[10,447] «Μηδ´ ὥστε κῦμα πόντιον
λάλαζε, τῇ πολυκρότῃ
σὺν Γαστροδώρῃ καταχύδην
πίνουσα τὴν ἐπίστιον.»
Τοῦτο δ´ ἡμεῖς ἀνίσωμά φαμεν.
Σὺ δὲ πιὼν μὴ φοβηθῇς ὡς εἰς τοὐπίσω μέλλων καταπεσεῖσθαι· τοῦτο γὰρ παθεῖν
οὐ δύνανται οἱ τὸν κατὰ Σιμωνίδην πίνοντες οἶνον ἀμύντορα δυσφροσυνᾶν. Ἀλλ´, ὥς
φησιν Ἀριστοτέλης ἐν τῷ περὶ μέθης, εἰς τὰ νῶτα καταπίπτουσιν οἱ τὸν κρίθινον
πεπωκότες, ὃν πῖνον καλοῦσι, λέγων οὕτως·
«Πλὴν ἴδιόν (447b) τι συμβαίνει περὶ τὰς τῶν κριθῶν, τὸ καλούμενον πῖνον. Ὑπὸ
μὲν γὰρ τῶν λοιπῶν τε καὶ μεθυστικῶν οἱ μεθυσθέντες ἐπὶ πάντα τὰ μέρη πίπτουσι·
καὶ γὰρ ἐπὶ τὰ ἀριστερὰ καὶ δεξιὰ καὶ πρηνεῖς καὶ ὕπτιοι. Μόνοι δὲ οἱ τῷ πίνῳ
μεθυσθέντες εἰς τοὐπίσω καὶ ὕπτιοι κλίνονται.»
ΚΕΦΕΛΑΙΟΝ ΑΔ'.
Τὸν δὲ κρίθινον οἶνον καὶ βρῦτόν τινες καλοῦσιν, ὡς Σοφοκλῆς ἐν Τριπτολέμῳ·
Βρῦτον δὲ τὸν χερσαῖον οὐ δυεῖν.»
Καὶ Ἀρχίλοχος·
«Ὥσπερ παρ´ αὐλῷ βρῦτον ἢ Θρῆιξ ἀνὴρ
ἢ Φρὺξ ἔβρυζε, κύβδα δ´ ἦν πονευμένη.»
(447c) Μνημονεύει τοῦ πώματος Αἰσχύλος ἐν Λυκούργῳ·
«Κἀκ τῶνδ´ ἔπινε βρῦτον ἰσχναίνων χρόνῳ
κἀσεμνοκόμπει τοῦτ´ ἐν ἀνδρείᾳ στέγῃ.»
Ἑλλάνικος δ´ ἐν Κτίσεσι καὶ ἐκ ῥιζῶν, φησι κατασκευάζεται τὸ βρῦτον γράφων ὧδε·
«Πίνουσι δὲ βρῦτον ἔκ τινων ῥιζῶν, καθάπερ οἱ Θρᾷκες ἐκ τῶν κριθῶν. »
Ἑκαταῖος δ´ ἐν δευτέρῳ περιηγήσεως εἰπὼν περὶ Αἰγυπτίων ὡς ἀρτοφάγοι εἰσὶν
ἐπιφέρει· (447d) τὰς κριθὰς ἐς τὸ πῶμα καταλέουσιν. Ἐν δὲ τῇ τῆς Εὐρώπης περιόδῳ
Παίονάς φησι πίνειν βρῦτον ἀπὸ τῶν κριθῶν καὶ παραβίην ἀπὸ κέγχρου καὶ κόνυζαν.
Ἀλείφονται δέ, φησίν, ἐλαίῳ ἀπὸ γάλακτος. Καὶ ταῦτα μὲν ταύτῃ.
(68) Τῷ δ´ ἡμετέρῳ χορῷ οἶνος φίλος θυρσοφόρος μέτα πρεσβεύων Διόνυσος, φησὶν
Ἴων ὁ Χῖος ἐν τοῖς ἐλεγείοις·
«Αὕτη γὰρ πρόφασις παντοδαπῶν λογίων·
αἵ τε Πανελλήνων ἀγοραὶ θαλίαι τε ἀνάκτων,
ἐξ οὗ βοτρυόεσς´ οἰνὰς ὑποχθόνιον
(447e) πτόρθον ἀνασχομένη θαλερῷ ἐπτύξατο πήχει
αἰθέρος· ὀφθαλμῶν δ´ ἐξέθορον πυκινοὶ
παῖδες, φωνήεντες ὅταν πέσῃ ἄλλος ἐπ´ ἄλλῳ,
πρὶν δὲ σιωπῶσιν. Παυσάμενοι δὲ βοῆς
νέκταρ ἀμέλγονται, μόνον ὄλβιον ἀνθρώποισι
ξυνόν, τοῦ χαίρειν φάρμακον αὐτοφυές.
