[10] CHAPITRE X.
1 Περὶ μὲν οὖν τῶν ἀναίμων, ὅτι τοῖς μὲν ὁ περιέχων ἀὴρ τοῖς δὲ τὸ ὑγρὸν βοηθεῖ πρὸς τὴν ζωήν, εἴρηται·
2 τοῖς δ' ἐναίμοις καὶ τοῖς ἔχουσι καρδίαν, ὅσα μὲν ἔχει πνεύμονα πάντα δέχεται τὸν ἀέρα καὶ τὴν κατάψυξιν ποιεῖται διὰ τοῦ ἀναπνεῖν καὶ ἐκπνεῖν. 3 Ἔχει δὲ πνεύμονα τά τε ζῳοτοκοῦντα ἐν αὑτοῖς καὶ μὴ θύραζε μόνον (τὰ γὰρ σελάχη ζῳοτοκεῖ μέν, ἀλλ' οὐκ ἐν αὑτοῖς) καὶ τῶν ᾠοτοκούντων τά τε πτερυγωτά, οἷον ὄρνιθες, καὶ τὰ φολιδωτά, οἷον χελῶναι καὶ σαῦραι καὶ ὄφεις. Ἐκεῖνα μὲν οὖν ἔναιμον, τούτων δὲ τὰ πλεῖστα τὸν πνεύμονα ἔχει σομφόν· διὸ καὶ τῇ ἀναπνοῇ χρῆται μανότερον, ὥσπερ εἴρηται καὶ πρότερον. 4 Χρῆται δὲ πάντα, καὶ ὅσα διατρίβει καὶ ποιεῖται τὸν βίον ἐν τοῖς ὕδασιν, οἷον τὸ τῶν ὕδρων γένος καὶ βατράχων καὶ κροκοδείλων καὶ ἑμύδων καὶ χελῶναι αἵ τε θαλάττιαι καὶ αἱ χερσαῖαι καὶ φῶκαι· ταῦτα γὰρ πάντα καὶ τὰ τοιαῦτα καὶ τίκτει ἐν τῷ ξηρῷ καὶ καθεύδει ἢ ἐν τῷ ξηρῷ, ἢ ἐν τῷ ὑγρῷ ὑπερέχοντα τὸ στόμα διὰ τὴν ἀναπνοήν. <476a> 5 Ὅσα δὲ βράγχια ἔχει πάντα καταψύχεται δεχόμενα τὸ ὕδωρ· ἔχει δὲ βράγχια τὸ τῶν καλουμένων σελαχῶν γένος καὶ τῶν ἄλλων ἀπόδων. Ἄποδες δ' οἱ ἰχθύες πάντες· καὶ γὰρ ἃ ἔχει, καθ' ὁμοιότητα τῶν πτερύγων λέγεται. Τῶν δὲ πόδας ἐχόντων ἓν ἔχει βράγχια μόνον τῶν τεθεωρημένων, ὁ καλούμενος κορδύλος.
6 Ἅμα δὲ πνεύμονα καὶ βράγχια οὐδὲν ὦπταί πω ἔχον. Αἴτιον δ' ὅτι ὁ μὲν πνεύμων τῆς ὑπὸ τοῦ πνεύματος καταψύξεως ἕνεκέν ἐστιν (ἔοικε δὲ καὶ τοὔνομα εἰληφέναι ὁ πνεύμων διὰ τὴν τοῦ πνεύματος ὑποδοχήν), τὰ δὲ βράγχια πρὸς τὴν ἀπὸ τοῦ ὕδατος κατάψυξιν. Ἓν δ' ἐφ' ἓν χρήσιμον ὄργανον, καὶ μία κατάψυξις ἱκανὴ πᾶσιν, ὥστ' ἐπεὶ μάτην οὐδὲν ὁρῶμεν ποιοῦσαν τὴν φύσιν, δυοῖν δ' ὄντοιν θάτερον ἂν ἦν μάτην, διὰ τοῦτο τὰ μὲν ἔχει βράγχια τὰ δὲ πνεύμονα, ἄμφω δ' οὐδέν.
| [10] CHAPITRE X.
§ 1. Ainsi donc, pour les animaux qui n'ont pas de sang, l'air ambiant pour les uns, et le liquide pour les autres, les aide à conserver la vie.
§ 2. Parmi ceux qui ont du sang et un coeur, tous ceux qui ont un poumon reçoivent l'air, et se procurent le refroidissement nécessaire par l'inspiration et l'expiration. § 3. Or, tous les animaux qui sont vivipares au dedans d'eux-mêmes, et non pas seulement au dehors, comme les poissons cartilagineux qui font bien leurs petits vivants, mais qui ne les font pas dans leur intérieur, ont tous un poumon. Parmi les ovipares, le poumon se trouve chez tous ceux qui ont des plumes, comme les oiseaux; et chez ceux qui ont des écailles, comme les tortues, les lézards et les serpents. Chez ces derniers animaux, le poumon est plein de sang, mais chez la plupart il est spongieux; aussi ont-ils plus rarement besoin de respiration, ainsi qu'on l'a dit plus haut. § 4. Le besoin est aussi moins fréquent chez tous ceux qui restent longtemps dans l'eau et y peuvent vivre, comme les hydres, les grenouilles, les crocodiles, les rats d'eau, les tortues de terre et de mer, et les phoques. Tous ces animaux, et ceux qui sont du même genre, viennent se reproduire sur terre ; et ils dorment à terre, ou bien aussi dans l'eau, en sortant leur bouche pour pouvoir respirer. § 5. <476a> Mais ceux qui ont des branchies se refroidissent en recevant l'eau. On trouve les branchies dans l'espèce de poissons appelés cartilagineux, et dans tous les autres animaux qui n'ont pas de pieds. Ainsi, tous les poissons sont sans pieds ; et en effet, quand ils en ont, ces pieds ressemblent tout à fait à des nageoires. Parmi les animaux qui ont des pieds, le seul à qui l'on connaisse des branchies, c'est le cordyle.
§ 6. On n'a point encore vu d'animal qui ait à la fois un poumon et des branchies. Cela vient de ce que le poumon a pour objet le refroidissement causé par l'air que l'animal respire ; et en grec, le poumon semble avoir été appelé de ce nom précisément parce qu'il peut recevoir le souffle de l'animal. Or, les branchies ne se rapportent qu'au refroidissement que l'eau doit causer. Mais un organe n'est jamais employé qu'à une seule fonction, et toujours une seule espèce de refroidissement suffit à l'animal. Par conséquent, comme évidemment la nature ne fait rien en vain, si les deux genres de refroidissement existaient ensemble chez un même animal, l'un des deux serait inutile; et c'est là ce qui fait que ceux-ci ont un poumon, ceux-là des branchies, et qu'un animal n'a jamais les deux organes à la fois.
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