[10,422] «Βίος δὲ πορφυροῦς θαλάσσιος,
οὐκ εὐτράπεζος, ἀλλ´ ἐπάκτιοι φάτναι.
Ὑγρὰ δὲ μήτηρ, οὐ πεδοστιβὴς τροφὸς
θάλασσα· τήνδ´ ἀροῦμεν, ἐκ ταύτης βίος
βρόχοισι καὶ πέδαισιν οἴκαδ´ ἔρχεται.»
Μέγα γὰρ ἀνθρώποις κακὸν ἡ γαστήρ, περὶ ἧς φησιν Ἄλεξις ἐν Συναποθνῄσκουσι·
«Μάθοις τ´ ἂν οἷον ἀνθρώποις κακόν
ἐστιν ἡ γαστήρ, διδάσκει δ´ οἷ´ ἀναγκάζει θ´ ὅσα.
Εἴ τις ἀφέλοι τοῦτ´ ἀφ´ ἡμῶν τὸ μέρος ἀπὸ τοῦ σώματος,
(422b) οὔτ´ ἂν ἀδικοῖτ´ οὐδὲν οὐδεὶς οὔθ´ ὑβρίζοι τἂν ἑκών.
Νῦν δὲ διὰ ταύτην ἅπαντα γίνεται τὰ δυσχερῆ.»
Δίφιλος δ´ ἐν Παρασίτῳ·
«Εὖ γ´ ὁ κατάχρυσος εἶπε πόλλ´ Εὐριπίδης,
νικᾷ δὲ ’χρεία μ´ ἡ ταλαίπωρός τέ μου
γαστήρ.‘ Ταλαιπωρότερον οὐδέν ἐστι γὰρ
τῆς γαστρός· εἰς ἣν πρῶτον ἐμβαλεῖς ὅς´ ἂν
οὐχ ἕτερον εἰς ἀγγεῖον. Ἐν πήρᾳ φέροις
(422c) ἄρτους ἄν, ἀλλ´ οὐ ζωμόν, ἢ διαφθερεῖς.
Εἰς σπυρίδα μάζας ἐμβαλεῖς, ἀλλ´ οὐ φακῆν·
οἰνάριον εἰς λάγυνον, ἀλλ´ οὐ κάραβον.
Εἰς τὴν θεοῖς ἐχθρὰν δὲ ταύτην εἰσφόρει
πάνθ´ ἑαυτοῖς μηδὲν ὁμολογούμενα.
Κοὐ προστίθημι τἄλλα, διότι πανταχοῦ
διὰ τὴν τάλαιναν πάντα ταῦτα γίνεται.»
Καὶ Κράτης δ´ ὁ κυνικός, ὥς φησι Σωσικράτης ἐν ταῖς Διαδοχαῖς, ἐπερράπισε
Δημήτριον τὸν Φαληρέα (422d) σὺν τῇ πήρᾳ τῶν ἄρτων καὶ λάγυνον πέμψαντα οἴνου·
εἴθε γάρ, ἔφη, τὰς κρήνας καὶ ἄρτους ἦν φέρειν.
Στίλπων δ´ οὐ κατεπλάγη τὴν ἐγκράτειαν καταφαγὼν σκόροδα καὶ κατακοιμηθεὶς ἐν τῷ
τῆς Μητρὸς τῶν θεῶν ἱερῷ· ἀπείρητο δὲ τῷ τούτων τι φαγόντι μηδὲ εἰσιέναι.
Ἐπιστάσης δὲ αὐτῷ τῆς θεοῦ κατὰ τοὺς ὕπνους καὶ εἰπούσης ὅτι φιλόσοφος ὤν, ὦ
Στίλπων, παραβαίνεις τὰ νόμιμα, καὶ τὸν δοκεῖν ἀποκρίνασθαι (κατὰ τοὺς ὕπνους)·
σὺ δέ μοι πάρεχε ἐσθίειν καὶ σκορόδοις οὐ χρήσομαι.
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΣΤ'.
(422e) Ἐπὶ τούτοις ὁ Οὐλπιανὸς ἔφη· ἐπεὶ δεδείπναμεν (εἴρηκε δὲ οὕτως
Ἄλεξις ἐν Κουρίδι·
«Ἐπεὶ πάλαι δεδείπναμεν,»
Εὔβουλος Προκρίδι·
«Ἡμεῖς δ´ οὐδέπω δεδείπναμεν»
καὶ πάλιν·
«Ὃν χρὴ δεδειπνάναι πάλαι,
καὶ Ἀντιφάνης ἐν Λεωνίδῃ·
«Ἀλλὰ πρὶν δεδειπνάναι
ἡμᾶς παρέσται,»
καὶ Ἀριστοφάνης ἐν Προαγῶνι·
«Ὥρα βαδίζειν μοὐστὶν ἐπὶ τὸν δεσπότην·
ἤδη γὰρ αὐτοὺς οἴομαι δεδειπνάναι,»
καὶ ἐν Δαναίσιν·
(422f) «)Ήδη παροινεῖς ἐς ἐμὲ πρὶν δεδειπνάναι, ω
καὶ Πλάτων Σοφισταῖς καὶ Ἐπικράτης ὁ Ἀμβρακιώτης — μέσης δ´ ἐστὶ κωμῳδίας
ποιητής — ἐν Ἀμαζόσιν·
«Δεδειπνάναι γὰρ ἅνδρες εὐκαίρως πάνυ
δοκοῦσί μοι.»
