HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, Opuscules. De la respiration (texte complet)

Chapitre 9

 Chapitre 9

[9] CHAPITRE IX. 1 Ἐπεὶ δὲ τῶν ζῴων τὰ μὲν ἔνυδρα, τὰ δ' ἐν τῇ γῇ ποιεῖται τὴν διατριβήν, τούτων τοῖς μὲν μικροῖς πάμπαν καὶ τοῖς ἀναίμοις γινομένη ἐκ τοῦ περιέχοντος ὕδατος ἀέρος ψύξις ἱκανὴ πρὸς τὴν βοήθειαν τῆς φθορᾶς ταύτης· μικρὸν γὰρ ἔχοντα τὸ θερμὸν μικρᾶς δέονται τῆς βοηθείας. Διὸ καὶ βραχύβια σχεδὸν πάντα τὰ τοιαῦτ' ἐστίν· ἐπ' ἀμφότερα γὰρ μικρὰ ὄντα μικρᾶς τυγχάνει ῥοπῆς. 2 Ὅσα δὲ μακροβιώτερα <475a> τῶν ἐντόμων (ἄναιμα γάρ ἐστι πάντα τὰ ἔντομα), τούτοις ὑπὸ τὸ διάζωμα διέσχισται, ὅπως διὰ λεπτοτέρου ὄντος τοῦ ὑμένος ψύχηται· μᾶλλον γὰρ ὄντα θερμὰ πλείονος δεῖται τῆς καταψύξεως, 3 οἷον αἱ μέλιτται (τῶν γὰρ μελιττῶν ἔνιαι ζῶσι καὶ ἑπτὰ ἔτη) καὶ τἆλλα δὲ ὅσα βομβεῖ, οἷον σφῆκες καὶ μηλολόνθαι καὶ τέττιγες. Καὶ γὰρ τὸν ψόφον ποιοῦσι πνεύματι, οἷον ἀσθμαίνοντα· ἐν αὐτῷ γὰρ τῷ ὑποζώματι, τῷ ἐμφύτῳ πνεύματι αἰρομένῳ καὶ συνίζοντι, συμβαίνει πρὸς τὸν ὑμένα γίνεσθαι τρίψιν· κινοῦσι γὰρ τὸν τόπον τοῦτον, ὥσπερ τὰ ἀναπνέοντα ἔξωθεν τῷ πνεύμονι καὶ οἱ ἰχθύες τοῖς βραγχίοις. 4 Παραπλήσιον γὰρ συμβαίνει κἂν εἴ τίς τινα τῶν ἀναπνεόντων πνίγοι, τὸ στόμα κατασχών· καὶ γὰρ ταῦτα ποιήσει τῷ πνεύμονι τὴν ἄρσιν ταύτην· ἀλλὰ τούτοις μὲν οὐχ ἱκανὴν τοιαύτη ποιεῖ κίνησις κατάψυξιν, ἐκείνοις δ' ἱκανήν. Καὶ τῇ τρίψει τῇ πρὸς τὸν ὑμένα ποιοῦσι τὸν βόμβον, ὥσπερ λέγομεν, οἷον διὰ τῶν καλάμων τῶν τετρυπημένων τὰ παιδία, ὅταν ἐπιθῶσιν ὑμένα λεπτόν. 5 Διὰ γὰρ τοῦτο καὶ τῶν τεττίγων οἱ ᾄδοντες ᾄδουσιν· θερμότεροι γάρ εἰσι, καὶ ἔσχισται αὐτοῖς ὑπὸ τὸ ὑπόζωμα· τοῖς δὲ μὴ ᾄδουσι τοῦτ' ἐστὶν ἄσχιστον. 6 Καὶ τῶν ἀναίμων δὲ καὶ πνεύμονα ἐχόντων, ὀλίγαιμον δ' ἐχόντων καὶ σομφόν, ἔνια διὰ τοῦτο πολὺν χρόνον δύνανται ἀπνευστὶ ζῆν, ὅτι πνεύμων ἄρσιν ἔχει πολλήν, ὀλίγον ἔχων τὸ αἷμα καὶ τὸ ὑγρόν· γὰρ οἰκεία κίνησις ἐπὶ πολὺν χρόνον διαρκεῖ καταψύχουσα. Τέλος δ' οὐ δύναται, ἀλλ' ἀποπνίγεται μὴ ἀναπνεύσαντα, καθάπερ εἴρηται καὶ πρότερον· 7 τῆς γὰρ μαράνσεως διὰ τὸ μὴ ψύχεσθαι φθορὰ καλεῖται πνίξις, καὶ τὰ οὕτω φθειρόμενα ἀποπνίγεσθαί φαμεν. 8 Ὅτι δ' οὐκ ἀναπνεῖ τὰ ἔντομα τῶν ζῴων, εἴρηται μὲν καὶ πρότερον, φανερὸν δὲ καὶ ἐπὶ τῶν μικρῶν ἐστι ζῴων, οἷον μυιῶν καὶ μελιττῶν· ἐν γὰρ τοῖς ὑγροῖς πολὺν χρόνον ἀνανήχεται, ἂν μὴ λίαν θερμὸν ψυχρόν· 9 καίτοι τὰ μικρὰν ἔχοντα δύναμιν πυκνότερον ζητεῖ ἀναπνεῖν. Ἀλλὰ φθείρεται ταῦτα καὶ λέγεται ἀποπνίγεσθαι πληρουμένης τῆς κοιλίας καὶ φθειρομένου τοῦ ἐν τῷ ὑποζώματι θερμοῦ· διὸ καὶ ἐν τῇ τέφρᾳ χρονισθέντα ἀνίσταται. 10 Καὶ τῶν ἐν τῷ ὑγρῷ δὲ ζώντων ὅσα ἄναιμα πλείω χρόνον ζῇ ἐν τῷ ἀέρι τῶν ἐναίμων καὶ δεχομένων τὴν θάλατταν, οἷον τῶν ἰχθύων· διὰ γὰρ τὸ ὀλίγον ἔχειν τὸ θερμὸν ἀὴρ ἱκανός ἐστιν ἐπὶ πολὺν χρόνον καταψύχειν, οἷον τοῖς τε μαλακοστράκοις καὶ τοῖς πολύποσιν (οὐ μὴν εἰς τέλος γε διαρκεῖ πρὸς τὸ ζῆν <διὰ> τὸ ὀλιγόθερμα εἶναι)· 11 ἐπεὶ καὶ τῶν ἰχθύων <οἱ> πολλοὶ ζῶσιν ἐν τῇ γῇ, ἀκινητίζοντες μέντοι, καὶ εὑρίσκονται ὀρυττόμενοι. Ὅσα γὰρ μηδ' ὅλως ἔχει πνεύμονα ἄναιμον, ἐλαττονάκις δεῖται καταψύξεως. [9] CHAPITRE IX. § 1. Parmi les animaux dont les uns sont aquatiques, et les autres vivent sur terre, ceux qui sont très petits et ceux qui n'ont pas de sang, sont suffisamment refroidis par le milieu qui les environne, soit eau, soit air, pour que leur chaleur naturelle soit préservée de ce genre de destruction. Comme ils ont peu de chaleur, il suffit de très peu de chose pour les garantir. Aussi la plupart de ces animaux vivent ils fort peu; car ils ne peuvent supporter qu'une bien petite différence dans l'un ou l'autre sens. § 2. Quant à ceux des insectes <475a> qui vivent plus longtemps, bien qu'ils soient privés de sang, ainsi que tous les autres, le dessous de leur corselet est divisé en deux parties, afin qu'ils puissent être