[5,1311b] διὰ τὸ συμπίνοντα μετὰ τῶν παιδικῶν ἐρωτῆσαι αὐτὸν εἰ ἤδη ἐξ αὐτοῦ κύει·
§ 10. ἡ δὲ Φιλίππου ὑπὸ Παυσανίου διὰ τὸ ἐᾶσαι ὑβρισθῆναι αὐτὸν ὑπὸ τῶν
περὶ Ἄτταλον, καὶ ἡ Ἀμύντου τοῦ μικροῦ ὑπὸ Δέρδα διὰ τὸ καυχήσασθαι εἰς
τὴν ἡλικίαν αὐτοῦ, καὶ ἡ τοῦ εὐνούχου Εὐαγόρᾳ τῷ Κυπρίῳ· διὰ γὰρ τὸ τὴν
γυναῖκα παρελέσθαι τὸν υἱὸν αὐτοῦ ἀπέκτεινεν ὡς ὑβρισμένος.
§ 11. Πολλαὶ δ' ἐπιθέσεις γεγένηνται καὶ διὰ τὸ εἰς τὸ σῶμα αἰσχῦναι τῶν
μονάρχων τινάς. Οἷον καὶ ἡ Κραταίου εἰς Ἀρχέλαον· αἰεὶ γὰρ βαρέως εἶχε
πρὸς τὴν ὁμιλίαν, ὥστε ἱκανὴ καὶ ἐλάττων ἐγένετο πρόφασισἢ διότι τῶν
θυγατέρων οὐδεμίαν ἔδωκεν ὁμολογήσας αὐτῷ, ἀλλὰ τὴν μὲν προτέραν,
κατεχόμενος ὑπὸ πολέμου πρὸς Σίρραν καὶ Ἀρράβαιον, ἔδωκε τῷ βασιλεῖ τῷ τῆς
Ἐλιμείας, τὴν δὲ νεωτέραν τῷ υἱεῖ Ἀμύντᾳ, οἰόμενος οὕτως ἂν ἐκεῖνον ἥκιστα
διαφέρεσθαι καὶ τὸν ἐκ τῆς Κλεοπάτρας· ἀλλὰ τῆς γε ἀλλοτριότητος ὑπῆρχεν
ἀρχὴ τὸ βαρέως φέρειν πρὸς τὴν ἀφροδισιαστικὴν χάριν.
§ 12. Συνεπέθετο δὲ καὶ Ἑλλανοκράτης ὁ Λαρισαῖος διὰ τὴν αὐτὴν αἰτίαν· ὡς
γὰρ χρώμενος αὐτοῦ τῇ ἡλικίᾳ οὐ κατῆγεν ὑποσχόμενος, δι' ὕβριν καὶ οὐ δι'
ἐρωτικὴν ἐπιθυμίαν ᾤετο εἶναι τὴν γεγενημένην ὁμιλίαν. Πύθων δὲ καὶ
Ἡρακλείδης οἱ Αἴνιοι Κότυν διέφθειραν τῷ πατρὶ τιμωροῦντες, Ἀδάμας δ'
ἀπέστη Κότυος διὰ τὸ ἐκτμηθῆναι παῖς ὢν ὑπ' αὐτοῦ, ὡς ὑβρισμένος.
§ 13. Πολλοὶ δὲ καὶ διὰ τὸ εἰς τὸ σῶμα αἰκισθῆναι πληγαῖς ὀργισθέντες οἱ
μὲν διέφθειραν, οἱ δ' ἐνεχείρησαν ὡς ὑβρισθέντες, καὶ τῶν περὶ τὰς ἀρχὰς
καὶ βασιλικὰς δυναστείας. Οἷον ἐν Μυτιλήνῃ τοὺς Πενθιλίδας Μεγακλῆς
περιιόντας καὶ τύπτοντας ταῖς κορύναις ἐπιθέμενος μετὰ τῶν φίλων ἀνεῖλεν,
καὶ ὕστερον Σμέρδης Πενθίλον πληγὰς λαβὼν καὶ παρὰ τῆς γυναικὸς
ἐξελκυσθεὶς διέφθειρεν. Καὶ τῆς Ἀρχελάου δ' ἐπιθέσεως Δεκάμνιχος ἡγεμὼν
ἐγένετο, παροξύνων τοὺς ἐπιθεμένους πρῶτος· αἴτιον δὲ τῆς ὀργῆς ὅτι αὐτὸν
ἐξέδωκε μαστιγῶσαι Εὐριπίδῃ τῷ ποιητῇ· ὁ δ' Εὐριπίδης ἐχαλέπαινεν εἰπόντος
τι αὐτοῦ εἰς δυσωδίαν τοῦ στόματος. Καὶ ἄλλοι δὲ πολλοὶ διὰ τοιαύτας
αἰτίας οἱ μὲν ἀνῃρέθησαν οἱ δ' ἐπεβουλεύθησαν.
