[5] CHAPITRE V.
1 Ἡ δ' ἐν τῷ Τιμαίῳ γεγραμμένη περίωσις περί τε τῶν ἄλλων ζῴων οὐδὲν διώρικε τίνα τρόπον αὐτοῖς ἡ τοῦ θερμοῦ γίνεται σωτηρία, πότερον τὸν αὐτὸν ἢ δι' ἄλλην τινὰ αἰτίαν (εἰ μὲν γὰρ μόνοις τὸ τῆς ἀναπνοῆς ὑπάρχει τοῖς πεζοῖς, λεκτέον τὴν αἰτίαν τοῦ μόνοις· εἰ δὲ καὶ τοῖς ἄλλοις, ὁ δὲ τρόπος ἄλλος, καὶ περὶ τούτου διοριστέον, εἴπερ δυνατὸν ἀναπνεῖν πᾶσιν)· 2 ἔτι δὲ καὶ πλασματώδης ὁ τρόπος τῆς αἰτίας. Ἐξιόντος γὰρ ἔξω τοῦ θερμοῦ διὰ τοῦ στόματος, τὸν περιέχοντα ὠθούμενον ἀέρα φερόμενον ἐμπίπτειν εἰς τὸν αὐτὸν τόπον φησὶ διὰ μανῶν οὐσῶν τῶν σαρκῶν, ὅθεν τὸ ἐντὸς ἐξῄει θερμόν, διὰ τὸ μηδὲν εἶναι κενὸν ἀντιπεριισταμένων ἀλλήλοις· θερμανθέντα δὲ πάλιν ἐξιέναι κατὰ τὸν αὐτὸν τόπον, καὶ περιωθεῖν εἴσω διὰ τοῦ στόματος τὸν ἀέρα τὸν ἐκπίπτοντα θερμόν· καὶ τοῦτο δὴ διατελεῖν ἀεὶ ποιοῦντας, ἀναπνέοντάς τε καὶ ἐκπνέοντας. 3 Συμβαίνει δὲ τοῖς οὕτως οἰομένοις πρότερον τὴν ἐκπνοὴν γίνεσθαι τῆς εἰσπνοῆς. Ἔστι δὲ τοὐναντίον· σημεῖον δέ· γίνεται μὲν γὰρ ἀλλήλοις ταῦτα παρ' ἄλληλα, τελευτῶντες δὲ ἐκπνέουσιν, ὥστ' ἀναγκαῖον εἶναι τὴν ἀρχὴν εἰσπνοήν. 4 Ἔτι δὲ τὸ τίνος ἕνεκα ταῦθ' ὑπάρχει τοῖς ζῴοις (λέγω δὲ τὸ ἀναπνεῖν καὶ τὸ ἐκπνεῖν) οὐθὲν εἰρήκασιν οἱ τοῦτον τὸν τρόπον λέγοντες, ἀλλ' ὡς περὶ συμπτώματός τινος ἀποφαίνονται μόνον. Καίτοι γε κύρια ταῦθ' ὁρῶμεν τοῦ ζῆν καὶ τελευτᾶν· ὅταν γὰρ ἀναπνεῖν μὴ δύνωνται, τότε συμβαίνει γίνεσθαι τὴν φθορὰν τοῖς ἀναπνέουσιν. 5 Ἔτι δὲ ἄτοπον τὸ τὴν μὲν τοῦ θερμοῦ διὰ τοῦ στόματος ἔξοδον καὶ πάλιν εἴσοδον μὴ λανθάνειν ἡμᾶς, τὴν δ' εἰς τὸν θώρακα τοῦ πνεύματος εἴσοδον καὶ πάλιν θερμανθέντος ἔξοδον λανθάνειν. 6 Ἄτοπον δὲ καὶ τοῦ θερμοῦ τὴν ἀναπνοὴν εἴσοδον εἶναι. Φαίνεται γὰρ τοὐναντίον· τὸ μὲν γὰρ ἐκπνεόμενον εἶναι θερμόν, τὸ δ' εἰσπνεόμενον ψυχρόν. Ὅταν δὲ θερμὸν ᾖ, ἀσθμαίνοντες <473a> ἀναπνέουσιν· διὰ γὰρ τὸ μὴ καταψύχειν ἱκανῶς τὸ εἰσιὸν πολλάκις τὸ πνεῦμα συμβαίνει σπᾶν.
| [5] CHAPITRE V.
§ 1. L'impulsion circulaire, décrite dans le Timée, n'explique pas du tout comment les animaux autres que l'homme parviennent à conserver leur chaleur; et l'on ne dit pas si c'est de la même façon ou de toute autre manière. En effet, si la fonction de la respiration n'a été accordée qu'aux animaux terrestres, il faut dire d'où vient qu'elle ne l'est qu'à eux seuls. Si elle est donnée aussi à d'autres animaux, et que la manière dont ils la possèdent soit différente, il faut encore s'expliquer sur ce point, et dire si l'on accorde que tous les animaux puissent respirer. § 2. Voici, du reste, l'explication tout imaginaire que Timée donne de la cause de la respiration. Selon lui, la chaleur sortant au dehors par la bouche, l'air ambiant se trouve poussé, et vient tomber, en traversant les chairs qui sont raréfiées, dans le même lieu d'où est sortie la chaleur intérieure, attendu qu'il ne peut y avoir de vide nulle part, les parties se remplaçant les unes les autres. L'air échauffé, ajoute Timée, sort de nouveau par le même lieu, et repousse à l'intérieur, par la bouche, l'air qui en sortait chaud ; et ce mouvement alternatif persiste et dure chez l'homme qui, de cette façon, inspire et expire. § 3. Admettre cette théorie, c'est admettre aussi que l'expiration est antérieure à l'inspiration ; mais c'est tout le contraire qui a lieu, et en voici la preuve : ces mouvements, en effet, se succèdent régulièrement l'un à l'autre; or, l'on expire quand on meurt; donc il faut que l'on débute par l'inspiration. § 4. Mais ceux même qui soutiennent cette théorie n'ont pas dit dans quel but ces deux fonctions ont été données aux animaux, je veux dire, les fonctions d'inspirer et d'expirer; ils n'en ont parlé que comme d'un phénomène accessoire; nous voyons pourtant que ce sont là les conditions souveraines de la vie et de la mort; car, du moment que la respiration est devenue impossible, les animaux faits pour respirer doivent mourir. § 5. Il est, en outre, absurde de croire que la sortie et la rentrée de la chaleur par la bouche nous soient si bien connues, et que l'entrée de l'air dans notre poitrine, et sa sortie quand il est échauffé, soient si parfaitement ignorées de nous. § 6. Il ne l'est pas moins de supposer que la respiration soit l'entrée de la chaleur; l'observation montre tout le contraire. L'air qu'on expire est chaud, celui qu'on aspire est froid ; et quand ce dernier air est chaud, on ne le respire <473a> qu'avec peine ; et en effet, par cela seul que l'air qui entre ne refroidit pas assez le corps, on doit tirer son haleine à plusieurs reprises.
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