[7,6] CHAPITRE VI.
1 Τὸ δὲ γάλα τὸ γινόμενον πρότερον τῶν ἑπτὰ μηνῶν ἄχρηστόν ἐστιν· ἀλλ᾽ ἅμα τά τε παιδία γόνιμα καὶ τὸ γάλα χρήσιμον. Τὸ δὲ πρῶτον καὶ ἁλμυρόν, ὥσπερ τοῖς προβάτοις. Μάλιστα δ᾽ ἐν ταῖς κυήσεσι τοῦ οἴνου αἰσθάνονται αἱ πλεῖσται· διαλύονταί τε γάρ, ἐὰν πίωσι, καὶ ἀδυνατοῦσιν. 2 Ἀρχὴ δὲ ταῖς γυναιξὶ τοῦ τεκνοῦσθαι καὶ τοῖς ἄρρεσι τοῦ τεκνοῦν, καὶ παῦλα ἀμφοτέροις, τοῖς μὲν ἡ τοῦ σπέρματος πρόεσις ταῖς δ᾽ ἡ τῶν καταμηνίων, πλὴν οὔτ᾽ ἀρχομένων γόνιμα 586 εὐθὺς οὔτ᾽ ἔτι ὀλίγων γινομένων καὶ ἀσθενῶν. Ἡλικία δὲ τῆς μὲν ἀρχῆς εἴρηται· παύεται δὲ ταῖς γυναιξὶ ταῖς μὲν πλείσταις τὰ καταμήνια περὶ τετταράκοντα ἔτη, αἷς δ᾽ ἂν ὑπερβάλῃ τὸν χρόνον τοῦτον, διαμένει μέχρι τῶν πεντήκοντα ἐτῶν, καὶ ἤδη τινὲς ἔτεκον· πλείω δὲ χρόνον οὐδεμία.
3 Οἱ δ᾽ ἄνδρες οἱ μὲν πλεῖστοι γεννῶσι μέχρι ἑξήκοντα ἐτῶν, ὅταν δ᾽ ὑπερβάλῃ ταῦτα, μέχρι ἑβδομήκοντα· καὶ ἤδη τινὲς γεγεννήκασιν ἑβδομήκοντα ἐτῶν ὄντες. Συμβαίνει δὲ πολλοῖς καὶ πολλαῖς γυναιξὶ καὶ ἀνδράσι μετ᾽ ἀλλήλων μὲν συνεζευγμένοις μὴ δύνασθαι τεκνοποιεῖσθαι, διαζευχθεῖσι δέ. Τὸ δ᾽ αὐτὸ συμβαίνει καὶ περὶ ἀρρενογονίας καὶ θηλυγονίας· ἐνίοτε γὰρ καὶ γυναῖκες καὶ ἄνδρες μετ᾽ ἀλλήλων μὲν ὄντες θηλυγόνοι εἰσὶν ἢ ἀρρενογόνοι, διεζευγμένοι δὲ γίνονται τοὐναντίον. 4 Καὶ κατὰ τὴν ἡλικίαν δὲ μεταβάλλουσιν· νέοι μὲν ὄντες μετ᾽ ἀλλήλων θήλεα γεννῶσι, πρεσβύτεροι δ᾽ ἄρρενα· τοῖς δὲ καὶ ἐπὶ τούτων συμβαίνει τοὐναντίον. Καὶ ἐπὶ τοῦ γεννᾶν δ᾽ ὅλως τὸ αὐτό· νέοις μὲν οὖσιν οὐδὲν γίνεται, πρεσβυτέροις δέ· οἱ δὲ τὸ πρῶτον, ὕστερον δὲ γεννῶσιν οὐδέν.
