[3,14] CHAPITRE XIV.
1 Περὶ δ´ αἵματος ὧδε ἔχει· τοῦτο γὰρ πᾶσιν ἀναγκαιότατον καὶ κοινότατον τοῖς ἐναίμοις, καὶ οὐκ ἐπίκτητον, ἀλλ´ ὑπάρχει πᾶσι τοῖς μὴ φθειρομένοις. Πᾶν δ´ αἷμά ἐστιν ἐν ἀγγείῳ, ἐν ταῖς καλουμέναις φλεψίν, ἐν ἄλλῳ δ´ οὐδενὶ πλὴν ἐν τῇ καρδίᾳ μόνον. 2 Οὐκ ἔχει δ´ αἴσθησιν τὸ αἷμα ἁπτομένων ἐν οὐδενὶ τῶν ζῴων, ὥσπερ οὐδ´ ἡ περίττωσις ἡ τῆς κοιλίας· οὐδὲ δὴ ὁ ἐγκέφαλος οὐδ´ ὁ μυελὸς οὐκ ἔχει αἴσθησιν ἁπτομένων. Ὅπου δ´ ἄν τις διέλῃ τὴν σάρκα, γίνεται αἷμα ἐν ζῶντι, ἂν μὴ διεφθαρμένη ἡ σὰρξ ᾖ. 3 Ἔστι δὲ τὴν φύσιν τὸ αἷμα τόν τε χυμὸν ἔχον γλυκύν, ἐάν περ ὑγιὲς ᾖ, καὶ τὸ χρῶμα ἐρυθρόν· τὸ δὲ χεῖρον ἢ φύσει ἢ νόσῳ μελάντερον. Καὶ οὔτε λίαν παχὺ οὔτε λίαν λεπτὸν τὸ βέλτιστον, ἐὰν μὴ χεῖρον ᾖ διὰ φύσιν ἢ διὰ νόσον.
4 Καὶ ἐν μὲν τῷ ζῴῳ ὑγρὸν καὶ θερμὸν ἀεί, ἐξιὸν δὲ ἔξω πήγνυται πάντων πλὴν ἐλάφου καὶ προκὸς καὶ εἴ τι ἄλλο τοιαύτην ἔχει τὴν φύσιν· τὸ δ´ ἄλλο αἷμα πήγνυται, ἐὰν μὴ ἐξαιρεθῶσιν αἱ ἶνες. Τάχιστα δὲ πήγνυται τὸ τοῦ ταύρου αἷμα πάντων. 5 Ἔστι δὲ τῶν ἐναίμων ταῦτα πολυαιμότερα ἃ καὶ ἐν αὑτοῖς καὶ ἔξω ζῳοτοκεῖ τῶν ἐναίμων μὲν ᾠοτοκούντων δέ. Τὰ δ´ εὖ ἔχοντα ἢ φύσει ἢ τῷ ὑγιαίνειν οὔτε πολὺ λίαν ἔχει, ὥσπερ τὰ πεπωκότα πόμα πρόσφατον, οὔτ´ ὀλίγον, ὥσπερ τὰ πίονα λίαν· τὰ γὰρ πίονα καθαρὸν μὲν ἔχει ὀλίγον δὲ τὸ αἷμα, καὶ γίνεται πιότερα γινόμενα ἀναιμότερα· ἄναιμον γὰρ τὸ πῖον. Καὶ (521b) τὸ μὲν πῖον ἄσηπτον, τὸ δ´ αἷμα καὶ τὰ ἔναιμα τάχιστα σήπεται, καὶ τούτων τὰ περὶ τὰ ὀστᾶ.
