| [5,23] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΚΓ'.
XXIII. § 1 Τὸ ἔχειν λέγεται πολλαχῶς, ἕνα μὲν τρόπον τὸ ἄγειν κατὰ τὴν αὑτοῦ 
φύσιν ἢ κατὰ τὴν αὑτοῦ ὁρμήν, διὸ (10) λέγεται πυρετός τε ἔχειν τὸν 
ἄνθρωπον καὶ οἱ τύραννοι τὰς πόλεις καὶ τὴν ἐσθῆτα οἱ ἀμπεχόμενοι· § 2 ἕνα 
δ' ἐν ᾧ ἄν τι ὑπάρχῃ ὡς δεκτικῷ, οἷον ὁ χαλκὸς ἔχει τὸ εἶδος τοῦ 
ἀνδριάντος καὶ τὴν νόσον τὸ σῶμα· § 3 ἕνα δὲ ὡς τὸ περιέχον τὰ 
περιεχόμενα· ἐν ᾧ γάρ ἐστι περιέχοντι, ἔχεσθαι ὑπὸ (15) τούτου λέγεται, 
οἷον τὸ ἀγγεῖον ἔχειν τὸ ὑγρόν φαμεν καὶ τὴν πόλιν ἀνθρώπους καὶ τὴν ναῦν 
ναύτας, οὕτω δὲ καὶ τὸ ὅλον ἔχειν τὰ μέρη. § 4 Ἔτι τὸ κωλῦον κατὰ τὴν 
αὑτοῦ ὁρμήν τι κινεῖσθαι ἢ πράττειν ἔχειν λέγεται τοῦτο αὐτό, οἷον καὶ οἱ 
κίονες τὰ ἐπικείμενα βάρη, καὶ ὡς οἱ ποιηταὶ (20) τὸν Ἄτλαντα ποιοῦσι τὸν 
οὐρανὸν ἔχειν ὡς συμπεσόντ' ἂν ἐπὶ τὴν γῆν, ὥσπερ καὶ τῶν φυσιολόγων τινές 
φασιν· § 5 τοῦτον δὲ τὸν τρόπον καὶ τὸ συνέχον λέγεται ἃ συνέχει ἔχειν, ὡς 
διαχωρισθέντα ἂν κατὰ τὴν αὑτοῦ ὁρμὴν ἕκαστον. § 6 Καὶ τὸ ἔν τινι δὲ εἶναι 
ὁμοτρόπως λέγεται καὶ ἑπομένως τῷ (25) ἔχειν.
 | [5,23] CHAPITRE XXIII.
Avoir. § 1. Avoir peut se prendre en plusieurs sens. Premièrement, cette 
expression peut signifier que la chose agit selon sa nature propre, ou 
selon son penchant. Ainsi, (10) l'on dit que la fièvre A son empreinte sur 
le visage de telle personne, que les tyrans ont la domination des cités, 
que les gens enveloppés d'un habit ont cet habit.
§ 2.  Avoir s'applique aussi à la chose dans laquelle se trouve une autre 
chose, comme en son réceptacle. Ainsi, l'on dit que l'airain A la forme de 
la statue, et que le corps A la fièvre. 
§ 3. En un autre sens, Avoir se dit du contenant où se trouvent les choses 
contenues; car, en parlant d'un objet contenu, on dit que le contenant 
(15) l'A dans sa contenance. Par exemple, nous disons que le vase A telle 
capacité de liquide, que la ville A tant d'habitants, et que le navire A 
tant de matelots; et c'est encore ainsi que le tout A telles et telles 
parties.
§ 4. On dit encore d'une chose, qui en empêche une autre de se mouvoir, ou 
d'agir selon sa tendance, qu'elle A telle influence sur cette seconde 
chose. Ainsi, l'on dit des colonnes qu'elles Ont la force de soutenir les 
masses énormes qu'elles supportent. C'est de même encore que les poètes 
imaginent (20) qu'Atlas A le poids du ciel sur les épaules, de peur sans 
doute que le ciel ne tombe sur la terre, comme se le figurent certains 
philosophes parmi ceux qui étudient la nature. 
§ 5. C'est aussi de cette manière qu'on dit, de ce qui retient les choses, 
qu'il A la force de les retenir, comme si, sans cette force de cohésion, 
toutes les parties allaient se séparer les unes des autres, chacune selon 
son impulsion propre.
§ 6. Il est d'ailleurs évident que l'expression « Être dans quelque chose,», a des acceptions analogues et consécutives à celle du mot Avoir.
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