(454f) Ἕκτον δ´ ὅπερ καὶ πρόσθεν εἶπον βόστρυχος.»
Καὶ Σοφοκλῆς δὲ τούτῳ παραπλήσιον ἐποίησεν ἐν Ἀμφιαράῳ σατυρικῷ τὰ γράμματα
παράγων ὀρχούμενον.
Νεοπτόλεμος δὲ ὁ Παριανὸς ἐν τῷ περὶ ἐπιγραμμάτων ἐν Χαλκηδόνι φησὶν ἐπὶ
τοῦ Θρασυμάχου τοῦ σοφιστοῦ μνήματος ἐπιγεγράφθαι τόδε τὸ ἐπίγραμμα·
«Τοὔνομα θῆτα ῥῶ ἄλφα σὰν ὖ μῦ ἄλφα χεῖ οὖ σάν,
πατρὶς Χαλκηδών· ἡ δὲ τέχνη σοφίη.»
Τὸ δὲ Καστορίωνος τοῦ Σολέως, ὡς ὁ Κλέαρχός φησιν, εἰς τὸν Πᾶνα ποίημα τοιοῦτόν
ἐστι· τῶν ποδῶν ἕκαστος ὅλοις ὀνόμασιν περιειλημμένος
| [10,454] Cette femme, après avoir dit cela, le répète une seconde fois.
Callias est le premier qui ait indiqué par des traits, dans des vers
iambiques, un mot un peu polisson pour le sens, mais d'une manière fort claire.
Voici comment il s'explique :
«Femmes, je suis grosse; mais, ami de la pudeur, je vais vous indiquer par des
traits le nom de l'enfant que vous pouvez attendre. Figurez-vous une longue
ligne droite du milieu de laquelle part, de chaque côté, une petite ligne qui
s'élève en se fléchissant vers le bas ; ensuite vient un cercle qui a deux
petits pieds.»
C'est de là, comme on pourrait le présumer, que Mœandrius l'historien a pris
l'idée qu'il a rendue plus crûment dans son Exhortation, en s'écartant un peu
(454b) de celui qu'il imitait.
Euripide paraît aussi s'être amusé à désigner le nom de Thésée par des traits.
C'est un pâtre qui indique, comme il suit, le nom de ce héros, sans savoir la
valeur des traits qui le composent.
«Pour moi, je ne connais pas les lettres, mais je vais en indiquer les formes
et les traits particuliers, D'abord, c'est un cercle comme mesuré au tour, et
qui a un point dans son milieu (g-th, thehta ); (454c) la seconde est composée
d'abord de deux lignes droites, qu'une autre transversale sépare ensuite par le
milieu (g-eh, ehta), la troisième est comme roulée en boucle de cheveux (S, sigma)
; la quatrième est une ligne qui s'élève droite, et sur laquelle s'appuient
obliquement trois autres lignes (E, epsilon); mais il n'est pas facile
d'indiquer clairement la cinquième, car ce sont deux lignes qui s'éloignent
l'une de l'autre, après s'être réunies en un point à la même base (Y, upsilon )
; quant à la dernière, elle est semblable à la troisième (S).»
(454d) Agathon, le poète tragique, a fait la même chose dans son Télèphe, un
homme qui ignore la valeur des lettres (ou qui ne sait pas lire ), indique ainsi
comment il faut écrire le nom de Thésée :
«Le premier signe de l'écriture était un cercle marqué d'un point au milieu, g-th;
le second, deux lignes droites accouplées, H ; le troisième était semblable à un
arc scythe, g-S; ensuite était placé obliquement un trident, E; deux lignes
allaient se joindre sur un trait, T; et le dernier était le même que le
troisième, g-S.»
Théodecte le Phasélite introduit sur la scène un rustre qui ne sait pas lire, et
qui indique (454e) ainsi le nom de Thésée :
«Le premier signe était un œil tendre circulaire, g-th; le second, deux lignes
absolument de même mesure, mais jointes au milieu par une règle horizontale, H ;
le troisième ressemble à une boucle de cheveux roulés, S; vient ensuite un
trident qui se présente posé obliquement, E ; le cinquième, sont deux lignes qui
ont la même mesure et la même hauteur, mais qui viennent se joindre à une même
base, Y; (454f) le sixième est une boucle telle que je l'ai décrite au troisième, S.»
Sophocle a imité cela dans son Amphiaraüs satyrique, où l'acteur forme les
lettres en dansant.
Néoptolème de Parium dit, dans son ouvrage sur les Épigrammes, qu'on
voyait à Chalcédoine le tombeau du sophiste Thrasymaque, sur lequel était cette
épigramme.
«Mon nom est Theeta, Rhoo, Alpha, San, Y, My, Alpha, Chi, Ou, San. Ma patrie
est Chalcédoine, et ma profession la sagesse.»
Castorion de Soli, au rapport de Cléarque, avait fait en l'honneur de Pan un
poème où chaque pied des vers était renfermé dans un mot seul,
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