[4] CHAPITRE IV.
1 Δημόκριτος δ' ὅτι μὲν ἐκ τῆς ἀναπνοῆς συμβαίνει τι τοῖς ἀναπνέουσι λέγει, φάσκων κωλύειν ἐκθλίβεσθαι τὴν <472a> ψυχήν· οὐ μέντοι ὡς τούτου γ' ἕνεκα ποιήσασαν τοῦτο τὴν φύσιν οὐθὲν εἴρηκεν· ὅλως γὰρ ὥσπερ καὶ οἱ ἄλλοι φυσικοί, καὶ οὗτος οὐθὲν ἅπτεται τῆς τοιαύτης αἰτίας. 2 Λέγει δ' ὡς ἡ ψυχὴ καὶ τὸ θερμὸν ταὐτόν, τὰ πρῶτα σχήματα τῶν σφαιροειδῶν. Ἐκκρινομένων οὖν αὐτῶν ὑπὸ τοῦ περιέχοντος ἐκθλίβοντος, βοήθειαν γίνεσθαι τὴν ἀναπνοήν φησιν. Ἐν γὰρ τῷ ἀέρι πολὺν ἀριθμὸν εἶναι τῶν τοιούτων ἃ καλεῖ ἐκεῖνος νοῦν καὶ ψυχήν· ἀναπνέοντος οὖν καὶ εἰσιόντος τοῦ ἀέρος συνεισιόντα ταῦτα καὶ ἀνείργοντα τὴν θλίψιν κωλύειν τὴν ἐνοῦσαν ἐν τοῖς ζῴοις διιέναι ψυχήν, 3 καὶ διὰ τοῦτο ἐν τῷ ἀναπνεῖν καὶ ἐκπνεῖν εἶναι τὸ ζῆν καὶ ἀποθνήσκειν· ὅταν γὰρ κρατῇ τὸ περιέχον συνθλῖβον, καὶ μηκέτι ‹τὸ› θύραθεν εἰσιὸν δύνηται ἀνείργειν, μὴ δυναμένου ἀναπνεῖν, τότε συμβαίνειν τὸν θάνατον τοῖς ζῴοις· εἶναι γὰρ τὸν θάνατον τὴν τῶν τοιούτων σχημάτων ἐκ τοῦ σώματος ἔξοδον ἐκ τῆς τοῦ περιέχοντος ἐκθλίψεως. 4 Τὴν δ' αἰτίαν διὰ τί ποτε πᾶσι μὲν ἀναγκαῖον ἀποθανεῖν, οὐ μέντοι ὅτε ἔτυχεν ἀλλὰ κατὰ φύσιν μὲν γήρᾳ, βίᾳ δὲ παρὰ φύσιν, οὐθὲν δεδήλωκεν (καίτοι ἐχρῆν, ἐπεὶ ὁτὲ μὲν φαίνεται τοῦτο γινόμενον, ὁτὲ δ' οὐ φαίνεται), πότερον τὸ αἴτιον ἔξωθέν ἐστιν ἢ ἐντός. 5 Οὐ λέγει δὲ οὐδὲ περὶ τῆς ἀρχῆς τοῦ ἀναπνεῖν τί τὸ αἴτιον, πότερον ἔσωθεν ἢ ἔξωθεν· οὐ γὰρ δὴ ὁ θύραθεν νοῦς τηρεῖ τὴν βοήθειαν, ἀλλ' ἔσωθεν ἡ ἀρχὴ τῆς ἀναπνοῆς γίνεται καὶ τῆς κινήσεως, οὐχ ὡς βιαζομένου τοῦ περιέχοντος. Ἄτοπον δὲ καὶ τὸ ἅμα τὸ περιέχον συνθλίβειν καὶ εἰσιὸν διαστέλλειν.
Ἃ μὲν οὖν εἴρηκε καὶ ὥς, σχεδὸν ταῦτ' ἐστίν.
6 Εἰ δὲ δεῖ νομίζειν ἀληθῆ εἶναι τὰ πρότερον λεχθέντα καὶ μὴ πάντα τὰ ζῷα ἀναπνεῖν, οὐ περὶ παντὸς θανάτου τὴν αἰτίαν ὑποληπτέον εἰρῆσθαι ταύτην, ἀλλὰ μόνον ἐπὶ τῶν ἀναπνεόντων. Οὐ μὴν οὐδ' ἐπὶ τούτων καλῶς· 7 δῆλον δ' ἐκ τῶν συμβαινόντων καὶ τῶν τοιούτων ὧν ἔχομεν πάντες πεῖραν. Ἐν γὰρ ταῖς ἀλέαις θερμαινόμενοι μᾶλλον καὶ τῆς ἀναπνοῆς μᾶλλον δεόμεθα καὶ πυκνότερον ἀναπνέομεν πάντες· ὅταν δὲ τὸ πέριξ ᾖ ψυχρὸν καὶ συνάγῃ καὶ συμπηγνύῃ τὸ σῶμα, κατέχειν συμβαίνει τὸ πνεῦμα. Καίτοι τότ' ἐχρῆν τὸ θύραθεν εἰσιὸν <472b> κωλύειν τὴν σύνθλιψιν. 8 Νῦν δὲ γίνεται τοὐναντίον· ὅταν γὰρ πολὺ λίαν ἀθροισθῇ τὸ θερμὸν μὴ ἐκπνεόντων, τότε δέονται τῆς ἀναπνοῆς· ἀναγκαῖον δ' εἰσπνεύσαντας ἀναπνεῖν. Ἀλεάζοντες δὲ πολλάκις ἀναπνέουσιν, ὡς ἀναψύξεως χάριν ἀναπνέοντες ὅτε τὸ λεγόμενον ποιεῖ πῦρ ἐπὶ πῦρ.
