[8,29] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΚΘ'.
§ 1. (608a) Διαφέρει δὲ τὰ ζῷα τῷ εὐημερεῖν ἢ τοὐναντίον καὶ περὶ τὰς κυήσεις. Τὰ μὲν
γὰρ ὀστρακόδερμα, οἷον κτένες καὶ ἅπαντα τὰ ὀστρεώδη καὶ τὰ μαλακόστρακα, ἄριστά ἐστιν
ὅταν κύῃ, οἷον τὰ καραβώδη. Λέγεται δὲ κύησις καὶ τῶν ὀστρακοδέρμων· τὰ μὲν γὰρ
μαλακόστρακα καὶ ὀχευόμενα ὁρᾶται καὶ ἀποτίκτοντα, ἐκείνων δ´ οὐδέν. Καὶ τὰ μαλάκια δὲ
κύοντα ἄριστα, οἷον τευθίδες τε καὶ σηπίαι καὶ πολύποδες. § 2. Οἱ δ´ ἰχθύες ἀρχόμενοι μὲν
κυΐσκεσθαι σχεδὸν ἀγαθοὶ πάντες, προϊούσης δὲ τῆς κυήσεως οἱ μὲν οἱ δ´ οὔ. Κύουσα μὲν οὖν
ἀγαθὴ μαινίς· μορφὴ δὲ τῆς θηλείας στρογγυλωτέρα, ὁ δ´ ἄρρην μακρότερος καὶ πλατύτερος·
συμβαίνει δ´ ἀρχομένης κυΐσκεσθαι τῆς θηλείας τοὺς ἄρρενας μέλαν τὸ χρῶμα ἴσχειν καὶ
ποικιλώτερον, καὶ φαγεῖν χειρίστους εἶναι· καλοῦνται δ´ ὑπ´ ἐνίων τράγοι περὶ τοῦτον τὸν
χρόνον. § 3. Μεταβάλλουσι δὲ καὶ οὓς καλοῦσι κοττύφους καὶ κίχλας καὶ ἡ σμαρὶς τὸ χρῶμα
κατὰ τὰς ὥρας, ὥσπερ ἔνια τῶν ὀρνέων· τοῦ μὲν γὰρ ἔαρος μέλανες γίνονται, εἶτα ἐκ τοῦ
ἔαρος λευκοὶ πάλιν. Μεταβάλλει δὲ καὶ ἡ φυκὶς τὴν χρόαν· τὸν μὲν γὰρ ἄλλον χρόνον λευκή
ἐστι, τοῦ δ´ ἔαρος ποικίλη· μόνη δ´ αὕτη τῶν θαλαττίων ἰχθύων στιβαδοποιεῖται, ὡς φασί, καὶ
τίκτει ἐν τῇ στιβάδι. § 4. Μεταβάλλει δὲ καὶ ἡ μαινίς, ὥσπερ εἴρηται, καὶ ἡ σμαρίς, καὶ ἐκ
λευκοτέρων πάλιν ἐν τῷ θέρει καθίστανται καὶ γίνονται μέλανες· μάλιστα δ´ ἐπίδηλός ἐστι περὶ
τὰ πτερύγια καὶ τὰ βράγχια. Καὶ κορακῖνος δ´ ἄριστός ἐστι κύων, ὥσπερ καὶ ἡ μαινίς.
Κεστρεὺς δὲ καὶ λάβραξ καὶ οἱ λοιποὶ πλωτοὶ φαῦλοι κύοντες σχεδὸν πάντες. Ὅμοιοι δὲ
κύοντες καὶ μὴ ὀλίγοι, οἷον γλαῦκος. § 5. Φαῦλοι δὲ
καὶ οἱ γέροντες τῶν ἰχθύων, καὶ οἵ γε θύννοι καὶ εἰς τὰς ταριχείας φαῦλοι οἱ γέροντες· πολὺ γὰρ
συντήκεται τῆς σαρκός. Τὸ δ´ αὐτὸ καὶ ἐπὶ τῶν ἄλλων συμβαίνει ἰχθύων. Δῆλοι δ´ οἱ γέροντες
αὐτῶν τῷ μεγέθει τῶν λεπίδων καὶ τῇ σκληρότητι. Ἤδη δ´ ἐλήφθη γέρων θύννος οὗ σταθμὸς
μὲν ἦν τάλαντα πεντεκαίδεκα, τοῦ δ´ οὐραίου τὸ διάστημα δύο πήχεων ἦν καὶ σπιθαμῆς. § 6.
