HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, Métaphysique, livre V

Chapitre 15

  Chapitre 15

[5,15] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΕ'. XV. § 1 Πρός τι λέγεται τὰ μὲν ὡς διπλάσιον πρὸς ἥμισυ καὶ τριπλάσιον πρὸς τριτημόριον, καὶ ὅλως πολλαπλάσιον πρὸς πολλοστημόριον καὶ ὑπερέχον πρὸς ὑπερεχόμενον· § 2 τὰ δ' ὡς τὸ θερμαντικὸν πρὸς τὸ θερμαντὸν καὶ τὸ τμητικὸν πρὸς τὸ (30) τμητόν, καὶ ὅλως τὸ ποιητικὸν πρὸς τὸ παθητικόν· § 3 τὰ δ' ὡς τὸ μετρητὸν πρὸς τὸ μέτρον καὶ ἐπιστητὸν πρὸς ἐπιστήμην καὶ αἰσθητὸν πρὸς αἴσθησιν. § 4 Λέγεται δὲ τὰ μὲν πρῶτα κατ' ἀριθμὸν ἁπλῶς ὡρισμένως, πρὸς αὐτοὺς πρὸς ἕν (οἷον τὸ μὲν διπλάσιον πρὸς ἓν ἀριθμὸς ὡρισμένος, τὸ δὲ πολλαπλάσιον (35) κατ' ἀριθμὸν πρὸς ἕν, οὐχ ὡρισμένον δέ, οἷον τόνδε τόνδε· (1021a) τὸ δὲ ἡμιόλιον πρὸς τὸ ὑφημιόλιον κατ' ἀριθμὸν πρὸς ἀριθμὸν ὡρισμένον· τὸ δ' ἐπιμόριον πρὸς τὸ ὑπεπιμόριον κατὰ ἀόριστον, ὥσπερ τὸ πολλαπλάσιον πρὸς τὸ ἕν· τὸ δ' ὑπερέχον πρὸς τὸ ὑπερεχόμενον ὅλως ἀόριστον κατ' ἀριθμόν· (5) γὰρ ἀριθμὸς σύμμετρος, κατὰ μὴ συμμέτρου δὲ ἀριθμὸς οὐ λέγεται, τὸ δὲ ὑπερέχον πρὸς τὸ ὑπερεχόμενον τοσοῦτόν τέ ἐστι καὶ ἔτι, τοῦτο δ' ἀόριστον· ὁπότερον γὰρ ἔτυχέν ἐστιν, ἴσον οὐκ ἴσον)· § 5 ταῦτά τε οὖν τὰ πρός τι πάντα κατ' ἀριθμὸν λέγεται καὶ ἀριθμοῦ πάθη, καὶ ἔτι τὸ ἴσον καὶ (10) ὅμοιον καὶ ταὐτὸ κατ' ἄλλον τρόπον (κατὰ γὰρ τὸ ἓν λέγεται πάντα, ταὐτὰ μὲν γὰρ ὧν μία οὐσία, ὅμοια δ' ὧν ποιότης μία, ἴσα δὲ ὧν τὸ ποσὸν ἕν· τὸ δ' ἓν τοῦ ἀριθμοῦ ἀρχὴ καὶ μέτρον, ὥστε ταῦτα πάντα πρός τι λέγεται κατ' ἀριθμὸν μέν, οὐ τὸν αὐτὸν δὲ τρόπον)· § 6 τὰ δὲ (15) ποιητικὰ καὶ παθητικὰ κατὰ δύναμιν ποιητικὴν καὶ παθητικὴν καὶ ἐνεργείας τὰς τῶν δυνάμεων, οἷον τὸ θερμαντικὸν πρὸς τὸ θερμαντὸν ὅτι δύναται, καὶ πάλιν τὸ θερμαῖνον πρὸς τὸ θερμαινόμενον καὶ τὸ τέμνον πρὸς τὸ τεμνόμενον ὡς ἐνεργοῦντα. § 7 Τῶν δὲ κατ' ἀριθμὸν οὐκ εἰσὶν ἐνέργειαι ἀλλ' (20) ὃν τρόπον ἐν ἑτέροις εἴρηται· αἱ δὲ κατὰ κίνησιν ἐνέργειαι οὐχ ὑπάρχουσιν. § 8 Τῶν δὲ κατὰ δύναμιν καὶ κατὰ χρόνους ἤδη λέγονται πρός τι οἷον τὸ πεποιηκὸς πρὸς τὸ πεποιημένον καὶ τὸ ποιῆσον πρὸς τὸ ποιησόμενον. Οὕτω γὰρ καὶ πατὴρ υἱοῦ λέγεται πατήρ· τὸ μὲν γὰρ πεποιηκὸς τὸ δὲ πεπονθός (25) τί ἐστιν. § 9 Ἔτι ἔνια κατὰ στέρησιν δυνάμεως, ὥσπερ τὸ ἀδύνατον καὶ ὅσα οὕτω λέγεται, οἷον τὸ ἀόρατον. § 10 Τὰ μὲν οὖν κατ' ἀριθμὸν καὶ δύναμιν λεγόμενα πρός τι πάντα ἐστὶ πρός τι τῷ ὅπερ ἐστὶν ἄλλου λέγεσθαι αὐτὸ ἐστιν, ἀλλὰ μὴ τῷ ἄλλο πρὸς ἐκεῖνο· τὸ δὲ μετρητὸν καὶ τὸ ἐπιστητὸν καὶ τὸ (30) διανοητὸν τῷ ἄλλο πρὸς αὐτὸ λέγεσθαι πρός τι λέγονται. Τό τε γὰρ διανοητὸν σημαίνει ὅτι ἔστιν αὐτοῦ διάνοια, οὐκ ἔστι δ' διάνοια πρὸς τοῦτο οὗ ἐστὶ διάνοια αδὶς γὰρ ταὐτὸν εἰρημένον ἂν εἴἠ, ὁμοίως δὲ καὶ τινός ἐστιν ὄψις ὄψις, οὐχ οὗ ἐστὶν ὄψις (καίτοι γ' ἀληθὲς τοῦτο εἰπεῖν) ἀλλὰ πρὸς χρῶμα πρὸς ἄλλο τι τοιοῦτον. Ἐκείνως δὲ δὶς τὸ αὐτὸ λεχθήσεται, ὅτι ἐστὶν οὗ ἐστὶν ὄψις. § 11 (1021b) Τὰ μὲν οὖν καθ' ἑαυτὰ λεγόμενα πρός τι τὰ μὲν οὕτω λέγεται, τὰ δὲ ἂν τὰ (5) γένη αὐτῶν τοιαῦτα, οἷον ἰατρικὴ τῶν πρός τι ὅτι τὸ γένος αὐτῆς ἐπιστήμη δοκεῖ εἶναι πρός