refroidis à travers cette membrane qui chez eux est plus mince ; et comme ils ont plus de chaleur, ils ont davantage aussi besoin de refroidissement. § 3. Telles sont les abeilles; car il y a des abeilles qui vivent jusqu'à sept ans. Tels sont tous les autres insectes bourdonnants, comme les guêpes, les scarabées et les cigales. Toutes ces espèces d'insectes font du bruit en soufflant, comme s'ils étaient hors d'haleine; c'est sous leur corselet même, par le souffle naturel qui s'élève et qui s'abaisse, que se fait le choc contre la membrane. Ces animaux meuvent cette partie tout comme les animaux qui respirent du dehors la meuvent par le poumon, et les poissons, par les branchies. § 4. Il arrive chez ces insectes quelque chose d'analogue à ce qui se passe chez les animaux qui respirent, quand on les étouffe en leur fermant la bouche. Ainsi, c'est par le poumon que ces derniers animaux essayeraient de reprendre leur souffle en dilatant leur poitrine ; mais ce mouvement ne serait pas capable de leur procurer un refroidissement suffisant. Pour les insectes, au contraire, il suffit très bien ; et ils font leur bourdonnement, comme nous venons de le dire, par le choc de l'air intérieur contre la membrane. C'est à peu près le bruit que font les enfants, lorsqu'ils placent une légère pellicule sur des chalumeaux percés de trous. § 5. Voilà comme chantent celles des cigales qui sont chantantes; car celles-là ont plus de chaleur que les autres; et le dessous de leur corselet est divisé. Au contraire, il ne l'est pas chez celles qui ne chantent point. § 6. Parmi les animaux qui ont du sang et des poumons, mais dont le poumon est petit et spongieux, il y en a quelques-uns qui peuvent vivre très longtemps sans respirer. C'est que leur poumon peut recevoir une très grande dilatation, et qu'il n'a que peu de sang et d'humidité; alors, le mouvement qui lui est propre suffit pour refroidir l'animal pendant longtemps. A la fin cependant il ne peut plus vivre; et il meurt étouffé parce qu'il ne respire pas, ainsi qu'on l'a dit antérieurement. § 7. En effet, la destruction de la chaleur naturelle qui s'éteint faute de refroidissement, est ce qu'on nomme étouffement; et en parlant des animaux qui meurent ainsi, nous disons qu'ils meurent étouffés. § 8. Nous avons dit encore antérieurement que les insectes ne respirent pas; et il est facile d'observer ce fait dans les petits animaux, tels que les mouches et les abeilles, qui peuvent en effet surnager très longtemps dans les liquides, pourvu que ces liquides ne soient ni trop chauds ni trop froids. § 9. Cependant ceux de ces animaux qui ont moins de force cherchent à respirer plus fréquemment; mais ils meurent, et l'on dit qu'ils sont étouffés, quand leur poitrine est pleine et que l'humidité qui est dans leur corselet a disparu. C'est là aussi ce qui fait qu'après être restés fort longtemps dans la poussière, ils s'en tirent sans avoir souffert. § 10. Parmi les animaux qui vivent dans l'eau, tous ceux qui n'ont pas de sang vivent dans l'air plus longtemps que ceux qui ont du sang, et qui reçoivent le liquide ainsi que les poissons. Comme ils ont peu de chaleur, l'air peut les refroidir pour longtemps ; et tels sont les crustacés et les polypes. A la fin, cependant, l'air ne leur suffit pas pour toujours vivre hors de l'eau, parce qu'ils ont trop peu de chaleur. § 11. Le plus grand nombre des poissons vivent aussi dans la terre; mais ils y restent sans mouvement, et on les trouve dans le sol où ils sont enfouis. § 12. Tous les animaux qui n'ont pas du tout de poumon, ou qui ont un poumon privé de sang, ont moins souvent besoin de refroidissement.


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Dernière mise à jour : 24/06/2010