[8,28] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΚΗ'.
§ 1. Ποιοῦσι δ´ οἱ τόποι διαφέροντα καὶ τὰ ἤθη, οἷον οἱ ὀρεινοὶ καὶ τραχεῖς τῶν ἐν τοῖς
πεδινοῖς καὶ μαλακοῖς· καὶ γὰρ τὰς ὄψεις ἀγριώτερα καὶ ἀλκιμώτερα, καθάπερ καὶ οἱ ἐν τῷ
Ἄθῳ ὕες· τούτων γὰρ οὐδὲ τὰς θηλείας ὑπομένουσι τῶν κάτω οἱ ἄρρενες. § 2. Καὶ πρὸς τὰ
δήγματα δὲ τῶν θηρίων μεγάλην ἔχουσιν αἱ χῶραι διαφοράν, οἷον περὶ μὲν Φάρον καὶ ἄλλους
τόπους οἱ σκορπίοι οὐ χαλεποί, ἐν ἄλλοις δὲ τόποις καὶ ἐν τῇ Σκυθίᾳ πολλοὶ καὶ μεγάλοι καὶ
χαλεποὶ γίνονται, κἄν τινα πατάξωσιν ἄνθρωπον ἤ τι ἄλλο θηρίον, ἀποκτείνουσι, καὶ τὰς ὗς, αἳ
ἥκιστα αἰσθάνονται τῶν ἄλλων δηγμάτων, καὶ τούτων τὰς μελαίνας μᾶλλον ἀποκτείνουσιν·
τάχιστα δ´ ἀπόλλυνται αἱ ὕες πληγεῖσαι, ἐὰν εἰς ὕδωρ ἔλθωσιν. § 3. Τά τε τῶν ὄφεων δήγματα
πολὺ διαφέρουσιν. Ἥ τε γὰρ ἀσπὶς ἐν Λιβύῃ γίνεται, ἐξ οὗ ὄφεως ποιοῦσι τὸ σηπτικόν, καὶ
ἄλλως ἀνίατος. Γίνεται δὲ καὶ ἐν τῷ σιλφίῳ τι ὀφείδιον, οὗ καὶ λέγεται ἄκος εἶναι λίθος τις, ὃν
λαμβάνουσιν ἀπὸ τάφου βασιλέως τῶν ἀρχαίων καὶ ἐν οἴνῳ ἀποβάψαντες πίνουσιν. Τῆς δ´
Ἰταλίας ἔν τισι τόποις καὶ τὰ τῶν ἀσκαλαβωτῶν δήγματα θανάσιμά ἐστιν. § 4. Πάντων δὲ
χαλεπώτερά ἐστι τὰ δήγματα τῶν ἰοβόλων, ἐὰν τύχῃ ἀλλήλων ἐδηδοκότα, οἷον σκορπίον ἔχις,
Ἔστι δὲ τοῖς πλείστοις αὐτῶν πολέμιον τὸ τοῦ ἀνθρώπου πτύελον. Ἔστι δέ τι ὀφείδιον μικρόν,
ὃ καλοῦσί τινες ἱερόν, ὃ οἱ πάνυ μεγάλοι ὄφεις φεύγουσιν· γίνεται δὲ τὸ μέγιστον πηχυαῖον,
καὶ δασὺ ἰδεῖν· ὅ τι δ´ ἂν δάκῃ, εὐθὺς σήπεται τὸ κύκλῳ. Ἔστι δὲ καὶ ἐν τῇ Ἰνδικῇ ὀφείδιόν τι,
οὗ μόνου φάρμακον οὐκ ἔχουσιν.
| [8,28] CHAPITRE XXVIII.
§ 1. Les lieux produisent de grandes différences dans le caractère des animaux;
et par exemple, les contrées montagneuses et rudes agissent
tout autrement que les contrées de plaine et d'accès facile. Les animaux sont, dans les
montagnes, d'un aspect plus sauvage; et ils y sont plus courageux, comme on le voit bien
pour les sangliers de l'Athos. Pas un des mâles des vallées basses ne serait de force à
lutter même contre les femelles de la montagne.
§ 2. La différence des contrées en apporte aussi une très grande dans les morsures
des animaux. Ainsi, dans la région du Pharos et dans quelques autres régions, les
scorpions ne sont pas dangereux; mais dans d'autres lieux et dans la Carie notamment,
ils sont aussi nombreux et aussi grands que redoutables ; l'homme ou la bête qu'ils
piquent en meurent toujours. Leur morsure tue les sangliers, qui ne sentent absolument
en rien les morsures des autres animaux ; et ce sont surtout les laies de couleur noire que
Ies scorpions attaquent. Les sangliers qui ont été piqués rendent leur mort encore plus
rapide, en allant se jeter dans l'eau.
§ 3. Les morsures des serpents diffèrent beaucoup les unes des autres. Ainsi, l'aspic
est un serpent de la Libye, dont on tire un poison qui putréfie, et dont la morsure est
mortelle. Le silphium cache souvent un petit serpent dont la morsure a pour contrepoison,
à ce qu'on prétend, une pierre qu'on prend au tombeau d'un des anciens rois; on la fait
tremper dans du vin, qu'on se hâte de boire. Dans quelques parties de l'Italie, la morsure
des simples stellions est également mortelle.
§ 4. Tous Ies animaux à venin ont la morsure d'autant plus dangereuse qu'ils se sont
dévorés les uns les autres : par exemple, la vipère ayant mangé un scorpion. Pour la
plupart de ces morsures, la salive de l'homme est un puissant contrepoison. il existe un
tout petit serpent, qu'on appelle le serpent sacré, qui fait fuir devant lui les plus gros
serpents. Il n'a pas plus d'une coudée de long, et il parait comme velu. Tout ce qu'il a
mordu se pourrit, et la plaie s'étend circulairement. Il y a encore dans l'Inde un petit
serpent, qui est le seul contre la morsure duquel les indigènes n'aient pas de remède.
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