5 Εἰσὶ δὲ καὶ τῶν γυναικῶν τινὲς αἳ μόλις μὲν συλλαμβάνουσιν, ἐὰν δὲ συλλάβωσιν, ἐκφέρουσιν· αἱ δὲ τοὐναντίον συλλαμβάνουσι μὲν ῥᾳδίως, οὐ δύνανται δ᾽ ἐκφέρειν. Εἰσὶ δὲ καὶ ἄνδρες θηλυγόνοι καὶ γυναῖκες ἀρρενογόνοι, οἷον καὶ κατὰ τοῦ Ἡρακλέους μυθολογεῖται, ὃς ἐν δύο καὶ ἑβδομήκοντα τέκνοις θυγατέρα μίαν ἐγέννησεν. Αἱ δὲ μὴ δυνάμεναι συλλαμβάνειν ἐὰν ἢ διὰ θεραπείαν συλλάβωσιν ἢ δι᾽ ἄλλην τινὰ σύμπτωσιν, ὡς ἐπὶ τὸ πολὺ θηλυτοκοῦσι μᾶλλον ἢ ἀρρενοτοκοῦσιν. Πολλοῖς δὲ συμβαίνει καὶ τῶν ἀνδρῶν δυναμένοις γεννᾶν ὕστερον μὴ δύνασθαι, καὶ πάλιν καθίστασθαι εἰς αὐτό.
5 Γίνονται δὲ καὶ ἐξ ἀναπήρων ἀνάπηροι, οἷον ἐκ χωλῶν χωλοὶ καὶ τυφλῶν τυφλοί, καὶ ὅλως τὰ παρὰ φύσιν ἐοικότες πολλάκις, καὶ σημεῖα ἔχοντες συγγενῆ, οἷον φύματα καὶ οὐλάς. Ἤδη δ᾽ ἀπέδωκε τῶν τοιούτων τι καὶ διὰ τριῶν, οἷον ἔχοντός τινος στίγμα ἐν τῷ βραχίονι ὁ μὲν υἱὸς οὐκ ἐγένετο ὁ δ᾽ υἱιδοῦς ἔχων ἐν τῷ αὐτῷ τόπῳ συγκεχυμένον μέλαν. 7 Ὀλίγα μὲν οὖν γίνεται τὰ τοιαῦτα, τὰ δὲ πλεῖστα γίνεται ὁλόκληρα ἐκ κολοβῶν, καὶ οὐδὲν ἀποτέτακται τούτων. 586a Καὶ ἐοικότες δὲ τοῖς γεννήσασιν ἢ τοῖς ἄνωθεν γονεῦσιν, ὁτὲ δ᾽ οὐδὲν οὐδενί. 8 Ἀποδίδωσι δὲ καὶ διὰ πλειόνων γενῶν, οἷον ἐν Σικελίᾳ ἡ τῷ Αἰθίοπι μοιχευθεῖσα· ἡ μὲν γὰρ θυγάτηρ ἐγένετο οὐκ Αἰθίοψ, τὸ δ᾽ ἐκ ταύτης. Καὶ ὡς μὲν ἐπὶ τὸ πολὺ τὰ θήλεα ἔοικε τῇ μητρὶ μᾶλλον, τὰ δ᾽ ἄρρενα τῷ πατρί· γίνεται δὲ καὶ τοὐναντίον, τὰ μὲν θήλεα τῷ πατρί, τὰ δ᾽ ἄρρενα τῇ μητρί. Καὶ κατὰ μέρη δὲ γίνονται ἐοικότα ἄττα μέρη ἑκατέρῳ. 9 Τὰ δὲ δίδυμα ἤδη μὲν ἐγένετο καὶ οὐκ ἐοικότα ἀλλήλοις, τὰ δὲ πλεῖστα καὶ ὡς ἐπὶ τὸ πολὺ ἐοικότα, ἐπεὶ καὶ μετὰ τὸν τόκον τις ἑβδομαία συγγενομένη καὶ συλλαβοῦσα ἔτεκε τὸ ὕστερον τῷ προτέρῳ ἐοικός, ὥςπερ δίδυμον. Εἰσὶ δὲ καὶ γυναῖκες ἐοικότα αὑταῖς γεννῶσαι, αἱ δὲ τῷ ἀνδρί, ὥσπερ ἡ ἐν Φαρσάλῳ ἵππος ἡ Δικαία καλουμένη.
| [7,6] CHAPITRE VI.
1 Le lait qui vient avant les sept mois révolus n'est pas nutritif; mais en même temps que les enfants naissent viables, le lait s'améliore. Le premier lait est même un peu salé, comme le lait de brebis. La plupart des femmes ont, pendant la grossesse, beaucoup de plaisir à boire du vin; cependant celles qui en boivent sont tout abattues et perdent leurs forces. 2 Le moment où les femmes peuvent avoir des enfants et les hommes en engendrer, et le moment où cette faculté cesse chez les deux, dépendent pour les uns de rémission du sperme, et pour les autres des menstrues. Seulement, les deux sexes ne sont pas féconds dès le début immédiatement; et ils cessent de l'être quand ces excrétions sont peu abondantes et s'affaiblissent. On a vu plus haut à quel âge la fécondité commence ; les évacuations cessent habituellement chez les femmes vers la quarantaine. Celles qui les ont encore, passé cette époque, les gardent jusqu'à cinquante. A cet âge même, quelques femmes ont été mères ; mais aucune n'a conservé les évacuations au delà de cet âge.
