HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, Opuscules. De la respiration (texte complet)

Chapitre 3

 Chapitre 3

[3] CHAPITRE III. 1 Ἔτι δὲ τὸ φάναι τὸν ἀέρα ἕλκειν ἐκ τοῦ στόματος ἐκ τοῦ ὕδατος διὰ τοῦ στόματος ἀδύνατον· οὐ γὰρ ἔχουσιν ἀρτηρίαν διὰ τὸ πνεύμονα μὴ ἔχειν, ἀλλ' εὐθὺς κοιλία πρὸς τῷ στόματί ἐστιν, ὥστ' ἀναγκαῖον τῇ κοιλίᾳ ἕλκειν. Τοῦτο δὲ κἂν τἆλλα ἐποίει ζῷα· νῦν δὲ οὐ ποιοῦσιν. Κἂν ἐκεῖνα δ' ἔξω τοῦ ὑγροῦ ὄντα ἐπιδήλως ἂν αὐτὸ ἐποίει· φαίνεται δ' οὐ ποιοῦντ' αὐτό. 2 Ἔτι πάντων τῶν ἀναπνεόντων καὶ ἑλκόντων τὸ πνεῦμα ὁρῶμεν γινομένην τινὰ κίνησιν τοῦ μορίου τοῦ ἕλκοντος, ἐπὶ δὲ τῶν ἰχθύων οὐ συμβαῖνον· οὐθὲν γὰρ φαίνονται κινοῦντες τῶν περὶ τὴν κοιλίαν ἀλλ' τὰ βράγχια μόνον, καὶ ἐν τῷ ὑγρῷ καὶ εἰς τὸ ξηρὸν ἐμπεσόντες, ὅταν ἀσπαρίζωσιν. 3 Ἔτι ὅταν ἀποθνήσκῃ πνιγόμενα ἐν τοῖς ὑγροῖς πάντα <471b> τὰ ἀναπνέοντα, γίνονται πομφόλυγες τοῦ πνεύματος ἐξιόντος βιαίως, οἷον ἐάν τις βιάζηται χελώνας βατράχους τι ἄλλο τῶν τοιούτων γενῶν· ἐπὶ δὲ τῶν ἰχθύων οὐ συμβαίνει πειρωμένοις πάντα τρόπον, ὡς οὐκ ἐχόντων πνεῦμα θύραθεν οὐθέν. 4 Ὃν τε τρόπον λέγουσι γίνεσθαι τὴν ἀναπνοὴν αὐτοῖς, ἐνδέχεται καὶ τοῖς ἀνθρώποις οὖσιν ἐν τῷ ὑγρῷ συμβαίνειν· εἰ γὰρ καὶ οἱ ἰχθύες ἕλκουσιν ἐκ τοῦ πέριξ ὕδατος τῷ στόματι, διὰ τί τοῦτο οὐκ ἂν ποιοῖμεν καὶ οἱ ἄνθρωποι καὶ τἆλλα ζῷα; καὶ τὸν ἐκ τοῦ στόματος δ' ἂν ἕλκοιεν ὁμοίως τοῖς ἰχθύσιν. Ὥστ' εἴπερ κἀκεῖνα ἦν δυνατά, καὶ ταῦτ' ἂν ἦν· ἐπεὶ δ' οὐκ ἔστι, δῆλον ὡς οὐδ' ἐπ' ἐκείνων ἐστίν. 5 Πρὸς δὲ τούτοις διὰ τίν' αἰτίαν ἐν τῷ ἀέρι ἀποθνήσκουσι καὶ φαίνονται ἀσπαρίζοντα ὥσπερ τὰ πνιγόμενα, εἴπερ ἀναπνέουσιν; οὐ γὰρ δὴ τροφῆς γε ἐνδείᾳ τοῦτο πάσχουσιν. Ἣν γὰρ λέγει Διογένης αἰτίαν, εὐήθης· φησὶ γὰρ ὅτι τὸν ἀέρα πολὺν ἕλκουσι λίαν ἐν τῷ ἀέρι, ἐν δὲ τῷ ὕδατι μέτριον, καὶ διὰ τοῦτ' ἀποθνήσκειν. Καὶ γὰρ ἐπὶ τῶν πεζῶν ἔδει δυνατὸν εἶναι τοῦτο συμβαίνειν· νῦν δ' οὐδὲν τῷ σφόδρα ἀναπνεῦσαι ἀποπνίγεται πεζὸν ζῷον. 6 Ἔτι δ' εἰ πάντα ἀναπνεῖ, δῆλον ὅτι καὶ τὰ ἔντομα τῶν ζῴων ἀναπνεῖ· φαίνεται δ' αὐτῶν πολλὰ διατεμνόμενα ζῆν, οὐ μόνον εἰς δύο μέρη ἀλλὰ καὶ εἰς πλείω, οἷον αἱ καλούμεναι σκολόπενδραι· πῶς τίνι ἐνδέχεται ἀναπνεῖν; 7 Αἴτιον δὲ μάλιστα τοῦ μὴ λέγεσθαι περὶ αὐτῶν καλῶς τό τε τῶν μορίων ἀπείρους εἶναι τῶν ἐντός, καὶ τὸ μὴ λαμβάνειν ἕνεκά τινος τὴν φύσιν πάντα ποιεῖν· ζητοῦντες γὰρ τίνος ἕνεκα ἀναπνοὴ τοῖς ζῴοις ὑπάρχει, καὶ ἐπὶ τῶν μορίων τοῦτ' ἐπισκοποῦντες, οἷον ἐπὶ βραγχίων καὶ πνεύμονος, εὗρον ἂν θᾶττον τὴν αἰτίαν. [3] CHAPITRE III. § 1. Soutenir que les poissons tirent l'air de leur bouche, ou de l'eau avec leur bouche, est également impossible. En effet, ils n'ont pas d'artère, parce qu'ils n'ont pas de poumon; mais l'estomac est placé tout de suite après la bouche. Cela revient donc à dire qu'ils aspirent l'air par leur estomac. Il faudrait que les autres animaux également fonctionnassent ainsi ; or, ils n'ont pas cette organisation, et si les poissons l'avaient, on le verrait bien quand ils sont hors de l'eau; mais évidemment ils ne l'ont