HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, De la génération des animaux, livre III

Chapitre 3

  Chapitre 3

[3,3] CHAPITRE III. 1 Ἔτι δ´ ἐστὶν ᾠοτόκον τὸ τῶν ἰχθύων γένος. Τούτων δὲ τὰ μὲν ἔχοντα κάτω τὴν ὑστέραν ἀτελὲς ᾠὸν τίκτει διὰ τὴν προειρημένην αἰτίαν, τὰ δὲ καλούμενα σελάχη τῶν ἰχθύων ἐν αὑτοῖς μὲν ᾠοτοκεῖ τέλειον ᾠὸν ἔξω δὲ ζῳοτοκεῖ, 2 πλὴν ἑνὸς ὃν καλοῦσι βάτραχον· οὗτος δ´ ᾠοτοκεῖ θύραζε τέλειον ᾠὸν μόνος. Αἰτία δ´ τοῦ σώματος φύσις· τήν τε γὰρ κεφαλὴν πολλαπλασίαν ἔχει τοῦ λοιποῦ σώματος καὶ ταύτην ἀκανθώδη καὶ σφόδρα τραχεῖαν. Διόπερ οὐδ´ ὕστερον εἰσδέχεται τοὺς νεοττοὺς οὐδ´ ἐξ ἀρχῆς ζῳοτοκεῖ· τὸ γὰρ μέγεθος καὶ τραχύτης τῆς κεφαλῆς ὥσπερ καὶ εἰσελθεῖν κωλύει οὕτω καὶ ἐξελθεῖν. Ἐπεὶ δὲ μαλακόδερμόν ἐστι τὸ ᾠὸν τὸ τῶν σελαχῶν (οὐ γὰρ δύνανται σκληρύνειν καὶ ξηραίνειν τὸ πέριξ· ψυχρότεροι γὰρ τῶν ὀρνίθων εἰσίν), 3 τὸ τῶν βατράχων ᾠὸν μόνον στερεόν ἐστι καὶ στιφρὸν πρὸς τὴν ἔξω σωτηρίαν, τὰ δὲ τῶν ἄλλων ὑγρὰ καὶ μαλακὰ τὴν φύσιν· σκεπάζεται γὰρ ἐντὸς τῷ σώματι τῷ τῆς ἐχούσης. (755) δὲ γένεσις ἐκ τοῦ ᾠοῦ τοῖς τε βατράχοις ἔξω τελειουμένοις καὶ τοῖς ἐντὸς αὐτή, 4 τούτοις δὲ καὶ τοῖς τῶν ὀρνίθων τῇ μὲν ὁμοία τῇ δὲ διάφορός ἐστιν. Πρῶτον μὲν γὰρ οὐκ ἔχουσι τὸν ἕτερον ὀμφαλὸν τὸν εἰς τὸ χόριον τείνοντα ἐστιν ὑπὸ τὸ περιέχον ὄστρακον, τούτου δ´ αἴτιον ὅτι τὸ πέριξ ὄστρακον οὐκ ἔχουσιν· οὐδὲν γὰρ αὐτοῖς χρήσιμον· σκεπάζει γὰρ μήτηρ, τὸ δ´ ὄστρακόν ἐστι τοῖς ἐκτικτομένοις ᾠοῖς ἀλεωρὰ πρὸς τὰς θύραθεν βλάβας. Ἔπειθ´ γένεσις ἐξ ἄκρου μέν ἐστι τοῦ ᾠοῦ καὶ τούτοις ἀλλ´ οὐχ προσπέφυκε πρὸς τὴν ὑστέραν· 5 οἱ γὰρ ὄρνιθες ἐκ τοῦ ὀξέος γίγνονται, ταύτῃ δ´ ἦν τοῦ ᾠοῦ πρόσφυσις. Αἴτιον δ´ ὅτι τὸ μὲν τῶν ὀρνίθων χωρίζεται τῆς ὑστέρας, τῶν δὲ τοιούτων οὐ πάντων ἀλλὰ τῶν πλείστων πρὸς τῇ ὑστέρᾳ προσπέφυκε τὸ ᾠὸν τέλειον. Ἐπ´ ἄκρῳ δὲ γιγνομένου τοῦ ζῴου καταναλίσκεται τὸ ᾠὸν ὥσπερ καὶ ἐπὶ τῶν ὀρνίθων καὶ τῶν ἄλλων τῶν ἀπολελυμένων, καὶ τέλος πρὸς τῇ ὑστέρᾳ ὀμφαλὸς προσπέφυκε τῶν ἤδη τελείων. Ὁμοίως δ´ ἔχει καὶ ὅσων ἀπολέλυται τὰ ᾠὰ τῆς ὑστέρας· ἐνίοις γὰρ αὐτῶν ὅταν τέλειον γένηται τὸ ᾠὸν ἀπολύεται. 6 Ἀπορήσειαν ἂν οὖν τις διὰ τί διαφέρουσιν αἱ γενέσεις τοῖς ὄρνισι κατὰ τοῦτο καὶ τοῖς ἰχθύσιν. Αἴτιον δ´ ὅτι τὰ μὲν τῶν ὀρνίθων κεχωρισμένον ἔχει τὸ λευκὸν καὶ τὸ ὠχρόν, τὰ δὲ τῶν ἰχθύων μονόχροα, καὶ πάντῃ μεμιγμένον τὸ τοιοῦτον ὥστ´ οὐθὲν κωλύει ἐξ ἐναντίας ἔχειν τὴν ἀρχήν· οὐ γὰρ μόνον κατὰ τὴν πρόσφυσίν ἐστι τοιοῦτον ἀλλὰ καὶ καταντικρύ, τὴν δὲ τροφὴν ῥᾷον ἕλκειν ἐκ τῆς ὑστέρας πόροις τισὶν ἀπὸ ταύτης τῆς ἀρχῆς. 