6 Ἔχει δὲ λεπτότατον μὲν αἷμα καὶ καθαρώτατον ἄνθρωπος, παχύτατον δὲ καὶ μελάντατον τῶν ζῳοτόκων ταῦρος καὶ ὄνος, Καὶ ἐν τοῖς κάτω δὲ μορίοις ἢ ἐν τοῖς ἄνω παχύτερον τὸ αἷμα γίνεται καὶ μελάντερον. 7 Σφύζει δὲ τὸ αἷμα ἐν ταῖς φλεψὶν ἅπασι πάντῃ ἅμα τοῖς ζῴοις, καὶ ἔστι τῶν ὑγρῶν μόνον καθ´ ἅπαν τε τὸ σῶμα τοῖς ζῴοις καὶ ἀεί, ἕως ἂν ζῇ, τὸ αἷμα μόνον. Πρῶτον δὲ γίνεται τὸ αἷμα ἐν τῇ καρδίᾳ τοῖς ζῴοις, καὶ πρὶν ὅλον διηρθρῶσθαι τὸ σῶμα. Στερισκομένου δ´ αὐτοῦ καὶ ἀφιεμένου ἔξω πλείονος μὲν ἐκθνήσκουσι, πολλοῦ δ´ ἄγαν ἀποθνήσκουσιν. 8 Ἐξυγραινομένου δὲ λίαν νοσοῦσιν· γίνεται γὰρ ἰχωροειδές, καὶ διορροῦται οὕτως ὥστε ἤδη τινὲς ἴδισαν αἱματώδη ἱδρῶτα. Καὶ ἐξιὸν ἐνίοις οὐ πήγνυται παντελῶς ἢ διωρισμένως καὶ χωρίς.
9 Τοῖς δὲ καθεύδουσιν ἐν τοῖς ἐκτὸς μέρεσιν ἔλαττον γίνεται τὸ αἷμα, ὥστε καὶ κεντουμένων μὴ ῥεῖν ὁμοίως. Γίνεται δὲ πεττόμενον ἐξ ἰχῶρος μὲν αἷμα, ἐξ αἵματος δὲ πιμελή· νενοσηκότος δ´ αἵματος αἱμορροῒς ἥ τ´ ἐν ταῖς ῥισὶ καὶ ἡ περὶ τὴν ἕδραν, καὶ ἰξία. Σηπόμενον δὲ γίνεται τὸ αἷμα ἐν τῷ σώματι πύον, ἐκ δὲ τοῦ πύου πῶρος. 10 Τὸ δὲ τῶν θηλειῶν πρὸς τὸ τῶν ἀρρένων διαφέρει· παχύτερόν τε γὰρ καὶ μελάντερόν ἐστιν ὁμοίως ἐχόντων πρὸς ὑγίειαν καὶ ἡλικίαν ἐν τοῖς θήλεσιν, καὶ ἐπιπολῆς μὲν ἔλαττον ἐν τοῖς θήλεσιν, ἐντὸς δὲ πολυαιμότερον. Μάλιστα δὲ καὶ τῶν θηλέων ζῴων γυνὴ πολύαιμον, καὶ τὰ καλούμενα καταμήνια γίνεται πλεῖστα τῶν ζῴων ταῖς γυναιξίν. Νενοσηκὸς δὲ τοῦτο τὸ αἷμα καλεῖται ῥοῦς. 11 Τῶν δ´ ἄνδρων τῶν νοσηματικῶν ἧττον μετέχουσιν αἱ γυναῖκες· ὀλίγαις δὲ γίνεται ἰξία καὶ αἱμορροῒς καὶ ἐκ ῥινῶν ῥύσις· ἐὰν δέ τι συμβαίνῃ τούτων, τὰ καταμήνια χείρω γίνεται.
12 Διαφέρει δὲ καὶ κατὰ τὰς ἡλικίας πλήθει καὶ εἴδει τὸ αἷμα· ἐν μὲν γὰρ τοῖς πάμπαν νέοις ἰχωροειδές ἐστι καὶ πλέον, ἐν δὲ τοῖς γέρουσι παχὺ καὶ μέλαν καὶ ὀλίγον, ἐν ἀκμάζουσι δὲ μέσως· καὶ πήγνυται (522a) ταχὺ τὸ τῶν γερόντων, κἂν ἐν τῷ σώματι ᾖ ἐπιπολῆς· τοῖς δὲ νέοις οὐ γίνεται τοῦτο. Ἰχὼρ δ´ ἐστὶν ἄπεπτον αἷμα, ἢ τῷ μήπω πεπέφθαι ἢ τῷ διωρρῶσθαι.
| [3,14] CHAPITRE XIV.
1 Voici ce qu'il en est du sang. Dans tous les animaux qui ont du sang, c'est l'élément le plus nécessaire et le plus commun. Il ne leur vient pas tardivement et après coup, et il leur reste tant qu'ils ne sont pas profondément altérés. Tout le sang est renfermé dans des vaisseaux qu'on appelle les veines ; et il ne s'en trouve absolument nulle part ailleurs, si ce n'est dans le cœur tout seul. 2 Chez aucun animal, le sang n'est sensible quand on le touche, non plus que ne le sont les excrétions des intestins ; non plus que l'encéphale, et la moelle, qui ne marquent pas davantage de sensibilité quand on les touche, tandis que partout où l'on coupe la chair, le sang se montre, si l'animal est vivant, à moins que la chair ne soit viciée. 3 Le sang, quand il est sain, a naturellement une saveur douceâtre, et la couleur en est rouge. S'il est corrompu par nature ou par maladie, il est plus noir. Dans son meilleur état, il n'est, ni trop épais, ni trop fluide et léger, s'il n'est pas altéré, soit naturellement, soit par maladie.
