[8,10] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Ι'.
§ 1. Ἵπποι δὲ καὶ ὀρεῖς καὶ ὄνοι καρποφάγοι μέν εἰσι καὶ ποηφάγοι, μάλιστα δὲ πιαίνεται
τῷ ποτῷ· ὡς γὰρ ἂν πίνῃ τὰ ὑποζύγια τὸ ὕδωρ, οὕτω καὶ πρὸς τὴν ἀπόλαυσιν ἔχει τῆς
τροφῆς, καὶ ὅπου δ´ ἂν ἧττον δυσχεραίνῃ τὸ ποτόν, τοῦτο μᾶλλον εὔχορτόν ἐστιν. § 2. Ἡ δὲ
κράστις λειοτριχεῖν ποιεῖ, ὅταν ἔγκυος ᾖ· ὅταν δ´ ἀθέρας ἔχῃ σκληρούς, οὐκ ἀγαθή. Τῆς δὲ
πόας τῆς Μηδικῆς ἥ τε πρωτόκουρος φαύλη, καὶ ὅπου ἂν δυσῶδες ὕδωρ ἐπάγηται· ὄζει γὰρ
τῆς πόας. Πίνειν δ´ οἱ μὲν βόες ζητοῦσι καθαρόν, οἱ δ´ ἵπποι ὥσπερ αἱ κάμηλοι· ἡ δὲ κάμηλος
πίνει ἥδιον θολερὸν καὶ παχύ· οὐδὲ γὰρ ἀπὸ τῶν (596b) ποταμῶν πρότερον πίνει ἢ
συνταράξαι. Δύναται δ´ ἄποτος ἀνέχεσθαι καὶ τέτταρας ἡμέρας· εἶτα μετὰ ταῦτα πίνει πολὺ
πλῆθος.
| [8,10] CHAPITRE X.
§ 1. Les chevaux, les mulets et les ânes mangent des grains et de l'herbe.
Ce qui les engraisse plus que tout le reste, c'est ce qu'ils boivent; car les bêtes de
somme ont d'autant plus d'appétit à ce qu'elles mangent qu'elles ont bu davantage; la
boisson qui leur a été la plus agréable est aussi celle qui les fortifie le plus. Le lieu où le
breuvage leur est le moins désagréable est aussi celui qui leur convient le mieux.
§ 2. La pitance, quand elle est fraîche et pleine, leur rend le poil lisse ; quand il s'y
trouve des parties trop dures, elle ne leur fait pas de bien. La première coupe de l'herbe
de Médie leur fait du mal, ainsi que l'eau corrompue qui se mêle au fourrage, parce
qu'elle a une mauvaise odeur de bouc. Les boeufs ne cherchent à boire que de l'eau bien
pure. Le goût des chevaux est le même que celui des chameaux; et le chameau trouve
plus de plaisir à boire de l'eau bourbeuse et épaisse ; il ne boit jamais dans (596b) les
rivières avant d'en avoir troublé l'eau qu'il y prend. Le chameau peut d'ailleurs rester sans
boire quatre jours de suite; mais ensuite, il absorbe une quantité d'eau énorme.
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