7 Δῆλον δ´ ἐπὶ τῶν μὴ ἀπολυομένων ᾠῶν· ἐν ἐνίοις γὰρ τῶν σελαχῶν οὐκ ἀπολύεται τῆς ὑστέρας τὸ ᾠὸν ἀλλ´ ἐχόμενον μεταχωρεῖ κάτω πρὸς τὴν ζῳοτοκίαν, ἐν οἷς τελεωθὲν τὸ ζῷον ἔχει τὸν ὀμφαλὸν ἐκ τῆς ὑστέρας ἀνηλωμένου τοῦ ᾠοῦ. Φανερὸν οὖν ὅτι καὶ πρότερον ἔτεινον οἱ πόροι τοῦ ᾠοῦ ἔτι ὄντος περὶ ἐκεῖνο πρὸς τὴν ὑστέραν. Τοῦτο δὲ συμβαίνει, καθάπερ εἴπομεν, ἐν τοῖς γαλεοῖς τοῖς λείοις. 8 Διαφέρει μὲν οὖν γένεσις κατὰ ταῦτα τῶν ἰχθύων τοῖς ὄρνισι καὶ διὰ τὰς εἰρημένας αἰτίας· τὰ δ´ ἄλλα συμβαίνει τὸν (755a) αὐτὸν τρόπον. Τόν τε γὰρ ὀμφαλὸν ἔχουσι τὸν ἕτερον ὡσαύτως, ὥσπερ οἱ ὄρνιθες πρὸς τὸ ὠχρὸν οὕτως οἱ ἰχθύες πρὸς τὸ ὅλον ᾠόν (οὐ γάρ ἐστιν αὐτοῦ τὸ μὲν λευκὸν τὸ δ´ ὠχρὸν ἀλλὰ μονόχρων πᾶν), καὶ τρέφονται ἐκ τούτου, καταναλισκομένου τε ἐπέρχεται καὶ περιφύεται σὰρξ ὁμοίως. [3,3] CHAPITRE III. 1 Les poissons font aussi des œufs ; mais ceux d'entre eux dont la matrice est en bas ne font qu'un œuf incomplet, par la raison qu'on en a donnée plus haut ; au contraire, ceux qu'on appelle des sélaciens font d'abord un œuf complet en eux-mêmes, et produisent ensuite un petit vivant. 2 Il faut excepter le sélacien qu'on nomme la grenouille marine ; il est le seul poisson de cette espèce qui ponde extérieurement un œuf complet. La cause de cette différence tient à la constitution de son corps. Sa tête est plusieurs fois plus grosse que tout le reste ; elle est hérissée de piquants et fort dure. Cette conformation s'oppose d'abord à ce que l'animal puisse recevoir en lui des petits ; et c'est ce qui fait aussi qu'il n'est pas vivipare. La grosseur et la dureté de la tête empêchent les petits de sortir, tout aussi bien que d'entrer. L'œuf des autres sélaciens a une coquille molle ; et ils ne peuvent pas la durcir et la sécher dans tout son pourtour; car ils sont plus froids que les oiseaux. 3 L'œuf de la grenouille de mer est le seul qui soit solide et sec, afin qu'il puisse se conserver au dehors. Mais les œufs des autres poissons sont liquides et naturellement mous; au dedans, ils sont protégés par le corps même de la mère qui les renferme. Mais le développement, après la sortie de l'œuf, est le même pour les grenouilles qui se complètent au dehors que pour les œufs qui restent a l'intérieur. 4 Comparativement aux oiseaux, cette génération est en partie semblable et en partie différente. D'abord, les œufs de poissons n'ont pas le second cordon ombilical qui se rend au chorion, lequel est sous la coquille qui l'enveloppe. Cela vient de ce que les œufs des poissons n'ont pas la coquille qui entoure les œufs des oiseaux. Elle ne leur serait pas utile; car c'est la mère qui les couvre et les protège ; mais pour les œufs pondus extérieurement, c'est la coquille seule qui doit être leur rempart, contre tous les accidents nuisibles qui peuvent les assaillir au dehors. En second lieu, la naissance du petit des poissons se fait aussi par un bout de l'œuf, mais non pas par le bout qui se rattache à la matrice. 