3 La plupart des hommes peuvent procréer jusqu'à soixante ans. S'ils conservent cette faculté après cette époque, ils l'ont jusqu'à soixante-dix ans; et quelques-uns ont été pères en étant aussi âgés. Il arrive souvent que des hommes et des femmes qui n'ont pu avoir d'enfant en cohabitant ensemble, en ont eu en s'unissant chacun de leur côté. La même variété se montre dans la génération des garçons ou des filles. Des hommes et des femmes qui, dans leurs rapports réciproques, n'ont eu que des garçons ou des filles, produisent tout le contraire en contractant d'autres unions. 4 L'âge aussi suffit à causer ces changements. Jeunes, le mari et la femme n'ont que des filles ; plus avancés en âge, ils n'ont que des garçons. D'autres, au contraire, sont tout l'opposé. C'est absolument la même chose pour la fécondité. Dans la jeunesse, on n'a pas d'enfants, et l'on en a plus tard. D'autres fois, on en a tout de suite ; et plus tard on n'en a plus.
5 II y a des femmes qui conçoivent difficilement ; mais une fois grosses, elles portent leur fruit à terme. D'autres, à l'inverse, conçoivent très-aisément ; mais elles ne peuvent pas produire leur fruit. Certains hommes, comme certaines femmes, n'ont que des filles ou que des garçons. A en croire la mythologie, c'était le cas d'Hercule, qui, sur soixante et douze enfants, n'eut, dit-on, qu'une seule fille. Les femmes qui ont été stériles et qui deviennent mères, soit par les soins de la médecine, soit par une autre cause accidentelle, ont en général des filles plutôt que des garçons. Bien des fois aussi, des hommes qui avaient eu des enfants cessent de pouvoir engendrer, et recouvrent ensuite leur même virilité.
5 II naît aussi des enfants infirmes de parents infirmes; de boiteux, il vient des boiteux; d'aveugles, il vient des aveugles. Souvent même, des enfants ressemblent à leurs parents pour des choses qui n'ont rien de naturel, et ils portent des signes tout à fait pareils : par exemple, des loupes et des cicatrices. Quelquefois, ces ressemblances passent d'une première personne à la troisième; et c'est ainsi qu'un père qui avait un signe au bras eut un fils qui n'avait plus ce signe ; mais le petit-fils eut à la même place une tache noire. 7 Ces derniers cas sont rares; et là plupart du temps, de parents qui sont incomplets à certains égards viennent des enfants très-complets ; car dans tout cela, il n'y a rien de régulier. 586a Les enfants ressemblent à leurs parents, ou aux grands-parents, en remontant. Parfois, il n'y a pas la moindre ressemblance avec personne. 8 D'autres fois, la ressemblance cesse pendant plusieurs générations ; témoin cette femme de Sicile qui, ayant eu commerce avec un Éthiopien noir, eut une fille qui n'était pas Éthiopienne ; mais ce fut l'enfant issu de cette fille. En général, les filles ressemblent davantage à la mère ; les enfants mâles, au père. Parfois aussi, c'est le contraire qui se produit; les filles ressemblent au père; les garçons ressemblent à la mère. D'autres fois encore, c'est seulement en une certaine partie que les enfants ressemblent à l'un de leurs parents, et pour des parties diverses de l'un et de l'autre. 9 On a vu des jumeaux qui n'avaient pas la moindre ressemblance entre eux; mais généralement la plupart des jumeaux se ressemblent. On cite une femme qui, sept jours après sa couche, avait eu commerce avec son mari, et qui, étant devenue grosse, eut un enfant qui ressemblait au premier, comme s'il eût été jumeau. Il y a des femmes qui ont des enfants qui leur ressemblent; d'autres ont des enfants qui ressemblent aux pères, comme cette jument de Pharsale qu'on avait surnommée la Juste, ou l'Exacte.
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