[10,445] ἀλλ´ ὅπως (ἂν)
ἕκαστος εἴη δυνατὸς πείθων ἢ βιαζόμενος, οὕτω προστάττοντες ἄγειν. Καὶ ταύτην
τὴν κυβείαν ἔπαιζον μὲν καὶ τῶν ἄλλων Ῥοδίων τινές, ἐπιφανέστατα δὲ καὶ
πλειστάκις αὐτὸς ὁ Ἡγησίλοχος ὁ προστατεῖν τῆς πόλεως ἀξιῶν. »
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΓ'.
Ἀνθέας δὲ ὁ Λίνδιος, συγγενὴς δὲ εἶναι φάσκων Κλεοβούλου τοῦ σοφοῦ, ὥς φησι
Φιλόμνηστος ἐν τῷ περὶ τῶν ἐν Ῥόδῳ Σμινθείων, πρεσβύτερος καὶ εὐδαίμων ἄνθρωπος
εὐφυής τε περὶ ποίησιν ὢν πάντα τὸν βίον ἐδιονυσίαζεν, (445b) ἐσθῆτά τε.
Διονυσιακὴν φορῶν καὶ πολλοὺς τρέφων συμβάκχους, ἐξῆγέν τε κῶμον αἰεὶ μεθ´
ἡμέραν καὶ νύκτωρ. Καὶ πρῶτος εὗρε τὴν διὰ τῶν συνθέτων ὀνομάτων ποίησιν, ᾗ
Ἀσωπόδωρος ὁ Φλιάσιος ὕστερον ἐχρήσατο ἐν τοῖς καταλογάδην ἰάμβοις. Οὗτος δὲ καὶ
κωμῳδίας ἐποίει καὶ ἄλλα πολλὰ ἐν τούτῳ τῷ τρόπῳ τῶν ποιημάτων, ἃ ἐξῆρχε τοῖς
μεθ´ αὑτοῦ φαλλοφοροῦσι.‘
Τούτων ἀκούσας ὁ Οὐλπιανὸς
«Ὁ δὲ πάροινος, ἔφη, (445c) καλέ μου Ποντιανέ, παρὰ τίνι κεῖται;»
καὶ ὃς ἔφη· ἀπολεῖς μ´ ἐρωτῶν — κατὰ τὸν καλὸν Ἀγάθωνα —
«Καὶ σὺ χὠ νέος τρόπος,
ἐν οὐ πρέποντι τοῖς λόγοισι χρώμενος.»
Ἐπεὶ δὲ πάντων ἡμᾶς εὐθύνας σοι διδόναι κέκριται, Ἀντιφάνης ἐν Λυδῷ εἴρηκε·
«Κολχὶς ἄνθρωπος πάροινος.»
Σὺ δὲ παροινῶν καὶ μεθύων οὐδέπω κόρον ἔχεις οὐδ´ ἐπὶ νοῦν λαμβάνεις ὅτι ὑπὸ
μέθης ἀπέθανεν Εὐμένης (445d) ὁ Περγαμηνὸς ὁ Φιλεταίρου τοῦ Περγάμου
βασιλεύσαντος ἀδελφιδοῦς, ὡς ἱστορεῖ Κτησικλῆς ἐν τρίτῳ Χρόνων. Ἀλλ´ οὐ Περσεὺς
ὁ ὑπὸ Ῥωμαίων καθαιρεθείς· κατ´ οὐδὲν γὰρ τὸν πατέρα Φίλιππον. Ἐμιμήσατο. Οὔτε
γὰρ περὶ γυναῖκας ἐσπουδάκει οὔτε φίλοινος ἦν, ἀλλὰ καὶ οὐ μόνον αὐτὸς μέτριον
ἔπινε δειπνῶν, ἀλλὰ καὶ οἱ συνόντες αὐτῷ φίλοι, ὡς ἱστορεῖ Πολύβιος ἐν τῇ ἕκτῃ
καὶ εἰκοστῇ.
Σὺ δέ, ὦ Οὐλπιανέ, ἀρρυθμοπότης μὲν εἶ κατὰ τὸν Φλιάσιον Τίμωνα — οὕτως γὰρ
ἐκεῖνος ὠνόμασε τοὺς τὸν πολὺν σπῶντας οἶνον ἄκρατον (445e) ἐν τῷ δευτέρῳ τῶν
Σίλλων·
«Ἠὲ βαρὺν βουπλῆγα τομώτερον ἢ Λυκόοργος,
ὅς ῥα Διωνύσου ἀρρυθμοπότας ἐπέκοπτεν,
ἐκ δὲ ῥυτὰ ῥίπτασκεν ἀπληστοίνους τ´ ἀρυταίνας— »
οὐ ποτικὸς δέ. Ὠνόμασε δὲ ποτικὸν Ἀλκαῖος Γανυμήδει οὕτως - - -.
