[8,9] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Θ'.
§ 1. Οἱ δὲ βόες εἰσὶ μὲν καὶ καρποφάγοι καὶ ποηφάγοι, πιαίνονται δὲ τοῖς τε φυσητικοῖς,
οἷον ὀρόβοις καὶ κυάμοις ἐρηριγμένοις καὶ χλόῃ κυάμων, καὶ ἄν τις τὸ δέρμα ἐντεμὼν
φυσήσῃ καὶ μετὰ ταῦτα παράσχῃ τὴν τροφὴν τοῖς πρεσβυτέροις, ἔτι δὲ κριθαῖς καὶ ἁπλῶς καὶ
ἐπτισμέναις, § 2. καὶ τοῖς γλυκέσιν, οἷον σύκοις καὶ ἀσταφίσι, καὶ οἴνῳ καὶ τοῖς φύλλοις τῆς
πτελέας· μάλιστα δ´ οἱ ἥλιοι καὶ τὰ λουτρὰ τὰ θερμά. Τὰ δὲ κέρατα τῶν νέων χλιαινόμενα τῷ
κηρῷ ἄγεται ῥᾳδίως ὅπου ἄν τις ἐθέλῃ· § 3. καὶ τοὺς πόδας δ´ ἧττον ἀλγοῦσιν, ἄν τις τὰ
κέρατα ἀλείφῃ κηρῷ ἢ ἐλαίῳ ἢ πίττῃ. Πονοῦσι δ´ αἱ ἀγελαῖαι μᾶλλον ὑπὸ τῆς πάχνης
μετανιστάμεναι ἢ ὑπὸ χιόνος. § 4. Αὐξάνονται δ´ ὅταν πλείω ἔτη ἀνόχευτοι ὦσιν· διὸ οἱ ἐν
τῇ Ἠπείρῳ τὰς καλου μένας Πυρρικὰς βοῦς ἐννέα ἔτη διατηροῦσιν ἀνοχεύτους καὶ καλοῦσιν
ἀποταύρους, ὅπως αὐξάνωνται. Τούτων δὲ τὸ μὲν πλῆθος εἶναί φασι περὶ τετρακοσίας, ἰδίους
τῶν βασιλέων, ζῆν δ´ ἐν ἄλλῃ χώρᾳ οὐ δύνασθαι· καίτοι πεπειρᾶσθαί τινας.
| [8,9] CHAPITRE IX.
§ 1. Les boeufs se nourrissent tout à la fois de grains et de fourrage.
On les engraisse en leur donnant des flatueux, tels que les orobes et les fèves
concassées; et aussi, en leur donnant les feuilles de fèves. Un autre moyen d'engraisser
les plus vieux, c'est de leur faire des incisions à la peau et de les insuffler, avant de leur
donner leur nourriture. On peut aussi les engraisser avec de l'orge, soit en la laissant
entière, soit en la pilant.
§ 2. On peut encore leur donner des aliments sucrés, comme des figues, des raisins
secs, du vin et des feuilles d'ormeau. Ce qui contribue le plus à les engraisser, c'est la
chaleur du soleil, et aussi les lavages chauds. Pour les jeunes boeufs, on peut faire de
leurs cornes tout ce que l'on veut, en les enduisant de cire.
§ 3. On soulage aussi leurs maux de pieds en recouvrant leurs cornes de cire, de
poix, ou d'huile. Quand on fait voyager les troupeaux par la gelée blanche, ils en souffrent
plus que de la neige.
§ 4. Les vaches grandissent davantage quand on retarde de plusieurs années leur
accouplement. Aussi, dans l'Épire, on garde les vaches qu'on appelle les Pyrrhiques
jusqu'à l'âge de neuf ans sans les laisser approcher du taureau; et de là, le nom qu'on
leur donne d'Apotaures; c'est pour les faire grossir. Ces vaches qui sont, à ce qu'on dit,
au nombre de quatre cents environ, appartiennent aux rois du pays. On dit aussi qu'elles
ne peuvent pas vivre dans d'autres climats, malgré les divers essais qu'on a pu tenter.
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