HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre X

Page 453

  Page 453

[10,453] Τοιοῦτοι δ´ ἦσαν οὓς ἐποίουν γρίφους, οἷον ἀγροίκου τινὸς ὑπερπλησθέντος καὶ κακῶς ἔχοντος, ὡς ἠρώτα αὐτὸν ἰατρὸς μὴ εἰς ἔμετον ἐδείπνησεν, «Οὐκ ἔγωγε,’ εἰπεῖν, ‘ἀλλ´ εἰς τὴν κοιλίαν. » Καὶ πτωχῆς τινος τὴν γαστέρα πονούσης, ἐπεὶ ἰατρὸς ἐπυνθάνετο μὴ ἐν γαστρὶ ἔχει, «Πῶς γάρ, εἶπε, τριταία μὴ βεβρωκυῖα;» Τῶν Ἀριστωνυμ- - -ων δ´ ἦν εὐπαρύφων λόγων. Καὶ () Σωσιφάνης ποιητὴς εἰς Κηφισοκλέα τὸν ὑποκριτὴν εἶπεν λοιδορῶν αὐτὸν ὡς εὐρύστομον· «Ἐνέβαλον γὰρ ἄν σου, φησίν, εἰς τὰ ἰσχία λίθον, εἰ μὴ καταρραίνειν ἔμελλον τοὺς περιεστηκότας. » (453b) Ἀρχαιότατος δ´ ἐστὶ λογικὸς γρῖφος καὶ τῆς τοῦ γριφεύειν φύσεως οἰκειότατος· «Τί πάντες οὐκ ἐπιστάμενοι διδάσκομεν;» Καί «Τί ταὐτὸν οὐδαμοῦ καὶ πανταχοῦ; » Καί πρὸς τούτοις «Τί ταὐτὸν ἐν οὐρανῷ καὶ ἐπὶ γῆς καὶ ἐν θαλάττῃ; » Τοῦτο δ´ ἐστὶν ὁμωνυμία· καὶ γὰρ ἄρκτος καὶ ὄφις καὶ αἰετὸς καὶ κύων ἐστὶν ἐν οὐρανῷ καὶ ἐν γῇ καὶ ἐν θαλάσσῃ. Τὸ δὲ χρόνον σημαίνει· ἅμα γὰρ παρὰ πᾶσιν αὐτὸς καὶ οὐδαμοῦ διὰ τὸ μὴ ἐν ἑνὶ τόπῳ τὴν φύσιν ἔχειν. Τὸ δὲ προάγον ἐστὶ ψυχὰς ἔχειν· (453c) τοῦτο γὰρ οὐθεὶς ἡμῶν ἐπιστάμενος διδάσκει τὸν πλησίον. δὲ Ἀθηναῖος Καλλίας (ἐζητοῦμεν γὰρ ἔτι πρότερον περὶ αὐτοῦ) μικρὸν ἔμπροσθεν γενόμενος τοῖς χρόνοις Στράττιδος ἐποίησε τὴν καλουμένην γραμματικὴν θεωρίαν οὕτω διατάξας. Πρόλογος μὲν αὐτῆς ἐστιν ἐκ τῶν στοιχείων, ὃν χρὴ λέγειν (ἐκ τῶν στοιχείων) διαιροῦντας κατὰ τὰς παραγραφὰς καὶ τὴν τελευτὴν καταστροφικῶς ποιουμένους εἰς τἄλφα· (453d) « - - - Ἄλφα, βῆτα, γάμμα, δέλτα, θεοῦ γὰρ εἶ, ζῆτ´, ἦτα, θῆτ´, ἰῶτα, κάππα, λάβδα, μῦ, νῦ, ξεῖ, τὸ οὖ, πεῖ, ῥῶ, τὸ σίγμα, ταῦ, τὸ , παρὸν φεῖ χεῖ τε τῷ ψεῖ εἰς τὸ χορὸς δὲ γυναικῶν ἐκ τῶν σύνδυο πεποιημένος αὐτῷ ἐστιν ἔμμετρος ἅμα καὶ μεμελοπεποιημένος τόνδε τὸν τρόπον· βῆτα ἄλφα β<α>, βῆτα εἶ β<ε>, βῆτα ἦτα β<η>, βῆτα ἰῶτα β<ι>, βῆτα οὖ β<ο>, βῆτα β<υ>, βῆτα β<ω>, καὶ πάλιν ἐν ἀντιστρόφῳ τοῦ μέλους καὶ τοῦ μέτρου γάμμα ἄλφα, γάμμα εἶ, γάμμα ἦτα, γάμμα ἰῶτα, (453e) γάμμα οὖ, γάμμα , γάμμα , καὶ ἐπὶ τῶν λοιπῶν συλλαβῶν ὁμοίως ἑκάστων τό τε μέτρον καὶ τὸ μέλος ἐν ἀντιστρόφοις ἔχουσι πᾶσαι ταὐτόν. Ὥστε τὸν Εὐριπίδην μὴ μόνον ὑπονοεῖσθαι τὴν Μήδειαν ἐντεῦθεν πεποιηκέναι πᾶσαν, ἀλλὰ καὶ τὸ μέλος αὐτὸ μετενηνοχότα φανερὸν εἶναι. Τὸν δὲ Σοφοκλέα διελεῖν φασιν ἀποτολμῆσαι τὸ ποίημα τῷ μέτρῳ τοῦτ´ ἀκούσαντα καὶ ποιῆσαι ἐν τῷ Οἰδίποδι οὕτως· «Ἐγὼ οὔτ´ ἐμαυτὸν οὔτε ς´ ἀλγυνῶ. Τί ταῦτ´ ἄλλως ἐλέγχεις;» Διόπερ οἱ λοιποὶ τὰς ἀντιστρόφους ἀπὸ τούτου παρεδέχοντο πάντες, ὡς ἔοικεν, εἰς τὰς τραγῳδίας. (453f) Καὶ μετὰ τὸν χορὸν εἰσάγει πάλιν ἐκ τῶν φωνηέντων ῥῆσιν οὕτως (ἣν δεῖ κατὰ τὰς παραγραφὰς ὁμοίως τοῖς πρόσθεν λέγοντα διαιρεῖν, ἵν´ τοῦ ποιήσαντος ὑπόκρισις σῴζηται κατὰ τὴν δύναμιν)· «Ἄλφα μόνον, γυναῖκες, εἶ τε δεύτερον λέγειν μόνον χρὴ καὶ τρίτον μόνον γ´ ἐρεῖς ἦτ´ ἄρα φήσω τὸ τέταρτόν τ´ αὖ μόνον ἰῶτα, πέμπτον οὖ, τό θ´ ἕκτον μόνον λέγε. Λοίσθιον δὲ φωνῶ σοι τὸ τῶν ἑπτὰ φωνῶν, ἑπτὰ δ´ ἐν μέτροις μόνον. » [10,453] Or, voici quelques-uns des griphes qu'il proposait : «Un campagnard ayant trop mangé s'en trouvait incommodé. As-tu mangé jusqu'à vomir, lui demande le médecin ? Non, répond-il, mais jusque dans le ventre». — Une pauvre femme ayant mal au ventre, le médecin lui dit : En tiens-tu pour tes neuf mois? Comment? dit-elle; moi, grosse! qui depuis trois jours n'ai rien mis dans mon ventre. On compte aussi Aristonyme parmi ceux qui ont dit quelques bons mots saillants. Le poète Sosiphane persiflait le comédien Céphisoclès en lui reprochant d'avoir