Ὅτι δὲ τὸ μεθύειν καὶ τὰς ὄψεις ἡμῶν πλανᾷ σαφῶς ἔδειξεν (445f) Ἀνάχαρσις δι´ὧν
εἴρηκε, δηλώσας ὅτι ψευδεῖς δόξαι τοῖς μεθύουσι γίγνονται. Συμπότης γάρ τις ἰδὼν
αὐτοῦ τὴν γυναῖκα ἐν τῷ συμποσίῳ ἔφη·
«Ὦ Ἀνάχαρσι, γυναῖκα γεγάμηκας αἰσχράν.»
Καὶ ὃς ἔφη·
«Πάνυ γε κἀμοὶ δοκεῖ· ἀλλά μοι ἔγχεον, ὦ παῖ, ποτήριον ἀκρατέστερον, ὅπως αὐτὴν
καλὴν ποιήσω.»
Μετὰ ταῦτα ὁ Οὐλπιανὸς προπιών τινι τῶν ἑταίρων ἔφη· ’ἀλλὰ κατὰ τὸν
Ἀντιφάνην, ὦ φιλότης ὃς ἐν Ἀγροίκοις φησίν·
| [10,445] arrêtant que le vaincu l'amènerait ou de gré, s'il pouvait la persuader, ou de force.
Quelques autres Rhodiens jouaient à ce jeu de hasard, mais celui qui s'y distinguait s'en
amusa le plus souvent, fut cet Hégésiloque, qui osa se mettre à la tête du gouvernement.»
CHAPITRE XIII.
Mais parlons d'Anthéas de Linde. Il se disait parent de Cléobule, un des sept
Sages de la Grèce, selon ce que rapporte Philodème, dans son ouvrage sur les
Sminthiens de Rhodes. Étant déjà vieux, et vivant à son aise, il avait du talent
pour la poésie ; il passa toute sa vie dans des plaisirs bachiques, (445b)
s'habillant même comme Bacchus, et entretenant à ses dépens une troupe
licencieuse de suppôts. Soit de jour, soit de nuit, il sortait à la tête de sa
troupe bachique. Ce fut cependant lui qui imagina le genre de poésie prosaïque,
qui consistait dans une nouvelle manière de composer les mots qu'il liait
ensemble ; poésie qu'Asopodore de Phlionte fit ensuite valoir dans ses Iambes
prosaïques. Anthéas fit aussi des comédies et autres pièces de poésie dans le
même genre, avec lesquelles il préludait à ses chœurs phallophores qui les répétaient.
Ulpien, qui avait entendu patiemment ces détails, les interrompit en disant :
«Mais, aimable Pontien, où trouve-t-on le mot g-paroinos (g-paroinos, insolent à la
suite de l'ivresse ) ?»
Pontien lui répondit, avec ce passage du charmant Agathon :
«Tu m'assommes par tes demandes et ta nouvelle manière d'abuser à loisir de la
conversation.»
Mais puisqu'il est décidé que nous devons tous te rendre raison, je te
rappellerai ce qu'Antiphane a dit dans son Lydien:
«Colchis, homme insolent (g-paroinos).»
Et toi toujours insolent (g-paroinohn), à la suite de ton ivresse, tu ne saurais
même te tenir dans de justes bornes, et tu ne réfléchis pas (445d) qu'Eumène de
Pergame, neveu de Philétaire, roi de cette même ville, mourut d'ivresse, comme
le rapporte Ctésiclès, liv. 3 de ses Chroniques, mais il n'arriva pas la même
chose à Persée, qui fut vaincu par les Romains. Il n'imita en rien les désordres
de son père Philippe, On ne le vit pas livré sans réserve aux femmes, ni au vin
; au contraire, il buvait avec modération à ses repas ; les amis qu'il avait
avec lui se comportaient de même, comme le dit Polybe, liv. 26.
Mais toi, Ulpien, tu bois sans mesure, ou pour parler avec Timon de Phlionte, tu
es un Arrythmopote, car c'est ainsi qu'il appelle, (445e) liv. 2 de ses Silles,
ceux qui boivent sans modération.
«Un rustre bouvier, plus emporté que Lycurgue, qui tailla en pièces les
arrythmopotes de Bacchus, renversa les rhytes et les arysœnes qui jamais ne
pouvaient demeurer pleines.»
Car je ne dirai pas de toi que tu ne fais que buvoter, ou que tu es g-potikos ;
car Alcée se sert de ce mot dans ce passage de son Ganymède....
Mais que l'ivresse nous trouble la vue, c'est ce qu'a clairement montré
Anacharsis en prouvant qu'elle nous fait prendre une fausse idée des choses. Un
des convives qui se trouvaient à table avec lui, ne put s'empêcher de lui dire :
Anacharsis, tu as épousé une bien laide femme ! Je le pense de même,
répondit-il; mais, toi valet, emplis-moi un verre de vin pur, et je la rendrai belle.
Après ce discours, Ulpien, portant une santé à quelqu'un de la compagnie,
dit : Çà, mon cher, pour parler comme Antiphane dans ses Campagnards,
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