τι· § 12 ἔτι καθ' ὅσα τὰ ἔχοντα λέγεται πρός τι, οἷον ἰσότης ὅτι τὸ ἴσον καὶ ὁμοιότης ὅτι τὸ ὅμοιον· § 13 τὰ δὲ κατὰ συμβεβηκός, οἷον ἅνθρωπος πρός τι ὅτι συμβέβηκεν αὐτῷ διπλασίῳ εἶναι, (10) τοῦτο δ' ἐστὶ τῶν πρός τι· τὸ λευκόν, εἰ τῷ αὐτῷ συμβέβηκε διπλασίῳ καὶ λευκῷ εἶναι. [5,15] CHAPITRE XV. Relation. § 1. Par Relatifs, on entend, par exemple, le double et la moitié, le triple et le tiers, et, d'une manière générale, le multiple et le multiplié, le surpassant et le surpassé. § 2. Ce sont encore des Relatifs que le corps qui échauffe et le corps échauffé, le corps qui coupe et le corps qui (30) est coupé, en un mot, ce qui agit et ce qui souffre l'action. § 3. Ce sont enfin des Relatifs que l'objet mesuré et la mesure, l'objet qui est su et la science qui le sait, l'objet qui est senti et la sensation qui le perçoit. § 4. Les premiers Relatifs, énoncés plus haut, sont des Relatifs numériques, entendus soit d'une façon absolue , soit d'une façon déterminée dans les rapports des nombres entre eux, ou par rapport à une certaine unité. Ainsi, le nombre Deux rapporté à Un est un nombre défini; mais le multiple, (35) s'il se rapporte encore numériquement à une unité, ne se rapporte plus à un nombre défini, comme serait tel ou tel nombre spécifié. (1021a) La relation de la moitié en sus à la moitié en moins, numériquement exprimée, s'applique à un nombre défini ; mais, quand on parle d'une partie en sus relativement à une partie en moins, c'est tout aussi indéterminé que le double relativement à l'unité , ou que le surpassant l'est relativement au surpassé ; car le nombre est commensurable, (5) tandis que ces rapports ne se fondent pas sur un nombre commensurable. Le surpassant est d'abord le surpassé ; puis, il est quelque chose de plus; et ce quelque chose d'excédant est absolument indéterminé, puisque, selon le hasard des cas, ce quelque chose peut être égal, ou peut n'être pas égal, au nombre surpassé. § 5. Ainsi donc, tous ces Relatifs, dans leur expression verbale, se rapportent au nombre et à ses modifications possibles. L'Égal, le Pareil, (10) l'Identique, sont bien encore des Relatifs, quoique la nuance en soit autre, puisque tous ces termes se rapportent aussi à une unité. Ainsi, on appelle Identiques les êtres dont la substance est une et même substance ; on appelle Pareils, ceux qui ont une même qualité ; de même qu'on appelle Égaux ceux qui ont une même quantité. Or, c'est l'unité qui est le principe et la mesure du nombre, de telle sorte que tous ces termes sont aussi des Relatifs numériques, sans que ce soit d'ailleurs au même point de vue. § 6. Quant à tout ce qui produit (15) une action et à tout ce qui en souffre une, ce sont encore là des Relatifs, qui se rapportent à la puissance de faire et de souffrir, et à toutes les manifestations de ces puissances. Telle est, par exemple, la relation de ce qui peut échauffer à ce qui peut être échauffé, parce qu'il y a là une certaine puissance. Telle est aussi la relation de