pas. § 2. De plus, dans tous les animaux qui respirent et qui tirent leur souffle, on observe toujours un certain mouvement de l'organe qui le tire; or, c'est ce qui ne s'observe pas chez les poissons. En effet, aucune des parties qui entourent le ventre ne paraît se mouvoir. Ils ne meuvent que les branchies, soit lorsqu'ils sont dans l'eau, soit quand rejetés sur terre ils y palpitent. § 3. Il faut remarquer encore que quand les animaux qui respirent viennent à être suffoqués dans l'eau, <471b> il se forme des bulles d'air, parce que l'air sort violemment ; on peut le voir, par exemple, quand on fait cette violence aux tortues, aux grenouilles, ou à quelque autre animal de ce genre. Or cela n'arrive pas avec les poissons, de quelque façon qu'on s'y prenne ; sans doute parce qu'ils n'ont pas en eux la moindre parcelle d'air du dehors. § 4. Mais le mécanisme de la respiration, tel qu'on l'explique pour les poissons, pourrait tout aussi bien convenir aux hommes et les faire vivre dans l'eau. Si les poissons tirent l'air de l'eau environnante, quand elle est dans leur bouche, pourquoi les hommes aussi bien que tous les autres animaux ne le feraient-ils pas de même? pourquoi ne tireraient-ils pas aussi l'air de leur bouche absolument comme les poissons? Si ce que l'on dit était possible, ceci le serait également. Mais comme cette dernière supposition n'est pas exacte, l'autre ne l'est pas davantage. § 5. D'ailleurs, si les poissons respirent, pourquoi meurent-ils quand ils sont dans l'air, et paraissent-ils bâiller comme des animaux qui étouffent? Ce n'est certes pas par privation de nourriture; et la cause qu'en allègue Diogène est tout à fait naïve : il prétend que dans l'air ils prennent trop d'air, tandis qu'ils n'en ont dans l'eau que ce qu'il leur en faut; selon lui, c'est là ce qui les fait mourir. Pour que ceci fût vrai, il faudrait que le même phénomène se répétât aussi pour les animaux terrestres. Mais on n'a jamais vu d'animal terrestre étouffé parce qu'il aurait trop respiré. § 6. Ajoutez que si tous les animaux respirent, les insectes doivent respirer aussi. Or, il y en a beaucoup parmi eux qui vivent encore même après qu'on les a coupés, non pas seulement en deux morceaux, mais même en plusieurs morceaux, comme les insectes qu'on appelle scolopendres. Mais comment peuvent-ils alors respirer, et par quel organe? § 7. Ce qui est cause qu'on n'explique pas convenablement tous ces faits, c'est qu'on ne connaît pas les organes intérieurs des animaux, et qu'on ne se dit pas assez que la nature, dans tout ce qu'elle fait, a toujours un but. En effet, si l'on s'était donné la peine de rechercher dans quelle vue la respiration a été donnée aux animaux, et si l'on avait observé cette fonction dans les organes qui l'accomplissent, comme les branchies et les poumons, on en eût bien vite reconnu la cause.


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Dernière mise à jour : 24/06/2010