[8,7] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Ζ.
§ 1. Τῶν δὲ τετραπόδων καὶ ζῳοτόκων τὰ μὲν ἄγρια καὶ καρχαρόδοντα πάντα
σαρκοφάγα· πλὴν τοὺς λύκους φασίν, ὅταν πεινῶσιν, ἐσθίειν τινὰ γῆν, μόνον δὴ τοῦτο τῶν
ζῴων· πόας δ´ ἄλλοτε μὲν οὐχ ἅπτονται, ὅταν δὲ κάμνωσι, καθάπερ καὶ αἱ κύνες ἐσθίουσαι
ἀνεμοῦσι καὶ καθαίρονται. Ἀνθρωποφαγοῦσι δ´ οἱ μονοπεῖραι τῶν λύκων μᾶλλον (αὐτῶν) ἢ
τὰ κυνηγέσια. § 2. Ὃν δὲ καλοῦσιν οἱ μὲν γλάνον οἱ δ´ ὕαιναν, ἔστι μὲν τὸ μέγεθος οὐκ
ἐλάττων λύκου, χαίτην δ´ ἔχει ὥσπερ (595a) ἵππος, καὶ ἔτι σκληροτέρας καὶ βαθυτέρας τὰς
τρίχας, καὶ καθ´ ὅλης τῆς ῥάχεως· ἐπιβουλεύει δὲ καὶ θηρεύει τοὺς ἀνθρώπους, τοὺς δὲ κύνας
καὶ ἐμοῦσα θηρεύει ὥσπερ οἱ ἄνθρωποι· καὶ τυμβωρυχεῖ δὲ ἐφιέμενον τῆς σαρκοφαγίας τῆς
τοιαύτης. § 3. Ἡ δ´ ἄρκτος παμφάγον ἐστί. Καὶ γὰρ καρπὸν ἐσθίει, καὶ ἀναβαίνει ἐπὶ τὰ δένδρα
διὰ τὴν ὑγρότητα τοῦ σώματος, καὶ τοὺς καρποὺς τοὺς χέδροπας· ἐσθίει δὲ καὶ μέλι τὰ σμήνη
καταγνύουσα, καὶ καρκίνους καὶ μύρμηκας, καὶ σαρκοφαγεῖ. Διὰ γὰρ τὴν ἰσχὺν ἐπιτίθεται οὐ
μόνον τοῖς ἐλάφοις ἀλλὰ καὶ τοῖς ἀγρίοις ὑσίν, ἂν δύνηται λαθεῖν ἐπιπεσοῦσα, καὶ τοῖς
ταύροις· ὁμόσε χωρήσασα γὰρ τῷ ταύρῳ κατὰ πρόσωπον ὑπτία καταπίπτει, καὶ τοῦ ταύρου
τύπτειν ἐπιχειροῦντος τοῖς μὲν βραχίοσι τὰ κέρατα περιλαμβάνει, τῷ δὲ στόματι τὴν ἀκρωμίαν
δακοῦσα καταβάλ λει τὸν ταῦρον. Βαδίζει δ´ ἐπί τινα χρόνον ὀλίγον καὶ τοῖν δυοῖν ποδοῖν
ὀρθή. Τὰ δὲ κρέα πάντα κατεσθίει προσήπουσα πρῶτον. § 4. Ὁ δὲ λέων σαρκοφάγον μέν
ἐστιν, ὥσπερ καὶ τἆλλα ὅσα ἄγρια καὶ καρχαρόδοντα, τῇ δὲ βρώσει χρῆται λάβρως, καὶ
καταπίνει πολλὰ ὅλα οὐ διαιρῶν, εἶθ´ ἡμέρας δύο ἢ τρεῖς ἀσιτεῖ· δύναται γὰρ διὰ τὸ
ὑπερπληροῦσθαι. Ὀλιγόποτον δ´ ἐστίν. Τὸ δὲ περίττωμα προΐεται σπανίως· διὰ τρίτης γὰρ ἢ
ὅπως ἂν τύχῃ προχωρεῖ, καὶ τοῦτο σκληρὸν καὶ ἐξικμασμένον, ὅμοιον κυνί. Προΐεται δὲ καὶ
τὴν φῦσαν σφό δρα δριμεῖαν καὶ τὸ οὖρον ἔχον ὀσμήν, διὸ 〈ὥς〉περ οἱ κύνες ὀσφραίνεται τῶν
δένδρων· οὐρεῖ γὰρ αἴρων τὸ σκέλος ὥσπερ οἱ κύνες. Ἐμποιεῖ δὲ καὶ ὀσμὴν βαρεῖαν ἐν τοῖς
ἐσθιομένοις καταπνέων· καὶ γὰρ ἀνοιχθέντος αὐτοῦ τὰ ἔσω ἀτμίδα ἀ φίησι βαρεῖαν. § 5. Ἔνια
δὲ τῶν τετραπόδων καὶ ἀγρίων ζῴων ποιεῖται τὴν τροφὴν περὶ λίμνας καὶ ποταμούς· περὶ δὲ
τὴν θάλατταν οὐδὲν ἔξω φώκης. Τοιαῦτα δ´ ἐστὶν ὅ τε καλούμε νος κάστωρ καὶ τὸ σαθέριον
καὶ τὸ σατύριον καὶ ἐνυδρὶς καὶ ἡ καλουμένη λάταξ· ἔστι δὲ τοῦτο πλατύτερον τῆς ἐνυδρίδος,
καὶ (595b) ὀδόντας ἔχει ἰσχυρούς· ἐξιοῦσα γὰρ νύκτωρ πολλάκις τὰς περὶ τὸν ποταμὸν
κερκίδας ἐκτέμνει τοῖς ὀδοῦσιν. Δάκνει δὲ τοὺς ἀνθρώπους καὶ ἡ ἐνυδρίς, καὶ οὐκ ἀφίησιν, ὡς
λέγουσι,μέχρι ἂν ὀστοῦ ψόφον ἀκούσῃ. Τὸ δὲ τρίχωμα ἔχει ἡ λάταξ σκληρόν, καὶ τὸ εἶδος
μεταξὺ τοῦ τῆς φώκης τριχώματος καὶ τοῦ τῆς ἐλάφου.