5 Les oiseaux naissent par le petit bout, au point d'attache de l'œuf. Cette disposition tient à ce que, dans les oiseaux, l'œuf se sépare de la matrice, tandis que, dans ces animaux-là, si ce n'est dans tous, au moins dans la plupart, l'œuf à l'état complet est attaché à la matrice. L'animal venant à se développer dans la pointe, l'œuf s'épuise comme dans les oiseaux et dans les autres animaux où les œufs se détachent, et où, à la fin, le cordon ombilical des œufs déjà tout complets est attaché à la matrice. C'est tout à fait ce qui se passe aussi dans les animaux où l'œuf est déjà tout détaché de la matrice; car, dans quelques-uns de ces animaux, dès que l'œuf est complet, il se détache. 6 On pourrait donc se demander en quoi, sous ce rapport, la génération des oiseaux et celle des poissons différent entre elles. La vraie différence, c'est que chez les oiseaux le blanc et le jaune des œufs sont séparés, et que, les œufs des poissons étant d'une seule couleur, le tout est absolument mélangé, de telle sorte que rien n'empêche que le principe du développement n'y soit placé en sens opposé ; car, non seulement l'œuf est ainsi mélangé dans son point d'attache, mais il ne l'est pas moins au point opposé; et alors, il est plus facile à l'embryon de tirer sa nourriture de la matrice par des vaisseaux qui viennent de ce principe. 7 C'est là ce que l'on peut très bien voir sur les œufs qui ne se détachent pas; car dans certains sélaciens, l'œuf ne se détache pas de la matrice ; mais, sans la quitter, il descend tout au bas, pour que le petit sorte vivant. Cela se voit dans ceux où l'animal complètement achevé a encore le cordon venu de la matrice, bien que l'œuf soit déjà épuisé. Il est donc évident que d'abord les vaisseaux se rendaient aussi à la matrice quand l'œuf y était encore. C'est là ce qu'on peut observer, ainsi que nous l'avons dit, dans les chiens de mer, ou raies plates. 8 Voilà donc les différences qu'on peut à cet égard remarquer entre la génération des poissons et celle des oiseaux; et nous en avons expliqué les causes. A tout autre égard, les choses se passent de même des deux côtés. Les poissons ont également le second cordon, qui chez les oiseaux se rend au jaune, mais qui chez les poissons va à l'œuf entier, qui n'a ni blanc ni jaune, et qui est tout d'une couleur. Les petits se nourrissent également de cet œuf; et quand l'œuf est épuisé, la chair en sort, et elle continue de même à se développer au dehors.


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Dernière mise à jour : 26/11/2009