Οἱ δὲ ποτάμιοι καὶ οἱ λιμναῖοι ἄριστοι (608b) γίνονται μετὰ τὴν ἄφεσιν τοῦ κυήματος καὶ τοῦ
θοροῦ, ὅταν ἀνατραφῶσιν· κύοντες δ´ ἔνιοι μὲν ἀγαθοί, οἷον σαπερδίς, ἔνιοι δὲ φαῦλοι, οἷον
γλάνις. Οἱ μὲν οὖν ἄλλοι πάντες ἀμείνους οἱ ἄρρενες τῶν θηλειῶν, γλάνις δ´ ὁ θῆλυς τοῦ
ἄρρενος ἀμείνων. Καὶ ἐν ταῖς ἐγχέλυσι δέ, ἃς καλοῦσι θηλείας, ἀμείνους εἰσίν· οὐκ οὔσας δὲ
θηλείας καλοῦσιν, ἀλλὰ τῇ ὄψει διαφόρους.
| [8,29] CHAPITRE XXIX.
§ 1. (608a) La gestation fait encore une différence dans la bonne
qualité des animaux, ou dans leur qualité mauvaise. Ainsi, les testacés, comme les
peignes et tous les coquillages et les crustacés, valent mieux durant la gestation, ainsi
qu'on le voit pour l'espèce des langoustes. Les testacés ont aussi une gestation,
quoiqu'on n'en ait jamais vu aucun s'accoupler et pondre, comme on l'observe pour les
crustacés. Les femelles des mollusques sont d'un goût plus délicat quand elles sont
pleines; tels sont les petits calmars, les seiches et les polypes.
§ 2. Presque tous les poissons sont bons au début de la gestation; mais à mesure
qu'elle avance, les uns sont bons, les autres ne le sont pas. Ainsi, la maenis est très
bonne quand elle est pleine. La forme de la femelle est plus arrondie ; le mâle est plus
long et plus large. A l'époque où commence la gestation de la femelle, on voit les mâles
prendre une couleur noire et se tacheter; et c'est alors qu'ils sont les moins bons à
manger. C'est alors aussi qu'on leur donne parfois le nom de Boucs.
§ 3. Les poissons qu'on appelle les grives, les merles et la squille, changent
également de couleur selon les saisons, comme on le voit sur quelques oiseaux. Au
printemps, ils sont noirs; et le printemps une fois passé, ils redeviennent blancs. La phycis
change aussi de couleur; le reste de l'année, elle est blanche; mais au printemps, elle est
toute tachetée. C'est le seul des poissons de mer qui fasse un nid, à ce qu'on assure, et
qui pond dans les nids qu'il a préparés.
§ 4. La maenis, ainsi qu'on vient de le dire, et la smaris changent de couleur; de
blancs qu'étaient d'abord ces poissons, ils muent en été et redeviennent noirs. Ce
changement est surtout visible aux nageoires et aux branchies. La femelle du coracin est
surtout délicate quand elle est pleine, comme la maenis. Le muge et le loup, et presque
tous les autres poissons à écailles, sont mauvais pendant la gestation. Il y en a peu qui,
comme le glaucus, soient également bons, que les femelles soient pleines ou ne le soient pas.
§ 5. Les vieux poissons ne sont pas bons; et les thons eux-mêmes en vieillissant ne
sont plus bons, même pour les salaisons, parce qu'ils perdent beaucoup de leur chair.
C'est bien le même effet qui se produit sur les autres poissons. On reconnaît qu'ils sont
vieux à la grandeur et à la dureté de leurs écailles. On a pris une fois un vieux thon qui ne
pesait pas moins de quinze talents; la largeur de sa queue était de deux coudées et une
palme.
§ 6. Les poissons de rivière et d'étang sont surtout délicats (608b) quand, après la
ponte et l'émission de la laite, ils se sont refaits en se nourrissant. Quelques-uns sont
bons dans la gestation, comme la saperdis; d'autres ne valent rien alors, comme le glapis.
Dans toutes les espèces, les mâles sont meilleurs que les femelles; mais le glanis femelle
vaut mieux que le glanis mâle. Dans les anguilles aussi celles qu'on prend pour des
femelles sont plus délicates; mais malgré ce nom, ce ne sont pas des femelles, et elles ne
diffèrent absolument qu'à la vue.
|