Τοῦ θαλίαι φίλα τέκνα φιλοφροσύναι τε χοροί τε·
(447f) τῶν ἀγαθῶν βασιλεὺς οἶνος ἔδειξε φύσιν.
Τοῦ σὺ πάτερ, Διόνυσε, φιλοστεφάνοισιν ἀρέσκων
ἀνδράσιν, εὐθύμων συμποσίων πρύτανι,
χαῖρε. Δίδου δ´ αἰῶνα, καλῶν ἐπιήρανε ἔργων,
πίνειν καὶ παίζειν καὶ τὰ δίκαια φρονεῖν.»
Ἄμφις δ´ ἐν Φιλαδέλφοις ἐπαινῶν τὸν τῶν φιλοποτῶν φησι βίον·
| [10,447] «Mais elle égalait par ses clameurs le mugissement des ondes avec la
bruyante Gastrodore, en buvant largement la santé hospitalière.»
C'est ce que nous appelons anisoome - g-anisohma.
Mais toi, bois sans rien craindre, car tu te garantiras ainsi de tomber
en arrière. En effet, Simonide dit que ceux qui boivent du vin, liqueur qui
chasse les soucis, ne peuvent éprouver cet accident. Ceux, au contraire, qui
boivent de la bière (du vin d'orge) qu'on appelle pinon, tombent en arrière,
selon ce que rapporte Aristote dans son Traité de l'Ivresse. Voici ses termes :
«Mais c'est un accident (447b) que produit particulièrement le vin d'orge
appelé pinon, car ceux qui sont pris de toute autre liqueur enivrante tombent
indifféremment de tout autre côté, soit à droite, soit à gauche, ou en devant ou
à la renverse. Il n'y a que ceux qui s'enivrent de pinon qui tombent en arrière
et à la renverse.»
CHAPITRE XIV.
Quelques-uns appellent bryton le vin d'orge, comme Sophocle dans son Triptolème.
«Mais ne pas introduire dans le corps de bryton terrestre.»
Archiloque écrit :
«Cette femme malade, ou fatiguée du travail, était courbée comme un Thrace, ou
un Phrygien qui rejette par la gorge le bryton qu'il avait avalé.»
(447c) Eschyle fait mention de cette boisson dans son Lycurgue :
«Après cela il buvait du bryton qu'il laissait clarifier avec le temps, et il
avait un air de grandeur dans sa maison qu'honorait sa valeur.»
Hellanicus écrit, dans son ouvrage sur les Fondations des Villes : Ils se font
le bryton avec des racines, comme les Thraces avec de l'orge.
Hécatée dit, liv. 2 de sa Périêgèse, que les Égyptiens sont artophages ou
mangeurs de pain; (447d) et il ajoute qu'ils moulent de l'orge pour en faire une
boisson ; et qu'ils en préparent une autre sous le nom de parabia, avec du
millet et de la conyse ; en outre, qu'ils se frottent d'huile tirée du lait.
Tels étaient alors les usages ;
mais de notre temps, dit Ion de Chio dans ses Élégies,
«Bacchus se fait préférer à tout ; il est chéri des Thyrsophores ; c'est lui
qui donne lieu à toutes les conversations; il réunit les assemblées générales de
la Grèce ; il préside aux festins des Rois. Depuis que la vigne s'est chargée de
grappes, (447e) après avoir élevé son brin caché en terre, et entrelacé ses
provins sur sa souche fleurie, le soleil (l'œil du ciel) en vit sortir nombre
d'enfants qui d'abord furent muets, mais qui se firent entendre en tombant les
uns sur les autres. Lorsqu'ils sont réduits au silence, on en extrait un nectar
qui fait la seule félicité des hommes, et devient un remède naturel et général
pour rétablir la joie. Cette liqueur a pour enfants les festins, les parties de
plaisirs, les chœurs : (447f) or, ces avantages n'ont été connus que par le vin,
dont l'empire s'est étendu partout. Bacchus, toi qui en es le père, toi qui es
agréable à ceux qui aiment les couronnes, et qui présides aux festins joyeux des
hommes, salut à toi, dieu charmant; accorde-nous un siècle de bonheur, de bien
boire, bien jouer, et d'être irréprochables.»
Amphis introduit sur la scène un buveur qui parle ainsi dans ses Philadelphes :
|