4 Tant que l'être est vivant, le sang est chaud et liquide; et dans tous les animaux, il se coagule quand il est sorti du corps. Il n'y a d'exception que pour le cerf et le daim, et pour d'autres animaux de cette espèce. Mais pour tous les autres animaux, le sang se coagule tant qu'on n'en a pas ôté les fibres. C'est le sang du taureau qui se coagule le plus rapidement. 5 Dans les animaux qui ont du sang, les vivipares, qu'ils soient d'ailleurs vivipares en eux-mêmes ou au dehors, ont plus de sang que ceux qui, ayant aussi du sang, sont ovipares. Quand les animaux sont en bon état, soit par leur constitution naturelle, soit par un bon régime, ils n'ont, ni trop de sang comme ceux qui boivent avec excès, ni trop peu, comme ceux qui sont trop gras. Mais si les animaux gras ont peu de sang, ils l'ont pur; et plus ils engraissent, moins ils ont de sang; car il n'y a pas de sang dans les parties qui sont grasses. La (521b) graisse ne se gâte point; mais le sang et les parties où il se trouve, se putréfient le plus vite, surtout celles de ces parties qui avoisinent les os.
6 C'est l'homme qui a le sang le plus léger et le plus pur; dans les vivipares, c'est le taureau et l'âne qui l'ont le plus épais et le plus noir. Le sang est aussi plus épais et plus noir dans les parties basses que dans les parties hautes. 7 Le sang bat dans les veines de tous les animaux, et au même instant dans toutes les parties du corps. Il est le seul liquide qui soit répandu dans l'animal tout entier, et qui y soit toujours tant que l'animal reste vivant. Il se produit d'abord dans le cœur, avant même que le reste du corps ne soit complètement formé. Quand le sang se réduit et qu'il sort plus qu'il ne faut, on tombe en défaillance ; et si l'on en perd en trop grande quantité, on en meurt. 8 Quand le sang est trop liquide, c'est une maladie; car alors il se tourne en lymphe, et il devient séreux, au point que l'on a vu déjà de gens avoir une sueur sanguinolente. Parfois, dans ce cas, ou le sang qui est sorti ne se coagule pas du tout, ou il ne se coagule qu'en partie et en l'isolant.
9 Pendant le sommeil, le sang afflue moins aux parties extérieures du corps, de telle sorte que, si on les pique, le sang n'en sort pas aussi complètement que d'habitude. Le sang vient de la lymphe par la coction et la graisse vient du sang. Quand le sang est malade, il se forme un flux sanguin, une hémorroïde, soit par le nez, soit au fondement, soit dans les varices. Le sang, quand il est corrompu dans le corps, y forme du pus ; et le pus forme un abcès. 10 Le sang des femelles présente des différences avec celui des mâles. Il est plus épais et plus noir, à santé égale et à âge pareil. Dans les femelles, il y a moins de sang à la surface du corps; mais à l'intérieur il y en a davantage. De tous les animaux femelles, c'est la femme qui a le plus de sang. Ce que dans les femmes on appelle leurs mois, est plus abondant que dans aucune espèce d'animal; et quand ce sang est dans un état morbide, on lui donne le nom de perte. 11 Les femmes sont moins sujettes que les hommes aux autres désordres du sang; il est rare qu'elles aient des varices, des hémorroïdes, ou des saignements de nez ; et lorsqu'elles ont de ces affrétions, les mois viennent moins bien.
12 Selon les âges, le sang est différent en quantité et en qualité. Dans les sujets très-jeunes, il est lymphatique et en quantité plus forte ; dans les vieux, il devient épais, noir, et peu abondant. Chez les sujets qui sont dans la force de l'âge, il est entre les deux. Le sang (522a) des vieillards se coagule vite, même quand on le prend à la surface du corps. Chez les sujets jeunes, ce phénomène ne se produit pas. La lymphe est un sang qui n'a pas de coction, soit qu'il ne l'ait pas encore reçue, soit qu'il se soit tourné en sérosité.
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