| [8,7] CHAPITRE VII.
§ 1. Parmi les quadrupèdes vivipares, tous ceux qui sont sauvages,
et qui ont les dents aiguës, sont carnivores. Peut-être doit-on excepter les loups, qui, dit-on,
quand ils sont par trop affamés, mangent de la terre, les seuls à se nourrir ainsi entre
tous les animaux. Les carnivores ne mangent jamais d'herbes, si ce n'est quand ils sont
malades, comme le font les chiens qui, en mangeant de l'herbe, se font vomir et se
purgent. Les loups qui vont seuls se jettent sur les hommes et les dévorent plutôt que les
loups qui chassent en troupe.
§ 2. Le carnivore que l'on appelle, tantôt le Glanos, tantôt l'hyène, est à peu près de
la grosseur du loup. Il a une crinière dans le genre (595a) du cheval ; mais les poils qu'il a
sur toute la longueur du dos sont plus rudes et plus fournis que ceux du cheval. L'hyène
suit les hommes pour les surprendre et leur fait la chasse; elle poursuit les chiens; et elle
vomit à peu près comme les hommes. Elle déterre les cadavres, tant elle aime à manger
cette chair putréfiée.
§ 3. Quant à l'ours, il est omnivore; ainsi, il mange des fruits, et il monte sur les
arbres, où, grâce à la souplesse de son corps, il peut grimper; il aime également les
légumes. Il dévore le miel après avoir brisé les ruches, où sont les essaims. Il mange les
crabes et les fourmis, en même temps qu'il mange de la chair. Il est assez fort pour
attaquer non seulement les cerfs, mais aussi les sangliers, s'il peut les surprendre, et
même les taureaux. Il s'élance de front contre le taureau, et il se précipite sous lui; puis,
quand le taureau essaye de le frapper, il lui saisit les cornes dans ses pattes, qui
l'embrassent, lui mord les épaules avec sa gueule et le terrasse. L'ours peut marcher,
quelque peu de moments, en se tenant tout droit sur ses deux pieds. Avant de manger la
chair dont il se repaît, il la laisse pourrir.
§ 4. Le lion est carnivore, comme le sont tous les quadrupèdes sauvages qui ont les
dents aiguës (en forme de scie). Il mange avec avidité, et il avale des morceaux entiers
sans les déchirer. Il reste des deux et trois jours sans manger; et il le peut sans peine,
après s'être repu outre mesure. Le lion boit peu; il ne rend ses excréments qu'à de rares
intervalles; et il ne les fait que tous les trois jours, ou selon que cela se trouve. Ses
excréments sont secs et très durs, comme ceux du chien. Il lâche des vents extrêmement
puants; et son urine a une très forte odeur. Aussi, les chiens flairent-ils les arbres où le
lion s'est arrêté; car il urine en levant la patte, absolument comme le font les chiens. Il
dépose aussi une odeur violente sur ce qu'il mange en respirant dessus; et quand on
ouvre un lion, l'odeur qu'exhalent ses viscères est insupportable.
§ 5. Il y a quelques quadrupèdes sauvages qui se nourrissent de ce qu'ils trouvent,
sur le bord des cours d'eau et des marais. Pas un ne vit sur les bords de la mer, si ce
n'est le phoque. Les quadrupèdes de ce genre sont l'animal qu'on appelle le castor, le
sathérion, le satyrion, la loutre et celui qu'on nomme Latax. Ce dernier animal est plus
large que la loutre, et il a (595b) des dents puissantes. Il sort de nuit; et souvent, il coupe
avec ses dents les arbustes qui croissent sur le bord des eaux. La loutre aussi mord les
hommes, et ne lâche sa proie, à ce que l'on dit, que quand elle entend les os craquer. Le
latax a le poil dur, et ce poil tient une sorte de milieu entre celui du phoque et celui du cerf.
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