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[43] 43.1
Πᾶν πρᾶγμα δύο ἔχει λαβάς, τὴν μὲν φορητήν, τὴν δὲ ἀφόρητον. ὁ ἀδελφὸς ἐὰν ἀδικῇ,
ἐντεῦθεν αὐτὸ μὴ λάμβανε, ὅτι ἀδικεῖ (αὕτη γὰρ ἡ λαβή ἐστιν αὐτοῦ οὐ φορητή), ἀλλὰ
ἐκεῖθεν μᾶλλον, ὅτι ἀδελφός, ὅτι σύντροφος, καὶ λήψῃ αὐτὸ καθ' ὃ φορητόν.
| [43] Toute chose a deux anses, l’une, par où on peut la porter, l’autre,
par où on ne le peut pas. Si ton frère a des torts, ne le prends pas par ce
côté-là, qu’il a des torts (c’est l’anse par où on ne peut porter) ;
prends-le plutôt par cet autre côté, qu’il est ton frère, qu’il a été
nourri avec toi, et tu prendras la chose par où on peut la porter.
| [44] 44.1
Οὗτοι οἱ λόγοι ἀσύνακτοι ‘ἐγώ σου πλουσιώτερός εἰμι, ἐγώ σου ἄρα κρείσσων’· ‘ἐγώ
σου λογιώτερος, ἐγώ σου ἄρα κρείσσων’. ἐκεῖνοι δὲ μᾶλλον συνακτικοί ‘ἐγώ σου
πλουσιώτερός εἰμι, ἡ ἐμὴ ἄρα κτῆσις τῆς σῆς κρείσσων’· ‘ἐγώ σου λογιώτερος, ἡ ἐμὴ
ἄρα λέξις τῆς σῆς κρείσσων’. σὺ δέ γε οὔτε κτῆσις εἶ οὔτε λέξις.
| [44] Ces raisonnements ne sont pas concluants : « Je suis plus riche que
toi, donc, je te suis supérieur ; » « Je suis plus éloquent que toi, donc
je te suis supérieur. » Mais ceux-ci sont plus concluants : « Je suis plus
riche que toi, donc ma fortune est supérieure à la tienne ; » « Je suis
plus éloquent que toi, donc ma parole est supérieure à la tienne. » Mais
toi, tu n’es ni fortune ni parole.
| [45] 45.1
Λούεταί τις ταχέως· μὴ εἴπῃς ὅτι κακῶς, ἀλλ' ὅτι ταχέως. πίνει τις πολὺν οἶνον· μὴ
εἴπῃς ὅτι κακῶς, ἀλλ' ὅτι πολύν. πρὶν γὰρ διαγνῶναι τὸ δόγμα, πόθεν οἶσθα, εἰ κακῶς;
οὕτως οὐ συμβήσεταί σοι ἄλλων μὲν φαντασίας καταληπτικὰς λαμβάνειν, ἄλλοις δὲ
συγκατατίθεσθαι.
| [45] Quelqu’un se baigne de bonne heure : ne dis pas que c’est mal ; dis que
c’est de bonne heure. Quelqu’un boit beaucoup de vin : ne dis pas que
c’est mal ; dis qu’il boit beaucoup de vin. Car avant d’avoir reconnu
comment il en juge, d’où peux-tu savoir si c’est mal ? Ainsi il ne
t’arrivera pas d’avoir des idées évidentes de certaines choses et
d’acquiescer à d’autres.
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