HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, Métaphysique, livre V

Chapitre 11

  Chapitre 11

[5,11] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΑ'. XI. § 1 Πρότερα καὶ ὕστερα λέγεται ἔνια μέν, ὡς ὄντος τινὸς (10) πρώτου καὶ ἀρχῆς ἐν ἑκάστῳ γένει, τῷ ἐγγύτερον ἀρχῆς τινὸς ὡρισμένης ἁπλῶς καὶ τῇ φύσει πρός τι ποὺ ὑπό τινων, οἷον τὰ μὲν κατὰ τόπον τῷ εἶναι ἐγγύτερον φύσει τινὸς τόπου ὡρισμένου υοἷον τοῦ μέσου τοῦ ἐσχάτοὐ πρὸς τὸ τυχόν, τὸ δὲ πορρώτερον ὕστερον· § 2 τὰ δὲ κατὰ (15) χρόνον (τὰ μὲν γὰρ τῷ πορρώτερον τοῦ νῦν, οἷον ἐπὶ τῶν γενομένων, πρότερον γὰρ τὰ Τρωϊκὰ τῶν Μηδικῶν ὅτι πορρώτερον ἀπέχει τοῦ νῦν· τὰ δὲ τῷ ἐγγύτερον τοῦ νῦν, οἷον ἐπὶ τῶν μελλόντων, πρότερον γὰρ Νέμεα Πυθίων ὅτι ἐγγύτερον τοῦ νῦν τῷ νῦν ὡς ἀρχῇ καὶ πρώτῳ χρησαμένων)· § 3 (20) τὰ δὲ κατὰ κίνησιν (τὸ γὰρ ἐγγύτερον τοῦ πρώτου κινήσαντος πρότερον, οἷον παῖς ἀνδρός· ἀρχὴ δὲ καὶ αὕτη τις ἁπλῶς)· § 4 τὰ (20) δὲ κατὰ δύναμιν (τὸ γὰρ ὑπερέχον τῇ δυνάμει πρότερον, καὶ τὸ δυνατώτερον· τοιοῦτον δ' ἐστὶν οὗ κατὰ τὴν προαίρεσιν ἀνάγκη ἀκολουθεῖν θάτερον καὶ τὸ ὕστερον, ὥστε μὴ κινοῦντός (25) τε ἐκείνου μὴ κινεῖσθαι καὶ κινοῦντος κινεῖσθαι· δὲ προαίρεσις ἀρχή)· § 5 τὰ δὲ κατὰ τάξιν (ταῦτα δ' ἐστὶν ὅσα πρός τι ἓν ὡρισμένον διέστηκε κατά τινα λόγον, οἷον παραστάτης τριτοστάτου πρότερον καὶ παρανήτη νήτης· ἔνθα μὲν γὰρ κορυφαῖος ἔνθα δὲ μέση ἀρχή)· § 6 ταῦτα μὲν οὖν πρότερα (30) τοῦτον λέγεται τὸν τρόπον, § 7 ἄλλον δὲ τρόπον τὸ τῇ γνώσει πρότερον ὡς καὶ ἁπλῶς πρότερον. Τούτων δὲ ἄλλως τὰ κατὰ τὸν λόγον καὶ τὰ κατὰ τὴν αἴσθησιν. Κατὰ μὲν γὰρ τὸν λόγον τὰ καθόλου πρότερα κατὰ δὲ τὴν αἴσθησιν τὰ καθ' ἕκαστα· καὶ κατὰ τὸν λόγον δὲ τὸ συμβεβηκὸς τοῦ ὅλου (35) πρότερον, οἷον τὸ μουσικὸν τοῦ μουσικοῦ ἀνθρώπου· οὐ γὰρ ἔσται λόγος ὅλος ἄνευ τοῦ μέρους· καίτοι οὐκ ἐνδέχεται μουσικὸν εἶναι μὴ ὄντος μουσικοῦ τινός. § 8 Ἔτι πρότερα λέγεται τὰ τῶν προτέρων πάθη, οἷον εὐθύτης λειότητος· τὸ μὲν γὰρ γραμμῆς καθ' αὑτὴν πάθος τὸ δὲ ἐπιφανείας. § 9 (1019a) Τὰ μὲν δὴ οὕτω λέγεται πρότερα καὶ ὕστερα, τὰ δὲ κατὰ φύσιν καὶ οὐσίαν, ὅσα ἐνδέχεται εἶναι ἄνευ ἄλλων, ἐκεῖνα δὲ ἄνευ ἐκείνων μή· διαιρέσει ἐχρήσατο Πλάτων. § 10 (Ἑπεὶ δὲ τὸ εἶναι (5) πολλαχῶς, πρῶτον μὲν τὸ ὑποκείμενον πρότερον, διὸ οὐσία πρότερον, ἔπειτα ἄλλως τὰ κατὰ δύναμιν καὶ κατ' ἐντελέχειαν· τὰ μὲν γὰρ κατὰ δύναμιν πρότερά ἐστι τὰ δὲ κατὰ ἐντελέχειαν, οἷον κατὰ δύναμιν μὲν ἡμίσεια τῆς ὅλης καὶ τὸ μόριον τοῦ ὅλου καὶ ὕλη τῆς οὐσίας, κατ' (10) ἐντελέχειαν δ' ὕστερον· διαλυθέντος γὰρ κατ' ἐντελέχειαν ἔσται.) § 11 Τρόπον δή τινα πάντα τὰ πρότερον καὶ ὕστερον λεγόμενα κατὰ ταῦτα λέγεται· τὰ μὲν γὰρ κατὰ γένεσιν ἐνδέχεται ἄνευ τῶν ἑτέρων εἶναι, οἷον τὸ ὅλον τῶν μορίων, τὰ δὲ κατὰ φθοράν, οἷον τὸ μόριον τοῦ ὅλου. Ὁμοίως δὲ καὶ τἆλλα. [5,11] CHAPITRE XI. Antériorité, Postériorité. § 1. Antérieur et Postérieur ne s'appliquent aux diverses choses que parce qu'on suppose, dans chaque genre, un certain (10) primitif, et un certain principe, qui sert de point de départ ; et alors, l'Antérieur est ce qui se rapproche le plus du principe, qui est déterminé ou absolument et par la nature, ou qui est relatif, ou qui est dans certains lieux, ou qui est sous certaines conditions. Ainsi, pour ce qui regarde le lieu, les choses sont antérieures, parce qu'elles sont plus rapprochées d'un certain lieu déterminé, soit par la nature, comme le milieu par exemple, ou l'extrémité, soit d'un lieu pris arbitrairement. Ce qui en est plus éloigné est Postérieur. § 2. A la place du lieu, ce peut être (15) le temps, qui détermine l'Antériorité et la Postériorité. L'Antérieur, en ce cas, est ce qui est plus éloigné de l'instant présent, quand il est question du passé. Ainsi, la guerre de Troie est antérieure à la guerre Médique, parce qu'elle est beaucoup plus loin du moment où l'on parle. Parfois, les choses sont dites Antérieures dans le temps, parce qu'elles sont au contraire plus rapprochées du