Καὶ ἠρίσταμεν δ´ εἴρηκεν Ἀριστοφάνης ἐν Ταγηνισταῖς·
«Ὑποπεπώκαμεν ---, ὦνδρες, καὶ καλῶς ἠρίσταμεν,»
Καὶ Ἕρμιππος ἐν Στρατιώταις·
| [10,422] «C'est la mer qui nous fait vivre, non splendidement il est vrai, (422) mais
dans des huttes élevées sur ses bords. Notre mère est la mer dont nous
sillonnons les flots, et nous n'avons pas pour nourrice le sol qu'on foule sous
les pieds. C'est de la mer que nous apportons chez nous de quoi nous alimenter,
moyennant nos filets et nos lacets.»
On peut dire que le ventre est un grand mal pour les hommes ! Voici ce
qu'Alexis dit à ce sujet dans ses Mourants ensemble :
«Sachez donc quel mal le ventre est pour l'homme ! ce qu'il conseille ! ce à
quoi il nous force ! Si l'on pouvait nous ôter cette partie du corps, (422b)
personne ne serait injuste, ni volontairement injurieux; mais ce ventre fait
porter à tous les excès!»
Diphile écrit aussi dans son Parasite:
«C'est avec raison que l'excellent Euripide a dit : Ce besoin et ce ventre m'y
forcent; ce ventre, dis-je, car il n'y a rien de si misérable ! il absorbe tout
ce que vous voudrez y jeter ! Il n'en est pas ainsi de tout autre vaisseau. Vous
pouvez porter du pain (422c) dans une besace, mais non de la sauce, ou vous la
perdrez. Vous mettrez des mazes dans une corbeille, mais non des lentilles
cuites. On met du vin dans un flacon, mais non une langouste. Dans ce maudit
ventre, au contraire, vous pouvez y jeter toutes sortes de choses les plus
opposées entre elles ! Je n'en dirai pas davantage, sinon que c'est de ce
malheureux ventre que résultent tous les maux.»
Socrate nous apprend, dans son Traité des Successions, que Cratès le cynique fit
un vif reproche à Démétrius de Phalère, (422d) de ce qu'il lui avait envoyé un
flacon de vin avec une besace de pain. Plût au ciel, dit-il alors, que les
fontaines produisissent aussi du pain !
Stilpon ne craignit point les suites de sa sobriété, lorsqu'après avoir mangé
seulement des aulx, il alla dormir dans le temple de la mère des dieux ; car il
était défendu d'y entrer lorsqu'on en avait mangé. La déesse lui apparaissant
en songe, et lui disant, quoi! Stilpon, tu es philosophe, et tu transgresses la
loi ! il s'imagina lui répondre dans le sommeil :
«Donne-moi donc à manger, toi, et je n'userai point d'ail.»
CHAP. VI.
(422e) Ulpien, après ces réflexions, prit la parole, et dit : «Puisque
nous avons soupé. Or, messieurs, Alexis a dit aussi dans sa Kouris:
«Puisqu'il y a déjà quelque temps que nous avons soupé.»
Eubule écrit, dans sa Prokris :
«Nous n'avons pas encore soupé, g-dedeipnamen.»
Il dit encore ailleurs :
«Il faut qu'il ait soupé, car il y a déjà quelque temps qu'il est avec nous.»
Antiphane a dit dans sa Léonide, avec le même terme :
«Mais il sera présent avant que nous ayons soupé.»
Aristophane s'en sert aussi dans son Proagon :
« Voilà l'heure où je dois me rendre près de mon maître, car je présume qu'il a
déjà soupé.»
Le même dans ses Danaïdes :
(422f) «Tu m'insultes, comme un homme ivre avant d'avoir soupé ?»
Platon le comique l'a employé dans son Sophiste, de même qu'Epicrate d'Ambracie,
poète de la moyenne comédie, dans ses Amazones :
«Ces gens me paraissent avoir soupé bien à propos.»
Aristophane s'est servi du mot g-ehristamen, dans ses Tagénistes, en parlant du
dîner.
«Messieurs, nous avons assez bien bu, et dîné à merveille.»
Hermippe écrit, dans ses Soldats :
|