[2,2] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Β'.
§ 1. Ἡ δὲ εὐγνωμοσύνη καὶ ὁ εὐγνώμων ἐστὶν περὶ ταὐτὰ περὶ ἃ καὶ ἡ
ἐπιείκεια, περὶ τὰ δίκαια {καὶ) τὰ ἐλλελειμμένα ὑπὸ τοῦ νομοθέτου τῷ μὴ
ἀκριβῶς διωρίσθαι, κριτικὸς ὢν τῶν ἐλλελειμμένων ὑπὸ τοῦ νομοθέτου, καὶ
γιγνώσκων ὅτι ὑπὸ μὲν τοῦ νομοθέτου ἐλλέλειπται, ἔστι μέντοι δίκαια, ὁ
τοιοῦτος εὐγνώμων. Ἔστι μὲν οὖν οὐκ ἄνευ ἐπιεικείας ἡ εὐγνωμοσύνη· τὸ μὲν
γὰρ κρῖναι τοῦ εὐγνώμονος, τὸ δὲ δὴ πράττειν {καὶ) κατὰ τὴν κρίσιν τοῦ
ἐπιεικοῦς.
| [2,2] CHAPITRE II.
§ 1. L'équité, qu'assure la rectitude du jugement, s'applique aux mêmes
cas que l'honnêteté ; c'est-à-dire aux droits passés sous silence par le
législateur, qui n'a pu les déterminer tous avec précision. L'homme
équitable juge des lacunes laissées par la législation; et, tout en
reconnaissant ces lacunes, il n'en constate pas moins que le droit qu'il
réclame est bien fondé. C'est donc le discernement qui fait surtout
l'homme équitable. Ainsi, l'équité, qui distingue exactement les choses,
ne saurait exister sans l'honnêteté ; car c'est à l'homme équitable et de
sens droit de juger les cas ; mais c'est ensuite à l'honnête homme d'agir
suivant le jugement ainsi porté.
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