[5,28] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΚΗ'.
XXVIII. § 1 Γένος λέγεται τὸ μὲν ἐὰν ᾖ ἡ γένεσις συνεχὴς τῶν τὸ (30) εἶδος ἐχόντων
τὸ αὐτό, οἷον λέγεται ἕως ἂν ἀνθρώπων γένος ᾖ, ὅτι ἕως ἂν ᾖ ἡ γένεσις
συνεχὴς αὐτῶν· § 2 τὸ δὲ ἀφ' οὗ ἂν ὦσι πρώτου κινήσαντος εἰς τὸ εἶναι·
οὕτω γὰρ λέγονται Ἕλληνες τὸ γένος οἱ δὲ Ἴωνες, τῷ οἱ μὲν ἀπὸ Ἕλληνος οἱ
δὲ ἀπὸ Ἴωνος εἶναι πρώτου γεννήσαντος· καὶ μᾶλλον οἱ ἀπὸ τοῦ γεννήσαντος ἢ
τῆς ὕλης (λέγονται γὰρ καὶ ἀπὸ τοῦ θήλεος τὸ γένος, οἷον οἱ ἀπὸ Πύρρας).
§ 3 (1024b) Ἔτι δὲ ὡς τὸ ἐπίπεδον τῶν σχημάτων γένος τῶν ἐπιπέδων καὶ τὸ
στερεὸν τῶν στερεῶν· ἕκαστον γὰρ τῶν σχημάτων τὸ μὲν ἐπίπεδον τοιονδὶ τὸ
δὲ στερεόν ἐστι τοιονδί· τοῦτο δ' ἐστὶ τὸ ὑποκείμενον ταῖς διαφοραῖς. § 4
Ἔτι ὡς ἐν τοῖς λόγοις τὸ πρῶτον ἐνυπάρχον, ὃ (5) λέγεται ἐν τῷ τί ἐστι,
τοῦτο γένος, οὗ διαφοραὶ λέγονται αἱ ποιότητες.
§ 5 Τὸ μὲν οὖν γένος τοσαυταχῶς λέγεται, τὸ μὲν κατὰ γένεσιν συνεχῆ τοῦ
αὐτοῦ εἴδους, τὸ δὲ κατὰ τὸ πρῶτον κινῆσαν ὁμοειδές, τὸ δ' ὡς ὕλη· οὗ γὰρ
ἡ διαφορὰ καὶ ἡ ποιότης ἐστί, τοῦτ' ἔστι τὸ ὑποκείμενον, ὃ λέγομεν ὕλην.
§ 6 Ἕτερα (10) δὲ τῷ γένει λέγεται ὧν ἕτερον τὸ πρῶτον ὑποκείμενον καὶ μὴ
ἀναλύεται θάτερον εἰς θάτερον μηδ' ἄμφω εἰς ταὐτόν, οἷον τὸ εἶδος καὶ ἡ
ὕλη ἕτερον τῷ γένει, § 7 καὶ ὅσα καθ' ἕτερον σχῆμα κατηγορίας τοῦ ὄντος
λέγεται (τὰ μὲν γὰρ τί ἐστι σημαίνει τῶν ὄντων τὰ δὲ ποιόν τι τὰ δ' ὡς
διῄρηται (15) πρότερον) οὐδὲ γὰρ ταῦτα ἀναλύεται οὔτ' εἰς ἄλληλα οὔτ' εἰς
ἕν τι.
| [5,28] CHAPITRE XXVIII.
Genre. § 1. Genre s'entend de la génération successive et continue d'êtres
(30) qui sont de la même espèce. Ainsi l'on dit : Tant que le Genre humain
existera, pour dire : Tant que continuera la génération successive des
hommes.
§ 2. On entend aussi par Genre, ou Race, l'origine d'où certains êtres ont
reçu le mouvement initial qui les a amenés à la vie. C'est ainsi que l'on
dit, de ceux-ci qu'ils sont de race Hellénique, de ceux-là, qu'ils sont de
race Ionienne, parce que les uns viennent d'Hellen, et les autres, d'Ion,
considéré comme leur premier auteur. L'idée de Genre se tire plutôt du
générateur qu'elle ne se tire de la matière ; ce qui n'empêche pas qu'elle
puisse se rapporter aussi à un auteur féminin ; et c'est ainsi qu'on parle
de la race de Pyrrha.
§ 3. (1024b) Genre a encore le sens qu'on lui donne quand on dit que la
surface, parmi les figures de géométrie, est le Genre de toutes les
surfaces, que le solide est le Genre de tous les solides, attendu que
chacune des figures est telle ou telle surface, et que tout solide est
également tel ou tel solide particulier ; et c'est toujours le genre qui
est le sujet où se manifestent les différences.
§ 4. Dans les définitions, on entend encore par Genre le primitif
intégrant, qui (5) exprime essentiellement ce qu'est la chose, et dont les
qualités sont ce qu'on appelle les différences.
§ 5. Telles sont donc les diverses acceptions du mot Genre. En un sens, il
exprime la génération continue et successive de la même espèce ; en un
autre sens, il exprime le moteur initial qui produit le semblable en
espèce ; et enfin, il exprime la matière ; car ce qui reçoit la différence
et la qualité est précisément le sujet que nous appelons la matière.
§ 6. On dit des choses qu'elles sont autres (10) en Genre, quand leur
sujet primitif est autre, que l'une des deux choses ne se réduit pas à
l'autre, ou que toutes deux ne se réduisent pas à une troisième. C'est
ainsi que la forme et la matière sont d'un Genre différent.
§ 7. Les choses diffèrent encore de Genre quand elles appartiennent à une
autre forme de catégorie de l'Être. On sait que, parmi les catégories, les
unes se rapportent à l'essence de la chose, les autres à la qualité, ou à
telle autre des divisions que nous avons (15) antérieurement indiquées;
car alors elles ne se résolvent, ni les unes dans les autres, ni dans une
unité quelconque, où elles se confondraient.
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