moment où l'on est, comme c'est le cas pour les choses de l'avenir. Ainsi, les Jeux Néméens sont Antérieurs aux Jeux Pythiques, parce qu'ils sont plus près de l'instant actuel, cet instant étant pris comme principe et point de départ primitif. § 3. D'autres fois, l'Antérieur se rapporte au mouvement; et alors, Antérieur signifie ce qui se rapproche davantage du premier moteur. C'est ainsi que l'enfant est Antérieur à l'homme; et, dans ce cas, le principe qu'on adopte est considéré comme une sorte de principe absolu. § 4. D'autres fois encore, l'Antérieur s'entend de la puissance ; et alors, l'Antérieur est ce qui a une puissance prépondérante, ce qui est plus puissant. Par là, on entend une chose qu'une autre chose doit suivre, de toute nécessité, dans ses tendances diverses, cette seconde chose ne venant qu'après l'autre, de telle sorte que, si la première ne donne (25) pas le mouvement, la seconde ne l'a pas ; et que, si la première au contraire le donne, la seconde est mue à son tour. Or, c'est la tendance de la première chose qui est ici le principe. § 5. L'Antérieur se rapporte encore à l'ordre et à la position; et ce sens d'Antérieur s'applique partout où les choses ont une distance proportionnelle par rapport à un objet donné. Par exemple, le suivant du Coryphée est Antérieur à l'homme du troisième rang, de même que l'avant-dernière corde est Antérieure à la dernière. Ici c'est le Coryphée qui sert de principe; et là, c'est la corde moyenne. § 6. Voilà donc une première (30) nuance du mot Antérieur, pour les choses dont on vient de parler. § 7. Dans une autre nuance, l'Antérieur se rapporte à la connaissance; et c'est aussi un Antérieur absolu. Pour ce genre d'Antériorité, les choses diffèrent selon que la connaissance s'adresse à la raison ou à la sensibilité. Dans l'ordre de la raison, c'est l'universel qui est Antérieur; pour la sensibilité, c'est l'individuel. En raison, l'attribut est (35) Antérieur au tout que forment l'attribut et le sujet, réunis. Par exemple, Instruit est Antérieur à Homme instruit; car la notion totale n'est pas possible sans la partie, quoique Instruit ne puisse pas exister seul, s'il n'y a pas quelqu'un qui soit instruit. § 8. Antérieur s'applique encore aux qualités des choses qui sont antérieures ; et c'est ainsi que la rectitude d'une ligne peut être dite Antérieure au poli d'une surface; car l'une est une qualité essentielle de la ligne, tandis que l'autre ne concerne que la surface simplement. § 9. (1019e) C'est bien là ce qu'on entend par Antérieur et Postérieur. Mais, en nature et en essence, les Antérieurs sont les choses qui peuvent exister indépendamment d'autres choses, tandis que ces autres choses ne peuvent pas exister sans elles, distinction établie déjà par Platon. § 10. Mais, comme le mot d'Être (5) peut s'entendre en plusieurs sens, c'est le sujet d'abord qui est Antérieur à tout; et voilà comment aussi la substance est Antérieure au reste. Puis, à un autre point de vue, il faut distinguer ici les simples possibilités et les réalités. Il y a des choses qui sont Antérieures en puissance; d'autres qui le sont en réalité. Par exemple, en puissance la moitié de la ligne est Antérieure à la ligne entière; la partie est Antérieure au tout, et la matière l'est à la substance. Mais (10) en réalité, elle est postérieure ; car il faut que d'abord l'actualité ait disparu pour que la puissance existe à son tour. § 11. A certain égard, toutes les choses qu'on appelle Antérieures et Postérieures rentrent dans ces dernières nuances; car, en fait de production, les unes peuvent être sans les autres, le tout, par exemple, pouvant être sans les parties, tandis qu'en fait de destruction, la partie peut être détruite sans que le tout soit détruit. Et ainsi du reste.


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Dernière mise à jour : 16/07/2008