une large bouche : Je t'aurais déjà jeté des pierres aux cuisses, lui disait-il, si je n'avais craint d'en faire pleuvoir sur les assistants. (453b) Voici un très ancien propos qu'on peut bien rapporter au caractère des griphes : «Qu'est-ce que nous enseignons tous sans le savoir pertinemment?» On y ajouterait aussi : «Quelle chose n'est nulle part et partout.» — En outre : «Quelle chose est la même dans le ciel, sur terre et dans la mer?» Dans ce dernier cas, l'équivoque est dans l'identité du nom, car on trouve l'ours, le serpent, l'aigle et le chien, au ciel, sur terre et dans la mer. Quant à ce qui n'est nulle part, et partout, c'est le temps, car il est partout, et n'est fixé en aucun lieu par sa nature; mais la première de ces questions est relative à l'âme que nous avons. (453c) Chacun en instruit son prochain sans en connaître la nature.» Mais pour revenir à Callias d'Athènes, dont il a été question ci-devant; cet écrivain, qui est un peu antérieur à Strattis, a fait une pièce intitulée la Théorie de la Grammaire, où il suit cet ordre-ci. Le prologue de cette pièce est composé des éléments littéraires, et il faut le dire en énonçant les lettres, et selon toutes les lettres : il le termine par une espèce de catastrophe, en récitant de suite toutes les lettres : (453d) «Alpha, behta, gamma, delta, epsilon, zehta, thehta, ioota, kappa, lambda, my, ny, xy, ou, pi, rhoo, sigma, tau, ypsilon, phi, chi, psi, jusqu'à oo.» Ensuite un chœur de femmes réunissant une consonne avec chaque voyelle prises par ordre alphabétique, les chante régulièrement sur certaine mesure, comme behta, alpha (ba), behta, epsilon (be), behta ehta (bee), behta ioota (bi), behta omicron (bo), behta ypsilon (by} behta oomega (boo). Suivant le chant et la même mesure à l'antistrophe, le chœur passe au gamma, ou gh, avec les mêmes voyelles, comme gamma a (ga), gamma e (ghe), gamma ee (ghee), gamma i (ghi), (453e) gamma o (go), gamma y (ghy), gamma oo (goo). Il en est de même des autres syllabes pour lesquelles on doit toujours observer la même mesure, et la même modulation dans les antistrophes.... . De sorte qu'Euripide prit de là l'idée d'après laquelle il composa toute sa Médée, et y adapta aussi le même chant; comme cela est évident. On dit même que Sophocle, ayant assisté à la représentation de cette pièce, osa diviser les parties de son Œdipe en suivant le même mètre ; pouvant s'en appliquer à lui-même ces paroles. «En agissant ainsi, je ne me fais aucun tort, ni à toi, convaincu (de t'avoir imité).» Ainsi ce fut de lui que tous les autres poètes, comme il paraît, prirent l'usage des antistrophes qu'ils introduisirent dans leurs tragédies. (453f) Lorsque le chœur a cessé de chanter, Callias fait donc paraître la scène des voyelles, qu'il faut encore énoncer en les divisant de manière qu'elles paraissent par lettres seules, chacune l'une après l'autre, comme il l'avait fait auparavant à l'égard des consonnes ; afin d'observer autant qu'il était possible un exact parallélisme dans la représentation du poème. «Femmes, il faut dire (alpha} a seul, et (ei) e seul pour le second ; vous direz (ehta) ee seul pour le troisième. Je dirai donc pour le quatrième (ioota) seul, i ; pour le cinquième (ou) o, dis y seul pour le sixième; mais je te montrerai oo pour la dernière des sept voyelles; sept, dis-je, pour la mesure.»


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philipe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 20/12/2007