ce qui échauffe actuellement à ce qui est actuellement échauffé ; de ce qui coupe à ce qui est actuellement coupé, parce qu'il y a là une réalité effective et actuelle. § 7. Pour les Relatifs numériques, il n'y a rien d'actuel, (20) si ce n'est au sens que nous avons dit ailleurs ; mais il n'y a point pour eux d'actes, ni de réalités de mouvement. § 8. Les Relatifs de puissance sont aussi des Relatifs de temps. Par exemple, ce qui a fait est relatif à ce qui a été fait, ce qui fera est relatif à ce qui sera fait. C'est encore à ce point de vue du temps que le père est appelé père relativement à son fils; car, d'un côté, il y a ce qui a fait, et, de l'autre, ce qui a été fait et (25) a souffert l'action. § 9. D'autres Relatifs, au contraire, le sont par la privation de la puissance; par exemple, l'Impossibilité est un Relatif de ce genre, ainsi que toutes les choses exprimées sous la même forme ; et, par exemple, l'invisible est ce qui n'a pas la puissance d'être vu. § 10. Tous les Relatifs de nombre et de puissance sont constamment Relatifs en ce sens que ce qu'ils sont essentiellement est dit d'une autre chose, et non pas, parce que réciproquement cette autre chose peut leur être appliquée. Par exemple, ce qui est mesuré, ce qui est su, ce qui est (30) intelligible, sont appelés des Relatifs, parce que c'est une autre chose qui est mise en rapport avec eux. Ainsi, le mot d'Intelligible signifie qu'il y a intelligence de la chose à laquelle ce mot s'applique. Mais l'intelligence n'est pas un Relatif de la chose dont elle est l'intelligence ; car ce serait répéter deux fois la même chose. De même encore, la vue est la vue de quelque chose ; mais ce n'est pas de ce dont elle est la vue. Il est exact cependant de dire que la vue est un Relatif ; mais c'est par rapport à la couleur, ou à telle autre chose de ce genre. Autrement et de l'autre façon, on ne ferait que se répéter, en disant que la vue est la vue de l'objet dont elle est la vue. § 11. (1021b) Les Relatifs qui sont des relatifs par eux-mêmes, le sont donc de la manière qu'on vient de dire, et aussi, (5) quand les genres auxquels ils appartiennent sont également des relatifs. Par exemple, on dit de la médecine qu'elle est un Relatif, parce que le genre auquel elle appartient, à savoir la science, est aussi un relatif. § 12. On appelle encore Relatifs tous les objets qui font que les choses qui les ont sont aussi nommées des Relatifs. Ainsi, l'égalité est un Relatif, parce que l'Égal en est un ; la ressemblance en est un, parce que le semblable est un Relatif, au même titre. § 13. Il y a enfin des Relatifs purement indirects ; et c'est ainsi que l'homme peut être appelé un Relatif, parce qu'accidentellement il peut être considéré comme double, et que le double est un Relatif; (10) ou bien encore, le blanc peut être pris comme Relatif, quand le même objet est, accidentellement et tout à la fois, double et blanc.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 16/07/2008