| [4] CHAPITRE IV.
§ 1. Quant â Démocrite, il prétend bien que la respiration chez les animaux qui respirent, a un résultat, et que c'est d'empêcher que <472a> l'âme ne soit expulsée du corps. Mais toutefois il n'a pas dit précisément que ce fût pour cet objet que la nature eût créé cette fonction. C'est que Démocrite, en général, non plus que tous les autres naturalistes, ne touche rien de cette cause. § 2. On dirait que pour lui l'âme et la chaleur sont la même chose, et qu'elles sont les formes primitives de ses sphéroïdes. Les sphéroïdes étant réunis par le milieu qui les entoure et les écrase, la respiration, selon ses théories, devient alors un secours pour les animaux. Il lui semble, en effet, qu'il y a dans l'air beaucoup de ces sphéroïdes, auxquels il donne le nom d'intelligence et d'âme. Quand donc l'animal respire et que l'air entre en lui, beaucoup de ces sphéroïdes y entrent en même temps; et y exerçant une pression, ils empêchent que l'âme qui est dans les animaux ne s'échappe. § 3. Voilà, selon lui, comment vivre et mourir consiste à respirer et à expirer. Quand le milieu qui entoure l'animal et qui. le comprime vient à être le plus fort, et que l'élément venu du dehors dans l'organisation ne peut plus faire résistance, l'animal devenant incapable de respirer, subit alors le phénomène de la mort. Et ainsi, la mort n'est pas autre, chose que la sortie de ces formes sphériques, chassées du corps par la pression du milieu environnant. § 4. Démocrite, du reste, n'a pas dit un seul mot pour expliquer pourquoi tous les animaux doivent mourir nécessairement, non pas par un pur hasard, mais de vieillesse selon l'ordre de la nature, et violemment, quand ils meurent contre les lois naturelles. C'était cependant un point à éclaircir que de savoir, puisque ce phénomène tantôt arrive, et tantôt n'arrive pas, si c'est la même cause qui agit dans les deux cas, et si elle vient du dehors ou du dedans. § 5. Il ne dit pas davantage quelle est l'origine de la respiration, quelle en est la cause, et si elle vient de l'extérieur ou de l'intérieur; car l'intelligence que Démocrite fait venir du dehors ne peut plus, ici, prêter son secours à l'animal. Mais c'est de l'intérieur que part le principe de la respiration et du mouvement, sans que le milieu environnant exerce en ceci la moindre violence; car il est absurde de croire, à la fois, et que le milieu environnant puisse comprimer l'animal, et que la portion d'air qui entre en lui soit capable de le distendre.
Tels sont à peu près tous les détails que donne Démocrite et la façon dont il présente ses théories.
§ 6. Mais si l'on doit regarder comme exact ce qui a été dit plus haut, et s'il est vrai que tous les animaux ne respirent pas, on ne peut pas trouver que la cause indiquée par Démocrite suffise pour expliquer la mort, en général; elle ne l'explique tout au plus que pour les animaux qui respirent; et même pour ceux-là, sa théorie n'est pas bien complète. § 7. On peut s'en convaincre par l'observation de faits que nous sommes tous à même d'éprouver. Ainsi, dans les fortes chaleurs, comme nous avons alors plus chaud, nous avons aussi plus besoin de respiration ; et de fait nous respirons plus fréquemment. Au contraire, quand l'air ambiant est froid, et qu'il resserre et condense le corps, il en résulte que nous retenons notre haleine, bien qu'il fallût aussi dans ce cas, si l'on en croyait Démocrite, que l'air qui du dehors entre <472b> en nous empêchât cette compression. § 8. Or, c'est tout le contraire qui arrive ; et en effet, quand la chaleur vient à s'accumuler en trop grande quantité, parce qu'on n'expire pas l'air intérieur, on éprouve alors le besoin de respirer, et l'on est forcé de respirer en aspirant. Mais on respire fréquemment quand on est très échauffé; et l'on ne respire que pour se rafraîchir dans un temps où c'est, comme on dit, mettre du feu sur du feu.
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