HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, Métaphysique, livre V

Chapitre 3

  Chapitre 3

[5,3] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Γ'. III. § 1 Στοιχεῖον λέγεται ἐξ οὗ σύγκειται πρώτου ἐνυπάρχοντος ἀδιαιρέτου τῷ εἴδει εἰς ἕτερον εἶδος, οἷον φωνῆς στοιχεῖα ἐξ ὧν σύγκειται φωνὴ καὶ εἰς διαιρεῖται ἔσχατα, ἐκεῖνα δὲ μηκέτ' εἰς ἄλλας φωνὰς ἑτέρας τῷ (30) εἴδει αὐτῶν, § 2 ἀλλὰ κἂν διαιρῆται, τὰ μόρια ὁμοειδῆ, οἷον ὕδατος τὸ μόριον ὕδωρ, ἀλλ' οὐ τῆς συλλαβῆς. § 3 Ὁμοίως δὲ καὶ τὰ τῶν σωμάτων στοιχεῖα λέγουσιν οἱ λέγοντες εἰς διαιρεῖται τὰ σώματα ἔσχατα, ἐκεῖνα δὲ μηκέτ' εἰς ἄλλα εἴδει διαφέροντα· καὶ εἴτε ἓν εἴτε πλείω τὰ τοιαῦτα, (35) ταῦτα στοιχεῖα λέγουσιν. § 4 Παραπλησίως δὲ καὶ τὰ τῶν διαγραμμάτων στοιχεῖα λέγεται, καὶ ὅλως τὰ τῶν ἀποδείξεων· αἱ γὰρ πρῶται ἀποδείξεις καὶ ἐν πλείοσιν ἀποδείξεσιν ἐνυπάρχουσαι, (1014b)(1) αὗται στοιχεῖα τῶν ἀποδείξεων λέγονται· εἰσὶ δὲ τοιοῦτοι συλλογισμοὶ οἱ πρῶτοι ἐκ τῶν τριῶν δι' ἑνὸς μέσου. § 5 Καὶ μεταφέροντες δὲ στοιχεῖον καλοῦσιν ἐντεῦθεν ἂν ἓν ὂν καὶ μικρὸν ἐπὶ πολλὰ χρήσιμον, (5) διὸ καὶ τὸ μικρὸν καὶ ἁπλοῦν καὶ ἀδιαίρετον στοιχεῖον λέγεται. § 6 Ὅθεν ἐλήλυθε τὰ μάλιστα καθόλου στοιχεῖα εἶναι, ὅτι ἕκαστον αὐτῶν ἓν ὂν καὶ ἁπλοῦν ἐν πολλοῖς ὑπάρχει πᾶσιν ὅτι πλείστοις, καὶ τὸ ἓν καὶ τὴν στιγμὴν ἀρχάς τισι δοκεῖν εἶναι. § 7 Ἐπεὶ οὖν τὰ καλούμενα γένη καθόλου καὶ ἀδιαίρετα (οὐ γὰρ ἔστι λόγος αὐτῶν), στοιχεῖα τὰ γένη λέγουσί τινες, καὶ μᾶλλον τὴν διαφορὰν ὅτι (10) καθόλου μᾶλλον τὸ γένος· μὲν γὰρ διαφορὰ ὑπάρχει, καὶ τὸ γένος ἀκολουθεῖ, δὲ τὸ γένος, οὐ παντὶ διαφορά. § 8 Ἁπάντων δὲ κοινὸν τὸ εἶναι στοιχεῖον ἑκάστου (15) τὸ πρῶτον ἐνυπάρχον ἑκάστῳ. [5,3] CHAPITRE III. Élément. § 1. On nomme Élément d'une chose ce qui, composant primitivement et intrinsèquement cette chose, ne peut plus être divisé spécifiquement en une espèce autre que la sienne. Par exemple, les éléments d'un mot, ce sont les parties dont ce mot est formé, et dans lesquelles il est divisé définitivement, de telle façon que ces parties dernières ne puissent plus se diviser en sons d'une espèce (30) différente de la leur. § 2. En supposant même que la division soit possible dans certains cas, les parties sont alors d'espèce identique ; et par exemple, une particule d'eau est de l'eau, tandis que la partie d'une syllabe n'est plus une syllabe. § 3. C'est de la même manière que les philosophes qui se sont livrés à ces études, définissent les éléments des corps, en disant que ce sont les particules dernières dans lesquelles les corps se décomposent, sans que ces particules elles-mêmes puissent se diviser en d'autres corps d'espèce différente. (35) C'est là ce qu'ils entendent par Éléments, que d'ailleurs ils reconnaissent, ou un seul élément, ou des éléments multiples. § 4. C'est dans le même sens à peu près qu'on parle aussi des Éléments des figures géométriques, et, d'une manière plus générale, des éléments des démonstrations ; car les démonstrations premières, qui se retrouvent ensuite dans plusieurs démonstrations subséquentes, (1014b) sont ce qu'on appelle les éléments des démonstrations. Tels sont, par exemple, les syllogismes premiers tirés des trois propositions, à l'aide d'un seul terme moyen. § 5. En partant de ces considérations, et par une déviation de sens, on appelle encore Élément tout ce qui, étant individuel et petit, se trouve employé pour une foule de choses. (5) Ainsi, tout ce qui est petit, simple, indivisible, est qualifié d'Élément. § 6. Voilà encore ce qui fait que les termes généraux les plus universels passent pour des éléments, attendu que chacun de ces termes, étant par lui-même un et simple, se retrouve dans beaucoup d'autres termes, et si ce n'est dans tous, au moins dans le plus grand nombre. C'est ainsi qu'on a pris quelquefois pour éléments l'unité et le point. § 7. Les genres, comme on les appelle, étant donc universels et indivisibles, car ils n'ont pas de définition possible, ont été quelquefois considérés comme (10) des Éléments, plutôt que la différence. C'est que le genre est plus universel que ne l'est la différence, attendu que ce qui a la différence a aussi le genre à la suite, et que ce qui a le genre n'a pas toujours la différence. § 8. Un caractère commun de toutes ces acceptions du mot Élément, c'est que, pour chaque chose, l'élément est (15) la partie première et intrinsèque de cette chose.


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Dernière mise à jour : 16/07/2008