§ 14. Ὁμοίως δὲ καὶ διὰ φόβον· ἓν γάρ τι τοῦτο τῶν αἰτίων ἦν, ὥσπερ καὶ
περὶ τὰς πολιτείας καὶ περὶ τὰς μοναρχίας· οἷον Ξέρξην Ἀρταπάνης
φοβούμενος τὴν διαβολὴν τὴν περὶ Δαρεῖον, ὅτι ἐκρέμασεν οὐ κελεύσαντος
Ξέρξου, ἀλλ' οἰόμενος συγγνώσεσθαι ὡς ἀμνημονοῦντα διὰ τὸ δειπνεῖν. Αἱ δὲ
διὰ καταφρόνησιν,
| [5,1311b] qui, dans une orgie, avait demandé à l'un de ses mignons s'il ne
l'avait pas rendu mère.
§ 10. Pausanias tua Philippe, parce que Philippe l'avait laissé insulter
par les partisans d'Attale. Derdas conspira contre Amyntas le Petit, qui
s'était vanté d'avoir eu la fleur de sa jeunesse. L'Eunuque tua Évagoras
de Chypre, dont le fils l'avait outragé en lui enlevant sa femme.
§ 11. Bien des conspirations n'ont eu pour cause que les attentats dont
quelques monarques s'étaient rendus coupables sur la personne d'un de
leurs sujets. Telle fut la conspiration ourdie contre Archélaüs par
Cratée, qui n'avait jamais souffert qu'avec horreur ces indignes rapports.
Aussi ne manqua-t-il point de saisir le premier prétexte plausible,
beaucoup moins grave cependant que ne l'était celui-là. Archélaüs, après
lui avoir promis une de ses filles, lui manqua de parole, et les maria
toutes deux, l'une, par suite de sa défaite dans la guerre contre Sirrha
et Arrhabaeus, au roi d' Elimée; l'autre, qui était la plus jeune, à
Amyntas, fils de ce roi, comptant par là apaiser tout ressentiment entre
Cratée et le fils de Cléopâtre. Mais le véritable motif de son inimitié
fut l'indignation que ressentait le jeune homme des liens qui l'unissaient au roi.
§ 12. Hellanocrate de Larisse entra dans la conspiration pour un semblable
outrage. Le tyran, qui avait abusé de sa jeunesse, ne le renvoyant pas
dans sa patrie, comme il l'avait promis, Hellanocrate se persuada que
cette intimité du roi ne venait point d'une passion réelle, et qu'elle
n'avait pour but que de le déshonorer. Parrhon et Héraclide, tous deux
d'AEnos, tuèrent Cotys pour venger leur père; et Adamas trahit Cotys, pour
se venger de la mutilation outrageante qu'il lui avait fait subir dans son enfance.
§ 13. Bien souvent on conspire par colère des mauvais traitements que l'on
a personnellement éprouvés. Même des magistrats, des membres de familles
royales ont tué des tyrans, ou du moins ont conspiré, pour satisfaire des
ressentiments de ce genre. A Mytilène, par exemple, les Penthalides, qui
se plaisaient à parcourir la ville, en frappant du bâton tous ceux qu'ils
rencontraient, furent massacrés par Mégaclès, aidé de quelques amis; et
plus tard, Smerdis tua Penthilus, qui l'avait maltraité, et dont la femme
le poussait à cette vengeance. Si, dans la conspiration contre Archélaüs,
Décamnichus se fit le chef des conspirateurs, en les excitant le premier,
c'est qu'il était plein de fureur de ce qu'Archélaiis l'eût livré au poète
Euripide, qui le fit cruellement fouetter, pour l'avoir raillé sur sa
mauvaise haleine. Bien des monarques ont payé de semblables outrages de
leur vie ou de leur repos.
§ 14. La peur, que nous avons indiquée comme une cause de bouleversement
dans les républiques, n'agit pas moins dans les monarchies. Ainsi Artabane
tua Xerxès dans la seule crainte qu'on n'apprit au roi qu'il avait fait
pendre Darius, malgré l'ordre contraire qu'il en avait reçu. Mais Artabane
avait espéré d'abord que Xerxès oublierait cette défense, qu'il lui avait
faite au milieu d'un festin. Le mépris amène aussi des révolutions dans
les états monarchiques.
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